REPÉRAGES #76-2021 (accès libre)
Sept montres que les jurés du GPHG ont eu la bonne idée de présélectionner
2021, année de bonnes (et de moins bonnes) surprises dans les nouveautés lancées par les marques – lesquelles résistent tant bien que mal aux défis de la crise sanitaire. Voici une présentation des premières montres du second semestre 2021, racontées du point de vue des marques et commentées avec la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » horlogères. Voici une nouvelle brassée de montres qui sont en compétition pour le GPHG 2021 et qui n’avaient pas été chroniquées dans nos pages. Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou venues d’ailleurs, à prendre ou à laisser, au masculin comme au féminin, il est toujours intéressant de savoir ce qui circule sur les marchés. « Quand on aime, on ne compte pas » : ce sera donc une montre par jour de la semaine – soit sept montres de sept marques : AnOrdain, Chopard, Doxa, Louis Érard, Louis Vuitton, Massena Lab et Van Cleef & Arpels…
MASSENA LAB Uni-Racer
Le chronographe Massena LAB Uni-Racer est une manifestation de l'art de défier les règles et de créer un garde-temps inspiré du passé, mais avec un « Œil ouvert » sur le présent. L'Uni-Racer est une interprétation moderne d'un classique des années soixante, chaque détail de la montre minutieusement réédité pour l’homme ou la femme d’aujourd’hui. L'Uni-Racer est doté d'un boîtier en acier inoxydable de 39 mm, une finition brossée horizontalement pour un intérêt visuel accru. Le cadran est configuré dans un cadran blanc « Panda » et comporte un compteur 30 minutes « Big Eye » ainsi qu'un compteur de petite seconde. En zoomant, le porteur peut apprécier la couleur bleue spécifique et changeante des aiguilles des heures, des minutes et du chronographe central, qui a été obtenue grâce à un processus ardu de production traditionnelle, d'oxydation et d'autres traitements des métaux. Regardez encore plus près et vous remarquerez le logo « M » gravé dans le cristal acrylique, rappelant les montres de l’époque. Comme le nom de l'entreprise l'indique, l'Uni-Racer a été créé un peu comme une expérience de laboratoire, mais le produit final est une montre méticuleusement conçue, riche en détails et en histoire, et destinée à être un nouveau classique culte aimé par les connaisseurs et les amateurs de montres.
DOXA Sub 200 C-Graph Caribbean
Parmi les montres de plongée développées par Doxa, la Sub 200 C-Graph est un chronographe mécanique à remontage automatique, reconnaissable avec ses trois compteurs, équipée d’un mouvement suisse automatique offrant une réserve de marche d’environ 45 heures. La fonction chronographe comprend une aiguille centrale du chronographe qui tourne une fois autour du cadran toutes les 60 secondes, un compteur des 30 minutes du chronographe positionné à 3h, et un compteur des 12 heures du chronographe positionné à 6h. Avec un diamètre de 45 mm, en acier inoxydable 316L de la plus haute qualité, elle est dotée d’une lunette tournante unidirectionnelle, d’une couronne vissée, son étanchéité étant jusqu’à 200 mètres équivalent à ~656 pieds. Coiffée d’un verre saphir bombé inrayable, tous les affichages relatifs à la plongée sont pourvus d’un enduit luminescent Super-LumiNova qui assure une excellente lisibilité lors de plongées où la visibilité est réduite. A partir de 2020, la Sub 200 C-Graph est disponible dans 6 coloris, équipée soit de son bracelet iconique en mailles grains de riz en acier ou d’un bracelet en caoutchouc plus sportif avec boucle ardillon, réalisé ton sur ton avec le cadran, avec signes distinctifs Doxa sur ses deux côtés.
