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REPÉRAGES #74-2025 (accès libre)
Sept appréciations en toute liberté sur sept nouveaux concepts horlogers

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 74e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept pièces de sept marques : Breguet, Chanel, Ferragamo, Franck Muller, IWC, MaisonDuTemps et Patek Philippe…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

FERRAGAMO Sport Chrono

Introduisant un nouveau style dynamique dans le domaine des chronographes sportifs, la Ferragamo Sport Chrono affiche un design énergique inspiré des montres de pilote, conçu pour les créateurs de tendances modernes. Cet accessoire polyvalent et audacieux incarne un esprit sophistiqué et une ambiance aventureuse, ce qui le rend parfait pour toutes les aventures. Le boîtier multidimensionnel est doté d'une couronne vissée et d'un cadran à la finition soleillée, rehaussé par l'élégance décontractée du bracelet en silicone, orné d'un motif entrelacé et du logo Ferragamo en relief.

UN COMMENTAIRE ? Si le boîtier n’est pas mince (46 mm étanche à 100 m, avec un mouvement électronique suisse Ronda), ce chronographe Swiss Made s’affiche modestement autour des 1 200 euros. Il peut se définir par son esthétique relativement audacieuse dans l’esprit minimaliste voulu par le directeur de la création de Ferragamo, Maximilian Davis. Une touche d’originalité supplémentaire n’aurait pas été supeerflue…

PATEK PHILIPPE Calatrava 8 Jours (réf. 5328G-001)

Patek Philippe enrichit sa gamme de complications utiles au quotidien avec un nouveau modèle Calatrava doté d’affichages instantanés du jour (par guichet) et de la date (par aiguille) à 6h et d’une grande réserve de marche de huit jours indiquée à 12h. Équipé du nouveau calibre 31-505 8J PS IRM CI J à remontage manuel, ce garde-temps à l’esthétique résolument contemporaine allie un boîtier en or gris rehaussé par une carrure guillochée « Clous de Paris » à un cadran bleu avec affichages disposés de manière originale et lisible sur un axe vertical. Même si elles ne figurent pas dans le catalogue classique des complications horlogères, les grandes réserves de marche représentent de véritables prouesses techniques, surtout dans le volume restreintd’une montre-bracelet. La difficulté n’est pas seulement que la montre, une fois remontée, puisse fonctionner plus longtemps qu’un garde-temps usuel, mais aussi – et surtout – qu’elle conserve sa précision et stabilité de marche sur toute la durée de cette autonomie supérieure.Patek Philippe poursuit cet élan en dévoilant une nouvelle Calatrava dotée d’un nouveau mouvement à remontage manuel. Fruit de cinq ans de développement, ce calibre 31-505 8J PS IRM CI J reprend l’architecture de base du calibre rectangulaire 28-20 REC 8J PS IRM C J lancé en 2013 dans la référence 5200 Gondolo « 8 Days, Day & Date Indication », mais sous une forme ronde afin qu’il s’intègre parfaitement dans un boîtier de style Calatrava. Marqué par l’esprit pionnier de Patek Philippe, ce mouvement présente aussi plusieurs optimisations et innovations techniques concernant notamment la maîtrise de l’énergie et les sauts jour/date instantanés. Il a été conçu pour assurer une autonomie de huit jours complets, avec un 9e jour de réserve, affiché en rouge sur l’indicateur en arc de cercle à 12h. La montre continue à fonctionner pendant ce 9e jour, mais risque de perdre en précision, car l’amplitude est alors réduite. Afin de garantir des performances optimales, il est donc recommandé de la remonter au plus tard à l’issue du 8e jour (l’arrêt total du mouvement intervenant à l’issue du 9e jour).

