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REPÉRAGES #61-2025 (accès libre)
Sept appréciations argumentées sur sept nouveautés horlogères écloses avec le printemps

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le soixante-et-unième épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept pièces de sept marques : Alpina, Chanel, Franck Muller, Omega, Roger Dubuis, Tutima et Van Cleef & Arpels…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

FRANCK MULLER Cintrée Curvex Torsade

Le temps tourne en rond. Il fait des boucles, s'enroule et s'écoule en rythme. La Cintrée Curvex Torsade capture ce mouvement à travers un tourbillon hypnotique, un nouveau design de cadran qui tire son nom du mot français signifiant « torsion ». À chaque mouvement du poignet, la lumière danse sur la surface en une spirale sans fin, créant un jeu d'ombre et de brillance envoûtant. Le boîtier Cintrée Curvex, fabriqué en or rose et mesurant 36 mm de largeur et 50,4 mm de longueur, encadre cet effet dynamique par des courbes douces et des lignes épurées. Il sert d'écrin à un cadran qui semble tourner à l'infini sur lui-même, plein de profondeur et de mouvement. Au cœur du garde-temps se trouve un motif guilloché estampé, développé exclusivement pour cette collection. Méticuleusement réalisé, ce motif attire le regard vers l'intérieur et vers l'extérieur à la fois, créant une sensation de mouvement qui capture visuellement le passage du temps. Lorsque la lumière se déplace sur le cadran, la spirale semble se déplacer et scintiller, révélant des détails cachés sous chaque angle. Cette toile tourbillonnante prend vie grâce au travail exceptionnel de nos cadraniers. Leur précision, leur créativité et leur connaissance approfondie des matériaux ont rendu possible ce motif entièrement nouveau. Chaque courbe est taillée pour capter et refléter la lumière de la bonne manière. À l'intérieur, le mouvement automatique assure une performance digne de l'art qui l'entoure. Composé de 191 éléments assemblés par des experts, ce mécanisme soutient l'harmonie de la forme et de la fonction qui définit ce garde-temps. La Cintrée Curvex Torsade est un garde-temps qui capture la beauté du mouvement. Inspiré par le rythme naturel, rendu vivant par le toucher humain, il célèbre le temps comme quelque chose de vu, de ressenti et de mémorisé.

UN COMMENTAIRE ? C’est la vraie magie des vraies icônes : elles améliorent toutes les déclinaisons qu’on leur fait supporter et elles embellissent toutes les idées, même les plus communes. La Cintrée Curvex, iconissime légende de la fin du XXe siècle, se rhabille saison après saison de nouveaux cadrans et de nouvelles inspirations, mais son pouvoir de séduction reste inchangé : l’effet spirale guilloché a quelque chose d’hypnotique – c’est une introduction à la notion philosophique d’éternel retour – et on notera le jeu des nuances qu’il autorise pour une même couleur de cadran. 

ALPINA Alpiner Extreme Automatic

La famille Alpiner Extreme Automatic s’agrandit ! Une nouvelle variation exclusive de bleu a été créée spécialement pour ce modèle. Avec elle, l’Alpiner retourne à ses sources avec un bleu glacier radieux, reflet des massifs montagneux, avec le juste équilibre de bleu et de gris lumineux. Au sein de son boîtier coussin en acier au format réduit de 39 x 40,5 mm, la pièce, affirme une élégance sportive discrète et subtile. En son cœur bat le calibre AL-525 à remontage automatique, fort de 38 heures de réserve de marche. Son cadran orné du motif triangulaire des cimes alpines, avec date à 3h, est survolé de trois aiguilles. Collection emblématique d’Alpina, l’Alpiner Extreme Automatic est aujourd’hui plébiscitée pour ses qualités singulières, hors des sentiers battus. Avec, en premier lieu, la forme si particulière de son boîtier. Avec ses dimensions réduites, la pièce conjugue la perfection du cercle dans la puissance d’une architecture coussin, un carré aux angles adoucis et aux lignes fluides légèrement courbées. Ce design rare en horlogerie permet à Alpina d’affirmer sa maîtrise des finitions horlogères traditionnelles. La surface de la lunette est satinée brossée verticalement, dans le même sens que les trois maillons de son bracelet acier. Le coussin est satiné circulaire, offrant ainsi un saisissant contraste de surfaces, tandis que toutes les arêtes de la boîte comme celles du bracelet sont ornées d’un poli miroir éclatant qui en souligne les lignes de fuite.

