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MERCREDI : À quand des bracelets de montres en peau de cul ou en peau de sein ? Le cuir humain est de retour, enfin presque...

Ce qu'il y a de formidable, c'est quand des marques horlogères qui ne jurent que par la technologie et qui n'ont que des partenaires hautement technologiques refusent de développer des montres un tant soit peu... technologiques ! Un peu de courage, sinon les smartwatches vont tout bousculer...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : …


Ce qu'il y a de formidable, c'est quand des marques horlogères qui ne jurent que par la technologie et qui n'ont que des partenaires hautement technologiques refusent de développer des montres un tant soit peu... technologiques ! Un peu de courage, sinon les smartwatches vont tout bousculer...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ ZENITH : une manufacture mécanique qui a des vapeurs quand on lui parle de voile... ❏❏❏❏ DAFT PUNK : la montre officielle des rêveurs casqués... ❏❏❏❏ TIFFANY & CO : les raisons du coûteux divorce avec le Swatch Group... ❏❏❏❏ PEAU DE CUL : des sacs à main avec des têtons et des chaussures avec des peaux d'anus, mais si, mais, c'est argentin ! ❏❏❏❏ IWC : une image officielle qui se passe de commentaires... ❏❏❏❏ MARVIN : restons simples, comme nous le demandait déjà l'empereur Marc-Aurèle... ❏❏❏❏ SWATCH GROUP : l'accord confidentiel qui livre malgré ses petits secrets... ❏❏❏❏ KUDOKE : mort, où est ta victoire ? ❏❏❏❏ PRIX : un mouvement brownien, à la hausse comme à la baisse...
 
L'amusante traduction typologique d'un concept sémantique
 WONDER WEEK
Alors, et les prix, ça donne quoi ?
◉◉ De l'avis unanime (sauf du côté des marques, bien sûr), ce fut une Wonder Week plutôt médiocre, sans enthousiasme commercial, ni effet de sidération pour un modèle (à une poignée d'exceptions près). Les journalistes perroquets ont beau nous assurer que le 2014 genevois restera comme un grand millésime, personne n'en est convaincu. Attendons maintenant Baselworld pour espérer rêver un peu, mais observons tout de même le mouvement brownien illisible et incompréhensible qui s'est emparé des références en matière de prix, à la hausse comme à la baisse. Quand certaines marques font valser les étiquettes (les 600 000 euros de rançon exigés pour le Quantième perpétuel de Greubel Forsey, d'autres prix délirants chez A. Lange & Söhne, une hausse assez stupéfiante chez IWC, mais c'est au nom de l'« amélioration substantielle de la qualité des produits », etc.), certaines ont les deux pieds sur le frein : on saluera ici le réalisme de Jérôme Lambert, qui a sifflé la fin de la récréation chez Montblanc. Prétexte : « Faire partager notre passion pour la haute horlogerie ». Dans les faits, il s'agit de reconquérir des parts de marché en ciblant un public plus large, capable d'apprécier un quantième perpétuel en acier à 10 000 euros sans forcément comprendre qu'il ne s'agit pas d'un authentique mouvement de haute horlogerie. Après des années de hausse ininterrompue du prix des montres, qui ont poussé les maisons suisses à sortir progressivement du marché (dans les zones traditionnelles de chalandise des marques suisses) au profit exclusif d'une poignée de nouveaux enrichis asiatiques, c'est une petite musique très plaisante à entendre. On a pu noter la même modération chez Cartier, qui ne semble avoir développé sa Calibre de Cartier Diver à 5 500 euros que pour disposer d'un produit d'appel qui ne disqualifiera pas l'ensemble du catalogue. Hublot a également su se repositionner à des niveaux d'exigence financière plus compatibles avec la demande solvable des Européens, qui doivent impérativement redevenir le creuset de référence de la création horlogère suisse, pour le commerce comme pour l'image. Sur ce marché, le prix est redevenu un facteur critique...
G.P.
 