Les défis liés au nouveau calibre 31-505 8J PS IRM CI J exigeaientnotamment un organe réglant à la pointe de la technologie. Ce mouvement se distingue par son échappement exclusif Pulsomax, avec roue d’ancre et ancre en Silinvar, un dérivé du silicium doté de qualités physiques et mécaniques hors pair (légèreté, dureté, amagnétisme, etc.). Développé dans le cadre du programme « Patek Philippe Advanced Research », l’échappement Pulsomax se démarque par son rendement supérieur, obtenu notamment grâce à la géométrie inédite de l’ancre et de la roue d’ancre et à la précision d’usinage offerte par le procédé lithographique de gravure profonde DRIE (Deep Reactive Ion Etching)). Alliées à celles du spiral Spiromax en Silinvar (un autre développement « Patek Philippe Advanced Research »), ses performances optimisées et sa fiabilité à long terme sont de précieux atouts pour garantir une grande réserve de marche de huit jours. La nouvelle Calatrava référence 5328G-001 est le quatrième modèle Patek Philippe en collection courante à accueillir un échappement Pulsomax. La grande réserve de marche de la montre est assurée par deux barillets montés en série permettant d’emmagasiner suffisamment d’énergie pour que le mouvement fonctionne de manière précise sur huit jours complets, avec un 9e jour de réserve. Le premier barillet comporte une bride glissante. Lorsque l’utilisateur remonte le mouvement, les deux barillets se chargent simultanément. Au fur et à mesure que le barillet principal se décharge, le barillet auxiliaire lui transmet son énergie et vient le recharger, selon le principe des vases communicants. Pour le mécanisme de sauts instantanés du jour et de la date, Patek Philippe a repris le même principe que sur la Cubitus Grande Date, Jour et Phases de Lune Instantanés référence 5822P-001. Ce système permet de vaincre un plus grand couple tout en garantissant des sauts précis. Tous les soirs à minuit, une grande bascule munie de deux becs tombe sur la came de 24 heures et, dans sa chute, entraîne directement l’étoile des jours ainsi que l’étoile de quantième. Les deux indications sautent alors simultanément et de manière instantanée grâce à l’énergie accumulée tout au long de la journée.

L’affichage du jour s’effectue au moyen d’un disque qui a été allégé et ajouré afin de diminuer son poids et son inertie au moment du saut – et éviter ainsi un double saut non désiré. Quant à l’affichage de la date, il se fait par le biais d’une aiguille positionnée sur un compteur concentrique à la petite seconde à 6h. Grâce à la forme biseautée du ressort à double fonction, le nouveau calibre 31-505 8J PS IRM CI J permet une mise à l’heure à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, en avant ou en arrière, même en passant minuit, sans risque d’endommager le mouvement. Le calibre est doté par ailleurs d’un « stop seconde » (lorsqu’on tire la couronne) permettant une mise à l’heure à la seconde près. La date nécessite une correction cinq fois par an, les 1ers des mois de mars, mai, juillet, octobre et décembre, à l’aide du correcteur placé sur la carrure entre 3h et 4h. En plus de ses fonctions particulières et de son autonomie renforcée, la nouvelle Calatrava 8 Jours référence 5328G-001 se distingue par son originalité au niveau des affichages. L’indication de la réserve de marche décalquée en arc de cercle est visible sur un cadran auxiliaire à 12h, tandis que le jour par guichet, la date par aiguille et la petite seconde sont regroupés à 6h. Cette disposition sur un axe vertical, d’une grande lisibilité, confère à la montre une personnalité unique. Le cadran texturé bleu avec dégradé de noir à la périphérie s’orne de chiffres appliques et aiguilles heures/minutes de type « seringue » en or gris soulignés par un revêtement luminescent blanc. La carrure du boîtier rond en or gris est décorée d’un motif guilloché « Clous de Paris ». Ce décor emblématique a fait son entrée dans la collection Calatrava sur la lunette de la référence 96D de 1934. Le motif « Clous de Paris » apporte aujourd’hui ses lettres de noblesse à divers modèles de la collection courante. Détail raffiné : comme les références 5326 & 5226, la nouvelle Calatrava 8 Jours référence 5328G-001 est dotée d’une construction de boîtier particulière, avec attaches de bracelet solidaires du fond, permettant au décor « Clous de Paris » de courir de manière élégante tout autour de la carrure. Un fond saphir transparent permet d’admirer l’architecture et les finitions du nouveau calibre à remontage manuel, avec son échappement Pulsomax. La nouvelle Calatrava 8 Jours référence 5328G-001 est livrée avec deux bracelets, l’un en cuir de veau bleu avec motif textile et coutures crème (monté d’origine), l’autre en cuir de veau taupe grainé (bracelet additionnel).

