REPÉRAGES #50-2025 (accès libre)
Sept avis personnels sur sept nouveautés qui vont débarquer dans les vitrines horlogères
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le cinquantième épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Aerowatch, Arnold & Son, Beda’a, Breitling, Favre Leuba, Furlan Marri et Maurice de Mauriac…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
ARNOLD & SON Tourbillon Force constante 11 édition or jaune
La montre Constant Force Tourbillon 11 en or jaune 18 carats et de 41,5 mm de diamètre, proposée en édition limitée à 11 exemplaires par Arnold & Son, est animée par un mouvement mécanique à remontage manuel. Doté de deux barillets assurant 100 heures de réserve de marche, il a été entièrement développé et construit dans la manufacture de La Chaux-de-Fonds. Il est équipé d’un mécanisme à force constante observable sur le cadran en émail et est régulé par un tourbillon visible au dos. Ce calibre présente une architecture qui s’inspire de celle de l’instrument de mesure du temps mû par le premier tourbillon réalisé en 1808 par Abraham-Louis Breguet, sur la base d’un mouvement de chronomètre conçu par John Arnold (ci-dessus). Ce premier régulateur à tourbillon, aujourd’hui conservé au British Museum, fut offert par l’horloger basé à Paris à John Roger Arnold en l’honneur des liens scientifiques et amicaux qui l’unissait à son père. Le garde-temps Constant Force Tourbillon 11, conçu pour clôturer le cycle anniversaire marquant les 260 ans d’héritage de John Arnold, célèbre le génie de cet horloger et son amitié avec Abraham-Louis Breguet. Les plus grands horlogers du Siècle des Lumières se connaissaient souvent. Certains s’appréciaient et échangeaient au-delà des barrières linguistiques ou politiques. C’est le cas de John Arnold et Abraham-Louis Breguet. Ces deux horlogers, sans conteste les plus féconds de la seconde moitié du XVIIIe siècle, ont noué une relation d’amitié que rien n’a jamais remis en cause, pas même les affres de la guerre entre leurs deux pays ou la Révolution française. Conscients de leurs talents respectifs, ils partagèrent leurs avis et leurs connaissances autour des principes de la chronométrie durant les fréquents voyages d’Abraham-Louis Breguet à Londres entre 1789 et 1791 afin de faire avancer la science de la mesure du temps qui, pour eux assurément, n’avait pas de frontières. Si John Arnold fut subjugué par le dessin épuré des montres d’Abraham-Louis Breguet et par sa compréhension des cinématiques complexes, ce dernier fut fasciné par la faculté de son ami anglais à concevoir des mécanismes simples, reproductibles en série, capables d’approcher une précision chronométrique que tous les autres horlogers de l’époque peinaient à atteindre. Durant ces échanges incluant la formation chez l’un et chez l’autre de leur fils respectif, ces deux génies en arrivèrent à réfléchir à la meilleure façon d’annuler les défauts de marche des balanciers des montres.
L’horloger anglais s’est pour sa part concentré sur l’optimisation de son échappement à détente et sur la mise au point de balanciers comme de spiraux spéciaux afin de proposer des instruments susceptibles de répondre à son approche proto-industrielle de la construction des chronomètres. Et ce d’autant que l’Amirauté lui demandait de les produire en quantités toujours plus importantes et à des prix toujours plus bas. Abraham-Louis Breguet quant à lui, porté par les échanges avec son ami anglais sur les principes de la haute chronométrie, devait continuer à travailler au développement du tourbillon lors de son exil en Suisse à partir de 1792. Revenu à Paris en 1795, il évoquait dans un courrier la mise au point d’une cage rotative. Puis, deux ans après le décès de John Arnold en 1799, il faisait breveter ce mécanisme sous le nom de « tourbillon » à Paris, le 26 juin 1801 soit, le 7 Messidor An 9 selon le calendrier républicain encore en vigueur à l’époque. Par souci d’honorer la mémoire de son ami et en souvenir des recherches menées en commun, il fabriqua son premier régulateur à tourbillon sur la base du mouvement de chronomètre de marine N°11 de John Arnold. Il fit graver une plaque d’argent, la vissa sur son pont principal avec la dédicace suivante : « 1er régulateur à tourbillon de Breguet, réuni à un des premiers ouvrages d'Arnold. Hommage de Breguet à la mémoire révérée d'Arnold, offert à son fils. An 1808 ». Cet instrument de mesure du temps, aujourd’hui conservé au British Museum, fut remis à John Roger Arnold qui avait succédé à son père à la tête de l’atelier comme de la boutique londonienne. En hommage à tous ces travaux et en mémoire à l’amitié qui liait ces deux génies horlogers du Siècle des Lumières, la Maison Arnold & Son a choisi d’habiller cette montre Constant Force Tourbillon 11 d’un boîtier en or jaune 18 carats de 41,5 mm de diamètre aux lignes classiques. La tonalité jaune du métal précieux a été choisie car elle était couramment employée à l’époque de John Arnold pour les montres de poche de prestige. Elle s’harmonise parfaitement avec le pont ajouré de l’organe servant à transmettre la force constante, lui aussi réalisé en or jaune 18 carats. La carrure bassinée de la pièce permet d’affiner le profil du boîtier. Elle reçoit, côté face, une fine lunette enchâssant une glace légèrement bombée en saphir traité antireflet double face. Côté pile, elle s’équipe d’un fond en or jaune ouvert dans lequel est chassé un même verre saphir donnant à voir le calibre à remontage manuel de manufacture portant la référence A&S5219. Étanche jusqu’à une pression de 3 bars (30 mètres ou 100 pieds), la montre se porte sur un bracelet en alligator fermé au poignet à l’aide d’une classique boucle à ardillon façonnée en or jaune 18 carats et portant le monogramme de la Maison Arnold & Son.
