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REPÉRAGES #54-2025 (accès libre)
Sept évaluations personnelles sur sept nouveautés intéressantes de ce printemps 2025

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le cinquante-quatrième épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : A. Lange & Söhne, Bovet, Breitling, Grand Seiko, Longines, Louis Moinet et Rudis Sylva


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

RUDIS SYLVA Oscillateur Harmonieux RS 23

La nouvelle Blue RS 23 est présentée au salon Watches and Wonders auquel la marque participe pour la quatrième fois. Au sein du Carré des horlogers, un environnement propice à l’innovation, Rudis Sylva peut faire découvrir à ses hôtes un Oscillateur Harmonieux différentmais tout aussi séduisant que les modèles précédents. 15 ans après le lancement de son premier garde-temps, la marque propose une nouvelle version simplifiée mais tout aussi séduisante que les modèles précédents. L’Oscillateur Harmonieux, la référence anti-gravité : « Une invention aussi importante que le tourbillon de Breguet »« mieux qu’un tourbillon »« la référence du tourbillon », tels furent les commentaires de maîtres horlogers et journalistes spécialisés dès la naissance de l’Oscillateur Harmonieux ! Cette invention brevetée à deux balanciers dentés permet une annulation immédiate de l’effet de gravité lorsqu’une montre est en position verticale, alors qu’un tourbillon classique a besoin d’une minute entière. La marque jurassienne a dévoilé son invention à Baselworld en 2009. Les passionnés se sont empressés de découvrir ce mouvement à balanciers dentés, une technologie allant à l’encontre de toutes les théories horlogères. En examinant le dispositif révolutionnaire, ils découvrirent la subtilité du système aux deux spiraux montés en opposition et se déployant successivement. La valeur chronométrique négative d’un balancier spiral est dès lors compensée simultanément par la valeur positive de l’autre balancier spiral, ce qui annule totalement l’effet de l’attraction terrestre sur la précision de la montre. Rudis Sylva lance aujourd’hui une version simplifiée de l’Oscillateur Harmonieux, adaptée par les ingénieurs de la maison Dubois Dépraz, à La Vallée de Joux, mais tout aussi performante en termes de lutte contre la gravité. Les balanciers dentés et engrenés sont fixes et ne tournent plus dans une cage de 360 degrés en une minute comme dans la version « tourbillon ». Cette exécution plus simple à 2 balanciers connectés permet également d’annuler simultanément toutes les anomalies chronométriques provoquées par l’attraction terrestre et reste donc plus précise qu’un tourbillon classique qui a besoin de 60 secondes pour compenser l’effet de gravité. L’Oscillateur Harmonieux est un mouvement breveté et totalement développé par la marque. Les mouvements sont certes l’apanage de la technologie, mais ils sont aussi tous décorés à la main et font la part belle aux métiers d’art pratiqués depuis des siècles sur l’arc horloger. Dès la création de la marque, le savoir-faire régional fut mis en évidence plutôt que l’une ou l’autre personnalité horlogère.

Une montre Rudis Sylva se regarde à la loupe ! On y découvre la magnificence du guillochage, de la gravure, de l’anglage en coins rentrants, du soleillage ou cerclage et d’autres terminaisons qui magnifient l’Oscillateur Harmonieux. Le guillochage main a été mis au devant de la scène dès la première collection Rudis Sylva en 2006. Les pyramides dégressives de Georges Brodbeck, le voisin franc-montagnard, lauréat du Prix Gaia 2023, sont extrêmement difficiles à réaliser et procurent prestige et noblesse aux collections RS 10, RS 12 et RS 16. La « légende Brodbeck » (surnom amical de ses collègues du Technicum de La Chaux-de-Fonds qui disaient de lui qu’il était si doué en mécanique qu’il aurait été capable de démonter, puis remonter sa mobylette durant la récréation) propose une décoration « flinquée » sur la collection RS 23. Ce guillochage particulier est réalisé sur un tour à flinquer équipé de diverses rosaces permettant de réaliser une multitude de décors. Cette terminaison anoblit le pont de l’Oscillateur Harmonieux. Les gravures sont réalisées à la main et à la fraise, les ponts sont anglés main également et excepté l’échappement, les ressorts de barillets et les rubis, tous les composants ont été usinés expressément pour le calibre Rudis Sylva. Rudis Sylva, si différente et si exclusive ! L’Oscillateur Harmonieux, expérimenté et fiabilisé de 2006 à 2010, jouit d’un brevet et d’une grande estime des maîtres horlogers. Il est considéré par certains, comme une invention majeure dans la quête de la précision. Rudis Sylva a fait le choix de développer l’intégralité de son mouvement. Il est rare que des marques indépendantes réalisent la totalité d’un mouvement. Elles acquièrent généralement un calibre de base qu’elles transforment, s’appuyant sur la fiabilité avérée d’un mécanisme existant. Les acteurs de la marque sont natifs du berceau de l’horlogerie et s’appuient sur un réseau de compétences reconnu. Ils sont descendants de paysans-horlogers ou « d’horlogers à la fenêtre » comme on les nommait auparavant ; ils sont empreints d’humilité et sont guidés par une quête permanente de bien-facture. La collection est déclinée dans une boîte en or rose ou en titane et proposée en série limitée de 2 fois 8 pièces. Les déclinaisons titane DLC sont également limitée à 2 x 8 pièces. Les terminaisons sont de « haute horlogerie » et la clientèle éclectique retrouve dans ce garde-temps tous les codes mis en exergue depuis le lancement de la marque et cités au préalable.