LOUIS ÉRARD Régulateur x Vianney Halter
Une fois encore, c’était impossible alors Louis Erard l’a fait : un régulateur automatique de collection, en série limitée (178 exemplaires), à 3500 francs. Cette montre d’exception est une quintessence, née de la rencontre de deux mondes. Celui de Vianney Halter, qui a retrouvé les racines de son style, tout à la fois classique et ultra-contemporain, et en a retenu l’essentiel. Celui de Louis Erard, qui s’est mis au service de l’horloger et l’a mis au défi de dessiner une pièce pour le grand public, pour la première fois de sa carrière. Une pièce qui ne soit pas seulement une réduction ou une simplification du style si sophistiqué de Vianney Halter, mais véritablement une réinterprétation de sa philosophie de l’horlogerie. Pour l’horloger, sortir de sa zone de création habituelle était un défi de taille : « Je voulais voir si j’étais capable de m’adresser à tous ceux qui aiment mes montres sans pouvoir se les offrir. Louis Erard m’a permis de le faire en restant authentique. » Il a pensé cette création comme un retour aux sources, aux sources de l’histoire de l’horlogerie et aux sources de son propre style. Son point de départ est dans la mécanique, dans le régulateur, cette complication centrale dans l’histoire de Louis Erard, qui ramène invariablement aux pendules de précision du 19e siècle, aux horloges mères des observatoires, au temps où la montre ne devait pas simplement être belle, mais remplir sa fonction fondamentale : permettre la lecture du temps. Dans son style bien à lui, que Vianney Halter nomme « futur antérieur » – autrement dit : que serait les montres du XIXe siècle si elles étaient créées dans le futur ? – l’horloger a commencé par sculpter le cadran, afin de donner de la profondeur à chacun des trois compteurs. Puis il a taillé les aiguilles en acier bleui, une première pour Louis Erard. La minute est indiquée par une longue aiguille plume : finesse de l’indication finale, mais belle présence au centre. Les heures sont aussi indiquées par une aiguille plume, mais trapue, pour accrocher l’œil avant les autres. La seconde est simplement équilibrée, avec son contrepoids, pour ne pas en perturber la marche. Et si le résultat final paraît très classique, il ne l’est pas : il s’agit bien d’une montre contemporaine, qui n’aurait jamais pu exister dans le passé. Avec la touche inimitable de ce créateur hors pair qu’est Vianney Halter – qui y a ajouté un dernier clin d’œil : la couronne crénelée, comme celle de son « Antiqua ». Louis Erard démontre une fois encore qu’il est possible de traduire les codes et la bienfacture de la haute horlogerie dans une montre accessible. Et d’autres créations suivront. Avec d’autres créateurs invités. Toujours en série limitée de 178 exemplaires, un nombre symbole qui signifie qu’ensemble on est plus forts.
CHOPARD Flower Power
Parmi les joyaux de l’emblématique Red Carpet Collection de Chopard, la montre joaillière « Flower Power », finement réalisée par les artisans de la Maison, témoigne de l’inspiration onirique de la coprésidente et directrice artistique, Caroline Scheufele, qui a choisi d’honorer le thème du Paradis. Placée sous le thème Paradise, la Red Carpet Collection 2021 nous emmène dans un univers cher à Chopard : celui d’une nature intacte, généreuse et sublimée. Au nombre des 74 pièces de Haute Joaillerie qui composent cet écrin – en hommage au 74ème Festival de Cannes dont la Maison était partenaire officiel – la montre joaillière « Flower Power » fait honneur à des pierres précieuses exceptionnelles. Pour esquisser son esprit baroque et fantasque, Caroline Scheufele s’est inspirée de la nature luxuriante des espaces mythologiques ou réels qui peuplent son répertoire fantasmatique. Abondant comme le jardin d’Eden, où les pierres précieuses se cueillent comme des baies, où les végétaux et les animaux offrent leurs sucs, leurs chants et leur éventail chromatique. Grâce à un savoir-faire horloger et joaillier unique, les artisans de la Maison genevoise ont donc orné ce garde-temps de saphirs rose et de diamants taillés en poires et en brillants et assemblés dans de subtiles guirlandes de fleurs pour un total de près de 30 carats. Le cadran en nacre rose fait lui-même l’objet d’un sertissage minutieux de 12 saphirs rose. Hommage à un Paradis de lumière et de couleur, l’ensemble de la montre est fait d’or éthique blanc 18 carats certifié Fairmined, en accord avec l’engagement de Chopard pour un luxe durable. Au sein des ateliers Chopard, situés à Genève, ce sont plus de trente artisans talentueux qui, des lignes aux volumes, du travail sur l’or à celui des pierres précieuses, ont repoussé les limites du possible pour donner vie, par la conjugaison de leurs talents, aux bijoux de cette prestigieuse collection.