UN COMMENTAIRE ? Une nouvelle Calatrava, pas si nouvelle en fait, puisqu’elle récapitule de nombreuses avancées mécaniques, esthétiques et décoratives précédentes : personne ne s’en plaindra ! Il faut compter dans les 70 000 euros pour cet élégant boîtier rond de 41 mm qui a la fausse modestie de cacher des complications très utiles au quotidien sous de multiples innovations techniques. La puissance asservie par un style non moins puissant et finalement très harmonieux : pas de doute, on est chez Patek Philippe ! Un seul reproche : la lunette un peu épaisse et un peu trop large alourdit la montre, dont l’élégance aurait gagné à un allègement visuel de cette lunette. Un bracelet métallique ne serait pas mal non plus, de même qu’une étanchéité poussée au-delà des 30 m…

IWC Ingenieur Calendrier Perpétuel 41 (acier)

IWC Schaffhausen dévoile l’Ingenieur Calendrier Perpétuel 41. Pour la première fois, l’horloger suisse de luxe réunit dans un modèle en acier inoxydable le design de l’Ingenieur imaginé par Gérald Genta et le calendrier perpétuel développé par Kurt Klaus. Le boîtier de 41 millimètres de diamètre, la lunette et le bracelet présentent des finitions méticuleuses, alternant des surfaces satinées et polies. Le cadran bleu orné de l’iconique motif « Grille » accueille trois guichets dédiés à la date, au jour de la semaine, au mois et à l’affichage perpétuel des phases de lune. Les aiguilles rhodiées et les index en métal sont garnis de Super-LumiNova afin de garantir une excellente lisibilité. Le calibre 82600 de manufacture IWC, visible à travers le fond en verre saphir, bénéficie du système de remontage Pellaton muni de composants en céramique. En 1976, IWC dévoilait l’Ingenieur SL Référence 1832, le premier modèle de sa Collection SL de montres de sport luxueuses en acier inoxydable. Moins d’une décennie plus tard, en 1985, le désormais légendaire calendrier perpétuel conçu par Kurt Klaus faisait sa première apparition dans la Da Vinci Calendrier perpétuel Chronographe. Et à présent, soit quarante ans après, IWC dévoile son premier modèle en acier inoxydable qui réunit l’emblématique design de l’Ingenieur imaginé par Gérald Genta et le calendrier perpétuel de Kurt Klaus, réglable à l’aide de la couronne. L’Ingenieur Calendrier perpétuel 41 (réf. IW344903) possède un boîtier en acier inoxydable de 41 millimètres de diamètre. Les proportions de chaque composant du boîtier ont été remaniées et adaptées pour accueillir le mouvement à calendrier perpétuel tout en offrant une ergonomie exceptionnelle. Muni d’une boucle papillon, le bracelet à maillons en H s’intègre harmonieusementdans le boîtier grâce à une fixation au niveau de ses maillons centraux, il offre ainsi un grand confort à son propriétaire. La célèbre lunette – une signature du design de Gérald Genta – est fixée au boîtier à l’aide de cinq vis fonctionnelles. Les riches finitions soulignent la silhouette sculpturale et le caractère intemporel du design de l’Ingenieur. Le boîtier, la lunette et le protège- couronne présentent des surfaces satinées et polies. Si les maillons en H du bracelet sont satinés, leursarêtes extérieures sont polies, de même que les maillons centraux et l’anneau de fond de boîtier qui maintient le fond en verre saphir.