Grâce à ce jeu de finitions, l’Alpiner Extreme Automatic conjugue subtilement les attraits de la belle horlogerie Swiss Made avec la puissance d’une tool watch parée pour l’exploration outdoor. Au sein de cette composition raffinée se déploie le cadran iconique de la ligne Alpiner Extreme, dont la nouvelle couleur a été spécialement conçue pour ce modèle. Le motif en relief triangulaire est aujourd’hui habillé d’un bleu glacier exclusif. Il renoue avec le terrain de jeu originel d’Alpina, les glaciers des sommets, dont il reprend la teinte claire et lumineuse de l’eau prise dans les glaces, enrichie d’une légère nuance de gris roche. Les index horaires ainsi que les aiguilles des heures et minutes sont empreints de matière luminescente, afin de garantir une lisibilité optimale même dans l’obscurité. En plein jour, les index facettés offriront toujours un angle de prise à la lumière, de même que chacune des trois aiguilles polies à la main. Enfin, dans un même registre opérationnel, la couronne à 3 heures est équipée d’un grip en caoutchouc qui en permet l’excellente préhension. Plusieurs éléments (cadran, contrepoids de l’aiguille des secondes, couronne et vis de lunette) rappellent le logo d’Alpina, ce triangle parfait qui dessine les sommets enneigés des Alpes. Côté cadran, la nouvelle Alpiner Extreme Automatic est dotée d’un verre saphir au traitement antireflet. Étanche à 200 mètres, cette baroudeuse des sommets est prête, avec son cadran inédit, à se marier à tous les styles de vie contemporains !

UN COMMENTAIRE ? Une baroudeuse Swiss Made sans peur et sans reproche dans son boîtier en acier de 39 mm x 40,5 mm étanche à 200 m, équipée d’un mouvement automatique. Cette Alpiner Extreme Automatic coche toutes les bonnes cases : élégance formelle d’un boîtier qui n’est ni vraiment rond, ni clairement coussin, bracelet à maillons métalliques intégré, lunette brossé dans le goût mat cher au quiet luxury, cadran structuré [un peu trop, d’ailleurs] dans ces tons azur/glacier qui sont de rigueur pour ce printemps, coquetterie de la couronne cerclée de bleue – tout pour vivre une vraie vie d’aventures, sur les trottoirs de la ville comme, de temps en temps, sur les chemins de randonnée. Même le prix est sympathique : comptez un peu moins de 1 500 euros pour vous préparer aux grands frissons de cette vie aventureuse…

CHANEL Boy·Friend « Coco Art »

Le temps Chanel s’inscrit en toutes lettres sur le cadran de la Boy·Friend « Coco Art » sur lequel Mademoiselle se regarde dans le miroir de son poudrier. Sur fond de mode Pop art, Gabrielle Chanel est représentée après le passage de douze clichés qui ont été tampographiés manuellement sur le cadran en or blanc. Les couleurs vibrantes de ce portrait, dont le fond rose est obtenu grâce à la technique de l’émail Grand Feu, sont parfaitement représentées par Les Cadraniers de Genève. Choisi pour leur éclat et la vivacité de leur rose, 38 saphirs taille baguette sertis sur la lunette éclairent de mille feux le profil de Coco Chanel (boîte en acier avec revêtement noir de 37 mm x 28,6 mm x 7,85 mm, étanchéité : 30 m ; fond en acier avec revêtement noir avec la mention « Limited to 20 » ; lunette en acier avec revêtement noir sertie de 38 saphirs roses taille baguette (~1,58 carat) ; cadran en or blanc 18 carats et décor Gabrielle Pop Art en émail « Grand Feu » et décalque ; couronne en acier avec revêtement noir et cabochon en spinelle noir ; bracelet en cuir noir mat avec effet satin, ganse en cuir noir verni et boucle triple déployante en acier avec revêtement noir ; mouvement mécanique à remontage manuel à réserve de marche de 42 heures)…