Pour la pièce Constant Force Tourbillon 11, Arnold & Son a choisi un cadran en émail Grand Feu blanc dans l’esprit des cadrans des chronomètres de pont proposés par John Arnold dans sa boutique londonienne aux officiers de marine anglais. Ce disque a été réalisé à l’unité par un artisan spécialisé sur une base en or jaune 18 carats. L’émail blanc est obtenu en faisant fondre des matériaux mis en poudre, dans un four chauffé à un peu plus de 800° centigrades. Après plusieurs passages au feu pour obtenir l’épaisseur nécessaire, la surface est rodée pour la rendre lisse et uniforme. Puis, si durant les opérations, aucun accident n’est venu fracturer cette matière et qu’aucune imperfection n’a altéré sa blancheur, un émail translucide est apposé lors d’une dernière cuisson. Il confère une profondeur et une transparence soulignant toute la magie de cet émail dont la teinte est inaltérable et auquel est associé le nom de « Grand Feu » car il est vitrifié par fusion. Ce disque précieux et délicat est ouvert pour permettre d’observer le mécanisme de force constante et l’intégration du sous-cadran en opale blanche, véritable signature de la Maison. Ici, et pour la première fois chez Arnold & Son, cette pierre fine est recreusée offrant ainsi une plus grande présence visuelle et un angle propice à la lecture des chiffres romains décalqués en noir. Le mouvement portant la désignation A&S5219 a été spécialement développé par les ingénieurs et les horlogers de la Manufacture, selon les spécifications de la montre Constant Force Tourbillon 11. Afin de coller au plus près du mouvement original, ce calibre est à remontage manuel. Inspiré du passé, il n’en demeure pas moins contemporain. Ainsi, embarque-t-il deux barillets identiques montés en série pour une réserve de marche de 100 heures. Ils assurent tour à tour l’alimentation du mécanisme, le second entrant en action lorsque le couple du premier passe sous le niveau optimal de rendement. Afin d’assurer l’isochronisme du groupe de régulation durant les 100 heures de fonctionnement, les concepteurs du mouvement ont installé un mécanisme breveté de force constante entre le rouage primaire et le tourbillon. Celui-ci, visible côté cadran, a pour objet de lisser l’énergie délivrée par les barillets pour éviter qu’un excès ou un manque de couple n’altère les oscillations du balancier contenu dans la cage de tourbillon. Soutenu par son pont en or jaune 18 carats, ce mécanisme de force constante effectue une giration minutée. Il remplace dans la montre Constant Force Tourbillon 11 celui dit à « chaîne-fusée » que John Arnold employait dans ses chronomètres. En plus de la force constante, l’avantage du système retenu pour cette pièce permet un affichage dit de « seconde morte » où la trotteuse ne présente pas une course fluide mais effectue des sauts successifs d’une seconde juste ; un peu à la façon des trotteuses des chronomètres de marine qui effectuaient, elles aussi, des sauts sensiblement similaires (les chronomètres à détente battaient en général la demi-seconde). Dans la configuration choisie pour la montre Constant Force Tourbillon 11, les secondes se lisent non pas à l’aide d’une aiguille classique mais à la pointe de l’ancre de marine bleuie à la flamme qui sert de pont structurel au mécanisme de force constante.
Pensée pour célébrer l’amitié entre John Arnold et Abraham-Louis Breguet, la montre Constant Force Tourbillon 11 dispose d’un fond transparent en verre saphir antireflet permettant de découvrir l’architecture du calibre A&S5219 inspirée du dos de l’instrument de mesure du temps conservé au British Museum. Ici, la cage de tourbillon effectuant une rotation par minute reprend le dessin général de celle que le brillant ami de John Arnold avait employée dans le garde-temps destiné à commémorer leur indéfectible amitié et à matérialiser la portée effective des recherches menées en commun. Extrêmement épuré, le tourbillon présente un pont de cage linéaire poli-bercé d’une grande finesse permettant de découvrir un balancier à inertie variable doté de masselottes inspiré des oscillateurs les plus aboutis installés dans les chronomètres de John Arnold. Le choix a également été fait de placer un ressort de maintien en forme de « T » reprenant celle du « pare-chute » mis au point par Abraham-Louis Breguet et que l’on retrouve sur le pont de tourbillon de l’instrument original. En revanche, l’échappement à ancre suisse plus pratique et moins sensible aux chocs a été préféré à celui à détente embarqué dans la pièce d’époque. Les finitions de la platine, du pont et du coq de tourbillon sont ici pratiquement identiques entre les deux garde-temps et l’on retrouve sur le pont de barillet grené et anglé de la montre Constant Force Tourbillon 11, des inscriptions gravées-main et la fameuse plaque sur laquelle a été inscrit un nouveau texte inspiré de l’original : « To the revered memory of John Arnold and Abraham-Louis Breguet. Friends in their time, legendary watchmakers always. » (A la mémoire révérée de John Arnold et Abraham-Louis Breguet. Amis en leur temps, horlogers de légende toujours). Cette citation achève d'inscrire cette création Arnold & Son, éditée à 11 exemplaires, dans un contexte historique et horloger où l’amitié et l’art de la mesure du temps ont été les plus forts des ressorts.
