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WEEK-END : La nouvelle Nitro au poignet (C3H5N309 ZR012)

Encore un ovni horloger importable ? Les dimensions annoncées pourraient le faire croire : 59 x 44 mm, c'est une montre d'homme ! Au porter, c'est beaucoup plus intéressant à voir qu'à lire : le jeu des cornes semi-articulées permet à la montre de se poser gentiment sur le poignet. Si la montre a de la présence, elle n'est cependant ni trop volumineuse, ni surtout gênante. Revue de détails pour cette première prise en main d'une Nitro. Pour les détails sur la montre et son environnement technique, mais …


Encore un ovni horloger importable ? Les dimensions annoncées pourraient le faire croire : 59 x 44 mm, c'est une montre d'homme ! Au porter, c'est beaucoup plus intéressant à voir qu'à lire : le jeu des cornes semi-articulées permet à la montre de se poser gentiment sur le poignet. Si la montre a de la présence, elle n'est cependant ni trop volumineuse, ni surtout gênante. Revue de détails pour cette première prise en main d'une Nitro.

Pour les détails sur la montre et son environnement technique, mais aussi le non-marketing qui accompagne le lancement de cette non-marque, se reporter à notre premier compte-rendu du 13 juin, qui expliquait tout ou presque. Il restait cette expérience irremplaçable qu'est l'essai de la montre (version définitive) quand elle se glisse au poignet : rien ne remplace l'impression au porter. Avec la nouvelle ZR012, on est un peu préconditionné mentalement par la taille annoncé : pas loin de 60 mm de haut sur 44 mm de large, c'est plutôt pour les costauds. Sauf que des petits poignets s'en tirent honorablement grâce aux cornes semi-articulées de la pièce : celles du haut pivotent pour permettre au bâti d'épouser la forme du poignet. On se demande pourquoi les cornes du bas n'ont pas été travaillées dans le même esprit – comme celles des collections De Bethune : c'est une des solutions les plus élégantes et les plus mécanique qui soient aux difficultés posées par les grandes montres aux poignets minces. On voit tout de suite (ci-dessous) que la mobilité des cornes inférieures améliorerait encore l'ergonomie de la Nitro. Donc, au poignet, quelques sensations (pardon d'avance pour les images d'une prise de vue hâtive dans un restaurant d'aéroport, sans bracelet fonctionnel : la pièce est maintenant partie pour l'Asie) : pas de sensation de poids superflu, et pas même de sensation de volume gênant. Le poser de la Nitro sur le poignet est agréable, le confort immédiat. La lisibilité est parfaite, ce qui n'est pas évident pour une pièce dont l'affichage est aussi conceptuel : rappelons que les heures sont indiquées dans le segment chiffré en bas du cadran (flèche rouge), les minutes étant pointées par la flèche rouge sur le segment semi-circulaire du centre. Sur l'image ci-dessous, il est 14:20 (ou 02:20, mais le restaurant d'aéroport serait fermé à cette heure-là)...

Pour risquer une comparaison de la taille, voici ce que donne la Nitro si on la compare à une Submariner standard ou à une Panerai bronzée de bonne facture, deux montres choisies pour être des standards bien connus : on voit que les dimensions purement géométriques n'ont qu'un lointain rapport avec le volume réel et l'encombrement pratique de la montre (ci-dessous). On se sent plus gauche avec la Panerai, nettement moins confortable au poignet, mais on sent évidemment soulagé avec la Rolex, encore que la différence au porter ne soit pas si facilement perçue par le cerveau.

C'est que les masses de la Nitro ont été parfaitement équilibrées, visuellement et pondéralement. L'"effet de fuite" créé par la couronne au midi de la montre (pas question de dire à 12 h avec cet affichage) institue une perspective qui allège la montre. Le cadran est plus complexe d'apparence qu'il ne l'est en réalité : les arcs d'affichage de l'heure apportent une souplesse graphique que confirment les triangles de Releaux qui distribuent les flèches du temps. Voilà une montre qui ne compte quasiment aucun angle droit : on pourrait presque parler de biodesign dans la fluidité des lignes et les galbes qui donnent au boîtier des joues rebondies. Même le verre saphir est bombé, avec un angle qui crée une légère distorsion optique (repérable sur le 8 d'une des images ci-dessus). Quelques détails techniques supplémentaires, qui tendraient à prouver que cette Nitro va très au-delà de l'anti-marketing de son concept, et même bien au-delà de la disruption introduite par son design. Il a été dit que l'inspiration des polygones triangulaires vient du principe des moteurs rotatifs de Wankel. Pour les détails qui concernent Wankel, on se reportera aux liens signalés par Business Montres, ainsi qu'aux explications données par le site (image ci-dessous). L'esthétique est ici portée par la nécessité mécanique : l'analogie entre les deux est évidente (on peut le vérifier sur l'image du Dr Wankel ci-dessous). Ces heures et ces minutes épitrochoïdes ont l'avantage de ne pas tourner rond tout en donnant le temps avec précision. C'est, au minimum, de la coquetterie, mais sans doute aussi une amorce de réflexion sur ce que pourrait être une horlogerie non linéaire d'avant-garde : Urwerk, Ressence ou Harry Winston ont défriché quelques sentiers de ce nouvel horizon, mais la montre Nitro pratique une avancée plus radicale.            
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