UN COMMENTAIRE ? On prend une fois de plus Chanel en flagrant délit de non-conformisme très chic, avec cette Gabrielle Chanel pop-artisée qui se négociera dans les 120 000 euros pour les vingt premières dames qui auront la chance de poser ce regard dans le miroir de poudrier à leur poignet [on aurait d’ailleurs pu mettre cette image en abyme au verso, avec un miroir qui aurait permis à la porteuse de la montre d’y mirer son adorable minois). Heureusement que, dans la sinistrose qui suinte actuellement d’un marché horloger sinistré, il y a encore des marques qui ne se prennent pas trop au sérieux !

ROGER DUBUIS Excalibur Monobalancier Calendrier Bi-Rétrograde

Roger Dubuis affiche depuis ses débuts une ambition indéfectible. Depuis 1995, la Maison de Genève poursuit la vision de ses deux co-fondateurs : créer des garde-temps que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Une volonté aussi claire aujourd’hui que lors du tout premier lancement. Après trente ans d’aventure singulière au cœur de la haute horlogerie, la marque dévoile une nouvelle création qui fait écho à ce rêve originel. L’Excalibur Monobalancier Calendrier Bi-Rétrograde. À l’image de la première montre lancée par Roger Dubuis en 1996, ce modèle sedistingue par un affichage signature bi-rétrograde. Complication bien connue de la Maison, le calendrier a été modernisé dans un style expressif. Il est entouré de matériaux traditionnels élégants, et se présente dans une taille classique. L’ensemble est estampillé par l’excellence de la certification Poinçon de Genève. Créateur passionné de haute horlogerie, M. Dubuis s’est différencié par l’expressivité qu’il a insufflée à ses designs. L’affichage bi-rétrograde, qu’il admirait particulièrement, illustre parfaitement cette approche distinctive. Au cours de sa carrière, M. Dubuis fut à l’origine de nombreux développements, mais c’est ce style en particulier qui a su capturer sa créativité et son cœur, en lui permettant de mettre en valeur l’ingénierie mécanique d’un garde-temps. À la fin des années 1980, M. Dubuis a simplifié, modernisé et fait évoluer le système rétrograde, aux côtés du talentueux horloger Jean-Marc Wiederrecht. Puis, il a utilisé le brevet lorsqu’il a ouvert sa propre Maison en 1995. Il y a infusé toute son expressivité en le déclinant sous la forme d’un affichage bi-rétrograde sur la face de son tout premier modèle, et en l’accompagnant d’un chronographe. Le système bi-rétrograde lui-même requiert une harmonie complexe de cames, râteaux, cliquets et ressorts, permettant aux aiguilles du calendrier de se déplacer le long des échelles de dates semi-circulaires, et de revenir immédiatement à zéro à la fin de leur cycle, pour reprendre leur course.