UN COMMENTAIRE ? L’âme de deux des plus grands horlogers de l’histoire des montres rassemblée dans une seule montre-bracelet : quels amateurs pourront rester insensibles [pour peu qu’ils soient en mesure de poser près de 130 000 francs suisses sur le comptoir pour se procurer une de ces onze montres] à ce concentré de haute culture horlogère et à ce condensé de hautes mécaniques parfaitement maîtrisées. Esthétiquement, il n’y a rien à redire à cette proposition d’un néo-classicisme éblouissant : on est dans une autre dimension de l’horlogerie contemporaine ! Alors que la maison Breguet semble tourner le dos à ses traditions et s’abandonner à la fatalité du naufrage qui la guette, il est bon que des maisons indépendantes comme Arnold & Son nous redonne quelques leçons d’horlogerie en honorant les grands ancêtres : à vrai dire, on est content de retrouver le nom de Breguet sur une montre qui en est vraiment digne…
FURLAN MARRI Mécaquartz « Nero Sabbia »
L'histoire de notre ligne Mechaquartz trouve son inspiration chez François Borgel (plus tard, Taubert), l'un des plus grands fabricants de boîtiers du passé. Il a breveté le premier fond de boîtier vissé étanche avec joint d'étanchéité en 1931 et il a réalisé beaucoup de montres emblématiques d'aujourd'hui, avec des détails recherchés tels que les poussoirs gravés « tasti tondi » que l'on retrouve sur de nombreuses montres des années 1940-1950. Pour mémoire, l'appartement l'appartement dans lequel Furlan Marri a démarré sa campagne Kickstarter était à deux pas de l'atelier de François Borgel au 10, rue des Pêcheries à Genève, en Suisse. Les mouvements à mécaquartz ont été inventés en Suisse et au Japon lors de la crise du quartz à la fin des années 1980. En Suisse, Piguet et LeCoultre ont été les premiers à inventer ce module particulier, tandis qu'au Japon, c'est Seiko qui l'a fait. Les horlogers voulaient retrouver la sensation d'une trotteuse à balayage que l'on ne trouvait à l'époque que sur les montres mécaniques. Nos chronographes sont pleins de ces histoires avec cette touche de modernité. Des détails attrayants tels que des poussoirs gravés, des aiguilles bombées et incurvées, des index hautement polis, des pièces brossées circulaires et verticales.
Inspirées par les plus grandes histoires horlogères des années 1940, développées avec des outils modernes pour un usage quotidien. Un chronographe réalisé avec le souci du détail, avec des poussoirs gravés « Tasti Tondi », fond décagonal vissé avec finition intérieure perlage et finition extérieure circulaire brossée et polie. Les aiguilles sont bombées et incurvées pour apporter encore plus de détails à ce boîtier de 38 mm. La collection permanente de Furlan Marri comprend trois garde-temps : Castagna (finition mate avec texte doublement imprimé, chronographe avec asthmomètre) ; Rosso Grigio (finition mate avec double texte imprimé, chronographe avec asthmomètre) ; Nero Sabbia (finition laquée et mate avec double impression des indications, chronographe avec pulsomètre).
UN COMMENTAIRE ? Une jolie friandise pour amateurs de jolies montres qui feront beaucoup d’effet à leur poignet sans les ruiner : cette Nero Sabbia a tout d’une pièce vintage de référence et elle saura tenir son rang, même face à des grands collectionneurs (comptez dans les 600 euros pour ce boîtier de 38 mm en acier étanche à 50 m, dont le mouvement mécanico-électronique (Seiko V64) nous promet des années de réserve de marche)…
MAURICE DE MAURIAC L3 « Les clés d’or
De Zurich à New York, de Paris à Tokyo et partout ailleurs, personne ne connaît le monde comme Les Clefs d’Or. Fondée en 1952, cette prestigieuse organisation s’est associée à Maurice de Mauriac pour créer son propre garde-temps officiel. Noblesse oblige! Ils n’ont aucune limite et aucune demande de client ne leur est impossible. Les Clefs d’Or (également appelées «The Golden Keys») sont une associationprofessionnelle de concierges d’hôtel, réunissant environ 4 000 membres actifs dans plus de 80 pays et 530 destinations à travers le monde. Ces membres forment une fraternité d’élite, facilement reconnaissable grâce aux clés dorées croisées sur leur revers. Désormais, ils pourront aussi être identifiés par un garde-temps dédié : la Maurice de Mauriac L3 Les Clefs d’Or. Basé sur le chronographe tricompax L3 Spheric Blue, avec un cadran fumé bleu, le L3 Les Clefs d’Or est disponible soit dans un boîtier en acier inoxydable avec unrevêtement PVD or inédit, soit dans un boîtier en acier inoxydable classique. Il arbore le design minimaliste signé par le designer bâlois primé Fabian Schwaerzler et se distingue par les clés dorées croisées positionnées dans le compteur des heures à 6 heures. Symbole fort, ce logo emblématique représente également la clé d’accès à la montre : seuls les membres de l’association Les Clefs d’Or sont éligibles pour en acquérir une.
