REPÉRAGES #28-2023 (accès libre)
Sept montres qui ont choisi d’emprunter des chemins de traverse pour exprimer leur forte personnalité
Vingt-huitième épisode de notre présentation des nouveautés d’un millésime 2023 qui s’annonce agité et compliqué : après le calme et l’embellie de ces derniers trimestres, la tempête ? Ces montres sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées avec la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie (vous aurez compris qu’il s’agissait des « manufactures » de montres). Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou venues d’ailleurs, à prendre ou à laisser, au masculin comme au féminin, il est toujours intéressant de faire le point sur ce qu’on va découvrir dans les vitrines. « Quand on aime, on ne compte pas » ! Une pièce par jour de la semaine – soit sept montres de sept marques : Bell & Ross, Benrus, Czapek & Cie, Ernst Benz, Hermès, Louis Vuitton et Yema…
HERMÈS Arceau Wow
Un carré dans un rond, des petits carrés dans un grand carré. Hermès aime se jouer des formes. Du lointain souvenir de ces jeux d’enfants où l’on associait couleurs et volumes, Hermès a donné vie à une montre unique et ludique. On aurait pu l’appeler Double Face, ou Recto/Verso. Wow lui va tellement mieux ! Wow, comme son idée originelle. Il y a deux ans, le jeune dessinateur Ugo Bienvenu signait pour Hermès un surprenant carré. Wow sera son nom. Pourquoi ? Pourqwow ? Parce qu’il reprend l’esprit cavalier cher à Hermès et le transpose dans l’univers du comics. Le créateur met le pied à l’étrier et les petits carrés dans le grand. Des cases, des bulles, une animation. Une héroïne traverse Paris en jet ski, à rollers, en voiture et, bien sûr, à cheval. Deux golfeurs s’en amusent : qui est cette intrépide ? Amazone, agent secret, héroïne parisienne ? Tout cela, et bien plus encore : elle est la femme Hermès. L’effet Wow ne vient pas que du motif, mais aussi de la manière dont il est créé. Ce Carré est mis en couleur des deux côtés : une face multicolore pour le recto, l’autre, monochrome, pour le verso. L’idée rebondit de Paris jusqu’en Suisse, aux ateliers d’Hermès Horloger. Un cadran double face ? Pourquoi pas, à condition qu’il soit fin et translucide comme le fil de soie dont il s’inspire. La nacre s’impose. Délicate, élégante, féminine, elle laisse passer ce rayon de lumière avec lequel l’artisan jouera pour créer un motif éclatant.
BENRUS Sea Lord
Benrus revient dans les années 1960 pour faire revivre sa plongeuse Sea Lord. La Sea Lord a été créé à l'origine comme une option publique pour les acheteurs de montres dans les années 1960, qui n'auraient pas accès aux pièces émises par l'armée que Benrus créait à l'époque. Cette différence d'audience se manifeste dans le cas de la Sea Lord. De multiples facettes et des garnitures polies, autour de la lunette et du dossier, ornent son boîtier de 39 mm. Ajoutez l'épaisseur de 13 mm et la patte de 45 mm à la patte, et la montre est plus petite que les Type I et II. Ce qui crée une expérience de port plus polyvalente. Pourtant, même avec ces changements esthétiques et dimensionnels, le Sea Lord est toujours livré avec 300 mètres de résistance à l'eau. « Préserver une certaine robustesse de ses frères militaires. » : en portant une attention particulière au boîtier d'origine et aux cornes, le nouveau Sea Lord a été amélioré en tenant compte de chaque spécification. Une fusion de sport et de vêtements pour un usage quotidien, la Sea Lord est fabriqué en Suisse avec un boîtier en acier inoxydable de 39 mm avec du cristal saphir et une lunette de plongée unidirectionnelle de 120 clics avec insert en céramique verte, résistance à l'eau 30ATM, alimentée par un mouvement automatique Soprod P024 avec réserve de marche de 38 heures. Relancé avec un cadran vert vif avec des marqueurs de cadran blanc BW G9 Super-LumiNova, des aiguilles et du composé luminescent de la lunette, offert sur un bracelet à dégagement rapide en acier inoxydable avec fermoir déployant.