UN COMMENTAIRE ? On se demande toujours pourquoi des « petites » marques indépendantes aussi sympathiques, mais surtout aussi innovantes sur le plan mécanique, restent reléguées dans un improbable purgatoire horloger, alors qu’elles sont porteuses de solutions qui feraient le bonheur des grandes maisons. L’oscillateur harmonieux de Rudis Sylva tient la route depuis maintenant plus de quinze ans et il ne bénéficie toujours pas de la notoriété qu’il mérite. Il faut compter dans les 95 000 francs suisses pour le modèle en or rose et 80 000 francs suisses pour le modèle en titane (boîtier de 44 mm, mouvement à remontage manuel disposant de 72 heures de réserve de marche, le tout avec des finitions exemplaires de « haute horlogerie »). Cette RS 23 est évidemment Swiss Made, avec la mobillisation d’un réseau artisanal de proximité…

LONGINES Mini DolceVita (nouveaux modèles bimatières)

La ligne Mini DolceVita continue d’incarner l’élégance intemporelle avec le lancement de nouvelles montres bi-matière, associant l’acier inoxydable à l’or jaune ou rose. Ces garde-temps d’exception, avec ou sans diamants, témoignent de la maîtrise de Longines dans la création de montres-bijoux à la fois magnifiques et élégantes. La Mini DolceVita est une extension de la famille DolceVita originale, elle-même inspirée par un modèle Longines rectangulaire légendaire créé en 1927. Ces garde-temps s’inscrivent dans la tradition de l’horloger suisse en matière de création de montres-bijoux raffinées, un art que Longines pratique depuis le XIXe siècle. En témoignage de ces riches héritages, la ligne Mini DolceVita propose désormais quatre modèles bi-matière saisissants. Chacune de ces pièces est présentée dans un boîtier rectangulaire en acier inoxydable de 21,50 mm x 29 mm, rehaussé d’une couronne en or jaune ou rose 18 carats. Chaque couleur d’or est déclinée en deux versions de boîtier : la première sertie de 38 diamants Top Wesselton pour 0,456 carat soulignant la silhouette élégante du boîtier, et la seconde plus épurée sans diamants. Les bracelets font écho à l’esthétique bi-matière des boîtiers, alliant des maillons alternés en acier inoxydable et en or jaune ou rose minutieusement assemblés, garantissant un porté souple et confortable.

Chaque modèle arbore un cadran argenté rectangulaire orné de chiffres romains et rehaussé d’un décor flinqué délicat. Les motifsgéométriques sont gravés en relief, pour un effet guilloché subtil qui reflète la lumière. Les chiffres romains bleus peints et les aiguilles enacier bleui apportent un contraste élégant, tandis que l’affichage de la petite seconde dans un sous-cadran carré à 6 heures ajoute une touche distinctive au design. Ces montres uniques sont animées par unmouvement à quartz calibre L178 et sont étanches jusqu’à 3 bars (30 mètres). Avec leur mélange harmonieux de matériaux, leurs proportions délicates et leur esprit intemporel, ces nouveaux modèles Mini DolceVita représentent la quintessence de la philosophie de Longines selon laquelle l'élégance est, en effet, une attitude.

UN COMMENTAIRE ? Les modes passent et trépassent, la ligne DolceVita reste indépassée : c’est la quintessence d’une certaine élégance au poignet et la promesse toujours renouvelée de rester « juste » dans l’art d’accessoiriser son poignet – ni trop, ni pas assez dans les dimensions du boîtier comme dans le sertissage sans excès. Il faut compter dans les 4 800 francs suisses en version non sertie, 6 900 pour la version sertie [ce qui n’est pas forcément un prix très compétitif, même avec les touches d’or de la montre] pour ce boîtier Swiss Madeinspiré par un modèle des années 1920, étanche à 30 m et doté d’un mouvement à quartz de haute précision. La note sérieuse est apportée par les chiffres romains du cadran, mais l’alternance de l’or et de l’acier introduit une note décalée d’impertinence…

BREITLING Top Time B01 Racing Limited Edition

Les sports mécaniques font partie de l’histoire de Breitling depuis les premiers jours de l’automobile. Sur un parcours de rallye sinueux ou un circuit à grande vitesse, l’objectif reste le même : gagner des secondes, battre des records et repousser les limites. Aujourd’hui, Breitling présente trois chronographes Top Time en édition limitée pour les passionnés de course. Chaque modèle est doté d'un boîtier élégant de 38 mm, alliant proportions vintage et performances modernes. Les moteurs rugissent, les pneus mordent le bitume et la Top Time de Breitling est de nouveau dans la course, renouant avec ses designs les plus audacieux des années 1960. Les derniers chronographes Top Time Racing et Top Time Martini Racing réinterprètent les détails les plusaudacieux de l’époque : un boîtier coussin saisissant, des sous-cadrans « squircle » et l’inimitable cadran inspiré des tableaux de bord. Deux modèles sont dédiés au rallye, tandis que le troisième, créé en partenariat avec Martini Racing, évoque les circuits à grande vitesse. Chaque pièce, limitée à 750 exemplaires, est conçue pour celles et ceux qui vivent à toute vitesse. Le rallye, c’est la précision sous pression. Le pilote doit maîtriser les conditions, prendre des décisions en une fraction de seconde et pousser son véhicule dans ses derniers retranchements. Les nouvelles éditions Top Time Racing capturent cet esprit, en évoquant l’endurance et la gloire des batailles acharnées contre le temps, la route et les intempéries. Peu de noms dans le sport automobile imposent autant de respect que le légendaire MartiniRacing. Depuis plus de 50 ans, les bandes emblématiques ont franchi les lignes d’arrivée, distinguant les équipes les unes des autres et laissant les concurrents derrière.

