SECONDE INTERCALAIRE (accès libre) : Comment les médias nous racontent n'importe quoi à propos de cette seconde qui va rallonger 2015...
Ce n'est pas à minuit, mardi 30 juin, qu'il faudra ajouter une seconde à nos horloges et à nos montres, mais le lendemain, mercredi 1er juillet, à deux heures du matin. Deux heures d'avance pour une seconde de plus : la notion d'heure universelle devient compliquée à suivre. Serait-il temps d'en changer ? (Le Temps, Suisse : 27 juin 2015) ▶▶▶31 536 001 SECONDES EN 2015C'est …
Ce n'est pas à minuit, mardi 30 juin, qu'il faudra ajouter une seconde à nos horloges et à nos montres, mais le lendemain, mercredi 1er juillet, à deux heures du matin. Deux heures d'avance pour une seconde de plus : la notion d'heure universelle devient compliquée à suivre. Serait-il temps d'en changer ?

- (Le Temps, Suisse : 27 juin 2015)

- (Communiqué officiel de l'Observatoire de Paris)

- (Huffington Post)
◉◉◉◉ PRÉCISION PAS GENTILLE, MAIS UTILE : depuis 1972, cette joyeuse bureaucratie horaire n'a pas été capabme d'établir, pour la France, une « heure légale » digne de ce nom et fixée par décret (révélation Business Montres du 1er février 2015 : « La France donne l'heure à la Terre entière, mais elle a égaré son heure légale ! » Ce qui fait désordre, mais tout le monde survit sans cette « heure légale » fantomatique. C'est peut-être cette absence d'heure légale qui fait que les Français auront pendant deux heures le bénéfice d'une seconde flottante de décalage entre l'heure de la planète et l'heure de la République...
◉◉◉◉ SE GREFFENT SUR CES MENUES SUBTILITÉS ADMINISTRATIVES d'autres considérations géopolitiques. L'heure universelle – qu'on vient de voir décidée par Genève, établie à Paris et créée dans le monde – est diffusée par Londres, pour respecter les prérogatives historiques et culturelles de l'Observatoire royal de Greenwich (ex-heure GMT). Cette heure UTC ne serait-elle pas trop « européenne » aux yeux des Américains ? Sans doute est-elle devenue un enjeu géopolitique : «Toujours à l'avant-garde de notre confort technologique, les Américains veulent supprimer cette seconde additionnelle, en coupant tout lien entre l'heure apparente (celle de la rotation de la Terre) et l'heure réelle (celle des atomes de césium qui rythment l'heure atomique). Les Britanniques s'y opposent en considérant que le « temps civil » relie utilement l'homme au cosmos : ils se méfient d'un temps « hors sol » qui démoderait définitivement leur heure GMT. Il se peut que 2015 soit l'année d'une décision internationale au sujet de cette seconde vagabonde, qui risque cette année d'entraîner de sérieux flottements sur Internet, sinon dans les GPS qui n'auraient pas été révisés pour se caler sur cet ajout », écrivions-nous en début d'année (Business Montres du 7 janvier). Les Américains, qui contrôlent déjà le réseau GPS et les géants du numérique, veulent de toute évidence reprendre la main sur cette « heure européenne » qui leur échappe : l'argument d'un temps purement technologie mesuré sans référence au ralentissement de la Terre est accessoire. La date de l'introduction de cette seconde intercalaire restant aléatoire [puisque liée aux convulsions imprévisibles de la planète], cet élément d'incertitude – on ajoute une seconde en moyenne tous les trois ou quatre ans – déplaît aux programmateurs des grands réseaux numériques et aux gestionnaires des grands systèmes informatiques. Lors de la prochaine réunion de l'UIT (Union internationale des télécommunications), à Genève, en novembre 2015, deux conceptions du temps s'affronteront autour du maintien ou de la suppression des secondes intercalaires : celle d'un temps plus « naturel », plus « chaud » (capable de relier les hommes à leur biotope planétaire), et celle d'un temps plus « scientifique », plus « froid » (fondée sur des états atomiques de la matière). Les hommes contre les robots atomiques : John Connor contre Terminator (ci-dessus) ? Philosophie contre épistémologie : ça promet... ◉◉◉◉ EN ATTENDANT, LE SUJET EST ASSEZ COMPLEXE pour qu'on arrête d'en rajouter dans les âneries médiatiques au sujet de cette trente-et-une millionième et cinq cent trente six mille-et-unième seconde de 2015 (31 536 001 pour faire simple). Une seconde de plus dans la vie, c'est toujours bon à prendre...
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