Celui qui porte la nouvelle Excalibur Monobalancier Calendrier Bi-Rétrograde à son poignet peut admirer cette danse des composants, tandis que les aiguilles inclinées et squelettées suivent le fil de la journée et de la date actuelles. Le diamètre de 40 mm de cette montre est typique des modèles produits par Roger Dubuis dans les années 1990. En outre, le boîtier plus fin est fabriqué en or rose 18 carats et le cadran façonné en nacre blanche. Durant les premières années de la Maison, au début des années 2000, Roger Dubuis était l’un des premiers horlogers à utiliser de l’or rose et de la nacre dans les montres pour homme. Ces matériaux précieux sont ainsi indissociables de l’esprit sophistiqué et audacieux du fabricant. L’iridescence de la nacre, en particulier, produit un effet spectaculaire et captivant. Au poignet, ces matériaux sont rehaussés par un bracelet en cuir de veau 3D brun, doté d’une boucle triple déployante en or rose interchangeable. L’approche signature de Roger Dubuis en matière d’affichage bi-rétrograde se manifeste distinctement dans ce design de 2025. À l’image de celles de 1996, les échelles sont larges sur l’extérieur et plus étroites au centre, ce qui leur confère une courbure expressive et une silhouette elliptique unique. Il ne s’agit pas là du seul code esthétique emprunté par la Maison à ses créations passées. D’autres touches caractéristiques ont en effet été puisées dans le patrimoine de Roger Dubuis. Ainsi, comme en 1996, les échelles bi-rétrograde sont placées de chaque côté du cadran, offrant un style symétrique à la face. Le compteur des petites secondes à 6 heures s’aligne aussi parfaitement avec le logo à 12 heures. Orné des mots « Biretrograde Calendar » inscrits dans la police historique de la Maison, et de l’emblème du Poinçon de Genève, ce dernier apparait comme dans le Calendrier bi-rétrograde de la collection Much More du début des années 2000. Un autre hommage subtil qui célèbre le 30e anniversaire de Roger Dubuis.

Derrière l’esthétique de l’Excalibur Monobalancier Calendrier Bi-Rétrograde se cache le Calibre RD840. Ce mouvement automatique offre une réserve de marche de 60 heures, tandis que le verre saphir du fond du boîtier laisse apercevoir la masse oscillante. Directement inspirée de la toute première masse oscillante produite par la Maison en 1996, elle a été revisitée pour afficher un style unique et moderne. Là encore, le porteur de la montre peut admirer la mécanique du mouvement ainsi que la minutie des détails, récompensée par le prestigieux Poinçon de Genève. Pour M. Dubuis, plus qu’une certification, le Poinçon de Genève était une véritable philosophie. Il le voyait comme une manière de considérer et d’approcher l’horlogerie, qui allait au-delà de la simple mesure du temps. Il s’agit d’une théorie de l’esthétique et de la performance, dans laquelle la qualité du savoir-faire peut être mesurée dans les moindres détails. Afin d’obtenir ce label, chaque composant du Calibre RD840 a été décoré et poli à la main, leur garantissant un aspect immaculé. Enfin, pour rendre un hommage durable aux co-fondateurs de Roger Dubuis, l’une de leurs inspirantes citations apparait sur une bague, placée sous le verre saphir. Écrite dans un style manuscrit classique, cette phrase était déjà inscrite sur la masse oscillante d’anciennes montres Roger Dubuis. Ce modèle offre ainsi une autre occasion de renouer avec l’héritage de la Maison, pour son anniversaire. « C’est une montre actuelle, inspirée mais pas soumise au passé, qui se projette dans un futur qui nous appartient. » Officiellement dévoilée au salon Watches and Wonders 2025 de Genève, l’Excalibur Monobalancier Calendrier Bi-Rétrograde est une véritable célébration du 30e anniversaire de Roger Dubuis. Si sa construction établit un lien direct entre passé et présent, elle transforme aussi l’héritage de la Maison en un garde-temps empreint d’une excellence et d’une élégance emblématiques. Cette nouvelle montre permet, une fois de plus, de perpétuer cette vision et de faire découvrir l’influence de M. Dubuis à une nouvelle génération.

