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Les horloges fantomatiques d’un fantôme horloger suisse
On savait qu’André Grossmann, le météore horloger fondateur de la marque Horus, était parti se chercher un autre destin en Afrique centrale. On vient de le retrouver dans les papiers du scandale Congo Hold-Up, la plus grosse fuite de documents bancaires jamais opérée en provenance d’Afrique. Encore une histoire de montres, d’horloges, d’argent sale et de faux-semblants humanitaires ! Comme d’habitude…
Attention, c’est du lourd ! On retrouve dans cet épisode de Congo Hold-Up une trame horlogère qui ne fait pas forcément honneur à l’horlogerie suisse, ni même à la Suisse en général. Nos lecteurs qui ont un peu de mémoire se souviendront de nos articles sur un certain André Grossmann, que vous avions défini comme un « mirobolant illusionniste qui se faisait des illusions sur les réalités de l’industrie des montres » (Business Montres du 20 juillet 2016, en reprenant des informations de 2012 sur « Les marques disparues 2002-2012 »). Ce très sympathique garçon avait animé, à la fin des années 2000 et au tout début des années 2010, une de ces marques météoritiques qui traverse le ciel horloger en semant dans le paysage quelques poussières : une de ses montres, conçue chez BNB (manufacture phare de cette époque) a ainsi pu être recyclée chez Hublot comme « Clé du temps » (en bas de la page). Pour le reste, après quelques soirées à Monaco, un tapageur parrainage du Yacht Show d’Abu Dabi et autres excentricités comme un partenariat avec Rolls-Royce, on avait grillé en quelques mois tout le cash disponible [et même au-delà], en flouant les fournisseurs et en arnaquant les amateurs. Disparition brutale de l’illusionniste (ci-dessous), dont nous avions cependant retrouvé une trace éphémère, au début des années 2010, quelque part en Afrique centrale, du côté du Congo (RDC) où il vaquait à de mystérieuses occupations dont il ne voulait rien dire…
Nous ne sommes donc pas très étonnés de le retrouver dans les « papiers » du scandale Congo Hold-Up, révélés avec la « fuite » de 3,5 millions de documents bancaires issus de la BGFIBank, « papiers » exploités par l’ONG PPLAAF et PublicEye, qui consacre le quatrième épisode de cette scandaleuse saga à une extraordinaire arnaque horlogère Swiss Made. Laissons la parole à Public Eye : « Une Kalachnikov brandie à bout de bras et une montre de luxe au poignet. Sur ce cliché pris en mars 2010 (ci-dessus) par le magazine Le Panafricain, André Grossmann affiche une mine réjouie. Ancien technicien suisse de l’aéronautique, reconverti dans l’horlogerie de luxe, il assiste au lancement du programme “Armes contre 50 dollars” à Kitshanga, au Nord-Kivu, une province de l’Est de la République démocratique du Congo, alors en proie à des affrontements entre milices armées et des massacres de populations civiles. Depuis quelques semaines, l’horloger s’est trouvé une autre vocation : celle de “coordinateur” en Suisse de l’ONG congolaise PAREC (Programme Œcuménique de Paix, Transformation, des Conflits et Réconciliation), qui justement pilote cette étrange opération. Parrainée par le président de la RDC, Joseph Kabila, l’ONG organise régulièrement, depuis 2005, des collectes d’armes et de matériel militaire, en échange soit d’un gros billet de 50 dollars, soit d’une bicyclette ou d’un morceau de tôle. Son fondateur, le pasteur méthodiste Daniel Ngoy Mulunda, alors considéré comme le conseiller spirituel de Kabila, a toujours expliqué qu’il s’agissait de “pacifier” ce coin de pays. Mais dans les cercles de l’opposition congolaise, ces actions très médiatisées suscitent de nombreuses interrogations sur l’origine de l’argent servant au rachat des armes et quant à d’éventuels trafics qui pourraient en découler.
