BUSINESS MONTRES x ATLANTICO
Quand la sauge passe en mode zen et quand le soleil verdit sous la bulle : c’est une actualité des montres en vert et contre tout
Mais aussi une ration de trèfle au quart de seconde, un vert de course en céramique, une fluorescence hautement certifiée et la classe verte des talons au poignet… Images ci-dessous : une douceur de tisane pastellisée pour un cadran non-conformiste (Ressence)…
••• Une page Atlantic-Tac à retrouver, comme chaque vendredi, sur Atlantico, le premier portail d’informations générales indépendant parmi les pure players numériques du web francophone (4 millions de visiteurs mensuels), un site classé comme un des plus influents de l'écosystème français...
LOUIS VUITTON : Verre vert…
Si, si, la montre ci-dessous est bien une Tambour de Louis Vuitton, mais c’est une Tambour superlative, dans tous les compartiments du jeu. C’est d’abord une Tambour [un modèle iconique qui vient de fêter ses vingt ans] taillée dans un bloc de verre saphir aux fluorescences vertes – un saphir synthétique aux propriétés à peu près inaltérable, dont la dureté n’est dépassée que par le diamant : avec son boîtier capable de défier l’éternité, la nouvelle Tambour Moon Tourbillon volant est donc un lumineux défi au temps qui passe [le défi technique pour maîtriser tant le matériau que la couleur n’est pas mince : comptez 420 heures de travail par boîtier]. La preuve que c’est bien une Tambour : on peut lire les douze lettres du nom « Louis Vuitton » gravées autour du boîtier de 42,5 mm, à la façon d’une série d’index alphabétiques. C’est aussi une Tambour à fort indice d’octane mécanique, avec un tourbillon volant à remontage manuel réarchitecturé pour mieux se faire admirer dans les moindres détails (un calibre mis au point par La Fabrique du temps, à Genève). C’est enfin une Tambour de très haute horlogerie, puisque tous ses composants répondent aux spécifications du fameux Poinçon de Genève, la plus haute certification suisse en matière de qualité d’exécution et de précision mécanique. Bien évidemment, Louis Vuitton oblige, tout ceci se négocie au prix d’un petit deux-pièces parisien (comptez dans les 500 000 euros), mais, comme il n’y aura qu’une vingtaine de ces Tambour Moon Tourbillon volant Poinçon de Genève à la disposition des amateurs du monde entier, la pièce est déjà sur liste d’attente...
BREITLING : Irish Green…
Il serait logique que les Irlandais remportent demain le Tournoi des Six nations après un Grand Chelem bien mérité – du moins, s’ils écrasent l’Angleterre à Dublin, ce qui est hautement probable après le parcours de ces deux équipes dans la compétition. Pour ne fâcher personne, la maison Breitling a dédié une série de Chronomat à ce tournoi, en habillant les cadrans des couleurs associées à chaque équipe. Pour l’Irlande, le vert s’impose, celui du trèfle identitaire irlandais : hormis la couleur de ce cadran (la série n’a été éditée qu’à 150 exemplaires, numérotés sur le fond de ce boîtier en acier de 42 mm), on reconnaît le Chronomat B01 à ses « cavaliers » en relief qui ponctuent la lunette toutes les quinze minutes, à sa couronne de remontage en « oignon » et à son bracelet à maillons en « rouleaux » [le « B 01 » est la référence du calibre manufacture de la montre, dont le chronographe est précis au quart de seconde], mais on peut opter pour différents bracelets en caoutchouc. Comptez dans les 8 800 euros pour soutenir l’Irlande et entonner l’Ireland’s Call des supporters de l’équipe du Trèfle, qui préfèrent d’ailleurs chanter l’Amhrán na bhFiann (la « Chanson du soldat », hymne national irlandais) quand leur équipe joue à Dublin : « Fils de Gaéliques ! Hommes du Pays ! »
U-BOAT : Soleil vert…
Pour son premier débarquement au prochain salon genevois Watches & Wonders, la marque italienne U-Boat a choisi d’éclairer en vert métallique à reflets soleillés son emblématique Darkmoon, qui se présente dans un boîtier en acier de 40 mm. Une des originalités de cette montre au design particulièrement soigné et signé Italo Fontana, reste sa lisibilité parfaite : ce boîtier est entièrement rempli d’une huile spéciale qui donne l’illusion qu’il n’y a pas de verre au-dessus du cadran et donc pas de reflets parasites : l’effet est saisissant quand on regarde la montre latéralement. Une bulle visible sous le verre saphir bombé de la montre [ici, à droite du logo] permet de compenser les variations de température qui peuvent affecter ce bain d’huile, ceci sans affecter la lecture d’une montre aux chiffres géants et aux index saturés de SuperLumiNova beige. Le mouvement suisse de cette Darkmoon est bien entendu à quartz. La couronne à gauche est une coquetterie qui rend la montre encore plus repérable. Quand vous saurez que l’originalité de ce soleil vert ne vous coûtera qu’un peu moins de 800 euros, vous regarderez U-Boat d’un autre œil ! Si vous êtes allergique au vert, la Darkmoon se décline également en rouge corail, en gris et en bleu de nuit…
