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LE SNIPER DU MERCREDI (bloc-notes)
Ces nuées d’orages qui s’amassent au-dessus de la tête des grandes figures de la montre

Cinquième Sniper de l’année 2023 : on va donc vous parler, entre autres, de gouvernance, de cyberattaques, de Monopoly chez les mécaniques et de l’art de déplaire – on en oublie, mais vous retrouverez tout ce petit monde dans les notes ci-dessous. Les qualités d’un bloc-notes selon l’excellent Sylvain Tesson ? « Les blocs-notes sont des coups de sonde, des carottages donnés dans le chatoyant foutoir du monde ». Bloc-notons donc dans le chatoyant foutoir de l’horlogerie…


RÉSISTANCE (1)…

Nos lecteurs en sont maintenant bien informés depuis quelques jours : des vagues de cyberattaques très mal intentionnées mais bien synchronisées ont sérieusement perturbé le bon fonctionnement du site de Business Montres & Joaillerie. Ce qui nous a forcés à mettre en place, dans l’urgence, la nouvelle version de ce site que nous avions en préparation. Il n’a pas été facile de réparer l’ancien site après ces cyberattaques tout en finalisant, en parallèle, la nouvelle architecture d’un nouveau site et la récupération des données de l’ancien [heureusement, aucune de ces données n’a été perdue ou piratée par les hackers]. D’où l’impossibilité, depuis une semaine, de se connecter correctement à Business Montres & Joaillerie, notamment pour les abonnés – auxquels nous devons de plates excuses même si nous ne sommes pas vraiment responsables de ces dysfonctionnements. Provisoirement, tous les nouveaux articles mis en ligne sont en accès libre, ainsi que ceux de la semaine dernière : les plus sagaces de nos lecteurs auront noté que l’accès à ces articles est nettement plus fluide et plus rapide – merci les techniciens ! Pour l’instant, les abonnements, les réabonnements et les achats d’articles sont impossibles, mais ce n’est plus maintenant qu’une question d’heures. Attaqués certes, bousculés un jour, résistants toujours : le combat continue (Business Montres du 17 janvier en accès libre)…

RÉSISTANCE (2)…

Parce que, bien sûr, c’est d’un combat qu’il s’agit, et non des moindres ? Pourquoi s’en prendre à Business Montres & Joaillerie, qui reste, à ce jour, le seul média horloger de cette planète à avoir ainsi été attaqué, non pour nous soutirer une rançon ou détourner de l’argent, mais dans le seul but de détruire et de nous nuire ? Pourquoi s’en prendre à un média indépendant, sinon pour l’intimider, le museler, le faire taire ou même le faire disparaître ? À chacun de nos lecteurs de se demander qui Business Montres & Joaillerie peut bien gêner et quels intérêts nous avons bien pu déranger : bon nombre de ces lecteurs ont déjà compris de qui nous pourrions vouloir parler quand nous nous demandons à qui le crime profite – His fecit cui prodest, comme le disaient déjà les anciens Romains. Inutile de faire un dessin sur ces usual suspects : ce ne sont sans doute pas les hackers exotiques qui ont eu, seuls, l’idée de vouloir paralyser le seul média indépendant qui ose défier les grandes puissances de l’industrie horlogère. En revanche, on aimerait bien connaître la main qui leur a fait passer une enveloppe de cash pour leurs faux-frais dans cette opération sous faux drapeau et sous la ligne de flottaison. Attaqués certes, écrivions-nous, bousculés un jour, résistants toujours : le combat continue…

SUPPLÉANCE…

Règlement de comptes à OK People, sur fond de querelles horlogères : la chanteuse colombienne Shakira vient nous expliquer, dans son dernier succès (130 millions de vues pour l’instant sur YouTube) que son ex-compagnon, le footballeur espagnol Gerard Piqué, « a échangé sa Rolex contre un Casio » – comprenez par là que lui, qu’on surnommait Shakiro, a largué Shakira (45 ans) pour une bimbo de 23 ans, Clara Chia, qu’elle compare par ailleurs à une Twingo, elle-même s’estimant plutôt Ferrari. Un tacle pas trop grave, puisque le footballeur – qui a une belle collection de belles Rolex – vient effectivement de signer un contrat de partenariat avec Casio – « Avec Casio pour la vie », a-t-il tenu à préciser (ci-dessous) ! Pour une fois qu’une histoire de montres et de pipoles se termine en chanson, personne ne se plaindra : on avait fini par s’habituer à la litanie des marques de luxe citées dans chaque affaire de narco-trafiquant interpellé ou de tout oligarque tombé de sa fenêtre…