CZAPEK & CIE Antarctique Titanium « Dark Sector »
Czapek & Cie dévoile un tout nouveau modèle dans sa collection Antarctique. Ce garde-temps à trois aiguilles adopte une approche originale de l'affichage du temps, tout à la fois sereine et géométrique. Chaque création horlogère est soumise à deux séries de lois fondamentales. La première, mécanique, implique une précision et une constance parfaite dans son fonctionnement. La seconde, esthétique est, elle, beaucoup plus subjective : une montre se doit d’être visuellement attrayante, provocante et séduisante. La dernière création de Czapek, l'Antarctique Titanium « Dark Sector », allie parfaitement ces deux principes. Entrainée par le calibre maison SXH5, son cadran a été conçu pour offrir une excellente lisibilité et un grand plaisir de lecture. En effet, c’est bien dans l'utilisation minutieuse et profondément équilibrée de l'espace que réside tout l’attrait de ce nouveau garde-temps : Le traditionnel tour des minutes a été discrètement placé sur le bord du cadran « velouté » anthracite et entoure une double rangée de segments parallèles légèrement arqués à chaque segment d’heure. L'aiguille « glaive » des heures pointe ainsi vers ces intervalles réguliers comme un navire cherchant à entrer dans un port, tandis que les aiguilles des minutes et des secondes balaient le cadran, chacune à leur rythme, en comblant ces espaces réguliers pendant un instant. Cela crée une forme d'animation, un léger changement dans la géométrie visuelle. « L'idée est simple, mais sa réalisation exige une grande précision », explique Xavier de Roquemaurel, CEO de Czapek. « Les aiguilles qui passent de segment en segment sur ce décor aux accents crépusculaires ressemblent presque à un rivage vu de loin. Cette conception du cadran, où le marqueur devient le vide entre chaque secteur (presque une approche philosophique de la définition de la "matière"), a spontanément inspiré le nom du modèle, lié au laboratoire Dark Sector de la station du pôle Sud Amundsen-Scott et son radiotélescope. Car le ciel de l'Antarctique est à la fois le plus clair et le plus sombre du monde ».
Le cadran de L'Antarctique Titanium « Dark Sector » émerge ainsi naturellement de l'élégant boîtier et du bracelet en titane brossé, tout comme son protège-couronne sensuellement arrondi. Les subtiles nuances de gris, autre attribut de ce matériau à la légèreté remarquable, ont inspiré la composition monochrome du modèle, encore mis en exergue par deux discrètes touches de couleur : Le marqueur rouge à douze heures et la pointe de l'aiguille des secondes. La montre est équipée du robuste calibre automatique SXH5 de Czapek, le premier entièrement conçu en interne. Il est remonté par un micro-rotor en platine recyclé et offre jusqu'à soixante heures d'autonomie. La finesse de son architecture, avec ses sept ponts rappelle les mouvements des montres de poche du XIXe siècle. Avec une hauteur de 16mm pour un diamètre de 40.5mm, ce nouveau modèle affiche des proportions aussi sportives et élégantes que tous les précédents modèles de la collection Antarctique. L'Antarctique Titanium « Dark Sector » sera disponible en production annuelle limitée de 100 pièces.
BELL & ROSS Cyber Skull Bronze
En 2009, Bell & Ross ranime le courant Skull en horlogerie : la maison à l’esperluette lance la première montre de sa ligne Skull : la BR 01 Skull. Une dizaine d’années plus tard, la nouvelle Cyber Skull rappelle la place de choix que Bell & Ross occupe au sein du design horloger contemporain. Le style facetté ultra-moderne de ce modèle d’avant-garde projette cette famille dans le futur. Aujourd’hui, Bell & Ross présente la Cyber Skull Bronze, dernière née de la série. Cette montre reprend l’aspect de l’iconique Cyber Skull mais habillée de bronze. Cet alliage a la particularité d’évoluer avec le temps. Chacun des 500 exemplaires de cette série deviendront des pièces uniques. Bruno Belamich, directeur artistique de Bell & Ross, attaché aux techniques de pointe, imagine en 2020 la Cyber Skull, une version du modèle ultra-moderne et futuriste. Cette montre à la personnalité complexe, allie matériaux high-tech et design d’avant-garde. On peut y voir également un hommage à l’origami, cet art du pliage japonais ancestral. Enfin, son boîtier sculpté fait écho au fuselage anguleux des avions furtifs, invisibles des radars. Aujourd’hui, la nouvelle Cyber Skull Bronze reprend le boîtier carré aux arêtes vives et aux angles biseautés de la Cyber Skull en version bronze. Ce design unique avec cette tête de mort couleur or donne un look très rock and roll à ce garde-temps que l’on verrait parfaitement porté au poignet d’une rockstar. Pour cette nouvelle Cyber Skull Bronze, Bell & Ross a développé le calibre BR-CAL.210 spécifique. Ce mouve- ment est un mécanisme 100 % manufacture. Son remontage manuel actionne une partie automate. En tournant la couronne, la mâchoire du crâne s’anime. La tête de mort semble ricaner. La Cyber Skull semble se rire de la mort.