VAN CLEEF & ARPELS Montre Ludo Secret
Depuis sa fondation place Vendôme en 1906, Van Cleef & Arpels s’inspire de l’univers de la couture, comme un hommage à la ville qui l’a vu naître. Au fil des époques, la Maison retranscrit dans l’or et les matières précieuses la souplesse des étoffes, donnant naissance à des créations à l’élégance intemporelle. Van Cleef & Arpels remet à l’honneur le bracelet Ludo, pièce emblématique de la Maison dans les années 1930, à travers la montre Ludo Secret. Comme le bijou d’origine, cette création horlogère évoque la forme d’une ceinture avec sa maille flexible, ponctuée par un motif serti en guise de boucle. Dans la tradition des montres à secret chère à Van Cleef & Arpels, cette création abrite un cadran en nacre blanche entouré de diamants. Le cabochon pivote pour dévoiler les nuances irisées du cadran – rehaussé d’une étoile sertie figurant les douze heures. Cette pièce est composée de maillons hexagonaux ornés en leur centre d’un saphir – en serti étoilé, esquissant une étincelante constellation autour du poignet. Dans un jeu de matières et de couleurs, pierres précieuses et pierres dures se rencontrent au sein d’une rosace aux lignes symétriques. Ses pétales, figurés par des saphirs bleus et roses de tailles différentes, s’épanouissent autour d’un généreux cabochon en lapis-lazuli auréolé de diamants. Rappelant la forme d’une ceinture, l’extrémité du bracelet est composée d’un motif serti, faisant écho à la rosace. Fidèle à la tradition des pièces transformables de la Maison, la montre Ludo Secret peut se porter de plusieurs manières : le motif avec le cadran peut être remplacé sur le bracelet par une boucle en maille hexagonale sertie, donnant vie à une nouvelle pièce de joaillerie. La rosace peut aussi se transformer en clip ou en pendentif, glissée sur une longue chaîne.
LOUIS VUITTON Tambour Carpe Diem
En associant un calibre de haute horlogerie exclusif à un design sur la thématique subversive de la Vanité, Louis Vuitton orchestre, avec la Tambour Carpe Diem, un show à grand spectacle. Cette pièce de virtuose ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire des montres à jacquemarts. Après avoir réalisé en secret, pour quelques clients, plusieurs commandes spéciales de montres à automates, Louis Vuitton a décidé de lever une partie du mystère en créant un modèle unique. Deux ans de développement ont été nécessaires pour que la Tambour Carpe Diem voit le jour et intègre les collections horlogères de la Maison. « Notre objectif était de sortir des sentiers battus, explique Michel Navas, Maître Horloger de La Fabrique du Temps Louis Vuitton. Nous désirions apporter au jacquemart notre vision du XXIe siècle avec toute la fougue et la créativité qui caractérisent notre Maison depuis qu’elle a investi l’horlogerie en 2002. » A l’origine, les jacquemarts étaient des automates conçus pour frapper les heures sur les clochers des églises. Lorsque les horlogers les ont miniaturisés sur des montres, leur fonction est devenue essentiellement décorative -animer le cadran d’une saynète-, l’heure restant traditionnellement indiquée par des aiguilles classiques. Aujourd’hui, Louis Vuitton a voulu redonner tout son sens aux jacquemarts. Pour cela, l’ossature de la Tambour Carpe Diem a été construite autour de deux axes majeurs. Une maîtrise parfaite de ce type de calibre où l’automate est véritablement fonctionnel car il donne l’heure, sans aiguille, à la demande. En actionnant un poussoir, le tableau miniature du cadran va s’animer sur le poignet et les protagonistes de l’histoire, le serpent et le crâne qui jouent le rôle de jacquemarts, vont indiquer l’heure. A ceci s’ajoute un autre élément déterminant dans la création de cette montre de haute horlogerie à savoir une approche stylistique inédite du thème des Vanités, traité sur un mode à la fois positif et subversif. Non content de permettre à son modèle d’égrainer le temps qui passe, Louis Vuitton lui a adjoint des complications horlogères supplémentaires. La Tambour Carpe Diem en compte quatre. Une heure sautante, une minute rétrograde, un affichage de la réserve de marche et le mécanisme des animations de l’automate qui sont aussi au nombre de quatre…
« La prouesse a été de concevoir un mouvement mécanique qui soit assez puissant pour intégrer et faire marcher sans à-coup toutes ces fonctions qui n’avaient jamais été réunies auparavant, explique Michel Navas. Sur la Tambour Carpe Diem, l’heure se lit à la demande. Pour la révéler, il faut actionner le poussoir en forme de reptile, à droite du boîtier. La tête du serpent centrale se lève pour dévoiler le guichet des heures placé sur le front du crâne tandis que la queue du crotale oscille en direction des minutes, positionnées sous le sablier de la réserve de marche. C’est alors que le crâne devient moqueur, lançant des clins d’oeil en forme de Fleurs de Monogram qui apparaissent dans l’une de ses orbites. Sa mâchoire laisse échapper un rire sur lequel surgit en toutes lettres « Carpe Diem ». « Cueille le jour présent », selon les vers du poète Horace, invitant l’homme à profiter de chaque jour qui passe. Ce saisissant spectacle qui dure 16 secondes est d’autant plus remarquable que les mouvements du reptile comme ceux de la tête de mort sont d’un naturel confondant, harmonieux. La lisibilité de cette montre à complication unique est inégalée. Entièrement développé et assemblé à La Fabrique du Temps Louis Vuitton, ce calibre LV 525 est une prouesse de haute horlogerie qui fait actuellement l’objet d’une demande de plusieurs brevets. Autre singularité de la Tambour Carpe Diem, le design de son mouvement. Visible au dos de la pièce, le calibre a été monté en forme de crâne, en écho à la Vanité du cadran.