Georges Kern, PDG de Breitling, déclare : « La collection Top Time est connue pour ses chronographes audacieux. Avec ces nouvelles éditions limitées, nous avons remis au goût du jour des modèles classiques des années 1960, pour redonner à cette montre son essence même : chronométrer les courses et mesurer la vitesse. » La Top Time n’a jamais été qu’un simple chronographe : elle invite à repousser le temps, à explorer le monde à votre manière et à votre propre rythme. Lancée par Willy Breitling dans les années 1960, une époque en pleine mutation, cette collection audacieuse de chronographes de course a su refléter l’ambiance insouciante de l’époque. Les Top Time Racing et Martini Racing sont animées par le calibre manufacture 01 de Breitling, un chronomètre certifié COSC conçu pour une précision absolue. Il offre une réserve de marche de 70 heures et des poussoirs champignon ergonomiques, pensés pour un chronométrage rapide et instinctif. Ces nouvelles éditions tirent leur inspiration de certains modèles Top Time les plus marquants des années 1960. Avec son boîtier en forme de coussin, l’échelle tachymétrique audacieuse et les sous-cadrans « squircle » distinctifs (ni tout à fait carrés, ni tout à fait ronds), ce modèle évoque la vitesse élevée et les décisions prises en une fraction de seconde sur la piste. Au cœur du cadran, on retrouve le motif signature « tableau de bord » : un design elliptique tout droit sorti des archives de la Top Time, inspiré des tableaux de bord des voitures classiques. Chaque édition Top Time Racing est limitée à 750 pièces, avec une gravure spéciale « One of 750 » sur le fond du boîtier. Elles sont disponibles en deux coloris : un cadran noir et blanc avec un bracelet en cuir perforé beige, ou un cadran vert et blanc avec un bracelet en cuir perforé vert assorti qui évoque les gants de conduite d’antan.

Pour la première fois, Breitling et Martini Racing unissent leur passion pour la vitesse, la précision et la performance avec la Top Time Martini Racing. 750 pièces en édition limitée et gravées « One of 750 » et « Martini Racing » sur le fond du boîtier. Immédiatement reconnaissable, la Top Time Martini Racing s’inspire de l’une des livrées les plus célèbres de tous les temps. Son cadran est dominé par les bandes bleues, bleu clair et rouges caractéristiques de Martini Racing, une combinaison de couleurs qui a laissé les concurrents sur le carreau pendant plus de 50 ans. Comme ses homologues Top Time Racing, elle adopte un style rétro-moderne avec son boîtier coussin, ses sous-cadrans « squircle » et son inimitable design inspiré des tableaux de bord. D’une taille élégante de 38 mm, elle est associée à un bracelet de course en cuir bleu foncé perforé. Combinant héritage, design et adrénaline, la Top Time Martini Racing est un chronographe taillé pour celles et ceux qui ne se contentent pas de suivre la course, mais qui en imposent le rythme.

UN COMMENTAIRE ? Plus chronographe de course qu’un Top Time Breitling et plus ancré dans les grandes traditions de la compétition automobile, tu meurs ! Plus légitime que Martini Racing, tu meurs encore plus ! Autant qu’on joue ici dans une sorte de championnat qui combine légende sportive et tradition horlogère. Il faudra compter dans les 7 250 euros pour jouer les as du volant avec ce boîtier Swiss Made en acier de 38 mm étanche à 100 m, donc très sportif et doté d’un mouvement chronographe d’environ 70 heures de réserve de marche. Ce qu’il y a de bien, avec la légende Breitling, c’est qu’elle sait toujours se renouveler, et généralement en beauté et en mieux…