 
 KUDOKE
Une squelette à prendre au pied de la lettre...
◉◉ Vacheron Constantin a trouvé la parade à un dilemm sémantique : pour sortir de l'incompréhensible charabia horloger qui évoque des montres « squelette » là où le commun des mortels ne voit que des montres épurées ou ré-architecturés, la manufacture parle désormais de « mécaniques ajourées » – ce qui est charmant, mais très exact. D'autres prennent le mot « squelette » de la lettre, en réorganisant la structure de la montre autour d'un vrai squelette, crâne et ossements servant de ponts, le réalisme contaminant même les aiguilles. L'horloger allemand Stefan Kudoke, qui adore les montres-sculptures, nous livre ainsi sa vision de ce que devrait être une vraie montre squelettée, au sens propre comme au sens figuré : les orbites vides du crâne sont serties pour semer l'effroi – ou la jubilation, selon l'état d'esprit du porteur. L'exercice est amusant et il consonne avec la tendance « Skull », qui ne se dément pas depuis quatre ou cinq ans et qui devrait revenir en force à Baselworld : idée morbide pour temps de crise ou Memento Mori contemporain ?
 
 
 
 MARVIN
Aux origines originales de l'Origin...
◉◉ Quatre vertus cardinales annoncées pour une seule montre : la simplicité (évidente au premier coup d'oeil), la bienveillance (celle des formes adoucies et des courbes lissées pour apaiser), la modestie (cette montre Origin ne se la « pète » vraiment pas : c'est l'anti-bling-bling) et l'indépendance (Marvin, c'est du pur jus suisse). Tiens, c'est une citation de l'empereur philosophe Marc-Aurèle : « Développe en toi l’indépendance à tout moment, avec bienveillance, simplicité et modestie » – ce qui nous prouve que Marvin est une marque culturelle autant qu'une maison horlogère. Le mouvement de cette Origin Modern est automatique, le boîtier en acier (41 mm) et le tout Swiss Made, comme il se doit, avec un bracelet en cuir qui semble patiné par les années, tout comme le SuperLumiNova crème du cadran... 
 
 
 
 CHRONOMÉTRAGE VÉLIQUE
Zenith a des vapeurs pour se mettre à la voile...
◉◉ On vit une époque formidable ! Dona Bertarelli (ci-contre) et Yann Guichard, les deux animateurs de l'écurie de course à la voile Spindrift (« embruns») nous parlent pendant de longues minutes de l'immense défi technologique que représente leur nouveau maxi-trimaran Spindrift 2, avec lequel ils comptent battre de nombreux records de vitesse à la voile, en choisissant Zenith comme chronométreur officiel (indiscrétion Business Montres du 27 janvier). La question la plus logique à poser au nouveau Silver Partner de Spindrift (le Golden Partner étant la banque Mirabaud), c'est évidemment celle d'une possible montre technologique développée pour répondre aux besoins technologiques de l'équipe et à ses ambitions de performance. On se souvient notamment de l'extraordinaire smartwatch Aquaracer développée par TAG Heuer pour les équipiers d'Oracle Team USA dans l'America's Cup (Business Montres du 12 septembre 2013). Une smartwatch Zenith dédiée à Spindrift et capable de relier tout l'équipage à tous les équipements, voilà qui aurait de la gueule sans remettre en cause les fondamentaux de la marque ! Mais non, il ne faut pas rêver : chez Zenith, on a des vapeurs à la seule pensée de développer autre chose que des montres mécaniques avec d'autres bases chronographiques que le mouvement El Primero ! Les équipiers de Spindrift 2 – qui rêvent pourtant de nouveaux outils technologiques et qui sont si fiers de leur enracinement suisse – auront donc, au quotidien, des montres connectées asiatiques ou américaines, mais des montres mécaniques Zenith en édition spéciale Spindrift quand ils seront en représentation. Les futilités mondaines plutôt que les surperformances opérationnelles (ci-dessous) : pas sûr que ce soit vraiment le bon choix, ni pour le marketing, ni pour la communication, ni peut-être même pour le business...
 
