ROCK’N’HORL 2018 (accès libre)
La montre connectée Apple qui n’aurait pas fait le moindre mal à l’horlogerie suisse
Si on avait fait confiance aux seuls services techniques de la marque à la pomme croquée, l’Apple Watch aurait été très différente et les horlogers suisses ne se rongeraient pas les sangs à propos de leur avenir face à l'Apple Watch 4…
La montre connectée à laquelle Apple songeait il y a vingt-cinq ans, vers 1991, était un très singulier objet de poignet (dénommé TimeBand, ce qui confirme sa vocation), qui refait régulièrement son apparition sur les sites spécialisés (entre autres, en 2009 sur Gizmodo, qui l’avait repérée sur le magazine japonais Axis, ou, récemment, sur L’aventure Apple). Si la Timeband est tout juste portable, ou du moins portatif, elle n’a évidemment rien d’une « montre » : à l’époque, ni les batteries, ni les écrans, ni les commandes n’étaient disponibles à ce niveau de miniaturisation. Une telle « montre connectée » aurait fait hurler de rire les horlogers suisses – et ils auraient eu raison ! Ensuite, l’état-major de Cupertino a eu l’intelligence de faire appel à un horloger suisse pour développer la future Apple Watch en partenariat. Ils rêvaient notamment d’une Apple Swatch : c’est alors que Nick Hayek a mis à la porte ces Américains qu’il ne supporte pas – ce sera cette colossale erreur stratégique que l’histoire horlogère retiendra de son passage à la tête du Swatch Group. Les Californiens n’auront guère plus de chances avec d’autres maisons suisses et ils prendront la voie qui le conduira vers cette Apple Watch dont les volumes de vente équivalent chaque année aux deux-tiers de ce que vendent toutes les marques suisses réunies. On voit à cet « objet du temps » de 1991 qu le chemin a été long avant qu’Apple ne devienne le « premier-horloger-du-monde », en volume comme en valeur…