Remontant à 1929, Les Clefs d’Or ont été officiellement fondées en France en 1952 en tant qu'organisation à but non lucratif, avec pour mission d’offrir un service véritablement inspiré. Chaque année, ses membres accueillent plus de 100 millions de clients et répondent à une infinité de demandes, des plus ordinaires aux plus extraordinaires. D’où leur devise : «Votre Clé pour Tout». Aujourd’hui, il y a une raison de dire aussi : « Votre Montre pour Tout ». La Maurice de Mauriac L3 Les Clefs d’Or n’est pas une montre ordinaire. Un fond de boîtier transparent permet d’apercevoir le mouvement automatique avec un rotor personnalisé, arborant l’insigne de Les Clefs d’Or ainsi que le numéro d’adhérent. Les membres peuvent utiliser les fonctions du chronographe pour chronométrer diverses activités liées à leur rôle. Ses proportions équilibrées assurent une portabilité optimale pour tous les types de poignets, et la riche teinte bleu dégradé du cadran est véritablement hypnotisante, offrant un excellent contraste avec les aiguilles/l’index dorés et le boîtier. « La combinaison de couleurs que nous avons choisie n'est pas un hasard. Il est vrai que, dans certains pays européens, l’expression “bleu sur or“ signifie que quelque chose est parfait. De plus, le mariage somptueux du bleu et de l’or est célébré depuis que le peintre florentin Giotto a brillamment intégré cette association dans ses fresques géniales. Mais surtout, le bleu et l’or sont les couleurs corporatives de Les Clefs d’Or », déclare Leonard Dreifuss, directeur créatif de Maurice de Mauriac. Son frère Massimo Dreifuss, PDG de la marque basée à Zurich, ajoute: « C’est un honneur absolu d’être associé à Les Clefs d’Or et de créer un chronographe en édition spéciale en collaboration avec nos “voisins” Luc Frieseisen, président de Les Clefs d’Or Suisse et concierge au The Dolder Grand Zurich, Jens Maier, concierge au Park Hyatt Zurich, et Alex Sanchi, concierge à La Réserve Eden au Lac ».
UN COMMENTAIRE ? Vous ne connaîtrez le prix de cette montre Swiss Made que si vous êtes en situation de l’acheter, c’est-à-dire si vous portez les clés d’or sur votre revers comme tout membre de l’association qui se respecte (boîtier de 40,5 mm étanche à 30 m, mouvement automatique Concepto) ! Serait-ce la montre la plus exclusive du monde, celle qui sera au contact de toutes les élites de cette planète ?
BEDA’A Éclipse II
Beda’a est née de l’imagination d’un ingénieur-designer à l’enthousiasme communicatif. Cosmopolite, entrepreneur, gorgé d’inspirations suisses, londoniennes, milanaises et qatari, Sohaib Maghnam n’a pas d’équivalent dans la sphère horlogère. Car rien ne le destinait à porter Beda’a. En 2025, Sohaib Maghnam aura tout juste trente ans. Originaire de Jordanie, sa famille et ses quatre enfants n’ont aucun lien avec l’univers de la micro-mécanique, encore moins des montres : son père est médecin, sa mère et pharmacienne. Nul membre de sa fratrie n’est pas, non plus, dans l’ingénierie. Mais Sohaib aime les belles autos vintage, leur mécanique, et décide donc de devenir ingénieur dans l’automobile. « Comme pour les montres aujourd’hui, je suis avant tout un grand amoureux de l’automobile vintage. Dans cet univers, il y a la naissance de l’objet et, par la suite, l’histoire qui s’y rattache au fil des décennies. Certains véhicules deviennent cultes au fil du temps, et je trouve cela fascinant ». Aidé par ses capacités cosmopolites et ses facilités dans les langues (arabe, anglais, italien, trilingue à 20 ans), Sohaib s’engage dans ses études d’ingénieur automobile. Elles le font passer par Londres pendant quatre ans pour son Bachelor, puis à Milan pour son Master pendant deux ans. C’est là que le déclic horloger se fait. « D’abord à Londres, je me suis pour la première fois approché des grandes enseignes horlogères. J’en suis parti quand j’avais tout juste 18 ans. Mais à Milan, j’ai découvert une communauté horlogère très importante. Tous mes liens en horlogerie ont une origine milanaise, notamment grâce au propriétaire d’une boutique, « GMT », qui m’a pris sous son aile et a envoyé mes premiers dessins à plusieurs personnalités de l’industrie, comme Max Büsser. Il m’a aidé à entrer dans la communauté horlogère et m’a donné les bons contacts pour faire circuler mes designs ». Sohaib réalise ainsi quelques premiers modèles et les vend sous son propre nom, Maghnam Watches. La marque existe toujours : c’est le jardin personnel de Sohaib, dans lequel il laisse libre cours à son imagination fertile.