Le garde-temps se distingue également par son cadran issu d’un processus de fabrication extrêmement complexe. Le fameux motif « Grille » et les guichets sont appliqués sur la base du cadran au cours d’une première étape. Composé de fines lignes et de petits carrés, ce motif unique apporte une profondeur supplémentaire au cadran et reflète merveilleusement la lumière. Les guichets arborent une finition soleillée tandis que leur pourtour présentent un décor azuré raffiné. Les informations du calendrier sont ensuite appliquées par tampographie sur les guichets colorés. Le disque orné d’une lune, visible dans le guichet à 6 heures, affiche une finition azurée sophistiquée. Enfin, les index en métal sont revêtus de Super-LumiNova et appliqués un à un àla main. Les aiguilles rhodiées des heures et des minutes sont également revêtues de matière luminescente. Les trois guichets du calendrier perpétuel sont harmonieusement intégrés dans le cadran de l’Ingenieur de façon à former une composition équilibrée. Lesinformations du calendrier sont affichées à 3 heures, 6 heures et 9 heures. Le guichet à 3 heures indique la date tandis que celui à 6 heures réunit le mois et l’affichage perpétuel des phases de lune. Grâce à un engrenage démultiplicateur doté de deux roues intermédiaires,l’affichage des phases de lune ne s’écartera de la course effective du satellite naturel de la terre que d’un jour en 577,5 années. En plus d’indiquer le jour de la semaine, le guichet à 9 heures inclut un petit indicateur qui décompte les années avant la prochaine année bissextile. Le calendrier ajoute automatiquement un 29e jour fin février en cas d’année bissextile. Tous ces affichages sont parfaitement synchronisés et peuvent être avancés en tournant simplement la couronne.L’Ingenieur Calendrier perpétuel 41 est entraînée par le calibre 82600 de manufacture IWC. Le système de remontage automatique Pellaton utilise les mouvements de la masse oscillante – quelle que soit leur direction – pour convertir les mouvements du bras du porteur en énergie potentielle pour le ressort-moteur, emmagasinant ainsi une réserve de marche de 60 heures. Les composants les plus sollicités sont fabriqués en céramique d’oxyde de zirconium quasiment inusable, l’un des matériaux les plus durs sur Terre. La roue automatique et les cliquets sont en céramique noire, tandis que le logement de la masse oscillante est en céramique blanche. Le balancier-spiral effectue 28 800 alternances par heure qui garantissent la précision du garde-temps. Le mouvement, visible à travers le fond en verre saphir, arbore des finitions sophistiquées composées de décors perlés, de côtes de Genève et de vis bleuies.

UN COMMENTAIRE ? L’inusable design de Gérald Genta offre à son Ingenieur l’occasion de résister au temps aussi bien qu’aux multiples déclinaisons horlogères proposées par IWC : excellent calendrier perpétuel de facture très classique exécuté dans un goût tout aussi classique à défaut d’être très original [la combinaison boîtier acier avec bracelet intégré, lunette vissée et cadran texturé commence à se banaliser de façon affligeante], à un prix finalement pas si excessif (comptez dans les 40 000 euros) pour la qualité proposée. On aurait attendu de cet intéressant QP une petite touche de fantaisie ou un détail un tant soit peu remarquable ou décalé. Ce n’est pas le genre de la maison et c’est dommage…