A. LANGE & SÖHNE Odysseus Honeygold

A. Lange & Söhne présente pour la première fois l’Odysseus dans un boîtier en or miel 750/1000 (Honeygold) avec cadran brun et bracelet en or miel. Proposée à 100 exemplaires, cette version confère une noblesse particulière à ce garde-temps alliant élégance et esprit sportif. L’Odysseus a été spécialement conçue pour les personnes qui nourrissent les exigences les plus élevées en matière d’horlogerie de précision, aussi bien pendant leurs loisirs que pendant leurs activités sportives. C’est la raison pour laquelle elle est dotée d’un mouvement automatique extrêmement robuste et d’un boîtier résistant à une pression d’épreuve de 12 bars. Par l’allure saisissante de l’affichage de la grande date mais également du jour de la semaine, l’Odysseus redéfinit totalement ce que l’on attend d’un garde-temps élégant et sportif. Son boîtier se distingue par sa forme élancée tout en légèreté, sur laquelle des éléments aussi bien arrondis que carrés créent un séduisant contraste. Les poussoirs en forme de coins, disposés de part et d’autre de la couronne vissée, qui servent à corriger la date et le jour de la semaine, s’intègrent harmonieusement à l’ensemble, de même que la lunette étroite, qui permet d’accueillir un cadran généreux. En outre, les finitions du boîtier, entre surfaces brossées mat et biseaux polis, créent un jeu d’alternances subtil, qui se poursuit dans les cornes et les maillons du bracelet en or miel 750/1000. Un bracelet confortable en or miel Pour la première fois, la manufacture propose l’Odysseus avec un bracelet à cinq rangs en or miel. Cette nouveauté forme une unité harmonieuse avec le boîtier tout en offrant un confort remarquable au poignet. La boucle déployante présente un mécanisme extrêmement simple à utiliser, qui permet d’ajuster la longueur du bracelet jusqu’à sept millimètres au moyen d’une simple pression sur un bouton, sans qu’il faille ouvrir la boucle. Il est en outre possible d’ajouter ou de retirer des maillons pour régler la taille du bracelet. Cette quatrième variante de l’Odysseus marie un boîtier en or miel (Honeygold) de 40,5 millimètres de diamètre et de 11,1 millimètres d’épaisseur avec un cadran brun. Cette nuance élégante s’harmonise parfaitement avec l’éclat chaleureux de cet alliage exclusif, qui se caractérise non seulement par sa couleur emblématique mais aussi par sa dureté particulière.

Les aiguilles et les appliques bâtons dentelées sont également façonnées en or miel. Hauts de 2,4 millimètres, les chiffres de la grande date et les lettres de l’affichage du jour de la semaine, bien reconnaissables, se détachent en blanc sur un fond brun. Les aiguilles des heures et des minutes, de forme lancéolée, et les index des heures sont recouverts de matière luminescente, ce qui permet de lire l’heure même dans l’obscurité. La structure rainurée, gravée entre les appliques des heures et sur l’échelle de la petite seconde, accentue l’effet tridimensionnel du cadran, tandis que l’éclat mat des surfaces intérieures des cadrans, principal et secondaire, offre un élégant contraste. La remarquable touche de couleur apportée par le chiffre 60 en rouge attire le regard sur la minuterie extérieure imprimée sur le rehaut biseauté aux accents dorés. Le calibre de manufacture L155.1 Datomatic spécialement conçu pour les multiples possibilités d’utilisation offertes par l’Odysseus se distingue par sa fiabilité et sa robustesse. La dénomination Datomatic, visible sur le rotor central, symbolise l’alliance du mécanisme de la date et du remontage automatique. Le rotor central, à action unidirectionnelle, assure quant à lui un remontage efficace et un apport en énergie continu. Le fond en verre saphir permet d’admirer dans toute leur splendeur les finitions du mouvement ciselé à la main et assemblé à deux reprises, tels que le rotor squeletté et partiellement rhodié noir avec masse centrifuge en platine 950/1000, mais aussi les ponts et les platines en maillechort non traité, les vis bleuies et les chatons en or vissés sur la roue d’ancre. Après remontage complet, le barillet dispose d’une réserve de marche de 50 heures. Afin de garantir une régularité de la marche élevée indépendante des influences extérieures, le balancier s’anime à une fréquence de 28 800 alternances par heure (4 hertz). Il est réglé avec quatre vis noyées, qui affleurent au ras de la partie extérieure de la serge du balancier. Cette construction permet d’optimiser la stabilité malgré la fréquence élevée. La résistance à l’air minimisée, combinée au spiral de balancier de fabrication propre oscillant librement, se répercute positivement sur la précision de marche et l’efficacité énergétique du mouvement. À la différence des autres calibres Lange, le système oscillant n’est pas maintenu par un coq, mais par un pont de balancier fixé des deux côtés. Ce dernier est orné d’un motif de vagues gravé à la main en clin d’œil à l’étanchéité. « En lançant l’Odysseus en 2019, nous avons donné naissance à une nouvelle famille de montres. Ce nouveau modèle en or miel est l’expression du potentiel créatif inédit qui s’offre désormais à nous, explique Wilhelm Schmid, le directeur général de Lange & Söhne. L’éclat chaleureux de cette association chromatique exceptionnelle reflète donc tout particulièrement notre volonté de ne jamais nous arrêter. »

UN COMMENTAIRE ? Le problème de la manufacture allemande A. Lange & Söhne, c’est qu’elle a désormais une fâcheuse tendance à confondre « sport chic » – ce sont les codes fondamentaux de cette Odysseus – et « sport chic » – c’est la caractéristique basique de cette sportive chic dont la marque préfère ne pas révéler tout de suite le prix pour que les amateurs ne partent pas en courant : de toute façon, en boutique [les 100 pièces seront réservées aux boutiques les plus huppées de la marque], on vous obligera quasiment à acheter d’autres montres de la maison avant de daigner vous vendre cette Odysseus si sévèrement tarifée : on nous assure que c’est le privilège des icônes horlogères que de savoir se faire désirer. Il faut admettre que la montre est très élégante, mais il est douteux que cette HoneyGold soit un achat raisonnable : autant passer son chemin sans perdre son temps avec des montres plus spéculatives que représentatives…