UN COMMENTAIRE ? Un sympathique exercice de mémoire pour souffler les trente bougies de la marque [qui oublie au passage qu’il y avait, avec Roger Dubuis lui-même, un extraordinaire agitateur de concepts horlogers et fin connaisseur de la montre : Carlos Dias], notamment par un retour à l’affichage bi-rétrograde. La démarche serait touchante si on ne se trompait pas de cible : d’une part, cet affichage à doubles aiguilles bi-rétrogrades n’avait rien d’identitaire pour la maison Roger Dubuis : Jean-Marc Wiederrecht et Roger Dubuis l’avaient fourni à de nombreuses maisons (Franck Muller, Harry Winston, entre autres) ; d’autre part, ces deux aiguilles rétrogrades animaient des montres marquées par une certaine élégance et une légèreté fomelle, perdues en chemin par la manufacture Roger Dubuis au profit des boîtiers Excalibur plus puissants et plus musclés – même avec une Excalibur réduite à 40 mm (soit une aille mini chez Roger Dubuis, il y a une incohérence entre la délicatesse du concept horloger et le brutalisme de son affichage. On a donc un peu mélangé le fromage et le dessert, sans toutefois abaisser les prétentions tarifaires un peu exorbitantes de la maison (comptez dans les 60 000 euros pour une montre étanche à 100 et animée par un mouvement automatique « Poinçon de Genève » prévu pour 60 heures de réserve de marche. 

TUTIMA Lady Sky

La Lady Sky de Tutima Glashütte allie la force extérieure à la force intérieure et répond aux normes les plus élevées en matière de design et de fonctionnalité. Une nouvelle couleur à l'approche : la Lady Sky de Tutima Glashütte fait une impression frappante avec un cadran élaboré en vert sauge. Inspirée par la puissance de la nature, la montre allie l'élégance du style à la sportivité moderne et à la détermination féminine. D'un vert sauge rafraîchissant, le cadran attire immédiatement le regard. Cette délicate teinte pastel dégage un sentiment naturel d'aisance et d'assurance calme et est animée par un relief hexagonal complexe : selon l'angle d'incidence de la lumière, le gaufrage filigrane Asanoha révèle un jeu vibrant de zones lumineuses et de nuances subtiles, conférant au cadran un dynamisme captivant. Les aiguilles facettées, les index finement texturés et le cadre du guichet de la date à 3 heures s'harmonisent avec la teinte de l'acier inoxydable du boîtier et du bracelet, façonnant ainsi l'impression générale harmonieuse du garde-temps. Le motif Asanoha est originaire du Japon, où il symbolise depuis des siècles la croissance, la force et la résistance. Faisant honneur à cet héritage, la Lady Sky, malgré toute sa légèreté et sa grâce, incarne également le degré nécessaire de détermination et de force morale. La Lady Sky allie la force extérieure à la force intérieure : le boîtier poli en acier inoxydable de 34 mm est équipé d'une couronne vissée et d'un verre saphir antireflet. Bien protégé à l'intérieur, le calibre automatique Tutima 335 assure un chronométrage précis. Comme le boîtier, le bracelet, dont les éléments sont alternativement polis et satinés, est fabriqué en acier inoxydable et contraste délibérément avec la finesse du cadran. Grâce à la boucle déployante, la Lady Sky s'enfile facilement et se fixe solidement au poignet. Un fond transparent en verre saphir offre un aperçu de la mécanique de la montre : Orné d'un sceau en or 18 carats, le rotor témoigne de l'excellence de Glashütte et prouve que la Lady Sky puise sa force non seulement dans la sérénité, mais aussi dans le mouvement.