FRANCK MULLER Curvex CX Crazy Hours Colors

La Curvex CX Crazy Hours Colors capture l'irrévérence caractéristique de Franck Muller dans sa forme la plus joyeuse. Réinterprétation ludique de l'une des complications les plus emblématiques de la marque, ce garde-temps célèbre la fluidité du temps à travers des couleurs audacieuses, des contrastes graphiques et une créativité intrépide. Au cœur de la montre se trouve le célèbre mécanisme Crazy Hours, une complication brevetée qui fait sauter l'aiguille des heures sur des chiffres disposés dans un ordre non conventionnel. L'aiguille des minutes suit son parcours classique de 60 minutes, tandis que l'aiguille des heures saute précisément vers le chiffre correct suivant au sommet de chaque heure. Cette surprenante chorégraphie offre une façon nouvelle et inattendue de lire l'heure, transformant chaque coup d'œil au cadran en une expérience dynamique. Logé dans un boîtier en acier inoxydable de 36 mm de large et 58,1 mm de long, ce garde-temps reflète l'art et la précision des cadraniers renommés de Franck Muller. Chaque couche est le résultat d'un travail d'expert et d'une attention méticuleuse aux détails. Dans cette version expressive, la complication Crazy Hours acquiert une nouvelle personnalité grâce à son cadran à deux couches. La couche supérieure est découpée avec précision pour révéler les chiffres situés en dessous, créant des contours nets et ajoutant une profondeur visuelle. La partie inférieure du cadran offre des couleurs audacieuses et variées qui varient d'une collection à l'autre, du vert vibrant au bleu électrique en passant par d'autres nuances joyeuses. La lunette interne est également proposée dans une gamme de couleurs, ajoutant un dernier accent ludique à la composition. Composée de 201 éléments assemblés par des experts, la Curvex CX Crazy Hours Colors est plus qu'une complication. C'est une célébration de la spontanéité et du style, qui invite son porteur à vivre le temps avec de la couleur, du mouvement et de l'imagination.

UN COMMENTAIRE ? Relativement accessible pour une Franck Muller, cette montre en acier d’une nature très expressive au poignet est proposée autour des 20 000 euros : toujours aussi non-conformiste, le concept Crazy Hours est un des plus épatants du XXIe siècle horloger et ses nouvelles couleurs confirment cette vocation ludique. Tant qu’à ne pas se prendre au sérieux, autant faire danser les heures sur des rythmes qui en dépoussièrent la lecture…

CHANEL J12 Bleu 28 mm saphirs

Jouant avec les extrêmes, le Studio de Création Horlogerie de Chanel a imaginé ce tandem horloger qui réunit deux J12, l’une au boîtier de 42 mm, l’autre de 28 mm. Cette paire Mini & Maxi d’exception est constellée de saphirs bleus qui illuminent la lunette, le cadran et le bracelet. Source inextinguible de brillance, le bleu vif des pierres naturelles converse avec la céramique bleue mate de Chanel. Plus de 110 heures de sertissage à la main au sein de la Manufacture Chanel ont été nécessaires pour enrichir le corps de ces deux J12 de 170 saphirs taille baguette pour la 42 mm et 196 saphirs taille baguette pour la 28 mm. Les lunettes et couronnes en acier noirci renforcent la profondeur du bleu de la céramique en soulignant ces subtiles nuances (boîte de 28 mm étanche à 30 m en céramique haute résistance bleue mate et acier avec revêtement noir ; fond en acier avec revêtement noir avec la mention « Limited to 12 » ; lunette fixe en acier avec revêtement noir sertie de 46 saphirs bleus taille baguette d’environ 2,16 carats ; cadran verni bleu mat serti de 12 saphirs bleus taille baguette de 0,12 carat ; couronne non vissée en acier avec revêtement noir sertie d'un diamant taille brillant de 0,05 carat ; bracelet en céramique haute résistance bleue mate et acier avec revêtement noir serti de 138 saphirs bleus taille baguette d’environ 5,72 carats et boucle triple déployante en acier avec revêtement noir ; mouvement quartz de haute précision)…

UN COMMENTAIRE ? Une montre féminine « toute simple » pour laquelle il faudra cependant aller jusqu’à 265 000 francs suisses pour avoir le privilège de profiter des éclats de lumière bleutée de ses saphirs – la même montre en 42 mm va chercher dans les 600 000 francs, mais quelle allure pour les jetsetteuses qui décideraient de porter les deux J12 au même poignet, en deux tailles, pour profiter de deux fuseaux horaires ! Cette version en saphir est un des atouts les plus convaincants de cette « année du bleu » chez Chanel…