« Quoi qu’il en soit, André Grossmann (ci-dessous) a, ce jour-là, d’autres perspectives en tête. Le Suisse est sur le point de décrocher un juteux contrat avec l’État congolais pour sa société de montres et joaillerie Horus, alors basée à Monaco. Un contrat extravagant puisqu’il s’agit de fournir et de poser cinq horloges monumentales ultra-modernes dans cinq chefs-lieux aux quatre coins de la RDC, à Lubumbashi, Kisangani, Goma, Bukavu et Mbuji-Mayi. Le président Joseph Kabila, grand amateur de montres de luxe, a lui-même adoubé ce projet Made in Switzerland, qui doit être entièrement financé par le gouvernement congolais dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance du pays en juin 2010. Les pièces, entre œuvres d’art et mobilier urbain (ci-dessus), ont de quoi impressionner, sur le papier du moins. Elles mesurent six mètres de hauteur pour sept mètres de largeur, et doivent être fabriquées avec des matériaux et verres de la dernière génération et alimentées par une pile fonctionnant à l’énergie solaire »…
Bien évidemment, ce mirobolant projet n’a jamais vu le jour, mais plusieurs millions de dollars ont bien quitté les caisses de l’État congolais pour arriver en Suisse, à la Banque cantonale de Fribourg et dans un compte ouvert chez Raiffeisen. « Nous avons retrouvé, nous apprend Public Eye, un contrat de plus de 4,5 millions de dollars signé le 18 janvier 2011, par André Grossmann (pour le compte d’Horus Monaco) et le ministère congolais des Infrastructures Travaux Publics et Reconstruction, qui agissait à travers le Bureau d’Études d’aménagement et d’urbanisme (BEAU). Le document stipule que la “fourniture et pose de cinq pendules monumentales” doit se faire dans un délai d’exécution de vingt mois, et il prévoit, à la signature, le versement d’un acompte de 30 % du montant total. L’affaire est rondement menée puisque, le 1er mars 2011, l’horloger suisse reçoit plus d’1,3 million de dollars sur un compte ouvert à son nom chez Rawbank, la première banque privée de RDC. L’argent provient du Fonds National d’Entretien Routier (FONER), un organisme public congolais alors dirigé par un proche de Joseph Kabila. Difficile à priori de saisir la logique de cette transaction. Le paiement éveillera ainsi les soupçons au sein de la filiale parisienne de BGFI, la banque correspondante par laquelle BGFIBank RDC doit passer pour les paiements en devise internationale. “Compte tenu de l’identité du bénéficiaire du transfert et de la nature des produits qu’il commercialise, il y a un risque très important, si nous exécutions l’opération, que les fonds soient bloqués définitivement par un autre établissement”, prévient par un courriel un responsable parisien du service compliance. Celui-ci s’inquiète d’un article de presse portant sur André Grossmann, le jetsetter et son business horloger sur la côte d’Azur. A Kinshasa, les banquiers plaident la cause “du façonnier de montres” qui veut “embellir les routes” afin d’installer ses pendules monumentales. Le versement sera finalement forcé – le jargon pour désigner l’exécution d’un montant – via une autre banque correspondante. »…