GRAND SEIKO Évolution 9 Spring Drive U.F.A. 9RB2

La quête de la haute précision est au cœur des valeurs de Grand Seiko depuis la création du premier modèle en 1960. Moins de 10 ans après sa naissance, Grand Seiko introduisait les calibres mécaniques V.F.A., pour « Very Fine Adjusted » (réglage très fin). Utilisé pour la première fois en 1969, ce sigle désignait une montre Grand Seiko ajustée avec une telle précision qu'elle atteignait une dérive mensuelle extraordinaire de ±1 minute. À la fin des années 1970, le processus de développement du Spring Drive a débuté avec l’objectif de combiner harmonieusement l'énergie traditionnelle d'un ressort moteur avec l'horlogerie électronique de pointe. En 2004, Grand Seiko a finalement présenté le calibre 9R65 Spring Drive, associant un remontage automatique et une réserve de marche de 72 heures à une technologie horlogère capable d'une précision mensuelle de ±15 secondes et établissant ainsi une nouvelle norme parmi les mouvements entraînés par un ressort moteur. Aujourd'hui, cet héritage de précision horlogère atteint de nouveaux sommets avec l'introduction du calibre Spring Drive 9RB2, qui reçoit la nouvelle désignation U.F.A., pour « Ultra Fine Accuracy » (précision ultrafine). Ce mouvement révolutionnaire affiche un niveau de précision défini non pas en secondes par jour, par semaine ou par mois, mais en secondes par an. Le calibre automatique U.F.A. présente une précision stupéfiante de ±20 secondes par an, ce qui en fait le mouvement de montre-bracelet entraîné par ressort moteur le plus précis à ce jour. Grâce à la conception compacte de ce calibre, nos designers ont pu l’intégrer dans un boîtier de seulement 37 mm de diamètre, faisant de ces nouvelles créations les plus petits modèles animés par la série 9R Spring Drive à ce jour, convenant parfaitement aux poignets de petite taille.

Le calibre 9RB2 fait ses débuts dans deux créations de la collection Evolution 9 : la première en High-Intensity Titanium (à gauche), qui est environ 30 % plus léger que l'acier inoxydable, et la seconde en platine 950. La masse oscillante reçoit la gravure « SPRING DRIVE UL TRA FINE ACCURACY ». Le nouveau mouvement atteint sa précision de ±20 secondes par an grâce à une amélioration des méthodes de fabrication et de traitement de l'oscillateur à cristal de quartz, bénéficiant toujours d’un vieillissement de trois mois, et d'une nouvelle conception de son circuit intégré. Comme pour les mouvements Spring Drive de la série 9RA, la fréquence de chaque oscillateur à quartz est mesurée à plusieurs températures différentes, et les données nécessaires à la thermo-compensation sont programmées dans le circuit intégré à faible consommation d'énergie. L'oscillateur et le capteur sont tous deux scellés sous vide afin de minimiser les différences de température et de les protéger contre les facteurs externes tels que l'humidité, l'électricité statique et la lumière, garantissant ainsi la précision des ajustements de température et la stabilité des performances de l'oscillateur à quartz. En outre, ce nouveau mouvement est le premier Spring Drive doté d'un commutateur de régulation permettant à l’horloger, à l’occasion d’un service, de corriger toute divergence de précision pouvant survenir au cours de longues périodes d'utilisation. La beauté du mouvement, auquel les arrêtes biseautées et polies miroir apportent une exquise brillance, est révélée au travers du fond de boîtier en verre saphir. Son design, inspiré par l'environnement naturel du Shinshu Watch Studio où il est manufacturé, reflète une esthétique japonaise unique, caractérisée par une élégance et un charme discrets. Les rubis font écho aux étoiles qui scintillent aux premiers jours de l'hiver au-dessus des montagnes environnantes, et la texture délicate des surfaces du mouvement reflète le givre que l'hiver dépose sur les arbres de Shinshu, où toutes les montres Grand Seiko Spring Drive sont fabriquées. Les deux créations portent l'inscription « SPRING DRIVE UFA » à 6 heures, soulignant leur exceptionnelle précision.

À l'est du Shinshu Watch Studio se trouvent les hauts plateaux de Kirigamine où, au cours des mois d’hiver rigoureux, l'on peut observer des arbres couverts de givre. La texture complexe des cadrans de ces deux créations capture la beauté de ces forêts de glace, grâce à des techniques de finition offrant des tons bleu pâle, subtils mais frappants par leur présence. Le cadran du modèle en titane présente une teinte bleu argenté, évoquant les forêts de glace observées à travers l'air pur et limpide, et est magnifiquement rehaussé par une aiguille des secondes bleuie. Le modèle en platine est quant à lui orné d’un cadran d'un bleu légèrement plus profond, offrant une toile de fond raffinée au glissement silencieux de l'aiguille des secondes, couleur acier. Les deux montres rejoindront la collection Evolution 9, dont le design s'inscrit dans la continuité du style Grand Seiko qui remonte à l'emblématique 44GS de 1967. Les aiguilles et les index rainurés proéminents de l'Evolution 9 Style garantissent une lisibilité optimale. Le boîtier met en valeur le polissage Zaratsu, signature de Grand Seiko permettant d'obtenir une finition miroir sans distorsion, alternant avec une finition brossée raffinée pour un éclat harmonieux. Conçu pour un confort exceptionnel, le boîtier de 37 mm de diamètre présente un centre de gravité bas, tandis que le bracelet - d'une épaisseur suffisante et d'une largeur supérieure à la moitié de la taille du boîtier - assure un maintien équilibré et sûr au poignet. En outre, alors que la version en platine 950 est proposée sur un bracelet en crocodile, le bracelet de la version en titane est doté d'un nouveau fermoir à micro-ajustement en trois étapes qui fonctionne sans outil et permet des ajustements précis par incréments de 2 mm pour un meilleur confort. Les deux montres seront disponibles à partir de juin 2025, le modèle en platine 950 étant une édition limitée à 80 exemplaires, exclusive aux boutiques Grand Seiko. Le modèle réalisé en High-Intensity Titanium sera disponible dans les boutiques Grand Seiko et chez certains détaillants partenaires dans le monde entier.