BREGUET Classique Souscription 2025

La maison Breguet, qui célèbre son 250e anniversaire en 2025, dévoile la montre-bracelet Classique Souscription 2025 à Paris, capitale ayant abrité l’atelier d’Abraham-Louis Breguet et vu naître les grandes inventions du maître horloger. Premier garde-temps à l’architecture simple, esthétiquement et mécaniquement puisqu’il ne révèle qu’une seule aiguille sur son cadran d’émail blanc, la montre dite deSouscription renaît en montre-bracelet. Cette création d’une grande pureté propose une lisibilité claire. Il y a plus de deux siècles, elle était proposée au travers d’un prospectus publicitaire, du jamais vu auparavant. Pour se protéger des accès de violence de la Révolutionfrançaise, A.-L. Breguet avait effectué un retour en Suisse en 1793, et séjourne à Neuchâtel puis au Locle. Il revient à Paris en 1795. C’est dans cette ville qu’il a installé son atelier, dans l’île de la Cité, en 1775 et qu’il a déjà acquis la célébrité. Dès son retour, il s’attelle au redressement de son entreprise et développe de nombreux projets,notamment celui de la montre dite de Souscription. Si le terme « Souscription » figure dès 1796 dans les registres de ventes, aujourd’hui précieusement conservés au sein du musée Breguet place Vendôme, cette pièce mono-aiguille est principalement commercialisée dès 1797. C’est au travers d’un prospectus publicitaire imaginé par le maître que cette création robuste, fiable, d’un grand diamètre d’environ 61 mm, pourvue d’un cadran émaillé de blanc et d’un mouvement à l’architecture simple se fait connaître. Si, pour la majorité, A.-L. Breguet est avant tout un horloger d’exception, il n’en demeure pas moins un homme d’affaires tout aussi aguerri et visionnaire, n’hésitant pas à innover jusque dans les méthodes de commercialisation. Le principe est simple : si le client ou la cliente souhaite acquérir une montre de ce type, il ou elle doit confirmer sa commande en versant un quart du prix. Cette avance permet à l’atelier du Quai de l’Horloge d’acquérir les fournitures nécessaires à la fabrication des montres, signant ainsi les prémices de la production en série. Environ 700 garde-temps sont ainsi conçus sur plus de trente ans.

La montre de Souscription incarne l’expression concrète de la philosophie d’A.-L. Breguet qui souhaite élargir sa clientèle et ouvrir plus grand les portes de la haute horlogerie avec une montre révolutionnaire par son design et sa conception, ainsi que par ses méthodes de production et de vente. A bien des égards, la montre de Souscription est une pierre angulaire dans l’œuvre de Breguet. Dans le cadre de son 250e anniversaire, la Maison dévoile la Souscription 2025, fusion entre l’art du maître neuchâtelois et le savoir-faire contemporain.Le visage du modèle Souscription 2025 se pare d’un émail grand feu blanc éclatant qui retranscrit le plus fidèlement l’esprit des pièces jadis façonnées Quai de l’Horloge, telles les montres n° 246, n° 324 ou encore n°383. Le dos s’inspire directement de l’architecture des premières montres de Souscription signées A.-L. Breguet. Habillé d’un émail immaculé, le cadran symbolise l’esthétique épurée, voulue par le maître. Basée sur la simplicité et les contrastes, il facilite la prise d’information. Il accueille en son centre une aiguille unique Breguet à pomme évidée en acier, bleuie à la flamme et courbée. Toutes ces étapes sont entièrement réalisées à la main. Son extrémité effilée survole les célèbres chiffres arabes Breguet, légèrement inclinés, ainsi que le « chemin de fer » circulaire dont la sectorisation au graphisme spécifique indique les heures et le marquage des 5, 10, 15 et 30 minutes. L’ensemble est fait en émail petit feu noir, la même teinte sombre que la griffe Breguet qui culmine à 12h. Selon la lumière, les inscriptions « Souscription », le numéro de série unique et la signature secrète, apparaissent discrètement entre le centre du cadran et 6h. Généralisée sur la montre de Souscription, cette signature visait à authentifier le travail des ateliers Breguet et lutter contre la contrefaçon. Elle est réalisée à l’aide d’un outil précis équipé de bras articulés pour reproduire un motif : le pantographe à pointe diamantéequi permet de graver délicatement dans l’émail cette garantie d’identification. Ce visage aux traits classiques est protégé par une glace en saphir, au profil dit chevé. Une innovation que l’on doit également à A.-L. Breguet. Ce format, plus fin et moins bombé que ceux alors en vogue, présente une surface relativement plate qui s’incurve doucement vers les bords afin de s’intégrerharmonieusement dans le boîtier. Inédit à l’époque, cette forme s’intègre, à l’instar des chiffres et aiguilles Breguet, au vocabulaire de l’horlogerie contemporaine.