UN COMMENTAIRE ? Venue d’Allemagne, une bien jolie et bien élégante « sportive chic », qui intègre à peu près tous les codes de la spécialité (boîtier-bracelet acier de 34 mm étanche à 50 m, mouvement automatique avec 41 h de réserve de marche, cadran texturé de façon originale, avec une couleur mentholée très mode) à un prix relativement accessible pour le niveau de qualité horlogère (comptez dans les 2 200 euros) – de quoi tenir la dragée haute aux spécialités de la concurrence, couronnée ou non…

OMEGA Seamaster Planet Ocean 600 m

Montre idéale pour les voyageurs du monde entier, cette Worldtimer de 45,50 mm présente un boîtier satiné et une lunette en céramiquenoire, avec une échelle de plongée gravée au laser et polie en relief. Au centre du cadran, Omega a réalisé une vision de la Terre sur une surface en titane de grade 5. Vue du pôle Nord, cette carte topographique est réalisée par ablation laser et dotée d’un vernis turquoise. Elle est entourée d’un indicateur de 24 heures, divisé en deux parties, nuit et jour, sur une hésalite transparente. La partie extérieure du cadran est de couleur noir DLC avec un motif en nid d’abeille poli et gravé au laser. Elle comprend des index satinés au diamant et revêtus de Super-LumiNovablanc, ainsi qu’un anneau extérieur en vernis turquoise. Diverses destinations mondiales entourent le cadran et son anneau extérieur,notamment la ville de Bienne, siège d’Omega, tandis que les aiguilles revêtues de PVD gris sont également revêtues de Super-LumiNovablanc. Cette Worldtimer se porte sur un bracelet intégré en caoutchouc noir structuré avec des surpiqûres turquoise et une boucle déployante en céramique et titane céramisé. À travers le fond de boîte en verre saphir, on observe le calibre Co-Axial Master Chronometer 8938 d’Omega qui anime la montre.

Les alliages de titane sont légers, résistants à la corrosion, chimiquement inertes et capables de résister à des températures extrêmes. Forts de ces propriétés, ils sont particulièrement intéressants pour les produits aéronautiques, spatiaux et médicaux. Ils forment l’équilibre parfait entre solidité, résistance à la corrosion et possibilités d’usinage. Le titane grade 5 présente une couleur gris clair proche de celle de l’acier inoxydable, parfaite pour une finition « satinée » ou « polie ». Omega travaille la céramique selon un savoir-faire inégalé, que la Maison perfectionne depuis plus de 10 ans. Trouvant son origine dans le mot grec « keramos », la céramique est une substance inorganique et non métallique obtenue après combustion à haute température. Elle permet la création de composants de montres complètement denses aux propriétés mécaniques exceptionnelles. La céramique fait partie des choix les plus populaires en matière de montre, grâce à sa gamme de couleurs attrayantes et à ses propriétés spécifiques, comme le fait d’être deux fois plus légère que l’acier inoxydable, solide, ultra-résistante aux rayures, chimiquement inerte, hypoallergénique et non magnétique. Pour véritablement apprécier la finesse des détails d’une montre, Omega utilise du verre saphir synthétique doté d’un traitement antireflet ultra-résistant aux rayures. Avant les processus de finition et d’usinage, le verre saphir est produit par le procédé Verneuil, aussi appelé fusion à la flamme. Il implique de faire fondre la substance brute à l'aide d'une flamme oxhydrique et de cristalliser les gouttes fondues pour former un cylindre. Situé à 9 sur l’échelle de dureté Mohs (allant de 1 à 10), le verre saphir qui en résulte est résistant aux rayures et très solide, garantissant une parfaite limpidité en permanence.

UN COMMENTAIRE ? En mode noir ou en version turquoise (avec le bracelet Nato turquoise, c’est encore plus épatant), ce boîtier imposant de 45,5 mm (143 g) s’impose aussi par son prix (14 100 euros : même pour une « plongeuse » en céramique, ça fait réfléchir) et par ses performances, puisque les qualités mécanico-subaquatiques (étanchéité à 600 m, remontage automatique avec 60 heures de réserve de marche, certification Master Chronometer, etc.) se doublent de vrais atouts horlogers (fonction GMT sur vingt-quatre heures avec les villes du monde sous le verre saphir bombé). Bref, une « plongeuse » qui est aussi une « jet-setteuse » : pas belle, la vie des montres ?

