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BUSINESS MONTRES x ATLANTICO (accès libre)
Quand le bulldog baille et quand les clous d’or se plantent dans le ciel : c’est l’actualité reconfinée des montres

Mais aussi une chaîne d’ancre semée de diamants, une soucoupe volante en mode automatique et la montre que James Bond a oublié de rendre à Q… Images ci-dessous : le retour de James Bond au poignet et un bulldog plus baveux que nature pour une montre MB&F plus canine que nature…


••• Une page Atlantic-Tac à retrouver,  comme chaque vendredi, sur Atlantico, le premier portail d’informations générales indépendant parmi les pure players numériques du web francophone (4 millions de visiteurs mensuels), classé comme un des plus influents de l'écosystème médiatique français...  

MB&F : Les yeux du temps et les dents de l’heure…

Là, vous allez devoir vous accrochez si vous croyez encore qu’une montre est une mécanique qu’on se contente d’accrocher à son poignet pour y lire l’heure ! Pour ce qui est de lire l’heure, vous pouvez le faire aisément avec tous les décompteurs de temps qui vous cernent : chacun de nous en aurait en permanence quatre ou cinq à sa disposition (téléphone portable, écran de télévision, micro-ondes, réveil, etc.). Au poignet, vous avez peut-être déjà une smartwatch, prothèse numérique qui vous connecte au monde entier en plus de vous indiquer l’heure avec une précision atomique, vos battements cardiaques, la météo du jour et votre positionnement satellitaire. Non, une « montre », c’est autre chose et c’est HM10 « Bulldog » émise – comme une monnaie forte par le laboratoire créatif suisse MB&F – vous le prouve allègrement : une montre, c’est avant un « sémaphore » (porteur de signes) qui exprime une certaine vision du monde, de l’esthétique et de la mécanique, de la culture et de la désinvolture quand on a tout oublié, de soi dans le regard des autres, bref un subtil concentré d’être et d’avoir [parce qu’il ne faut pas oublier le prix terrifiant de ce genre de « sémaphore » de luxe, qui va chercher ici dans les 100 000 euros si tant est que vous puissiez un jour voir en France quelque dandy arborer la « Bulldog »]. Par les temps qui courent, on ne sait pas de quoi sera tissé le lendemain : autant se faire plaisir, passer les bornes et oser flirter avec le virus de l’insolence. Carpe diem, comme disaient les cadrans solaires de nos ancêtres de l’Antiquité romaine.

MB&F : Les yeux du temps et les dents de l’heure (suite)…

Tout ceci était nécessaire pour expliquer la généalogie assez particulière de cette HM10 « Bulldog » et son physique de vrai bulldog : regardez ce torse trapu, cette tête énorme, ces yeux franchement globuleux, ces mâchoires inquiétantes, des pattes courtes et musclées ! La vidéo ci-dessus, avec l’aide de nos explications en image, vous aidera à mieux comprendre cette montre zoomorphe. Si, si, c’est une montre qui donne l’heure et les minutes : on les lit dans les yeux ! L’ouverture des mâchoires situe la réserve de marche de cette montre à remontage manuel. Sous le dôme de verre saphir, qui aurait tout du « cerveau » de la montre, un mouvement mécanique très pointu permet d’afficher une précision très suisse [le nom de baptême « HM10 » signifie Horological Machine n° 10 : les neuf précédentes n’étaient pas non plus piquées de hannetons !]. Le corps de la bête est en titane, mais la version en or rose ne manque pas de… chien ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette montre est étonnamment « portable » au poignet : c’est même un passeport idéal pour franchir les barrières – quand vous la portez, votre voisine de bar (hors confinement) et votre voisin en classe business engagent tout de suite la conservation. C’est ce que les coquins de la Belle Époque appelaient une talking piece, mais c’était alors pour faire rosir les joues des jeunes filles en leur dévoilant des scènes érotiques animées par la mécanique de la montre. Au fait, ce bulldog de poignet s’exprime clairement en anglais : comma tout mauvais garçon qui a bon cœur, il porte sur le ventre un tatouage : Forget the dog, beware of the owner (« Laisse tomber le chien, méfie-toi de son propriétaire »). Vous voilà prévenus…

IKEPOD : C’est maintenant ou jamais…

La campagne de lancement de la nouvelle montre automatique Megapod vient d’être lancée sur Kickstarter : autant profiter du confinement pour précommander cette montre Ikepod proposée à 700 euros, alors qu’elle en vaudra près de 1 000 dans deux mois (une partie du financement de cette campagne sera affectée à la lutte contre le Covid-19). On retrouve dans cette Megapod les codes esthétiques qui ont fait la renommée d’Ikepod à la fin du XXe siècle : le boîtier « galet » sans « cornes » apparentes (limite soucoupe volante), le cadran minimaliste aux chiffres comme happés par le temps, l’aiguille des secondes orange. Les initiés auront reconnu dans cette stylisation la « patte » du designer Alexandre Peraldi, qui a longtemps tenu à bout de bras la création des montres Baume & Mercier [ce qui n’était pas une mince affaire !]. Cette montre est équipée d’un mouvement automatique (pas suisse !) qui est un vrai « tracteur » mécanique, précis, fiable et endurant. C’est la meilleure affaire horlogère de ces semaines de réclusion confinée : les souscripteurs la recevront pile pour leur sortie du confinement, en juin prochain…