Public Eye s’intéresse ensuite à André Grossmann, et c’est là que Business Montres fait son apparition dans cette séquence congolaise particulièrement croquignolesque : « André Grossmann, signale Public Eye, a toujours réussi à passer entre les gouttes. Ainsi, au moment où il signe à Kinshasa la première mouture du contrat (car il y en aura d’autres), il est au bord de la faillite. Le 28 janvier 2011, sa société Horus Monaco est déclarée en cessation de paiement par le Tribunal de Première Instance de Monaco. Renfloué par l’argent public congolais, l’horloger suisse décide alors de quitter le Rocher. À l’automne 2011, le voilà qui enregistre Horus Luxury (Switzerland) SA au registre du commerce suisse. Elle est domiciliée à Vessy, dans le canton de Genève. Cette entité va se substituer à Horus Monaco dans le contrat congolais et, un an plus tard, ouvrir plusieurs comptes en banque à la BGFIBank RDC. Dans le petit milieu de l’horlogerie de luxe, André Grossmann, natif de Neuchâtel, a laissé un souvenir coloré. Une source le décrit comme “un garçon très sympathique, un flambeur, fascinant de culot qui faisait des mystères et changeait tout le temps de numéro de téléphone”. L’homme a surgi dans le paysage en 2008 avec sa marque Horus, en pleine crise financière. Jetsetter, il navigue alors entre Monaco, Saint-Tropez, Montreux, et aussi Abu Dhabi. Il vend des bijoux et des montres hors de prix à des amateurs de pièces rares. “Cela coûtait une fortune de les fabriquer et Horus faisait parfois 25 à 30 exemplaires, ce qui n’avait aucun sens d’un point de vue économique”, poursuit cet interlocuteur avant de lâcher : “La Suisse est pleine de gens bizarres qui tournent autour du secteur de l’horlogerie”. En 2012, le site Internet Business Montres & Joaillerie a fait la liste des “marques disparues (ou presque)”. Horus en faisait partie. ”En quelques mois de flamboyantes initiatives, le cash disponible était calciné, les fournisseurs inquiets, les collectionneurs floués et le créateur [Ndlr : André Grossmann] gommé des horizons européens”, ironisait la revue en ligne. C’est qu’André Grossmann a alors déjà mis le cap sur la RDC, et s’est fait des amis dans les cercles kabilistes. L’ancien administrateur d’une de ses sociétés suisses confie l’avoir souvent entendu parler de ses contacts “autour de la présidence”. Comme évoqué précédemment, il est dans les petits papiers de l’influent pasteur Daniel Ngoy Mulanda »…
L’affaire devient de plus en plus suisse, et elle sent de moins en moins bon, semble-t-il, au point d’y impliquer indirectement les plus hautes autorités de la Confédération (ci-dessus : Doris Leuthard, ex-présidente de la Confédération, avec l’ex-président congolais Joseph Kabila, pour l’ouverture du XIIIe Sommet de la francophonie, à Montreux, en octobre 2010) : « En octobre 2010, Daniel Ngoy Mulunda est de passage à Montreux, dans le sillage du président Joseph Kabila venu assister au XIIIe sommet de la Francophonie. Toujours très en verve, le prédicateur donne une conférence de presse dans un palace de la ville, sur sa “mission de pacification” dans l’Est du Congo. Une vidéo postée sur YouTube le montre accompagné des deux “coordinateurs” en Suisse de son ONG PAREC : André Grossmann et un Congolais, représentant du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPDR), le parti pro-Kabila. André Grossmann explique avoir “raclé les fonds de tiroirs” pour soutenir l’opération “Armes contre 50 dollars”, se gardant bien d’évoquer les lucratifs contrats qu’il négocie en parallèle de ses engagements humanitaires ».