La famille Skull est la première montre Bell & Ross à recevoir une animation automate. Ces pièces sont les descendantes des mécanismes qui apparaissent en Europe au XIVe siècle. Sur la Cyber Skull Bronze, le crâne est inséré entre deux plaques de verre saphir comme s’il flottait au centre de la boîte. Le calibre BR-CAL.210, quasi-invisible, se dissimule derrière la tête de mort. Platine et ponts épousent la forme du crâne et se prolongent sous les quatre fémurs. Seules quelques pièces techniques intéressantes restent apparentes notamment certains rouages ou le balancier spiral. Cet élément situé à douze heures, symbolise le cerveau de cette tête de mort pleine de vie. L’élément central de la BR 01 Cyber Skull Bronze, la tête de mort, symbolise la fragilité et la brièveté de l’existence humaine. Ce crâne semble déclarer à l’insouciant : « Souviens-toi que tu vas mourir ». La famille Skull est en lien direct avec le monde militaire et aérien. Les Vikings et les pirates utilisaient le crâne comme symbole guerrier. Cette représentation était autant destinée à affirmer la bravoure de ces combattants qu’à impres- sionner leurs adversaires. Plus près de nous, les parachutistes américains de la Seconde Guerre faisaient également usage de cet emblème en l’apposant sur leurs uniformes et leurs avions. Aujourd’hui, la Cyber Skull revient dans une version en bronze. Le boîtier, la couronne et la boucle ardillon habillent cet alliage de cuivre et d’étain. Le bronze est un alliage vivant qui évolue avec le temps. Il se patine d’une manière spécifique au contact de la peau de chacun. Cette version est l’union d’un matériau traditionnel en horlogerie et d’un design ultra-moderne. En près de 15 ans d’existence, la lignée Skull est devenue une signature de la maison Bell & Ross. Dans la famille Cyber Skull au design d’avant-garde, la première Cyber Skull en céramique représentait la montre des bikers ou des « pirates ». Avec son alliage évolutif, et son design d’avant-garde, la nouvelle Cyber Skull Bronze se situe à la confluence de l’horlogerie, du design et de la technique. Elle présente un profond travail sur le boîtier comme le mouvement. Ensorcelante et fascinante, avant-gardiste et disruptive, elle doit séduire les amateurs de garde-temps de caractère. Editée en série limitée à 500 exemplaires, elle séduira notamment les collectionneurs de pièces de haute horlogerie.
YEMA Rallye 5 Turbo
La passion de Yema pour le monde de l’automobile et plus particulièrement pour la Renault 5 Turbo, icône française des années 1980 est de nouveau mise à l’honneur avec cette nouvelle Rallye 5 Turbo Limited Edition. Le design de ce chronographe puise son inspiration dans les détails et les prises de risque qui ont fait le succès et la renommée de la R5 Turbo. Équipée du calibre ETA Valjoux 7753, la Rallye 5 Turbo est proposée en Édition Limitée de 300 pièces et sera disponible en précommande à partir du 22 mars. La famille Bôle est issue d’une longue tradition horlogère qui s’étend sur plusieurs décennies. Cet héritage est désormais géré par sa troisième génération, Christopher Bôle, Directeur et Responsable du Design : « L’automobile a toujours été l’une de nos plus grandes sources d’inspiration pour concevoir nos montres. Le design de la R5 Turbo et plus particulièrement son intérieur, son volant, ses compteurs ou ses couleurs ont été de véritables prises de risques à l’époque. J’ai donc imaginé un modèle de cadran en me basant dès le départ sur la forme du volant très singulier de la R5 Turbo, première génération. Puis, j’ai ensuite souhaité aller plus loin, avec un cadran “sandwich” qui apporte relief et profondeur. Le compteur des minutes à 3h, les aiguilles des sous-cadrans et la trotteuse gardent les codes des tableaux de bord de l’époque. L’objectif pour ce modèle était d’allier une composition moderne avec un nouveau boîtier spécialement conçu pour cette Rallye, des poussoirs aux faux airs de pistons, et un cadran très typé 80 en gardant les codes qui ont fait la renommée de Yema tout en se basant sur une idée de départ liée à la R5 Turbo. »