DE BETHUNE : Un champ d’étoiles pour un métronome d’or rose…

Le nom de cette Starry Varius est un jeu de mots élégant qui mêle les étoiles (starry) et l’évocation des légendaires violons du luthier crémonois Antonio Stradivari qui fabriquait dans son Milanais natal des violons qui sonnent encore de façon extraordinaire. Cette DB25 Starry Varius ne fait rien sonner, mais elle asservit le scintillement des étoiles aux rythmes du temps – et c’est déjà beaucoup. Chaque détail de la réalisation de cette montre est une magistrale leçon d’horlogerie, du côté de la mécanique comme de l’esthétique et des finitions. Ce boîtier en or rose de 42 mm a des proportions admirables. Admirez, par exemple, son cadran en titane bleui à la flamme et à la main : cette nuance très précise de bleu se stabilise au degré près ! Les « clous » qui dessinent le ciel étoilé sont posés à la main : les collectionneurs qui en ont les moyens y font dessiner le ciel au jour de leur naissance ou de leur mariage. Ne manquez pas de remarquer le tour argenté des heures et des minutes : il est discrètement bombé pour créer un effet de profondeur et de mise en volume du temps qui passe, tel que l’indique les aiguilles en or rose galbées à la main. Le mouvement est tout aussi magnifiquement réalisé (six jours de réserve de marche), avec des avancées mécaniques très originales comme la roue d’échappement en silicium ou le balancier en titane, équilibré par des inserts d’or blanc et profilé pour améliorer son coefficient de pénétration dans l’air [imaginez le niveau de la minutie mentale des horlogers qui ont pensé à ce détail !]. Derrière la technique, l’émotion esthétique : vous comprenez maintenant pourquoi les plus grands amateurs considèrent cette montre comme le Graal ultime qui peut parachever leur collection. D’autant qu’une telle DB25 Starry Varius reste (relativement) abordable et bien moins coûteuse – toutes proportions gardées – que bien des montres prétentieusement tarifées par des maisons plus connues – mais moins renommées – que De Bethune, mini-manufacture indépendante établie en Suisse [le « génie » qui dompte ces mécanique est français, comme il se doit !]

HERMÈS : Histoire de jeter l’ancre en semant des diamants…

La collection Nantucket est l’expression même de la discrétion en mode Hermès : un boîtier minimalistement rectangulaire dont l’acier ne dépasse pas les 17 mm par 23 mm [les dames sont priées d’avoir toujours de bons yeux], un cadran sablé mat et semé de maillons d’ancre en diamants qu’on retrouve comme des traces dans le sable sur le boîtier et beaucoup de légèreté, voire de fluidité dans les volumes de cette montre dont la forme même évoque le motif « chaîne d’ancre » cher à Hermès. Le mouvement électronique est suisse, tout comme la montre Swiss Made, mais c’est bien le minimum pour une montre aussi française dans son impertinence bien élevée, qui saura marquer sa touche de fantaisie dans le grand choix de bracelets en couleurs que propose la marque. C’est ce qu’il y a de bien avec Hermès : aucune faute de goût, un décalage créatif poliment décalé et une vraie authenticité au poignet. Dès que le confinement sera levé, les poignets féminins auront besoin de cette légèreté printanière…

BREITLING : James Bond avait la même et, à la fin, il a gagné…

À quoi reconnaît les vraies grandes marques horlogères ? Elles sont parfois capables de se tromper, de tourner en rond et même de s’égarer, mais elles conservent toujours intacte cette capacité de nous surprendre et de nous étonner. Voici trois ou quatre ans, on ne misait plus très cher sur la maison Breitling, légendaire pilier de l’horlogerie suisse tombé dans une sorte de chétive désuétude. Un nouvel actionnaire et une nouvelle direction ont fouetté les énergies de la marque [parfois jusqu’à l’excès et sur des chemins de traverse parfois difficiles à comprendre], mais un bon coup de barre salvateur a permis de reprendre le cap. Breitling, ce sont des montres sportives et des chronographes contemporains. Point à la ligne ! On le savait, mais c’est toujours utile de le répéter. Cette nouvelle Top Time – très inspirée par une montre des années 1960 – témoigne en termes contemporains de cette vocation sportive, en y ajoutant une touche bienvenue de coolitude – concept intraduisible qui se situe au carrefour de la décontraction, de l’élégance et du clin d’œil non conformiste, avec une touche de dandysme esthétique et d’exigence formelle. Il y a un demi-siècle, l’ancêtre de cette Top Time avait chaviré le cœur des amateurs : leurs petits-enfants vont adorer le retour de ce chronographe au style affirmé (sous-compteurs contrastés, aiguilles et secteur rouge, poussoirs « champignon », boîtier contenu à 41 mm, etc.), qui nous change des cadrans « panda » aujourd’hui devenus le pont-aux-ânes de la créativité horlogère. Les initiés auront reconnu dans cette Top Time la Breitling [presque la même, à quelques détails esthétiques près !] que James Bond portait dans Opération Tonnerre, en 1965 : celle-ci n’a pas le compteur Geiger que Q avait réussi à y loger pour accompagner l’agent 007 dans sa mission de recherche des bombes atomiques disparues : un tel détecteur de radiations ne s’imposait pas pour les 2 000 heureux bénéficiaires de cette série limitée, qui est une des plus belles propositions de l’horlogerie de ce printemps confiné…


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