Représentés depuis le XVe siècle sur des montres de poches, des pendules et des horloges, ces têtes de mort, squelettes et sabliers sont une allégorie du temps qui passe. Afin d’inscrire cette Vanité dans son temps, Louis Vuitton en a dépoussiéré les attributs en confiant leur facture aux meilleurs artisans helvétiques tels Anita Porchet pour l’émaillage et Dick Steenman pour la gravure. Ainsi plus de 50 heures d’ouvrage ont été consacrées au seul émaillage du serpent et du cadran. Pour donner vie au crotale qui apparaît aussi de profil sur le poussoir du boîtier, Dick Steenman a travaillé l’or de façon profilée et fluide afin d’accentuer l’effet de reptation. Sculptés dans de l’or avec une précision inouïe, tête de mort, reptile et sablier sont dopés par la modernité intemporelle des emblèmes de Louis Vuitton. Telles ces fleurs de Monogram gravées sur le crâne, tatouées sur les écailles du serpent ou apparaissant en rouge sang dans l’orbite du crâne. La finesse, la transparence et les couleurs de l’émail, particulièrement remarquables et réalistes sur le travail des dents du jacquemart, amplifient le relief du cadran, suscitent, même lorsque l’heure n’est pas enclenchée, l’idée de mouvement, transportant les protagonistes de la Tambour Carpe Diem du côté de la célébration de la vie.
ANORDAIN Model 1 Payne’s Grey Fumé
Nous avons choisi d'inscrire la deuxième itération de notre première montre, la Model 1 Payne's Grey Fumé, dans la catégorie Challenge. Cette montre démontre non seulement notre capacité d'émaillage et de conception de montres, mais elle présente également une toute nouvelle technique d'émaillage que nous avons découverte et développée en interne. Pour créer ce cadran, l'émail est appliqué sur un disque d'argent bombé et martelé à la main pour créer un gradient de couleur, ou fumé. La profondeur de l'émail varie de 0,4 à 0,15 mm; travailler à ces incroyables niveaux de précision exige une grande habileté pour éviter les fissures. Basée en Écosse, la société anOrdain est spécialisée dans l'émail grand feu. Un exemple passionnant de la manière dont l'horlogerie pourrait se développer dans le monde. Il y a huit ans, il n'y avait pratiquement aucun horloger en âge de travailler en Écosse. Au cours de l'année écoulée, nous avons accueilli deux nouveaux horlogers, diplômés de la British School of Watchmaking de Manchester et de l'École technique du Locle, dans le Jura, ce qui porte le total à 4. Nos trois émailleurs d'origine, tous bijoutiers de formation, ont passé trois ans avant notre lancement à apprendre l'art de l'émaillage des cadrans. Aujourd'hui, trois ans après le lancement, nous sommes 18 ici à Glasgow, y compris la typographe qui crée chaque chiffre et lettre que vous voyez sur nos cadrans, et un quatrième émailleur, qui est également un artiste verrier de formation. L'objectif d'anOrdain est de fusionner la conception et la fabrication, d'où notre devise : « Old Crafts, New Hands ». En travaillant en interne avec notre jeune équipe et en utilisant un simple mouvement ETA, nous avons pu produire ces remarquables montres en émail à un prix accessible à une nouvelle génération d'amateurs de montres et nous pensons que le prix GPHG nous aidera à poursuivre notre travail !