RESSENCE : Infusion de sauge…
D’origine belge, la maison indépendante Ressence s’est imposée par la rigueur minimaliste de ses cadrans « désaxés » : on peut y découvrir l’heure selon le code horloger classique, mais le petit disque des heures tourne autour du cadran (avec l’aiguille toujours en position de lecture) au fur et à mesure que progresse le grand disque des minutes, lui aussi en orbite au fil des heures [sur ce cadran, il est dix heures dix]. Benoît Mintiens, le créateur de Ressence, adore également jouer avec les couleurs : il a paré sa nouvelle Type 8S d’un cadran teinté d’un vert très délicat, plutôt rare dans le paysage horloger, quelque chose de doux et de très distingué qui serait celui d’une tisane de sauge – d’où le « S » de cette Type 8. Pas le moindre chiffre, ni le moindre texte pour parasiter la sérénité de cet affichage orbital du temps qui passe, seulement la sérénité d’une couleur apaisante qui calme les blessures de cette fuite des heures. Pas même de couronne accrochée aux flancs de la montre, qui se remonte par le fond du boîtier : on reste dans l’esprit fluide, liquide et décrispé d’une philosophie horlogère particulièrement cool et comme tentée par un détachement très bouddhiste. La légèreté du titane de ce boîtier de 42,9 mm complète la Zen Attitude dont témoigne cette Type 8 S, dont le prix est un peu moins lénifiant (comptez dans les 15 000 euros), mais c’est la rançon d’une élégance absolue et souveraine au poignet. Vous ne trouvez pas qu’il y a dans cette Type 8 S un côté madeleine de Proust trempée dans une verveine ? Benoît Mintiens a préféré une infusion de Salvia officinalis : c’est un remède universel…
GIRARD-PERREGAUX : Vert anglais…
Le grand chic technique, c’est la céramique. Le grand chic chromatique, c’est le vert intégral. Mariez les deux et vous aurez une montre furieusement tendance ce printemps, comme, par exemple, la nouvelle Laureato Green Ceramic Aston Martin Edition de Girard-Perregaux – le vert étant ici d’autant plus légitime qu’il se pose en racing green, la couleur emblématique des voitures de course britanniques du temps de l’âge d’or des belles mécaniques [quand les compétitions se disputaient par équipes nationales, et non par marques]. Va donc pour le vert, qui se pose ce printemps en repère avant-gardiste. La vénérable mais jamais lassante manufacture suisse Girard-Perregaux (désormais indépendante) décline cette iconique Laureato en céramique en deux tailles (38 mm et 42 mm), avec un bracelet lui aussi sculpté dans une superbe céramique verte [réputée inrayable ou presque] soigneusement polie et satinée et avec un mouvement automatique « maison ». Texturé comme il se doit avec un motif en losange, le cadran apporte la touche mate qui convient. La date à trois heures était-elle indispensable sur cette sportive de grande classe ? On peut en débattre… Aux environs de 25 000 euros en 38 mm [25 900 euros en 42 mm, soit 900 euros de plus pour gagner 4 mm], on est dans l’ultra-luxe de niche, mais c’est la loi du genre quand on associe deux légendes, celle d’Aston Martin et celle d’une des plus anciennes maisons suisses d’horlogerie…
FESTINA : Vert sapin…
Tant qu’à vous mettre au vert, faites comme la nouvelle Miss France 2023 (la délicieuse Indira Ampiot, guadeloupéenne de naissance), qui adopte le « total look green » des talons au poignet : pour avoir l’heure, elle a choisi chez Festina une Boyfriend en acier doré à cadran vert sapin, sympathique montre à quartz de 36,8 mm dont l’addition ne dépassera pas les 120 euros – merci, Indira, de ne pas verser dans l’inflation chronique des belles montres. Cette Boyfriend est particulièrement lisible avec son gros XII en chiffres romains, mais elle a une présence au poignet qui rappelle bien des montres plus célèbres, mais trente, quarante ou cinquante fois plus coûteuses…
Coordination éditoriale : Eyquem Pons