MARDI : L'honorable Zhang Yuping peut-il (veut-il) rembourser 100 millions de dollars de prêt personnel ?
Sauve qui peut la Chine ? On n'en est pas encore là, mais les premiers craquements du dégel se font entendre... Chez Patek Philippe, c'est Thierry Stern qui exige que ses répétitions minutes sonnent comme il l'entend. Et c'est la vérité historique qui a du mal à s'entendre avec le storytelling des marques trop chargées d'histoire... DANS LA LISTE DES "MESSAGES TEXTE" LES PLUS URGENTS DE CE MARDI, ON REPÈRE VITE...
Sauve qui peut la Chine ? On n'en est pas encore là, mais les premiers craquements du dégel se font entendre...
Chez Patek Philippe, c'est Thierry Stern qui exige que ses répétitions minutes sonnent comme il l'entend.
Et c'est la vérité historique qui a du mal à s'entendre avec le storytelling des marques trop chargées d'histoire...
DANS LA LISTE DES "MESSAGES TEXTE"
LES PLUS URGENTS DE CE MARDI, ON REPÈRE VITE...
••• LES BONS TUYAUX DU MARDI...
••• L'ASTUCE DU JOUR : CLIQUEZ ! – pour retrouver les articles dans les archives de Business Montres, cliquez sur l'onglet Archives en haut de page. Vous vous retrouverez sur l'ancienne architecture de votre Quotidien des Montres, du moins pour les articles antérieurs au 13 juin...••• LE CONSEIL DU JOUR : REMPLACEZ ! – si vous partez d'un ancienne adresse ou d'un ancien lien Business Montres (par exemple, à partir d'une recherche Google), remplacez le www. du début de l'adresse par archive. (au singulier). C'est magique !••• LES RUMEURS DU JOUR (1) : VOLNA – la marque avait coulé sans gloire fin 2010, mais non sans remous (Business Montres du 1er novembre, info n° 3). Il semble à présent que son ancien actionnaire de référence, Vladimir Sherbakov (également propriétaire de DeLaneau), ait racheté la marque et quelques actifs aux enchères (vente de l'Office des faillites). À quand la renaissance ?••• LES LIENS DU JOUR : PÉRISCOPE ATTITUDE ! – quelques lectures utiles, dans le champ horloger comme à sa périphérie : cliquez sur la page des "Lectures utiles" ou sur l'image de notre "Périscope Attitude" (colonne de droite sur la page d'accueil)... 1)••• LES PREMIÈRES RUPTURES
QUI APPARAISSENT SUR LE FRONT CHINOIS...
Officiellement, comme le prouvent les statistiques dont se flatte la profession horlogère, on est toujours sur des croissances stratosphériques entre 15 % et 25 % : un record-par-rapport-à 2011-qui était-déjà-une-année-record. Discours à valider ces jours-ci avec les statistiques de mai, mais c'est toujours le refrain qu'on sert aux analystes financiers [voir encore les déclarations récentes de François-Henri Pinault : Business Montres du 18 juin, info n° 6]. Problème : on peut se demander si le front chinois – celui qui tirait toute la croissance horlogère – n'est pas en train de céder sous les coups de boutoir, parfois même très au-delà du périmètre horloger. Quelques indices de cet ébranlement, qui sonne peut-être la fin de la bulle du luxe en Chine...••• Tiens, à Hong Kong, on reparle du prêt personnel de 100 millions de dollars accordés par le Swatch Group au CEO du réseau Hengedeli. C'était une révélation Business Montres du 25 août dernier, confirmée par le suite et relancée par d'autres révélations en octobre, puis en novembre, avant qu'on ne parvienne à y voir plus clair en découvrant que l'honorable Zhang Yuping avait peut-être piégé Nick Hayek en l'entraînant dans une spirale Hengdeli dont personne ne sait plus très bien où elle s'arrêtera [affaire à relier au rachat du réseau Sincere par notre chère "dame de platine" Pollyanna Chu : Business Montres du 1er mars 2012]. L'Orient est compliqué : tout ça pour en arriver à dire que l'échéance de ce prêt est pour ces jours-ci. Zhang Yuping (qui a sorti beaucoup de cash pour racheter ses propres actions : voir plus loin) n'a probablement pas les moyens de le rembourser. Le Swatch Group pourrait donc se retrouver très vite propriétaire de 20,4 % du capital du principal réseau de distribution des montres suisses en Chine. Sauf que ces 20,4 % de participation ne vont pas enchanter les concurrents du groupe, pas forcément ravis de cette nouvelle dépendance du Swatch Group : il y a du changement de réseau dans l'air, donc une perte de chiffre d'affaires. Sauf que ces 