Mais à peine rentré de Milan, le CEO du groupe qatari Albidaa lui passe un coup de fil inattendu. D’abord, pour lui acheter une montre Maghnam...avant de le rappeler quelques jours plus tard pour lui proposer de prendre la direction de la branche horlogère du groupe, aspirant à devenir une marque autonome à part entière : la future Beda’a. « Une surprise complète, mais une opportunité fantastique ! J’allais explorer des designs plus traditionnels que ceux que je profilais pour ma propre enseigne. J’allais former une équipe, dessiner les nouvelles collections, gérer les fournisseurs, la vente, le marketing, etc. Une chance unique. Après Milan, je suis rentré quelques mois chez moi, puis j’ai immédiatement mis le cap sur Doha pour commencer l’aventure Beda’a ». Sur place, en tant que CEO de Beda’a, les compétences de Sohaib sont appréciées. Il connaît la culture arabe, la langue, tout en ayant vécu presque 6 ans en Europe, parlant anglais couramment ainsi que l’italien. Il est ingénieur de formation, il possède déjà une expertise dans le design et la construction de montres, de même qu’un premier réseau de clients, partenaires et fournisseurs, le tout soutenu par une véritable vision de l’horlogerie contemporaine : pour un jeune homme d’à peine 25 ans, un profil unique en horlogerie ! C’est donc avec lui que se crée Beda’a, dont il est aujourd’hui encore CEO et Chief Designer. Progressivement, l’homme séduit de nouveaux clients et participe à ses premières expositions : Watches and Wonders, Geneva Watch Days, Wind Up Watch Fair (NYC), The Horology Club (HK). Les collections se mettent en place. La maison repose sur quatre gammes pérennes : la puissante et élégante Attrayant, la Fortress aux accents Art Déco, l’inclassable Angles et sa série limitée New York, vendue en quelques heures. Et surtout, l’Eclipse. À la fois la plus simple...et la plus difficile. La plus simple, car c’est la seule montre ronde sortie de l’imagination fertile de Sohaib Maghnam. La plus difficile, car c’est sur ce terrain de la belle horlogerie Swiss Made que la concurrence est la plus rude. Mais Sohaib Maghnam impose deux marqueurs qui vont séduire de nouveau les collectionneurs : un affichage heures & minutes atypique, et un prix juste. Pour mémoire, la première Eclipse est celle qui a rencontré le plus grand succès : 200 exemplaires prévus, tous vendus en trois heures...et quelques 2'100 collectionneurs sur liste d’attente. Une attente qui se voit à présent récompensée par une création inédite, sobrement intitulée Eclipse II.
L’Eclipse II est la première complication maison de Beda’a. Ce second chapitre s’inscrit dans le droit fil du premier : l’hommage au temps céleste, aux étoiles, à la poésie de l’espace, une célébration de l’astronomie, dont la fille se nomme horlogerie. Pour cette nouvelle itération, la composante design prime à nouveau, au service d’un affichage aussi gracieux qu’atypique. La droite et la courbe, les deux formes générales de la nature, s’y côtoient en harmonie. Sur le plan vertical, une ligne relie les heures et minutes décentrées à midi, une petite seconde indépendante, et enfin la couronne sise à 6h. L’emplacement est rarissime en horlogerie, mais frappé du sceau de l’évidence pour Beda’a qui, ici, a voulu préserver la pureté de son alignement. Sur le plan de la courbe, le cercle parfait domine, avec deux cadrans intégrés l’un à l’autre, formant un « 8 » majestueux, lui-même inscrit au sein d’une boîte ronde - ce qui relève de l’exception et non de la règle chez Beda’a, dont trois collections sur quatre possèdent des boîtes de forme. De part et d’autre de cette géométrie douce et subtile viennent se lover deux croissants symétriques. Leur finition s’échappe des canons traditionnels suisses. À la place des côtes de Genève, Beda’a a dessiné un motif linéaire. La ligne droite reprend son dû, et la poésie se révèle à la surface du cadran : ces motifs polis et satinés de couleur crème symbolisent les rayons du soleil ; l’aventurine du cadran des heures et minutes retranscrit la voûte céleste constellée d’étoiles ; et, à 6 h, l’aiguille de la petite seconde survole un compteur au satiné circulaire très appuyé, comme une étendue de sable fin sur laquelle sa révolution laisserait son empreinte. L’onirisme des grands déserts de Doha n’est pas loin. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si ladite aiguille des secondes est façonnée à l’image d’une sagaie... Côté mouvement, et à la demande de ses collectionneurs, Beda’a a choisi de muscler la valeur technique de son Eclipse II, mais en veillant à ne pas atteindre les tarifs que l’on rencontre parfois en terres horlogères. Comme le souligne Sohaib Maghnam, « nos montres sont proposées au prix auquel elles doivent être, tout simplement. Pas moins, mais certainement pas plus. Le mouvement de l’Eclipse II combine donc deux variables pour trouver le juste équilibre entre tradition et innovation, entre accessibilité et exclusivité. Il y a d’abord une base Sellita SW300. C’est un calibre éprouvé que Beda’a connaît bien : il était déjà présent dans l’Eclipse I. Pour ce second volet, Beda’a lui adjoint ensuite un module spécifiquement conçu pour la marque par le célèbre motoriste Dubois Depraz. L’entreprise familiale, réputée reine de la complication, est née en 1901 à la Vallée de Joux. Elle possède une légitimité historique incontestable, doublée d’une expertise technique sans égal. C’est elle qui a permis à Beda’a de concevoir une Eclipse II de seulement 37 mm de diamètre, parfaitement équilibrée par une épaisseur qui n’atteint même pas 10 mm (9,5 mm précisément). Côté fond, la métaphore céleste est filée avec une poésie identique. Beda’a a conçu un rotor ajouré d’une sophistication rare pour un composant qui, par définition, n’est que rarement vu. Il comporte 8 pales tridimensionnelles. On repère l’idée de rayonnement évoquée côté cadran. Chacune d’elles est satinée circulaire. Leur cœur est gravé d’un ornement maison, le « B » stylisé de Beda’a. La surface du motif est polie, le fond étant sablé au laser - une alternance que l’on retrouve également en chacune des mentions apposées sur la boîte acier.