UN COMMENTAIRE ? La performance chronométrique du concept Spring Drive est incontestable : reste à savoir si cette hyper-précision électronico-mécanique de deux à trois secondes par mois n’est pas un peu angoissante [est-elle seulement perceptible à l’œil nu ?], sinon presque inutile à l’âge des horloges atomiques qui régulent les réseaux téléphoniques, à condition même qu’une telle précision soit un argument sensible pour la plupart des consommateurs de montres, et en tout cas une motivation d’achat assez puissante pour leur faire admettre les 42 000 euros de la version en platine de cette montre (ci-dessus) ou les 12 000 euros de la version en titane ci-dessous (boîtier de 37 mm étanche à 100 m, avec 72 heures de réserve de marche)…

BOVET Récital 12 36 mm

La collection Récital de Bovet incarne l'excellence artistique et technique de la Maison, son nom s'inspirant de l'univers de la musique classique. Tout comme des musiciens se réunissent pour interpréter un récital, le corps d’artisans Bovet compose en harmonie chaque pièce d’horlogerie, mariant savoir-faire et créativité au service d’une seule œuvre d’art. L’an passé, Bovet dévoilait le Récital 12, son tout premier garde-temps monté sur un bracelet métallique, marquant une évolution dans l'approche de la Maison en matière de polyvalence et d'élégance quotidienne. Le boîtier Dimier, avec son bracelet entièrement intégré, assure un confort optimal au poignet. La boucle, arborant le « V » de Bovet, forme le symbole de l’infini en position fermée, hommage au lien éternel entre tradition et modernité. Le Récital 12 incarne aussi un idéal : « Welcome to the Good Life ». C’est toucher du doigt la « belle vie », un art de vivre raffiné, où élégance rime avec confort. Maintenant, à mesure que la collection évolue, son esprit évolue également. « Welcome to the Beautiful Life ». La belle vie. La vraie. Plus qu’un garde-temps, le Récital 12 36 mm est une invitation à porter en tout temps l’expertise horlogère de Bovet. Tel un carré de soie, intime et personnel, léger et confortable, le nouveau Récital 12 36 mm entoure le poignet avec grâce et fluidité. Compagnon de style, il est un gage de raffinement, une touche finale qui complète un look avec aisance et intention. Conçu et imaginé par M. Pascal Raffy lui-même, le nouveau Récital 12 36 mm est doté d’un boîtier en acier inoxydable serti de 56 diamants taille brillant, soit plus d’un carat au total. Inspiré d’uneancienne montre de poche précieusement conservée dans le musée Bovet au cœur du Château de Môtiers, qui lui date du XIVe siècle, le fond guilloché célèbre l’histoire de la Maison : un trésor caché, connu de son seul propriétaire, comme l’exquise doublure d’une pièce de haute couture.

Chaque maillon du bracelet glisse sur la peau comme de la soie, enveloppant le poignet de sa douce étreinte. Pour encore plus de polyvalence, un système de bracelet interchangeable permet au Récital 12 36 mm de s’adapter à tous les styles : de l’éclat froid de l’acier à l’élégance discrète du cuir d’alligator. Au quotidien comme pour les plus belles occasions, c’est le garde-temps d’une vie, plus qu’un chef-d’œuvre esthétique, c’est un état d’esprit. Le cadran du Récital 12 36 mm est proposé avec un motif guilloché laqué turquoise ou framboise,ainsi qu’en nacre blanche. À travers cette palette chatoyante, la personnalité de son propriétaire se dessine : déterminée et fière, mais aussi élégante et humble, connaissant les plus de 200 ans de savoir-faire qui se trouvent à son poignet. Sur le cadran, le motif guilloché « Fleur de lotus », emblème de la Maison depuis sa création, célèbre l’héritage de Bovet. Ses 12 pétales symbolisent les 12 heures du jour et de la nuit, précieuses et dignes d’être ainsi célébrées. Les aiguilles des heures et des minutes apportent une touche de poésie comme Bovet en a le secret : lorsqu’elles se rejoignent, une fois par heure, elles dessinent un cœur. Ce détail charmant séduira optimistes et romantiques, désireux de célébrer chaque jour la beauté de la vie.Enfin, animé par un mouvement automatique de haute horlogerie, le nouveau Récital 12 36 mm s'adresse aux collectionneurs préférant une taille plus petite tout en appréciant l'attention aux détails pour laquelle Bovet est réputé. « Avec le nouveau Récital 12 36 mm, nous continuons à satisfaire les besoins variés de nos collectionneurs », déclare Pascal Raffy, propriétaire de Bovet. « Nous avons fabriqué, à la main, un garde-temps qui s’adapte à un plus large éventail de poignets et d’envies. Une nouvelle pièce d’horlogerie, pour elle et lui, dans un monde où la polyvalence est plus que jamais de mise. » « Plus que son esthétique, toute l’ingéniosité du Récital 12 36 mm réside dans sa capacité à s’adapter, à mêler à la perfection élégance et décontraction. Avec un costume ou pour sublimer une tenue plus décontractée, il évolue aux côtés de son propriétaire, comme un carré de soie, tantôt somptueux accessoire ou marque d’audace et de singularité », explique Audrey Raffy, fille de M. Raffy et vice-présidente de la Maison. Complice de chaque instant, le design raffiné du Récital 12 36 mm, son bracelet interchangeable et ses cadrans aux couleurs vives embellissent le quotidien, comme la plus belle des étoffes. Témoin de l’excellence horlogère de Bovet, c’est une invitation à célébrer l’élégance auquotidien. La belle vie est vôtre à porter.