20,4 % ne sont plus ce qu'ils étaient voici un an (voir ci-dessous la performance d'Hengdeli sur six mois). Et encore : les cours ne sont plus soutenus que par Hengdeli, qui rachète actuellement à tour de bras ses propres actions (source : Bloomberg et Hengdeli), quand ils ne sont pas maintenus par les propres achats de Zhang Yuping lui-même (source : Hengdeli). Quand tout ça va se savoir à Zurich... ••• Au fait, où en sont les statistiques de terrain pour le sell-out des montres de luxe en Grande Chine ? Pas folichon du tout : on est déjà très au-dessous des chiffres de mai-juin 2011, avec des plongeons à - 30 %, - 40 %, voire même - 50 % pour quelques marques. Même les marques qui marchent très bien en Chine marquent le pas : à peu près - 10 % pour Omega ou - 20 % pour Rolex. Le chiffre d'affaires des boutiques et des détaillants indépendants s'est nettement affaissé, même pour le luxe généraliste non horloger : selon des sources concordantes à l'état-major Louis Vuitton du Pont-Neuf, à Paris, on serait même en baisse par rapport à l'année dernière. On en déduira que la grande correction est commencée : nul ne peut encore prédire jusqu'où ira le nettoyage... ••• A propos, comment se fait-il qu'il y ait encore tant d'achats chinois dans les boutiques de montres en Europe ? Là, c'est plus subtil. Plusieurs opérations de "ramassage professionnel" sont en cours : avec la trésorerie dont ils disposent du fait d'un yuan nettement surévalué par rapport à l'euro [et du fait de la détaxe], certains groupes chinois de distribution raflent ce qu'ils peuvent chez les détaillants français et européens. Lesquels détaillants sont aujourd'hui trop contents d'assurer ainsi leurs fins de mois. Certains de ces groupes, mais aussi quelques petits indépendants très opportunistes, ont même obtenu de leurs banquiers chinois des lignes de crédit supplémentaires. L'idée est de jouer sur les différentiels de prix (détaxe en Europe + surtaxe en Chine + change) pour écouler ces montres, plus ou moins discomptées, hors des circuits autorisés. Pour mieux comprendre, voir du côté de Milan Station ou de Rodeo Drive à Hong Kong... 2)••• L'ACOUSTIQUE HORLOGÈRE COMME VECTEUR
DE CULTURE POUR LES MÉCANIQUES DU TEMPS (PATEK PHILIPPE)...
La manufacture de Genève prend très au sérieux sa mission d'évangélisation horlogère en lançant un site dédié à l'acoustique horlogère, essentiellement aux répétitions minutes. Beaucoup d'informations techniques sur les mécaniques de ces montres acoustiques, avec des animations vidéo et une interview de Thierry Stern [toute montre passe obligatoirement par son bureau jusqu'à ce qu'elle sonne comme il l'entend], mais aussi de précieuses notions d'harmonie. Il y a dix ans, on aurait reparlé de tourbillon comme un sommet du savoir-faire mécanique. En 2012, on se penche avec ravissement sur les répétitions minutes, qui témoignent d'une toute autre maîtrise de l'art horloger. Explication : "La production des timbres était réservée, par le passé, à une poignée d’artisans spécialisés. Patek Philippe a donc dû mener des recherches approfondies pour apprendre ces savoir-faire et développer l’expérience nécessaire pour perpétuer ce métier... A une époque où l’on ignorait les retraites, les fabricants de timbres considéraient leur savoir-faire et leurs connaissances en métallurgie comme une assurance leur permettant de se maintenir dans la profession aussi longtemps qu’ils étaient en mesure de pratiquer leur métier. Ils ne conservaient ainsi de leur art aucune trace écrite pouvant être transmise aux générations futures. Bien que cette spécialité horlogère très rare ait quasiment disparu au début des années 1970, Patek Philippe en a reconstitué et perfectionné les méthodes, préservant ainsi pour la postérité une quantité d’informations qui sans cela auraient été perdues"... Dommage que les vidéos ne soient pas intégrables sur un site et qu'elles ne soient pas sous-traitées [puisque celles dont la bande-son est en français bénéficient de sous-titres]. Le test acoustique, commenté par Thierry Stern, est cependant à découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision (ci-dessous).. 3)••• LES HISTOIRES OFFICIELLES PLEINES D'HISTOIRES
QUI FINISSENT MAL, EN GÉNÉRAL (VAN CLEEF & ARPELS)...