UN COMMENTAIRE ? L’Eclipse II de Beda’a n’est pas limitée, sinon par sa production ne devrait pas excéder 100 pièces par an, tout au plus deux par semaine (comptez dans les 4 000 francs suisses hors taxes pour ce boîtier Swiss Made de 37 mm étanche à 30 m, animé, sous le cadan en aventurine, par un calibre « manufacture », sur base Sellita, avec complication Dubois Dépraz, qui propose une heure sautante et une petite seconde surdimensionnée, avec 52 heures de réserve de marche au poignet). Intéressante couronne de remontage déportée à six heures. Les collectionneurs vont adorer !
BREITLING Top Time B31
Avec la Top Time, il n’a jamais été question de chronométrer le temps, mais d’explorer le monde à votre manière et à votre propre rythme. Lancé dans les années 1960, le chronographe audacieux et non conventionnel de Willy Breitling reflétait la liberté de l’époque. Symbole d’individualité, ce modèle représente une rupture avec le design traditionnel des montres. La Top Time a, dès le départ, été synonyme de style et de vitesse. Amateurs de sports automobiles,icônes de la mode ou même agents secrets (James Bond portait une Top Time modifiée par Q dans Opération Tonnerre (1965) : elle était sur tous les poignets. Étant l’un des premiers chronographes conçus pour séduire à la fois les hommes et les femmes, son design audacieux et ses cadrans graphiques ont en effet envahi les pages des magazines et le grand écran. La Top Time B31 redéfinit cet héritage sous la forme d’une série time-only qui rompt avec ses racines de chronographe tout en restant fidèle à son esprit non conventionnel. Avec son boîtier de 38 mm, elle offre le parfait équilibre entre tradition et modernité. Une montre conçue pour s’adapter à tous les poignets et toutes les envies.Le nouveau calibre B31 time-only marque un retour aux fondamentaux de l’horlogerie, offrant de grandes capacités dans un boîtier moderne et élégant. Premier mouvement manufacture à trois aiguilles signé Breitling, ce modèle s’appuie sur l’excellence technique acquise avec le Calibre Manufacture Breitling 01, la référence du secteur en matière de mouvements de chronographe depuis 2009. « Chronométrage pur et dur, style intemporel et caractère unique : avec cette collection, on revient aux bases de l’horlogerie », affirme Georges Kern. La présence d’index appliqués sur le cadran attire naturellement notre attention sur le superbe guichet de date du modèle. L’aiguille des secondes orange vif vient parfaire le tableau en trois coloris : blanc sur bleu, noir sur vert et bleu ciel sur blanc. Fidèle au design traditionnel de la Top Time, où le chronographe présentait une échelle tachymétrique audacieuse, cette montre à trois aiguilles met l’accent sur les minutes et les secondes dans le rehaut contrasté. Un profil fin a été choisi pour un boîtier qui épouse parfaitement le poignet. En effet, ses cornes effilées et son cristal double dôme lui confèrent un aspect des plus épurés. La montre peut être associée à un bracelet en cuir perforé avec des surpiqûres contrastées inspirées des origines sportives de la collection, ou un bracelet en acier inoxydable à trois rangs doté d’un maillon central asymétrique caractéristique de Breitling qui rehausse le style du modèle tout en renforçant son côté sportif. Qu’il s’agisse de prendre la route ou de profiter pleinement de chaque instant, la Top Time B31 vous ramène à l’essentiel sans compromis sur le style.
Fruit de quatre années de travail, le nouveau calibre B31 time-only offre une fiabilité accrue dans de nouvelles dimensions (28 mm x 4,8 mm). Son architecture unique intègre les composants emblématiques de Breitling, de son balancier spiral à suspension libre pour une précision optimale à sa masse oscillante squelette bidirectionnelle qui anime le mouvement automatique. Conçues pour impressionner, ces caractéristiques sont visibles à travers le fond ouvert de la montre dont l’intérieur est orné d’un perlage et d’une finition Côtes de Genève.Grâce à ce nouveau calibre automatique, Breitling renforce davantage sa réputation de leader technique du secteur. La Chronométrie Breitling s’appuie sur son réseau de fournisseurs de confiance pour la production des composants, tandis que l’assemblage du mouvement sera assuré conjointement par Breitling et AMT à La Chaux-de-Fonds. À l’instar de tous les mouvements manufacture signés Breitling, le B31 est certifié COSC pour une précision exceptionnelle. Il est également soumis à des tests visant à simuler un vieillissement accéléré de 16 ans qui comprennent, entre autres, 100 000 remontages, 3 456 000 tours demasse et 60 000 chocs à 500 G. En outre, ce calibre offre une réserve de marche d’environ 78 heures et est garanti cinq ans. Avec la sortie du B31, Breitling poursuit sa démarche visant à proposer exclusivement des mouvements manufacture. Qui dit nouveau calibre, dit nouvelle ère de l’horlogerie.