 
 
 CUIR DE CADAVRE
Peaux de seins et peaux de cul au poignet ?
◉◉ il y a des coups de gueule dont on ne se lasse pas ! Business Montres (28 novembre 2013) avait dénoncé – dans un grand moment de solitude médiatique, comme si cela ne concernait ni l'horlogerie, ni la presse d'informations – les bracelets en « cuir humain » prélevés sur des cadavres. Une vieille tradition anglo-saxonne (Human Leather), nous a-t-on précisé, pas morbide du tout. Voici maintenant, cette fois en Argentine, pays de vieille civilisation latine, un tanneur de peau humaine qui recycle l'épiderme des seins pour en faire des sacs à main ou des robes à têtons. Nicola Costantino, 50 ans, est un vrai artiste en pelleterie humaine –encore un concept de rupture plein d'avenir – qui va même jusqu'à créer des souliers en... « peau de cul » [désolé, pas d'autre mot !] à base d'anus humains (ci-contre). Sans parler des sacs à main Dangerous Beauty (têtons devant, anus derrière). Comme quoi on peut toujours descendre plus bas dans l'abjection morale ! Cet épidermique bienfaiteur de l'humanité peut évidemment réaliser, sur mesure, des bracelets de montres dans la peau que vous préférez. Parvenu à ce stade pipi-caca de la maroquinerie, on a envie de croire qu'il ne s'agit que d'une expérience virale pour explorer les limites de l'indicible numérique ou pour assurer la promotion d'un créateur névropathe, mais il faut malheureusement admettre la possibilité que ce soit vrai, et même commercial (ci-dessous, un projet de boutique Human Furriery à New York). Sauf que, rassurons in extremis tout le monde, il ne s'agit encore que d'expériences artistiques : Nicola Costantino ne travaille que le silicone en 3D – contrairement aux Anglais qui utilisent des vrais cuirs de cadavre.... 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ SWATCH GROUP : les dessous de l'accord confidentiel passé avec Ice-Watch avec la bénédiction des juges suisses du Tribunal fédéral (Business Montres du 28 janvier). Comment David a fait plier le genou au Goliath biennois et comment la marque Ice-Watch se trouve lancée sur une orbite de reconquête (nouveaux marchés, nouvelle distribution, voire même nouvelles acquisitions de marque)...
 
◉◉ IWC : la manufacture de Schaffhouse est celle qui aura le plus brillé par ses ambassadeurs pendant la Wonder Week. Ainsi que par les bonnes vieilles recettes de l'horlogerie suisse, impeccablement servies en dépit d'une conjoncture hasardeuse : on parle ici de la rééditions des modèles historiques (repolissage des icônes) et de l'augmentation mécanique des prix. Côté « ambassadeurs », on ne change pas une méthode éprouvée : cohorte de célébrités rassemblées (contrat à la clé) dans un même lieu pour capter l'attention des caméras et photo call de rigueur. Sans commentaires, sinon sur l'impeccable plastique d'Adriana Lima et sur la nouvelle dimension pulmonaire de l'horlogerie (ci-dessous : même Georges Kern, le CEO d'IWC, en semble particulièrement satisfait)...
 
 
◉◉ TIFFANY & CO (1) : après sa défaite juridique en rase campagne face au Swatch Group, dans l'affaire de la licence horlogère confiée au groupe biennois, la maison de joaillerie américaine a fait un virement de 402 millions de francs suisses à Nick Hayek, qui en avait initialement réclamé 3,8 milliards à titre de dédommagement. Comme l'échec de cette licence n'avait guère entamé la capacité bénéficiaire du groupe au cours de ces dernières années, c'est un bonus intégral, qui compense quasiment le rachat de la maison Harry Winston (hors reprise de l'endettement). Les comptes 2013 n'en seront que plus brillants – même s'il faudra tenir compte de ce « bonus » exceptionnel de 402 millions pour analyser le bilan...
 