Avec la Classique Souscription 2025, la Maison introduit son propre alliage aurifère : l’or Breguet, un métal précieux à la robe blonde qui marie or, argent, cuivre et palladium. Il façonne la boîte de 40 mm de diamètre et 10.8 mm de hauteur dont la silhouette a été redessinée, l’ergonomie repensée. Les habituelles cannelures cèdent leur place à une carrure délicatement satinée pour respecter la stylique des pièces d’origine tandis que les attaches galbées, plus fluides que les barrettes, ont été courbées et cintrées pour mieux épouser le poignet. Alliant tradition et modernité, sa teinte chaleureuse et subtilement rosée s’inspire de l’or utilisé par les horlogers du XVIIIe siècle, à l’instar d’A.-L. Breguet. Cet alliage répondait alors à des exigences précises en matière de résistance, de durabilité et d’esthétique, renforçant ainsi le prestige des montres. Imaginé et développé au sein des ateliers de la Maison, l’or Breguet 18K est composé de 75% d’or, enrichi d’argent, de cuivre et de palladium. Au-delà de son éclat, il se distingue par sa résistance à la décoloration et sa stabilité dans le temps, garantissant un rendu pur et élégant. Chaque détail a été pensé pour sublimer lescollections de la Maison, avec une attention particulière portée à l’esthétique et à la durabilité. Lors de sa conception, après avoir sélectionné l’alliage idéal, Breguet a soigneusement veillé à son adéquation avec les différentes expertises horlogères, notamment les finitions décoratives. L’or Breguet incarne ainsi l’engagement de la Maison à repousser les limites du savoir-faire horloger et à dépasser les standards établis. Il vient magnifier les pièces d’une collection anniversaire exceptionnelle, symbole d’un héritage unique et d’unequête constante d’innovation et de dépassement. Au dos de la boîte, le fond orné d’un verre saphir légèrement bombé de généreuse dimension révèle la construction mécanique du nouveau calibre VS00 en laiton doré de la même teinte que l’or Breguet.