UN COMMENTAIRE ? Traditionnellement, les montres Top Time sont parmi les plus accessibles des collections Breitling. Ce qui ne veut pas dire que ce sont des « Breitling du pauvre », comme le prouve la nouvelle série des Breitling Top Time B31, dotée, comme son nom l’indique du premier mouvement automatique trois-aiguilles date (B31, qualifié de « time only » par les franglomaniaques, alors que l’acronyme HMS – heures, minutes, secondes – tient la route), conçu et développé en interne : un calibre certifié aux normes chronométriques de précision et aux finitions très soignées, qui dispose de 78 heures de réserve de marche [soit un peu plus de trois jours, un gros week-end !]. Dans son style très traditionnel, sinon vintage, cette trois-aguilles pure et dure, étanche à 100 m, est plutôt bâtie pour l’aventure, avec la touche de fantaisie qu’apportent trois options de cadran (blanc sur bleu, noir sur vert et bleu ciel sur blanc, le tout avec une aiguille des secondes orange du meilleur effet). Conformément aux nouveaux canons de la mode horlogère, le boîtier en acier a été contenu à 38 mm et, si le prix n’est pas aussi contenu, il a tout de même été cantonné pour cette Top Time B31 dans les 5 500 euros sur bracelet cuir (5 800 euros sur bracelet acier) – ce qui reste un prix relativement compétitif sur le marché des « grandes » marques de tradition, qu’elles soient ou non couronnées…
FAVRE LEUBA Chief Tourbillon cadran sablier (collaboration Favre Leuba x Chronode)
Favre Leuba dévoile la Chief Tourbillon, sa toute première montre à tourbillon depuis la fondation de la marque en 1737 – conçue en étroite collaboration avec le maître-horloger Jean-François Mojon. La Chief Tourbillon se distingue par un cadran tridimensionnel saisissant, orné du sablier emblématique de Favre Leuba, minutieusement frappé. Cette nouvelle création d’exception est proposée en édition limitée à 25 exemplaires. L’année 2024 a marqué un tournant dans l’histoire horlogère de Favre Leuba. Après près de trois siècles d’activité, la marque est revenue sur le devant de la scène avec une vision renouvelée. Fondée en 1737 au Locle, Favre Leuba est depuis longtemps synonyme d’ingéniosité technique et de design audacieux. Une nouvelle équipe composée de vétérans chevronnés de l’industrie se donne pour mission de faire revivre ce patrimoine horloger, tout en alliant respect du passé et volonté d’innover. Deux mots d’ordre : Héritage et Revival. Sous la direction de Patrik Hoffmann, ancien vice-président de Watchbox Suisse et ex-CEO d’Ulysse Nardin, Favre Leuba revient avec une énergie renouvelée, une identité de marque repensée et une collection structurée autour de trois piliers — Chief, Sea Sky et Deep Blue. Fidèle à son engagement de toujours, la marque propose une vingtaine de modèles, positionnés entre 2 200 et 4 400 CHF. Cette transformation est portée par un collectif de talents aguerris, résolus à insuffler un nouvel élan à ce joyau horloger. Parmi eux, les designers Antoine Tschumi et Laurent Auberson. En 2025, Favre Leuba accueille Jean-François Mojon, l’un des motoristes les plus inventifs de sa génération, dont l’expertise a façonné les créations de certaines des maisons les plus respectées de l’horlogerie – MB&F, Czapek, Hermès, pour n’en citer que quelques-unes. En collaboration avec Chronode, l’atelier de Jean-François Mojon, Favre Leuba a développé le Chief Tourbillon. Proposé en édition limitée, ce tout premier tourbillon de la marque incarne ses ambitions techniques et esthétiques, tout en restant remarquablement accessible pour une complication de ce niveau...
« Le cadran, c’est là où une montre révèle sa personnalité », déclare Patrik Hoffmann. Avec la Chief Tourbillon, Favre Leuba a conçu un cadran à la hauteur de l’importance de ce jalon. Spécifiquement imaginé pour ce modèle, il s’affranchit des codes traditionnels de la finition pour devenir une création à part entière. Au cœur de l’identité de Favre Leuba se trouve son emblématique sablier, qui trouve son expression la plus marquante sur le cadran frappé de la Chief Tourbillon. Ce cadran d’exception dévoile un design tridimensionnel fascinant, qui rompt délibérément avec les conventions. Sa composition audacieuse met en scène un agencement du célèbre emblème à la fois spontané en apparence et harmonieusement orchestré, transformant la surface en une danse poétique de l’innovation. Réalisé par des mains expertes à l’aide d’outils spécialement développés, le cadran « Sablier » passe par plusieurs étapes de frappe de précision pour atteindre une profondeur stratifiée et une complexité singulière. Son motif minutieux invite le regard à s’attarder sur une infinité de reflets. Mais cette approche créative va au-delà de la forme : elle joue aussi avec la profondeur. Le motif triangulaire se déploie sur trois niveaux distincts, de la surface jusqu’à 0,30 mm en dessous. L’impact visuel est immédiat : un regard attentif révèle tout le savoir-faire à l’œuvre. Chaque motif est délicatement façonné sur trois plans différents, où des triangles soleillés s’élèvent avec élégance au-dessus du cadran, tandis que des triangles mats reposent plus bas. L’espace entre ces deux éléments constitue la base du cadran, donnant lieu à un jeu de lumière et de textures aussi subtil que captivant. Le résultat : un cadran qui réagit de manière dynamique à la lumière, avec des motifs triangulaires exécutés avec une extrême précision, des finitions variant selon la profondeur, et une brillance propre à chaque surface. Ce travail d’orfèvre garantit qu’aucun triangle ne capte la lumière de façon exactement identique.