« Car il n’y a pas que le contrat des pendules géantes, explique Public Eye. Il y aussi celui des montres-bracelets. André Grossmann a réussi à s’imposer parmi les fournisseurs du Comité national d’organisation (CNO) du XIVe Sommet de la Francophonie, qui doit se tenir à Kinshasa en octobre 2012. La preuve de ses excellentes connexions auprès de l’élite congolaise. Le CNO a reçu des dizaines de millions de fonds publics congolais via un prêt de BGFIBank RDC et dépense sans compter, pour l’achat de voitures, meubles, vêtements, équipements et cadeaux à distribuer aux participant∙e∙s. Mediapart, l’un de nos partenaires dans la vaste enquête Congo Hold-Up, a calculé qu’au total 90 millions de dollars ont été dépensés pour deux jours de Sommet, alors que le budget communiqué à la presse à l’époque était de 20 millions de dollars. Une folie dépensière dans un pays où le revenu national brut (RNB) par habitant∙e est alors de 32 dollars par mois. Mais pas perdue pour tout le monde. Les documents bancaires auxquels nous avons eu accès indiquent qu’entre septembre et octobre 2012, le Comité national d’organisation a acheté 300 montres de luxe à l’horloger suisse pour un total dépassant le million de dollars. Cet argent est arrivé à la Banque cantonale de Fribourg, succursale de Châtel-St-Denis, en trois paiements. Les montres étaient destinées à être offertes, pour un coût allant de 2 000 à 5 000 dollars la pièce. Un ancien administrateur suisse d’Horus Luxury assure qu’elles ont bien été livrées en RDC. “Je confirme ces achats”, indique le commissaire général du comité d’organisation Isidore Ndaywel, interrogé par Mediapart. “Ils n’ont aucun lien avec la Francophonie. Le Chef de l’État congolais avait décidé d’offrir à ses hôtes des montres de luxe”. On trouve d’ailleurs trace de ce cadeau dans une liste de présents reçus par le premier ministre canadien, Stephen Harper. Détail cocasse : ces montres de luxe ont été indirectement payées par l’aide publique au développement française. L’État français a en effet contribué à hauteur de 1,6 millions d’euros à l’organisation du XIVe Sommet de la Francophonie. (…) Le 10 janvier 2013, le CNO fait un ultime paiement de 200 000 dollars qui, cette fois-ci, arrive à la BGFIBank RDC, où Grossmann détient un compte, ouvert en octobre 2012, au nom de Horus RDC SPRL, une entité qui n’est alors pas enregistrée au registre du commerce congolais. La quasi-totalité de cette somme a été retirée en cash – 120 000 dollars le jour même ; 77 000 dollars le lendemain –, sans que l’on puisse savoir à qui étaient destinés ces fonds. Si, en RDC, la plupart des paiements se font en liquide, la loi interdit en principe tout retrait en cash supérieur à 10 000 dollars sans justificatif. Une règle sur laquelle BGFIBank s’est largement assise. Horus n’avait en tout cas pas besoin de payer des fournisseurs sur place pour fabriquer ses montres suisses. Le compte d’Horus RDC a apparemment été ouvert dans le seul but de recevoir les 200 000 dollars du Comité national d’organisation du XIVe Sommet de la Francophonie, immédiatement ressortis en espèces. Il restera inactif, avec pour seuls mouvements le paiement des frais bancaires (agio)... jusqu’en 2018, l’année où sera ranimé l’autre projet, celui des horloges géantes »…
La saga se poursuit, et on épargne quelques détails supplémentaires extérieurs à l’horlogerie, mais elle reprend un peu plus tard : « Après avoir touché une avance de 1,3 million de dollars en mars 2011, André Grossmann semble traverser une période de vaches maigres. Son compte à la BGFIBank RDC vivote, comme le montre les données de Congo Hold-Up. Fin 2015, il accuse un découvert de 12 245,73 dollars, Horus RDC apparaissant alors dans la liste des créances compromises de la banque. Lors d’une rencontre avec ses banquiers congolais, en février 2016, le Suisse invoque de “grands retards dans l’exécution des paiements des horloges monumentales et ultra-modernes”. Il produit un courrier du ministre des Infrastructures et Travaux Publics, daté du 22 septembre 2015, confirmant trois versements à venir : “Soit un total de USD 2 389 447 attendus sur le compte du client en nos livres”, écrivent ses interlocuteurs, qui font apparemment preuve d’une grande tolérance. Le compte de Grossmann est alors sous la responsabilité du gestionnaire d’actifs Moreau Khagoma, un