Ce mouvement est décoré d’un tout nouveau type de guillochage dévoilé cette année, baptisé Quai de l’Horloge. Ce nouveau dessin s’inspire des courbes singulières de l’île de la Cité et du raffinement élancé de l’île Saint-Louis pour composer un rythme harmonieux et modulable à l’infini. Une nouveauté qui célèbre le guillochage comme un art vivant, sublimé par le savoir-faire de Breguet. La typologie structurelle du mouvement se niche au verso à l’image des premières montres de Souscription produites par A.-L. Breguet. Fruit d’un minutieux processus de développement, ce mouvement battant à la fréquence de 3Hz (21’600 alternances par heure) délivre, au moyen d’un seul barillet, une impressionnante réserve de marche de quatre jours. Il intègre un spiral Nivachron en alliage amagnétique essentiellement composé de titane, bleui et terminé d’une courbe Breguet. Ce petit ressort enroulé rend le mouvement plus résistant aux écarts de températures, aux champs magnétiques et aux chocs. La platine et les ponts sont finement grenaillés, une nouvelle décoration qui s’inspire directement des mouvements d’A.-L. Breguet. Ces deux éléments sont ponctués de vis en acier bleui et de rubis d’horlogerie. Ilsencadrent l’imposante roue dentée du rochet, laquelle accueille une inscription gravée. Les mots du fondateur, expliquant la conception du mouvement de la Souscription et tirés du son prospectus publicitaire, y sont reproduits fidèlement dans son écriture cursive caractéristique.

UN COMMENTAIRE ? Magnifique ! Du grand Breguet, mais on cherche un peu la logique qui consiste à célébrer l’héritage d’un créateur et son premier quart de millénaire tout en effaçant une large part des marqueurs de son héritage. Le retour à l’esthétique dépouillée des premières montres de souscription d’Abraham-Louis Breguet est une bonne idée [on espère qu’il y en aura d’autres pour fêter ces 250 ans], dans un champ d’expression où on n’attendait plus Breguet, mais il est assez étonnant de voir la marque abandonner en chemin les cannelures de son boîtier ou reléguer au verso de ce superbe cadran émaillé la non moins superbe architecture stylistique des montres Tradition qui avaient refondé sa légitimité au XXIe siècle. On pourrait en dire autant des cornes de ce boîtier de 40 mm qui n’est jamais étanche qu’à 30 m [est-ce bien suffisant aujourd’hui ?] : ne sont-elles pas un peu banalisées ? Ou de la couronne de remontage, sans vrai personnalité ? On pourrait même s’étonner d’une précision « à deux minutes près » qui n’était plus dans les habitudes de Breguet depuis deux siècles ! Ne chipotons pas sur cette relative faiblesse identitaire et rappelons que cette Souscription 2025 restera comme une des plus élégantes montres de ce printemps 2025, à défaut d’être une des plus accessibles (comptez un peu moins de 50 000 euros pour ce concept mono-aiguille un peu décalé : c’est là qu’on peut se demander si un marketing un peu plus agressif en prix n’aurait pas permis à Breguet de reconquérir des parts de marché perdues et d’accéder à une nouvelle génération d’amateurs)…

MAISON DU TEMPS MTEris

L’essence du luxe féminin signée MaisonDuTemps avec la MTEris Champagne. Cette montre au boîtier carré de 26 mm en acier 316L doré incarne l’élégance discrète à la française. Son cadran champagne raffiné, associé à un design minimaliste et équilibré, évoque un bijou d’exception. Directement inspirée des collections emblématiques de la marque, cette création, conçue pour le poignet féminin, préserve tout le caractère et l’allure structurée propres à MaisonDuTemps. Compacte, délicate, mais résolument affirmée, elle incarne l’équilibre parfait entre force et raffinement. Une pièce de caractère, imaginée pour celles qui souhaitent conjuguer élégance et personnalité. cette montre incarne une élégance moderne et raffinée. Son mouvement à quartz Miyota assure une précision fiable au quotidien, tandis que ses finitions soignées lui confèrent un style à la fois chic et intemporel. Une pièce féminine qui sublime chaque geste avec délicatesse.

UN COMMENTAIRE ? La jeune marque indépendante française MaisonDuTemps n’entend pas révolutionner l’horlogerie, mais proposer à des prix accessibles des montres de qualité capables d’incarner les tendances du moment. Cette MTEris entend ainsi allier style, qualité et accessibilité dans un boîtier en acier doré de 26 mm étanche à 30 m et animé par un mouvement électronique japonais (comptez dans les 135 euros). Effectivement, on est assez loin de la disruption horlogère et il faut préserver la biodiversité horlogère…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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