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ZENITH-BAUMGARTNER : Une entrée spectaculaire dans les légendes du siècle

Une légende cristallise sous nos yeux : c'était inévitable avec les émotions fortes et les affects mobilisés par Felix Baumgartner, quand il a choisi de revenir de l'espace par ses propres moyens. Un petit saut dans le vide pour l'ancien chuteur militaire de l'armée autrichienne, mais un grand bond en avant pour la reconquête de l'espace par l'imaginaire contemporain... [caption id="attachment_8548" align="aligncenter" width="403" caption="Félix... le chat !"][/caption] ••• Les huit millions de "visionneurs" qui suivaient en direct l'ascension du ballon de Felix Baumgarter étaient enregistrés comme record par Business Montres …


Une légende cristallise sous nos yeux : c'était inévitable avec les émotions fortes et les affects mobilisés par Felix Baumgartner, quand il a choisi de revenir de l'espace par ses propres moyens. Un petit saut dans le vide pour l'ancien chuteur militaire de l'armée autrichienne, mais un grand bond en avant pour la reconquête de l'espace par l'imaginaire contemporain...

[caption id="attachment_8548" align="aligncenter" width="403" caption="Félix... le chat !"][/caption] ••• Les huit millions de "visionneurs" qui suivaient en direct l'ascension du ballon de Felix Baumgarter étaient enregistrés comme record par Business Montres dès dimanche soir (voir notre page Facebook). Depuis, l'audience internationale de l'événement n'a fait que croître, avec l'apparition de la capsule et de l'atterrissage du parachutiste dans d'innombrables journaux télévisés, avec des reprises dans les journaux – parallèlement à une véritable explosion sur Internet (exemple entre des milliers : Business Montres du 16 octobre, ci-dessus). Les détournements publicitaires commencent, et ils ne vont plus cesser, tellement les images sont fortes dans notre inconscient collectif... ••• Une légende est en train de naître sous nos yeux : celle de l'homme supersonique, qui n'a pas hésité à se jeter dans le vide – sans trop savoir ce qui allait se passer – après être allé plus haut et plus vite que les autres. C'était le thème d'un de nos commentaires d'hier (Business Montres du 15 octobre), mais c'est encore plus vrai aujourd'hui : tous les ingrédients sont rassemblés pour la naissance d'une nouvelle mythologie de l'espace. Dans ce culte en cours de cristallisation [on aurait vraiment besoin d'une sociologie des nouveaux cultes urbains], les images font sens : la montée du ballon, l'apparition de la courbure de l'horizon (la fameuse "ligne Armstrong", qu'on pouvait pour la première fois découvrir en direct), la lente ascension au-dessus du tapis des nuages, les jeux d'ombre au gré des oscillations de la cabine suspendue au ballon, le rituel de la check-list avant les opérations, la salle de contrôle façon Houston, le blanc de la combinaison et de la capsule sur le bleu changeant de l'horizon, l'ouverture de la porte sur l'éclatante lumière de l'espace, l'homme qui s'avance au bord du vide pour le base jump le plus audacieux de tous les siècles [même Icare n'avait pas osé : c'est parce qu'il a choisi de conserver ses ailes qu'il s'est finalement crashé !], cet homme seul, à 39 km de la Terre, sur son fragile "plongeoir", le fantastique dépouillement graphique et sonore des secondes qui ont précédé la chute, l'humilité de Felix Baumgartner face à l'immensité planétaire offerte à ses regards, son pas en avant dans l'obscurité relative qui le guidait vers la Terre, ses tournoiements de pantin dans le vide [alors qu'il n'était pas loin de la perte de conscience], son atterrissage en trottinant dans une prairie du Nouveau-Mexique, la capsule qui a été récupérée et qui sera désormais la nouvelle chapelle du "culte", l'enveloppe du ballon dont on fera des objets de piété, l'inévitable Felixmania et ses déclinaisons (notamment horlogères)...