proche de Francis Selemani, le directeur général de BGFIBank RDC, qui veille sur les comptes du clan Kabila (lire le premier épisode de notre dossier Congo Hold-up). Les millions promis n’arriveront pas, et il faudra encore trois ans pour que la situation se débloque. Le 7 mars 2018, le ministre des Finances de l’époque, Henri Yav Mulang, adresse à son homologue du ministère du Budget une “demande de liquidation par procédure exceptionnelle de 958 100 USD”, pour paiement “du solde des travaux relatifs au projet de la fourniture et pose de 5 horloges en province”. C’est la Banque centrale du Congo (BCC) qui vient au secours de l’horloger suisse. (…)
On va vous la faire courte, mais il serait dommage de manquer le dernier épisode de ce feuilleton horlo-financier pas comme les autres. « Une partie de l’argent versé par la Banque centrale du Congo sur le compte d’Horus RDC prendra aussi le chemin de la Suisse. André Grossmann a sorti de sa poche une nouvelle société AWG hi-tech concepts SA, que les banquiers de BGFIBank décrivent dans leurs correspondances comme étant “le plus grand fournisseur” de l’horloger. Or il s’agit d’une structure qu’il a lui-même enregistrée fin 2014 à son domicile de Château-d’Oex, un paisible bourg des Préalpes vaudoises. Le capital de AWG hi-tech concepts SA est alors détenu par des actions aux porteurs, qui permettent à leurs détenteurs de rester anonymes pour leur banque et vis-à-vis des autorités. Largement utilisées par les criminel∙l∙es en col blanc, ce régime a été aboli en Suisse en mai 2021. Entre le 7 mai et le 6 novembre 2018, cette société, qui quinze mois plus tôt avait échappé de justesse à la faillite, a reçu à la banque Raiffeisen de Château-d’Œx 400 000 dollars et 95 783 89 euros. (…) Ce regain de liquidités a-t-il permis à l’homme d’affaires de mettre enfin son projet sur les rails ? En octobre 2018, une radio locale jurassienne diffuse un bien curieux sujet louant les prouesses d’une “toute jeune marque suisse, Amani, paix en langue swahili”, chargée de réaliser cinq horloges high Tech destinées à la RDC. La radio annonce alors livraison imminente en RDC d’une des horloges, soit sept ans après le lancement du projet. La journaliste précise encore que sa conception et sa construction ont été confiées à la Haute École d’ingénierie et d’Architecture de Fribourg et que 60 personnes ont travaillé sur le projet. (…) Amani Time Switzerland SA n’est autre que la dernière société enregistrée par André Grossmann – une de plus – en avril 2019. Cette fois-ci, il l’a fait en domiciliant sa société chez une fiduciaire de Lutry, un village viticole au bord du lac Léman. Sollicité le porte-parole de la Haute École d’ingénierie et d’Architecture de Fribourg se montre peu dissert, répondant que “ce vieux projet n’avait jamais vu le jour” et qu’il ne souhaitait pas s’exprimer davantage sur ce sujet. Cette histoire pourrait-elle être celle d’un petit horloger suisse qui n’a jamais pu concrétiser le marché de ses rêves, confronté à la gabegie financière et aux pratiques prédatrices à l’œuvre en RDC ? Difficile d’opter pour une telle hypothèse au vu des documents que nous avons pu consulter, mais nous aurions souhaité avoir la version du principal intéressé. André Grossman n’a pas répondu à nos questions. (…) Aucune de ses banques en Suisse n’a souhaité commenter. (…) La Banque Centrale du Congo, le ministère congolais des infrastructures et celui des Finances gardent le silence, tout comme l’ancien ministre Henri Yav Mulang. Les horloges géantes semblent en tout cas décidées à continuer à vivre leur propre vie. Le site web d’Amani Time les présente encore comme “un pont entre la Suisse et la République Démocratique du Congo” ainsi qu’“un formidable symbole de modernité et de paix dans l’Est de la RDC qui, il y a seulement quelques décennies, a connu le plus grand génocide de l’après seconde guerre mondiale”. Le narratif insiste aussi sur l’impulsion du projet donnée par “Son Excellence, Joseph Kabila”. »
Pour finir, cette magnifique citation dédié à tous les horlogers suisses qui ont par principe les mains propres [quand ils ont des mains !] : « Passionné par la fabrication de montres suisses, [Joseph Kabila] voulait utiliser le symbole du temps pour adresser un message d’espoir en pleine période de reconstruction du pays ». Pas belle, la vie ?