ERNST BENZ Chronosport Officer
La construction exceptionnellement robuste du boîtier du ChronoSport 47 mm le rend tout sauf sensible à un traitement brutal. Son extérieur sportif abrite un mouvement mécanique à remontage automatique de haute performance, l'ETA 2836-2, qui, en plus du temps, est équipé d'un calendrier indiquant à la fois la date et le jour. Le ChronoSport Traditional doit son design classique Great Circle à celui des montres de poche vintage des années 1940 par lesquelles elle a été inspirée. Caractérisé par les lignes de base qui accordent la valeur à la lisibilité comme sa principale caractéristique, le cadran massif et les aiguilles surdimensionnées garantissent une excellente lisibilité en toutes circonstances et dans toutes les conditions d'éclairage. Équipé d'un mouvement mécanique à remontage automatique, le ChronoSport offre une fiabilité et une excellence technique exceptionnelles, tandis que son boîtier robuste est conçu pour une endurance à long terme. La taille du ChronoSport demande de l'attention. Le boîtier Ernst Benz Great Circle est résistant à l'eau (5 atm) et usiné en acier chirurgical 316L avec un fond en verre saphir pour mettre en évidence le mouvement à remontage automatique qui anime le ChronoSport. Cinq couches de Super-LumiNova appliquées sur la couleur de base avec des mains Cathedral assorties se traduisent par une visibilité exceptionnelle en lumière atténuée. Nouveau dans la collection Great Circle : deux versions de la série ChronoSport Officer en bleu métallisé et en gris anthracite, toutes deux en finition soleillée signée Ernst Benz, avec des chiffres argentés luminescents appliqués. Disponibles en 47 mm et 44 mm.
LOUIS VUITTON Tambour Moon Flying Tourbillon Poinçon de Genève
Illustration du savoir-faire et de l’expertise de la Fabrique du Temps Louis Vuitton, les deux nouvelles Tambour Moon Tourbillon Volant « Poinçon de Genève » complètent la palette de couleurs au sein de cette famille de montres à l’exceptionnelle transparence. Façonnées dans un bloc de saphir synthétique, elles se parent, cette année, de boîtier arborant une teinte fluorescente verte ou jaune. Véritable prouesse technique et artistique, ces créations toutes en transparence, premières du genre dans l’histoire horlogère à porter l’estampille du Poinçon de Genève, ouvrent une nouvelle ère et font découvrir, dans les moindres détails, toutes les facettes de leur mouvement de manufacture savamment ajouré et mû par un tourbillon volant. Première collection horlogère parée d’un boîtier en saphir à porter l’estampille du Poinçon de Genève, la Tambour Moon Tourbillon Volant « Poinçon de Genève » s’enrichit, cette année, de deux nouvelles montres bénéficiant de l’expertise des artisans de la Fabrique du Temps Louis Vuitton. L’utilisation de boîtiers taillés dans un bloc de saphir synthétique teinté dans la masse représente un véritable potentiel. Ce minéral pur et noble est obtenu par la transformation d’oxyde d’aluminium à des températures avoisinant les 2000° Celsius. Dès l’aube du XXe siècle et son processus de fabrication dévoilé par le chimiste français Auguste Victor Louis Verneuil (1856-1913), l’industrie horlogère s’en est servi pour fabriquer des rubis pour les mouvements mécaniques. A force de progrès dans son élaboration dans le courant des années 1980, le métier est parvenu à produire les premières glaces saphir destinées aux garde-temps de sport puis, une décennie plus tard à façonner les premiers boîtiers complets. Quasiment inaltérable comme l’or pur ou le platine, d’une dureté que seule dépasse le diamant, le saphir synthétique compte au nombre des matériaux précieux sur lequel le temps n’a pas de prise. La Fabrique du Temps Louis Vuitton en a tout de suite saisi le potentiel et l’a mis à profit pour protéger le calibre LV90 des agressions extérieures. Il assure une barrière infranchissable sauf au regard et assure au mouvement d’exception ajouré à la main et régulé par un tourbillon volant, d’avoir une durée de vie pratiquement illimitée si tant est que des soins réguliers lui soient prodigués.