VAN CLEEF & ARPELS montre Lady Arpels « Le Pont des amoureux » (quatre temps)

En 2010, Van Cleef & Arpels dévoilait la montre Pont des Amoureux, première Complication Poétique primée au Grand Prix d’Horlogerie de Genève. Depuis, la collection conte l’histoire d’une femme et d’un homme qui, unis par de doux sentiments, se rencontrent sur un pont à Paris. Grâce à un mouvement double rétrograde indiquant respectivement les heures et les minutes, ils s’approchent l’un de l’autre pour échanger un baiser à midi et à minuit. Le temps semble alors sesuspendre durant trois minutes, avant que les personnages ne se séparent pour indiquer de nouveau l’heure. Pour vivre à tout moment la poésie de cet instant, une animation à la demande permet de rejouer la scène durant une douzaine de secondes. Cette année, quatre nouvelles montres aux bracelets précieux viennent enrichir cette histoire, dévoilant le couple au milieu de paysages évoquant différents instants de la journée. Tour à tour, les cadrans se parent ainsi des nuances de l’aube, du matin, du soir ou du clair de lune. Ces décors empreints de charme prennent vie grâce à la technique de l’émail grisaille couleur, ici utilisée à la manière de délicates aquarelles dans une palette de nuances variées. Au premier plan, la silhouette du pont a été finement sculptée en or et se détache du paysage, suscitant un effet de perspective. Les scènes se poursuivent au dos des boîtiers grâce à un travail de décalque émail sur glace saphir et de gravure sur or. Les montres s’accompagnent de bracelets joailliers entièrement sertis de diamants et d’un dégradé de saphirs – respectivement rose clair ou intense pour les modèles Aube (ci-dessous) et Soirée (en haut de la page), et bleu clair ou soutenu pour Matinée (plus bas, ci-dessous) et Clair de Lune (plus haut, en début de page). Leur système d’emmaillement complexe permet aux bandeaux d’épouser la courbure du poignet avec souplesse.

Depuis 2006, la Maison exprime la poésie de son univers à travers ses montres à complications. Au sein de cet ensemble, les créations mêlent expertise mécanique, matières précieuses et métiers d’art pour animer chaque cadran d’une histoire. Aux premières étapes de dessin s’ajoute un long processus de développement et d’ingénierie pour concevoir les mouvements qui insuffleront vie aux pièces. Au gré des cadrans, les modules rétrogrades indiquent l’heure avec grâce, tandis que les animations à la demande permettent de rejouer la tendresse d’un rendez-vous amoureux. Cette recherche technique se met au service de l’intention créative en rencontrant le talent des artisans émailleurs, peintres miniaturistes, graveurs, lapidaires ou encore sertisseurs. Les garde-temps deviennent ainsi de véritables objets précieux, reflétant la vision poétique du temps propre à Van Cleef & Arpels.

UN COMMENTAIRE ? Cette série du Pont des Amoureux est une des plus poétiques jamais imaginées dans le champ horloger, avec un mélange exquis de romantisme figuratif, de complication mécanique et de virtuosité joaillière : un concept qui n’a pas vieilli – au contraire ! – en quinze ans et nous s’enrichit de quatre nouvelles séquences. L’amour n’a pas de prix, même pour les poètes les plus capricieux : il faut compter dans les 450 000 euros [ce qui n’est pas rien pour une fantaisie de poignet !] pour ce boîtier en or rose ou blanc de 38 mm étanche à 30 m, sertie de 903 diamants (11,7 carats) et de 639 saphirs (18,2 carats), qui est animé par un mouvement automaique (Valfleurier) avec module rétograde et animation à la demande. L’envers de ces boîtiers vaut presque l’endroit : c’est la marque des vrais grands joailliers…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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