L'histoire officielle des marques a parfois des ratés, et même souvent, tellement les tentations du récit paradisiaque et du storytellling féérique l'emportent sur les réalités contingentes et prosaïques de l'histoire immédiate. On se demande toujours pourquoi les marques persistent à codifier une histoire officielle [dont les présidents actuels ne sont en rien responsables], alors qu'il se trouvera toujours un historien franc-tireur pour mettre à mal les légendes officielles et autorisées, mais parfois maladroites. Exemple avec l'exposition que Van Cleef & Arpels prépare, en septembre prochain, au musée des Arts décoratifs de Paris. 400 bijoux, de nombreux documents d'archives, des photos d'époque, des dessins : ce sera une des expositions marquantes de la rentrée pour le domaine horloger-joaillier (renseignements : Arts décoratifs). Nous y reviendrons forcément, compte tenu de l'importance de l'événement, mais des voix dissidentes se font entendre pour contester certains épisodes de la saga Van Cleef & Arpels. Jean-Jacques Richard est un historien indépendant de la joaillerie : personne ne conteste la valeur de ses études. Le problème, c'est que personne ne répond aux questions qu'il pose publiquement (du moins sur son blog Bijoux et pierres précieuses) sur cette légende officielle, qui s'avère probablement moins héroïque qu'annoncé. On voit se dessiner une seconde "affaire Perrelet", avec une marque qui choisit d'ignorer ce qui dérange son confort mental et qui estime pouvoir négliger la voix discordante d'un râleur chronique, devenue une espèce de caillou dans sa chaussure. Sauf que le râleur a bien travaillé son dossier, étudié les archives, fait les recoupements nécessaires et synthétisé les questions qui fâchent. Il connaît son sujet, sans doute mieux que les historiens appointés par la maison : reconnaître que tout n'est pas clair dans le passé de Van Cleef & Arpels ne serait en rien minorer son prestige actuel. À l'âge d'Internet, dans une ambiance 2.0, où tout finit par se savoir et par transpirer, on ne peut plus comme autrefois rejeter la poussière sous les tapis de l'histoire officielle. Van Cleef & Arpels prend le risque de laisser pourrir le dossier. Alors que l'exigence de la transparence est plus forte que jamais dans le rapport de nos sociétés avec les puissants de notre époque [dis moi quelle montre tu portes ?], on sait par expérience que ce défaut de franchise ne se termine jamais bien...••• LA PLONGEUSE URBAINE QUI SE PIQUE
DE MODE POUR PIQUER UNE TÊTE...
Le style plongée a des codes trop forts pour qu'ils ne tentent pas les créateurs, même en dehors de toute référence sportive. La nouvelle Dive Master 500 de Victorinox subit ainsi cette double influence : celle de la technique et celle de la mode. Le mix final est une plongeuse dont les codes subaquatiques sont préservés, mais dont le caractère urbain, voire ludique, est affirmé par le choix de couleurs et l'esthétique générale. Soit un excellent compromis bureau-loisirs, ou semaine-week-end (ci-dessous et en cartouche dans le haut de la page). Après tout, pourquoi pas : l'aventure n'est-elle pas au coin de la rue ?
••• Que nous raconte cette montre ? Le storytelling de base est élémentaire : "Pour son nouveau lancement en 2012, cette pièce robuste a subi une transformation radicale. Avec ses lignes épurées plus graphiques, une identité plus forte et plus marquante, la nouvelle collection Dive Master 500 associe la fiabilité et la solidité – caractéristiques chères à Victorinox Swiss Army – à une polyvalence très contemporaine... En association avec des couleurs organiques plus douces, inspirées de la nature (noir, aubergine, marron, gris, vert kaki et blanc), le cadran rond classique, ainsi que les cornes et la lunette extrêmement graphique, arborent un revêtement en PVD « Black Ice » - un traitement innovant devenu une marque de fabrique de Victorinox Swiss Army – ou encore en PVD gold. Les chiffres arabes surdimensionnés marquant 20, 30 et 50 minutes ressortent sur la lunette unidirectionnelle. Le cadran sobre présente de fines rayures verticales sur toute sa surface, à l’exception d’un cercle net au centre indiquant l’heure militaire. La finition soft touch - qui offre un aspect poudré rappelant le caoutchouc du bracelet - absorbe la lumière, créant un contraste saisissant avec les index des heures et le bouclier emblématique de Victorinox qui sont pour leur part lumineux et en relief. Enfin, l’aiguille des minutes, cruciale pour la mesure de l’autonomie en plongée, est en forme de flèche. Sur certains modèles elle est même soulignée orange vif, une touche de couleur qui apporte de la fraîcheur et de la modernité à ce garde-temps... Différentes tailles de boîtiers et couleurs sont proposées : 4 modèles à quartz en noir, bordeaux, vert kaki (avec traitement en PVD doré) ou blanc, avec boîtier de 38 mm ; 2 modèles à quartz en blanc ou vert kaki avec boîtier de 43 mm ; et 3 éditions mécaniques en gris, marron ou rouge avec boîtier de 43 mm également." 5)