UN COMMENTAIRE ? L’élégance au poignet de cette Récital 12 est indéniable : la souplesse du bracelet et le boîtier qui se pose avec naturel sont un bonheur quotidien. Cette montre illustre une conception créative de l’horlogerie contemporaine en mode cool, mais précieux. Même sans en connaître le prix (coûteux, mais pas si dispendieux au vu de tous les éléments réunis : compter dans les 34 000 euros), on en perçoit le caractère luxueux, mais aussi affectif en ce que cette montre a quelque chose qui parle instinctivement au cœur – question d’harmonie entre les volumes, les lignes, le style et les couleurs. Une grande réussite pour la maison Bovet, qui avait besoin d’une montre décontractée aux côtés de ses grandes complications…

LOUIS MOINET 1816

1816. Une des dates majeures de l’histoire horlogère. L’année où Louis Moinet, grand horloger, conçoit le premier chronographe au monde. Aujourd’hui, un nouveau garde-temps nommé 1816 remet sur le devant de la scène l’héritage de ce chef-d’œuvre. Fidèle à son essence, il est prêt à écrire la suite de son histoire. « Nos racines sont notre futur ! 1816 en est la preuve : son originalité et sa puissance transmettent l’héritage d’une œuvre pionnière, qui s’admire autant qu’elle se vit, aujourd’hui et demain. » (Jean-Marie Schaller, CEO & Creative Director). Pour mener à bien ses observations célestes, Louis Moinet conçoit en 1816 un instrument inédit destiné à calculer la vitesse de déplacement des astres. Premier du genre, ce dénommé « compteur de tierces » témoigne du génie de son créateur : il est le premier chronographe de l’histoire ! Une création d’avant-garde qui intègre également de nombreuses innovations, dont certaines ne seront égalées qu’un siècle plus tard. Aujourd’hui, cette pièce historique est précieusement conservée au musée Louis Moinet à Saint-Blaise.Découvrir le nouveau chronographe 1816 de Louis Moinet, c’est plonger dans plus de 200 ans d’histoire à travers un garde-temps au style résolument contemporain. Chacun de ses détails puise dans l’ADN de la pièce pionnière, au design sobre, fonctionnel et avant-gardiste pour son époque. Les signatures esthétiques du modèle originel reprennent forme, sous un nouveau regard certes, mais toujours dans le respect des codes traditionnels de la Haute Horlogerie. Explorons-les.

Le boîtier à double godron, en titane grade 5 poli et satiné, d’un diamètre de 40,6 mm, est composé de 51 pièces. Il conserve la plastique demi-bassine de style Directoire à carrure plate de son prédécesseur. Ses deux poussoirs épurés encadrent la couronne de remontage ornée de la fleur de lys, emblème de Bourges, ville natale de Louis Moinet. Conçu pour être porté au poignet, il répond à une volonté de sobriété, d’élégance et d’intemporalité. Le cadran galbé, à la fois lisible et fonctionnel, présente une grande trotteuse centrale des secondes, accompagnée de deux totalisateurs – l’un pour les heures, l’autre pour les minutes – ainsi que d’un compteur de la seconde permanente. L’ensemble est entouré par une échelle des minutes et des secondes divisées de six en six, clin d’œil à l’indication des soixantièmes de seconde d’origine. Le mécanisme à remontage manuel conçu à partir d’une approche sculpturale inclut des composants spécifiques à l’horlogerie traditionnelle : compteur des minutes instantané, roue à colonnes et ressort régulateur à col de cygne. Le bracelet en titane grade 5, intégré au boîtier, est le tout premier bracelet métal développé par les Ateliers Louis Moinet. Intitulé « projet Bridge » par le bureau technique, il tire son nom de la forme de ses larges maillons, dont la ligne rappelle une élégante courbe architecturale. Résolument contemporain, ce bracelet affirme un design singulier, inclassable, pensé comme le prolongement du boîtier. Chaque maillon s’articule dans une continuité naturelle, épousant le poignet sans rompre l’équilibre. Leurs volumes sont soulignés par une finition satinée et polie, dessinant un ensemble sculptural à la fois fluide et ergonomique. L’ensemble compose un garde-temps de Haute Horlogerie atemporel. Il s’adresse à des amateurs soucieux de porter un garde-temps à fort pouvoir évocateur.