INDÉPENDANCE…

Ce n’est encore qu’une rumeur, mais, dans les coulisses de l’industrie horlogère, on commence à beaucoup parler du possible rachat par un mystérieux « grand groupe » d’un des principaux fournisseurs suisses de mouvements mécaniques. Mainmise qui bouleversait l’équilibre des forces entre les marques – indépendantes ou intégrées – qui ont renoncé à recourir aux services industriels du Swatch Group dans ce domaine et qui ont besoin d’une source d’approvisionnement fiable dans ce domaine [chacun se souviendra ici de la balle dans le pied que Nick Hayek a pu se tirer en prétendant « fermer le robinet » pour les marques tierces : une fantastique erreur stratégique de « Titanick », qui a fait perdre à son groupe son leadership sur l’offre suisse]. Précision utile : ce mystérieux « grand groupe » pourrait tout aussi bien ne pas être un de ces conglomérats de marques de luxe qui structurent le marché, mais un outsider dynamique qui a entrepris de consolider les métiers de l’amont industriel [jusqu’ici essentiellement des fournisseurs de composants et de techniques à forte valeur ajourée], mais qui rêve d’intervenir sur le marché des mouvements finis. Comme il n’est pas évident que la Comco suisse laisse un puissant groupe de marques déséquilibrer le marché en le figeant dans un dangereux oligopole avec le Swatch Group, une telle solution purement « industrielle » préserverait l’indépendance de ce fournisseur de mouvements, sans craintes stratégiques pour les uns ou pour les autres…

GOUVERNANCE…

Autre rumeur intéressante, celles qui tournent comme autant de nuées portant l’orage autour de la gouvernance du groupe Richemont. L’émergence récente de médias indépendants menant des investigations sur les industries du luxe (Miss Tweed, Glitz.Paris, Off Investigation, Mediapart, Reflets Info, chaînes YouTube comme Blast, etc.) favorise les enquêtes directement reliées aux « vaches sacrées » de cet univers (les actionnaires des groupes LVMH, Kering et les autres grandes marques). La concurrence de ces médias privilégie indirectement les révélations consacrées aux affaires purement horlogères d’autres groupes (Swatch, Richemont et les autres). Les critiques concernant la gouvernance de ces groupes ne sont pas nouvelles, mais elles semblent de mieux en mieux argumentées – sinon de plus en plus percutantes. Au vu des questions que (se) posent les journalistes d’investigation, il ne serait pas impossible que certaines de ces enquêtes débouchent sur des mises en cause personnelles : 2023, l’année de la transparence ?

INSISTANCE…

Au fait, avez-vous pensé à vous abonner (c’est libre et gratuit) à la newsletter quotidienne de Business Montres & Joaillerie, qui vous informe tous les matins de tout ce qui a été publié la veille (articles, enquêtes, chroniques, dessins et vidéos) ? Il suffit d’entrer l’adresse e-mail à laquelle vous voulez recevoir cette newsletter et de cliquer sur le cadre noir en bas de la page. Cette newsletter est le moyen le plus simple de ne rien manquer de nos avancées éditoriales, surtout si vous n’avez eu le temps de vous connecter la veille – ce que nous ne pouvons que vous recommander chaudement. Pour les plus distraits, chaque week-end, nous mettons également en ligne une « séance de rattrapage » qui rappelle toutes les informations de la semaine (dernière séance : Business Montres du 15 janvier en accès libre)…

CONVERGENCE…

Tiens, en parlant de connexions utiles, un autre rappel : est-ce que vous nous suivez sur nos différents réseaux sociaux, notamment Instagram (en général, il s’y publie un de nos dessins par jour : cliquez sur ce lien pour accéder à la page et pour vous abonner), Twitter (on y retrouve les liens pour certains de nos articles), Linkedin (fil très vivant déjà apprécié par plus de 6 000 abonnés) ou notre Best Watch Blog sur Facebook…

RÉJOUISSANCE…

Nous reprenons dans ce bloc-notes la bonne vieille habitude prise par le Sniper, celle du « dessin du jour », qu’on pourra retrouver dans notre dernière chronique « Horlotainment #16» (Business Montres du 17 janvier). Dans la rubrique « Nos amies les têtes (pensantes) de l’horlogerie » [nous n’avons pas dit les… bêtes !], une réflexion qui ne manque pas de fond : « À force de vouloir nous plaire pour ce qu’il n’est pas, notre génial manager horloger a fini par nous déplaire pour ce qu’il est ». Que ceux qui n’ont jamais rencontré une telle situation dans leur parcours en entreprise jette la première pierre à ces dames ! C’est incroyable le relief que peut prendre une telle sentence quand on l’applique à l’actualité des montres…

 

❑❑❑❑ SANS OUBLIER (1) : « Vous préférez le lapin très fin ou le lapin crétin ? » (Business Montres du 7 janvier) ou nos « Dix coups de projecteur sur l’actualité des faits, des hommes et des marques » en décembre (« Baromontres » : Business Montres du 31 décembre, avec un récapitulatif de tous les coups de projecteur de l’année)…

❑❑❑❑ SANS OUBLIER (2) : on peut également apprécier notre mise en perspective de 2023, avec « Les dix croyances absurdes qui risquent de plomber gravement 2023 (première partie : Business Montres du 5 janvier – deuxième partie : Business Montres du 11 janvier), ainsi que nos « Sept leçons de 2022 qu’il ne faudra surtout pas oublier en 2023 » (« Bonnes résolutions 2023 » : Business Montres du 3 janvier) ou notre définition « Et s’il n’y avait qu’une et seule montre de l’année, à quoi ressemblerait-elle ? » (une redéfinition sans complexes : Business Montres du 26 décembre)…


Coordination éditoriale : Eyquem Pons



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