◉◉ TIFFANY & CO (2) : une excellente analyse du divorce Swatch Group-Tiffany & Co, dont nous ne partageons d'ailleurs pas toutes les conclusions, ni d'ailleurs la cohérence orthographique, mais qui reste indispensable à lire pour tenter de bien comprendre ce qui s'est passé (Ze White Rabbit). Signalons à ces analystes que Tiffany & Co a déjà entrepris de relancer un pôle horloger, dans le Tessin, sans passer par une structure de licence. Facturée 402 millions de CHF, la première leçon a porté...
 
◉◉ CARTIER : succès d'estime pour la nouvelle Calibre de Cartier Diver, qui n'était proposée aux détaillants venus au SIHH de Genève qu'en paquet de 15 montres minimum. Un choix commercial pas facile à assumer, même (ou surtout) à 5 500 euros, en particulier pour un détaillant multi-marques qui a déjà de nombreuses références à défendre sur ce créneau des montres de plongée, avec des marques autrement plus notoires sur ce terrain que Cartier (Rolex, Omega, Breitling, etc.). Peu importe, puisque cette plongeuse chic s'impose manifestement comme un produit de complément pour le réseau de boutiques Cartier : son mouvement manufacture de série permet de mieux « faire tourner les usines » de la marque, alors que son prix d'appel permet aux vendeurs d'avoir une offre plus accessible à défendre, sans concurrence dans l'univers Cartier – même si la Diver n'a pas vraiment d'identité Cartier (Business Montres du 17 décembre 2013)...
 
◉◉ DAFT PUNK : quelle montre portait les deux chanteurs casqués lors de la cérémonie des Grammy Awards ? En tout cas, pas une Gucci, marque qui parraine la cérémonie [la montre Grammy Awards avait d'ailleurs un style futuriste, qui aurait convenu], mais une montre Onde Or de Sismeek, jeune marque française au design tout aussi futuriste – signé Thomas Banghalter pour le studio Arro – pour coller au style Daft Punk (repérage L'Argus des Montres). Renaissance d'une vraie french touch ?
 
 
◉◉ MAURICE : l'île Maurice comme nouvelle nation horlogère ? L'île compte déjà huit entreprises exportatrices (672 employés), pour un chiffre d'affaires qui dépasse les 20 millions d'euros. Les montres assemblées, les cadrans et les composants d'habillage sont exportés à 80 % vers la Suisse et la France (15 %). Ceci sans parler des dizaines de boutiques de montres de luxe qui tentent les touristes de passage dans les palaces...
 
◉◉ RHYNOFIT : très imaginatifs, les créateurs [on a du mal à les qualifier de « créatifs »] de la marque californienne Rhynofit ! Leur modèle Rubicon – tout comme la totalité du marketing et des images – est strictement repompé sur les BR Instrument de Bell & Ross, avec quelques écrous en prime. Ce n'est pas la première marque californienne qui plagie ainsi les créations de la marque française...
 
 
◉◉ RICHARD MILLE : l'homme qui fait le buzz a l'équivalent d'au moins dix Rolex au poignet, mais c'est seulement une Richard Mille ! Tom Perkins, qui s'est enrichi dans le capital-risque, vient de se rendre célèbre en comparant ceux qui critiquent les riches aux nazis qui persécutaient les Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'est un peu l'équivalent américain de la « Rolex à cinquante ans » moquée par le crétin publicitaire français Séguéla. Citation exacte de l'interview donnée à Bloomberg « The New York Times got into a discussion of Rolex watches, and why does any man need a Rolex watch, and it's a symbol of terrible values, etc., etc. Well, I think that's a little silly. This isn't a Rolex ; I could buy a six-pack of Rolexes for this. But so what ? » (Business Insider)...
 
◉◉ VALBRAY : jolie déclinaison du concept diaphragmique de la marque, avec une décoration Safari qui joue sur le microbillage intégral de la montre et sur l'alliance des tons vert, sable et ocre pour évoquer l'Afrique des grandes savanes. Dommage que le bracelet soit en veau lisse, même si les surpiqûres sellier écrues sont du meilleur effet : on aurait aimé un cuir plus africain ou plus brutal...
 
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