Les ingénieurs de la manufacture sont experts dans sa mise en œuvre depuis le lancement des modèles Tambour Moon Tourbillon Volant « Poinçon de Genève » déclinés en saphir transparent, bleu et rose. Cette année, ces artistes, un brin alchimistes ont su trouver les bonnes formules et les oxydes métalliques les plus purs en des dosages gardés secrets pour proposer deux nouvelles pièces d’exceptions osant des teintes qui, translucides et intenses, donnent l’impression d’être fluorescentes. La première est parée d’un boîtier en saphir jaune électrique et la seconde d’un habillage aux accents d’un vert chaleureux. Afin d’obtenir pour chaque montre une carrure, un fond et un pont portant le logo LV d’une couleur strictement identique, il a fallu extraire du centre d’un bloc de saphir teinté dans la masse de près de 200 kg en provenance du Japon, un cylindre de 50 mm de diamètre pour 150 mm de long. Chacun des composants est par conséquent découpé dans ce barreau en cristal de saphir, usiné à l’aide d’outils diamantés pour atteindre les côtes finales. Tous les éléments sont ensuite délicatement polis afin de révéler leur transparence et la richesse des deux couleurs méticuleusement sélectionnées. Pour réaliser l’intégralité du boîtier en saphir de synthèse de chaque montre, il faut compter 420 heures d’opérations complexes sur des machines à commandes numériques travaillant avec des outils diamantés. A elle seule, la partie monobloc de 10 mm d’épaisseur comportant la carrure, la lunette et le verre nécessite 100 heures de fraisages et 150 heures de polissage. Pour être prêt à monter, le fond demande quant à lui 50 heures d’usinages et 60 heures de finitions faites à la machine et à la main pour être cent pour cent translucide. Enfin, le pont transparent portant le logo LV impose 20 heures de taillage et 40 heures de terminaisons manuelles pour laisser passer la lumière à la perfection. Durant tout le processus de fabrication, un soin constant et minutieux est apporté au moindre détail. Sur le flanc extérieur de la carrure concave de la Tambour Moon apparue en 2017, sont gravées les 12 lettres formant LOUIS VUITTON. Comme les index présents sur le rehaut de la lunette dont le dessin assure à la pièce d’avoir une large ouverture, elles sont délicatement laquées en blanc pour la version en saphir verte et en noir pour la référence en saphir jaune. Sont également rapportées par vissage les deux cornes réalisées en titane traité PVD noir. Enfin, pour garantir à ce boîtier de 42,5 mm de diamètre pour 9,9 mm d’épaisseur d’être étanche jusqu’à 30 mètres afin de protéger efficacement son délicat mouvement des agressions extérieures, un joint transparent a été placé entre la carrure et le fond vissé. Ce boîtier faisant la part belle à la lumière laisse l’œil de l’observateur vagabonder pour appréhender l’architecture pratiquement arachnéenne du mouvement mécanique à remontage manuel LV90 doté de 80 heures de réserve de marche.
Pour souligner les contrastes et attirer l’attention sur chaque finition soignée en vue de répondre aux critères du Poinçon de Genève, les ponts et la platine sont formés d’une redondance de cercles traités noir mat. Presque fractals, ils incitent, à force de délicates circonvolutions, à faire plonger le regard en ligne droite sur le tourbillon volant dont la cage finement ajourée reprend le fameux motif Fleur de Monogram. Transcendant l’équilibre des formes par un jeu cinétique ayant quelque chose d’hypnotique, la structure du calibre est elle-même sublimée par l’exceptionnelle présence de la teinte jaune ou verte du boîtier. Pour cette montre, tout est pensé jusqu’au traitement graphique des aiguilles qui, légères et largement évidées, glissent au dessus de ces cercles d’où elles semblent jaillir. Impériales de légèreté et de transparence, ces deux montres produites annuellement en toute petite quantité en raison des difficultés de fabrication, sont comme les précédentes versions de la Tambour Moon Tourbillon Volant Saphir, les seules au monde, à ce jour, à disposer d’un boîtier en saphir et à porter l’estampille du Poinçon de Genève. Véritable gage d’excellence, cette certification instaurée par le Grand Conseil du Canton de Genève en 1886 est considérée dans le métier comme la meilleure assurance en matière de provenance, de finition et de précision. Pour l’obtenir depuis 2012, chaque élément constitutif de la montre -de l’habillage au mouvement-, doit avoir été réalisé et fini à la main dans le Canton de Genève par des artisans chevronnés selon des standards de qualité parmi les plus élevés de la profession. Une fois l’assemblage terminé, chaque pièce est soumise à une batterie de tests et de contrôles destinés à garantir sa qualité de réalisation, son étanchéité et la précision de son calibre. A l’issue de ceux-ci, seules les pièces ayant réussi à les passer tous avec succès se voient attribuer individuellement la plus prestigieuse des distinctions horlogères.
Coordination éditoriale : Eyquem Pons