Préserver l’essence du premier chronographe tout en créant un mouvement inédit aux standards de la Haute Horlogerie : un défi relevé avec la conception d’un calibre intégré, conçu de zéro, en collaboration avec Concepto. Sa construction suit la vision avant-gardiste de Louis Moinet, posant les bases d’une architecture pour le mouvement et le cadran. Depuis, fonctionnalité et élégance mécanique, esthétique et lisibilité influencent l’horlogerie. Cette approche se retrouve dans ce calibre de 330 composants, dont 34 rubis, battant à 28’800 alternances/heure. Spécialement et uniquement développé pour le chronographe 1816, il préserve l’ADN du compteur de tierces tout en lui apportant une touche contemporaine. Grâce à l’absence de platine côté fond, tout un jeu de formes, de superpositions, de ponts, d’entrelacs de rouages et de commandes chronométriques s’offre au regard. Les contrastes sont saisissants : le blanc de l’acier, la finition satinée et la teinte laiton des ponts, le bleu des vis de fixation et le rouge profond des rubis. L’amateur souhaitant avoir un lien tactile devenu un rituel avec son garde-temps appréciera le remontage manuel, assurant une autonomie de 48 heures. Quant au connaisseur, il retrouvera le compteur de minutes instantané, la roue à colonnes et le régulateur à col de cygne, garanties d’authenticité, de soin et de qualité. Le compteur minute instantané est utilisé pour mesurer des intervalles de temps courts et précis. Contrairement à un compteur traînant, où l’aiguille progresse lentement et en continu, l’aiguille du totalisateur instantané des minutes saute instantanément d’une graduation à l’autre à la soixantième seconde. Il affiche donc directement le nombre de minutes écoulées, sans avoir besoin de faire un défilement progressif, ce qui permet de lire immédiatement le temps passé. En revanche, le compteur d'heure fonctionne de manière traditionnelle, en indiquant l'heure de manière continue et classique. Apparue dès 1862, la roue à colonnes est un rochet doté de 6 à 9 dents ou colonnes de forme triangulaire, plantées perpendiculairement. Elle coordonne avec précision les différentes phases du chronographe : départ, arrêt et retour à zéro. Le régulateur à col de cygne est un dispositif de réglage de précision constitué d’un ressort courbé autour du levier, lequel est sollicité par une vis micrométrique qui permet un réglage fin de l’Avance / Retard. Inventé et breveté en 1867, il est toujours très prisé pour sa forme épurée et élégante.

Dès la fin du XVIIIe siècle, à mesure que les mécanismes horlogers gagnent en précision, les maîtres horlogers accordent une attention croissante à l’esthétique et à la lisibilité de leurs créations. Louis Moinet ne fait pas exception. Sur son compteur de tierces, la disposition de ses sous-compteurs anticipe déjà la configuration moderne des chronographes du XXe siècle ! Un équilibre parfait entre fonctionnalité et design, pensé comme une véritable interface de mesure. La version contemporaine du cadran reste fidèle à cette architecture fonctionnelle, en reprenant la disposition pensée par Louis Moinet. Les sous-cadrans de la petite seconde et du totalisateur instantané des 30 minutes, contigus et disposés sur une ligne horizontale de part et d’autre de la trotteuse centrale à l’arrêt, dominent le totalisateur des 12 heures mesurées. L’ensemble forme une composition équilibrée, où chaque compteur est doté d’un cadran annulaire satiné à chiffres arabes, comme ceux de l’échelle des minutes divisée de 6 en 6 et ponctuée de dix cabochons en nickel noirci. La gravure a permis d’inscrire avec précision les repères du cadran, l’indication 1816, ainsi que le nom Louis Moinet, repris dans la typographie de la création originelle. La trotteuse centrale, ainsi que les aiguilles des compteurs, sont en acier bleui, tandis que les heures et les minutes sont indiquées par des aiguilles ajourées de style Louis Moinet, dont la pointe est recouverte de SLN. Toutes contrastent avec la teinte rhodiée du cadran, garantissant une excellente lisibilité. L’ensemble du cadran, composé de vingt-trois éléments dont dix cabochons. Rehaut, fond du cadran – fixé, comme sur son modèle d’origine, par quatre vis en acier bleui – et centres des compteurs qui présentent une finition microbillée. Enfin, la fleur de lys située à douze heures vient, une fois encore, rendre hommage à Bourges, ville natale de Louis Moinet. Louis Moinet était aussi bien un artiste qu’un horloger. L’esthétique du nouveau chronographe 1816 en est le reflet : une création sobre, fonctionnelle et puissante, pensée comme une œuvre au service du temps, entre force mécanique et pureté visuelle.

UN COMMENTAIRE ? Ce chronographe 1816 est incontestablement un des plus intéressants de tous ceux qui ont été présentés pendant la Wonder Week 2025, tant par son esthétique subtilement rupturiste [du fait de sa fausse simplicité apparente] que par sa valeur ajoutée purement culturelle ou ses atouts mécaniques. On enjambe ici deux grands siècles d’histoire horlogère sans cesser de rester non seulement pertinent, mais également dissonant par rapport à la banaité du consensus chronographique : il faudra compter autour des 30 000 euros pour ce boîtier en titane de 40,6 mm à bracelet en titane intégré, étanche à 30 m [cette pièce aurait mérité mieux] et animé par un mouvement « manufacture » (développé en exclusivité par Concepto) à remontage manuel, avec 48 heures de réserve de marche. Laissons les ânes braire parce que ce chronographe ne correspond en rien à leurs routines mentale et regrettons que les Français ne fassent pas plus grand cas de ce génial Louis Moinet qui a non seulement « inventé » la chronographie, mais également les hautes fréquences pour la précision horlogère…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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