••• Autant de scènes, d'images fortes et de "clichés" qui vont durablement marquer la mémoire de l'humanité, de façon bien plus profonde que l'ascension de l'Everest pour rester dans le domaine des exploits terrestres. On ne doit pas être loin de l'impact du premier pas de l'homme sur la Lune, tellement l'événement Red Bull Stratos a été médiatisé en direct et tellement il sera remédiatisé dans les mois à venir [on peut compter sur la puissance de feu marketing de Red Bull pour ne pas relâcher la pression]. Felix Baumgartner appartient désormais à l'humanité toute entière – ceux qui ont suivi son exploit comme ceux qui regrettent de ne pas l'avoir fait. Il portait les espoirs avoués ou cachés de tous ceux qui regrettaient que la planète soit devenue trop petite après l'arrêt des explorations spatiales : Felix Baumgartner a réanimé cette magie de l'espace en nous prouvant qu'il reste encore de la place dans l'imaginaire contemporain pour réenchanter l'envie d'aller plus loin et de frapper plus fort. Entre la planète Mars, toujours lointaine en termes d'exploration, ou la Lune [on ne va tout de même pas laisser les Chinois t débarquer sans rien faire !], et l'écorce terrestre, il y a tout un hinterland qui s'impose comme le futur terrain de jeux des explorateurs : derrière Felix Baumgartner, il y aura d'autres "sauteurs de l'espace", d'autres records à battre, des engins subspatiaux à inventer, des ULM stratosphériques. L'essor du tourisme spatial témoigne de cette demande aussi ardente qu'informulée du grand public : l'espace redevient une affaire d'hommes (de femmes), et no, plus une affaire de bureaucraties militaro-industrielles...

••• Si Red Bull se hisse là au niveau de Coca-Cola et de Pepsi pour la notoriété planétaire, Zenith a également frappé très fort dans le domaine horloger. En soi, l'exploit est extême et absolue : le chronographe Stratos de Felix Baumgartner est la première "montre supersonique" de l'histoire horlogère : elle est la plus haute et la plus rapide du monde. De quoi égaler l'Explorer de Rolex et même, désormais, grignoter le trône de la Daytona : ne s'agit-il pas d'un chronographe "manufacture" [même la Daytona utilisait autrefois un mouvement El Primero] de noble ascendance ? N'est-il pas techniquement supérieur en proposant un "retour en vol" (flyback) et un décompte au dixième de seconde dont ne dispose pas la Daytona ? N'a-t-elle pas, désormais, une légende supersonique à faire valoir, en plus de la personnalité aujourd'hui historique, sinon mythique, de Felix Baumgartner – ce dont commence à manquer la Daytona, handicapée par sa légende bling-bling (négative en France) ? Ce chronographe Stratos n'a-t-il pas les atouts pour devenir "iconique", avec ses compteurs discrètement tricolores [détail identitaire facilement reconnaissable], son aiguille du dixième de seconde ou sa lunette céramique ? Sachant que ce chronographe est positionné pratiquement au même prix boutique que la Rolex Daytona [qui fêtera l'année prochaine son cinquantenaire], on voit s'esquisser une bataille dont le vainqueur n'est pas clairement désigné d'avance... ••• Si Jean-Frédéric Dufour a les moyens de son ambition, si on lui accorde les budgets de communication dont il a besoin pour accompagner l'impact planétaire de cet exploit, s'il ne rate pas sa montre commémorative de l'événement [avec ou sans intégration d'objets du culte, comme des bracelets en "peau de combinaison" ? Pourquoi pas un 39 – km – à la place du 40 sur la lunette ? Etc.], s'il nous sert sur un plateau d'argent la capsule et Felix en personne au prochain Baselworld, bref s'il est à la hauteur de la légende qui est en train de s'écrire dans le monde entier [les répliques de ce tsunami sont incalculables], Rolex a du souci à se faire pour fêter dignement et sans parasitage le demi-siècle de sa Daytona. Dans ce domaine, la puissance de la communication importe moins que l'influence de l'émetteur : Rolex pourrait payer là sa confiance aveugle dans les médias traditionnels [le plus gros plan médias horloger du monde en print], sa relative inertie face à la déconstruction sociétale de son image et son retard pour "travailler" les nouvelles générations sur les médias qu'ils fréquentent. C'est, au contraire, pour Zenith, une chance historique à saisir – une occasion comme il ne s'en présente qu'une fois par siècle : pour Zenith, le Père Noël est passé le dimanche 14 octobre au soir, heure du Locle...

 

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