Un mouvement d’exception signé Jean-François Mojon (Chronode) : au cœur de la Chief Tourbillon bat le mouvement FL T01 (base : Chronode C502) – un calibre éprouvé que Jean-François Mojon a entièrement repensé pour Favre Leuba. Chronode est parvenu à insuffler l’ADN de la marque jusque dans l’architecture du mouvement. Le pont supérieur de la cage de tourbillon, dont les extrémités opposées évoquent la silhouette d’un sablier, rend hommage à l’emblème de Favre Leuba. Ce même pont intègre également le rehaut de la petite seconde ainsi que son aiguille bleuie à la flamme – trois fonctions réunies en un seul composant, aussi complexe à usiner qu’à finir. La cage du tourbillon, d’un diamètre de 14,85 mm, offre une large ouverture sur la mécanique en action. Le souci du détail est poussé à l’extrême : la face supérieure du pont bénéficie d’un satinage horizontal dans l’axe 3h–9h, tandis que son pourtour – sur lequel repose l’échelle des secondes – présente un délicat perlage. Le fond de boîte séduit par son décor spécifique : un sablier en relief colimaçonné, posé sur un fond gravé au laser qui crée une texture satinée des plus raffinées. Les vis bleues rendent hommage à la longue tradition horlogère de Favre Leuba, qui remonte à 1737. « La collection Chief est le pilier de la renaissance de Favre Leuba », déclare le CEO Patrik Hoffmann. « Là où la première Chief séduisait par sa boîte coussin galbée aux angles subtilement adoucis, la Chief Tourbillon ouvre un nouveau chapitre avec la complication la plus sophistiquée de notre histoire. Elle incarne nos ambitions techniques et esthétiques, notre exigence de qualité, et ce que nous sommes capables de proposer à un prix inégalé pour ce niveau de complexité et de finition. » « Dans la région, Favre Leuba est un nom historique que l’on aime beaucoup. C’est une maison qui a beaucoup compté, très connue, avec un patrimoine remarquable dans les mouvements. C’est véritablement un honneur que de pouvoir contribuer à ajouter à nouveau chapitre à son histoire », souligne Jean-François Mojon,
UN COMMENTAIRE ? Un boîtier en acier très léger et très portable (41 mm, étanche à 100 m), un cadran structuré de façon très originale pour un rendu spectaculaire dans les reflets de lumière, des lignes très étudiées pour alléger visuellement les masses de la montre, un mouvement « manufacture » de noble lignage : cette Chief Tourbillon sera visiblement épuisée en quelques heures, surtout au prix annoncé (24 800 francs suisses) qui constitue un des meilleurs rapports qualité-prix de l’offre horlogère présentée pour ce printemps 2025. Le moins qu’on puisse dire est que Favre Leuba s’installe dans le cour des grands, même si ce n’est pas encore dans celle de la première division…
AEROWATCH Régulateur automatique 1942 Édition limitée (01/100)
L’entreprise familiale suisse Aerowatch confirme une fois de plus ce que peut réaliser la haute horlogerie. En revisitant ce régulateur limité à 100 exemplaires, la société présente une montre hors du commun. Les régulateurs ont été pendant deux siècles les instruments de mesure du temps les plus précis. Ils font encore aujourd'hui la fierté de tout horloger en mesure de proposer une telle montre. Les frères Bolzli ne laissent rien au hasard avec la nouvelle version de l'AerowatchRégulateur automatique Limited Edition. Tout en arborant un look très épuré, ce garde-temps s’inscrit dans la lignée de sa prédécesseure sans pour autant s’écarter du régulateur de par ses caractéristiques.Aerowatch évolue toutefois pour marquer une nouvelle étape. Par un assemblage raffiné de noir et d'acier, ce modèle typique acquiert une touche de noblesse. Les affichages décentrés des heures et des secondes, défilent sur les cadrans gris-argent et sont magnifiquement mis en valeur, alors qu’au centre se loge la seule aiguille des minutes.Protégée par un verre saphir bombé, la montre semble flotter en parfait équilibre. Pour parfaire cette esthétique harmonieuse, le boîtier de 42 mm de diamètre en acier inoxydable est délicatement arrondi. Grâce à son apparence élégante et discrète ce sublime Régulateur automatique Limited Edition permet de conquérir également le monde féminin. Avec cette création ingénieuse, Aerowatch témoigne une fois encore de l’inventivité proclamée par la haute horlogerie. Le Régulateur automatique Limited Edition limité à 100 exemplaires est disponibleexclusivement dans les points de vente Aerowatch.
UN COMMENTAIRE ? Certes, la maison familiale Aerowatch (fondée en 1910 et toujours vaillante après un gros siècle d’existence) n’est pas la plus notoire des marques suisses, mais ce n’est pas une des moins intéressantes, ne serait-ce que par l’intégrité de ses propositions horlogères : en édition limitée à 100 exemplaires, son récent Régulateur automatique 1942 illustre cette fidélité à un certain héritage d’honnêteté et de consistance. Rappelons que le régulateur est un dispositif horloger qui sépare la lecture des heures, des minutes et des secondes : dans le passé, c’était pour rendre plus lisible les cadrans des horloges qui permettaient de réguler le temps et de régler les montres dans les ateliers d’horlogerie – chaque aiguille pouvait se régler sans se chevaucher. Sur une montre-bracelet contemporaine, la nécessité de cette facilité de réglage tient plutôt du clin d’œil à la tradition, mais dans les Franches-Montagnes suisses, on tient à honorer ce genre de tradition dans l’esprit du Swiss Made. Le boîtier de 42 mm est étanche à 50 m et le mouvement automatique suisse (il faut compter dans les 1 900 euros pour pouvoir lire séparément les aiguilles de ce régulateur, qui dispose également d’un bracelet métallique à maillons « grain de riz »). Admirez au passage la couronne de remontage en boule (« oignon ») : c’est un autre clin d’œil à la tradition des montres de poche.
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS