REPÉRAGES #76-2025 (accès libre)
Sept avis personnels sur six montres et une horloge qui viennent de faire leur apparition en vitrine
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 76e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept pièces de sept marques : Chanel, Exaequo, H. Moser & Cie., Junghans, Patek Philippe, Schwarz Etienne et Van Cleef & Arpels…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
EXAEQUO Melting Watch Polyhedron / Revolve
Le voyage émotionnel d’Exaequo Melting Watch dans l’univers surréaliste se poursuit. De nouvelles interprétations et formes du temps voient le jour avec deux modèles inédits, conçus pour vivre le temps sous un angle nouveau, loin de toute convention. Qui a dit que le Surréalisme appartenait au passé ? Bien au contraire, il est plus actuel que jamais, notamment pour ceux qui souhaitent réellement se démarquer de la masse et adopter une vision du temps fluide et subjective, capable d’être déformée par la perception humaine et de défier les conventions, les structures sociales et la pensée dominante.Après avoir remis au goût du jour un modèle iconique en actualisant ses codes esthétiques sans trahir le design qui l’a rendu populaire, et en introduisant diverses variantes de cadran et de boîtier, la marque suisse Exaequo Melting Watch est prête à aller encore plus loin. De nouvelles formes audacieuses repoussent les limites de l’imagination, tout en préservant l’identité forte et singulière de la maison. Le voyage commence avec la Polyhedron Melting Watch, une montre qui reprend le design du tout premier modèle Exaequo, caractérisé par son boîtier emblématique aplati en son centre, désormais réinterprété avec des facettes multiples en argent 925. Dimensions : 55,29 mm sur 35,35 mm.
Ce boîtier à 62 facettes, pesant 38,5 g d’argent, requiert au moins deux jours de travail manuel et mécanique par pièce, sans compter la fabrication des autres composants et l’assemblage. Sous le verre minéral, trois variantes de cadran pour un total de 101 pièces commémoratives des 101 ans du premier manifeste surréaliste. Chiffres romains noirs sur fond blanc, y compris une version inversée, et une édition spéciale arborant le chiffre 101 au centre du cadran. À l’intérieur, le mouvement Ronda 751-A1G3 assure l’affichage des heures et des minutes. Protégé par un fond vissé à quatre vis, il garantit une étanchéité jusqu’à 30 mètres et permet un remplacement facile de la pile ou du mouvement complet si nécessaire. À l’opposé, la montre Revolve affiche une esthétique totalement différente. Avec un boîtier asymétrique et anguleux, où la rondeur cède la place à des angles vifs et adoucis, son design évoque des lèvres surréalistes lorsque la montre est tournée. Symbole d’un anticonformisme radical, Revolve est proposée dans un boîtier en acier inoxydable 316L poli (51,2 mm x 33mm) avec trois cadrans disponibles (blanc, bleu et noir), ainsi qu’une version traitée en or PVD avec cadran noir, blanc ou doré. Sous le verre minéral, les aiguilles des heures et des minutes sont entraînées par le mouvement Ronda 762-AJG3, actionné via la couronne positionnée sur le côté gauche du boîtier. Un bracelet en silicone noir avec boucle déployante complète le look. Le fond vissé assure une étanchéité jusqu’à 30 mètres. Avec Polyhedron (ci-dessus) et Revolve (ci-dessous), Exaequo Melting Watch poursuit sa réinterprétation du Surréalisme, le transformant en créations au design fort, à l’identité affirmée et au style aussi unique qu’intemporel.
UN COMMENTAIRE ? Très recherché par les amateurs de montres vintage signées par une grande maison française il y a un demi-siècle, ces montres de style « accidenté » – certains disent « crashé » – sont à présent le marqueur identitaire de la jeune maison suisse italienne Exaequo, qui propose sa Polyhedron en série limitée autour des 2 500 francs suisses (boîtier en argent de 33,3 mm x 55,2 mm étanche à 30 m à mouvement électronique suisse) et sa Evolve en acier ou en acier doré entre 700 et 750 francs suisses (boîtier de 33 mm x 51 mm étanche à 30 m et mouvement quartz suisse Ronda).
JUNGHANS Form Ladies / Form Quarz
Les nouvelles montres tendance de Junghans offrent une esthétique streetstyle sportive et décontractée : la Form Ladies et la Form Quarz Junghans combine le streetstyle avec un design clairement marqué. Les nouvelles Form Ladies et Form Quarz font honneur à leur nom. Elles séduisent par leur visuel marquant et leurs accents de couleur tendance. Le boîtier élancé se porte merveilleusement bien et brille par ses proportions équilibrées. Pour les looks décontractés et urbains, les nouveaux modèles Form sont les compagnons parfaits pour tous les jours. Le boîtier de la Form Ladies apparaît discrètement en acier inoxydable avec un diamètre de 34,1 mm, la Form Quarz montre un peu plus de présence au poignet avec son boîtier de près de 40 mm. Sur chacun des trois nouveaux modèles, la teinte orange ajoute des accents lumineux sur le cadran et le bracelet. Le boîtier, d‘une hauteur de seulement 7,0 mm, est conçu de manière ergonomique et assure un grand confort.
La Form Quarz est disponible au choix en acier inoxydable brillant ou avec un revêtement PVD noir poli. Le cadran bombé vers l‘intérieur et recouvert d‘un vernis blanc mat est un véritable accroche-regard. Sur chacun des trois nouveaux modèles, les index sont assortis à la couleur du bracelet et aux coutures. L‘inscription Junghans placée verticalement à 6 heures reprend habilement son esthétique claire et souligne la modernité de la montre. Tous les bracelets ont en commun un mélange de matériaux captivant, les coutures de couleur contrastée ainsi qu‘une fonction Quick-Release. Celle-ci permet un changement simple et rapide du bracelet. Ainsi, le bracelet peut être facilement adapté à l‘humeur personnelle ou à la tenue vestimentaire. Des mouvements quartz de haute qualité servent d‘entraînement précis et confortable. Tous les modèles ont une chose en commun : une apparence moderne et une esthétique claire. Le style décontracté dans sa meilleure… Form !
UN COMMENTAIRE ? Puisque « streetstyle » il y a, prenons-en une leçon, non seulement pour ce qui concerne les formes et les couleurs (boîtier de 34 mm étanche à 50 m pour la Form Ladies, proposée à 530 francs suisses avec un mouvement électronique : ci-dessus ; boîtier de 39,9 mm étanche à 50 m pour la Form Quarz, affichée entre 530 et 645 francs suisses : ci-dessous), mais aussi pour le positionnement prix très urbain et très nouvelle génération. Une horlogerie décontractée avec une esthétique reposante et dépouillée…
SCHWARZ ETIENNE 1902 Petite seconde
2025 marque un tournant pour Schwarz Etienne avec le lancement de la collection 1902, ouvrant un nouveau chapitre de son art horloger. Première expression de cet élan, la 1902 Petite Seconde incarne tout le savoir-faire cultivé au sein de la manufacture indépendante: un dévouement absolu à l’artisanat, une mécanique de haute qualité conçue et réalisée en interne, ainsi que des lignes fluides et ergonomiques qui assurent un équilibre visuel harmonieux et un confort naturel au porter. Déclinée en trois versions, cette création capte le regard par son élégance subtile et illustre brillamment plus de 120 ans d’expertise ininterrompue. Née au cœur de la Villa Sonnenheim, la 1902 Petite Seconde puise son élégance dans l’âme de ce lieu empreint d’histoire. Elle incarne le raffinement intemporel cher à la manufacture de La Chaux-de-Fonds et, en tant que première pièce de la collection 1902 — en hommage à l’année de création de la marque — elle témoigne de l’engagement constant de Schwarz Etienne envers la tradition horlogère suisse. Grâce à une harmonie subtile entre mécanique et design, elle allie tradition et modernité avec justesse. Fidèle à l’identité de Schwarz Etienne, elle fait évoluer les codes classiques en y ajoutant des touches contemporaines, tout en préservant l’esthétique distinctive de la marque.
Dès le premier regard, le cadran de la 1902 Petite Seconde séduit par son équilibre visuel. Fusion parfaite entre esthétique et technique, il conjugue rigueur des proportions et ergonomie, formes douces et lignes élégantes. Mais c’est en s’y attardant que se révèlent une multitude de détails, illustration de la singularité de la collection 1902. Proposée en trois teintes raffinées — Argent, Ardoise et Doré 4N — chacune exprimant sa propre identité, la 1902 Petite Seconde célèbre l’art horloger. Du centre grené velouté au tour d’heures en finition opalin, chaque nuance capte la lumière avec subtilité, offrant profondeur et éclat. Le chemin de fer des minutes, finement décalqué, vient structurer cet ensemble harmonieux. Chaque finition confère relief et personnalité, sublimée par un filet diamanté, ultime touche de raffinement. À 6h, la petite seconde, majestueuse et hypnotique, évolue sur un cadran azuré, rehaussé d’un délicat contour brillant et d’une double décalque noire accentuant la clarté de lecture. Les aiguilles de type lancine, hommage au patrimoine de la marque, dévoilent une face sablée et une autre polie, garantissant une lisibilité optimale sous tous les angles. Elles s’harmonisent avec les indexes aux galbes polis par d’envoutants jeux de lumière. Le logo Schwarz Etienne, en applique polie, couronne cette réalisation. L’introduction du titane Grade 5 marque une nouvelle étape dans l’évolution de la manufacture. Bien plus qu’un choix technique, ce matériau symbolise l’audace de Schwarz Etienne et son ambition à se positionner comme un acteur essentiel de l’horlogerie contemporaine. Le titane confère à la montre une légèreté remarquable et garantit un confort optimal au poignet. Cette fluidité se poursuit dans le design du boîtier de 39 mm, dont les lignes, soigneusement élaborées, se prolongent naturellement avec celles du cadran. L’attention portée aux détails se manifeste dans un subtil équilibre des proportions, magnifiée par une lunette à l’esthétique adoucie, surplombant une carrure inédite chez l’horloger indépendant. Le travail minutieux de la chute des cornes offre une expérience au poignet où confort et élégance se mêlent avec finesse. Chaque forme qui compose l’harmonie du boîtier est sublimée par un jeu délicat de finitions polies et satinées, qui réhaussent le caractère unique de la pièce. Pour parfaire l’ensemble, la couronne polie et satinée, gravée du logo Schwarz Etienne, scelle cette création où élégance et fonctionnalité se rencontrent dans une parfaite alchimie. L’élan velouté du cadran trouve son prolongement naturel dans l’architecture du mouvement, où chaque détail célèbre la belle horlogerie. Les six ponts font leur retour dans une structure entièrement revisitée, incarnant la maîtrise horlogère de Schwarz Etienne.
Le mouvement automatique à micro-rotor ASE 300.00 de la 1902 Petite Seconde illustre avec éclat l’indépendance de la marque et l’excellence de son outil industriel. Son design épuré met en scène six ponts aux angles polis. Combinés à la brillance des moulures de pierres concaves, cet ensemble crée une harmonie visuelle où formes épurées et lignes élancées jouent avec la lumière. Cette élégance horlogère, conçue, développée et assemblée à La Chaux-de-Fonds, exprime l’essence même du savoir-faire de la maison. La platine, finement sablée et rhodiée, dialogue avec les six ponts, tandis que les côtes de Genève circulaires concentriques viennent couronner ce travail minutieux, conférant à l’ensemble une parfaite cohérence visuelle. Un nouveau roulement à billes assure une performance de remontage optimale, sublimant ce mouvement façonné au fil des ans par des artisans passionnés, guidés par une rigueur sans compromis. Chaque détail, de l’architecture aux finitions, a été pensé pour exprimer toute la consistance horlogère qui fait la renommée de la maison. L’inspiration puisée dans la nature transparaît dans la fluidité des formes, à l’image du micro-rotor orné d’un motif en chevrons, subtil écho aux sapins environnants. Le décor soleillé du rochet, accompagné de sa goutte et de sa denture polies à la main, illustre l’excellence des finitions, véritable signature d’un savoir-faire ancestral. Avec la collection 1902, Schwarz Etienne s’affirme comme un acteur reconnu de la haute horlogerie. La 1902 Petite Seconde, proposée en trois couleurs cadrans, incarne l’agilité et la créativité permises par l’indépendance de la manufacture. Disponible avec un bracelet en alligator ou en veau Barenia, doublé de caoutchouc et décliné en plusieurs teintes, elle se complète d’une boucle ardillon en titane au design épuré, offrant ainsi une expérience unique et personnelle.
UN COMMENTAIRE ? Rien à redire, ni sur le fond (excellent mouvement mécanique « manufacture » à micro-rotor, doté de 86 heures de réserve de marche), ni sur la forme (l’esthétique néo-classique de ce modeste boîtier en titane, contenu à 39 mm et étanchéifié à 50 m, est « sectorisée », colorisée, grenée, guillochée, veloutée et opalisée selon les canons de la mode horlogère du moment) : on s’étonnera juste du prix relativement élevé (autour des 20 000 euros) pour une montre trois-aiguilles d’une marque indépendante, aussi Swiss Made soit-elle. C’est dommage : il y aurait pour une telle Schwarz Etienne un public beaucoup plus vaste à des niveaux de prix beaucoup moins élevés…
H. MOSER & CIE. Endeavour Centre Seconds Concept Purple Enamel
Fidèle à son héritage artisanal, H. Moser & Cie. réinterprète ses emblématiques cadrans fumés en sublimant l’art ancestral de l’émaillage. Revisité avec une approche résolument contemporaine, cesavoir-faire donne naissance à une teinte inédite, vibrante et lumineuse, dont la texture martelée capte et joue avec la lumière. Logé dans un boîtier en acier de 40 mm et animé par un mouvement automatique HMC 201, le modèle Endeavour Centre Seconds Concept Purple Enamel conjugue l’élégance intemporelle d’une montre trois aiguilles à une esthétique audacieuse au charisme percutant. Classique absolu de l’horlogerie, la montre trois aiguilles exige une maîtrise technique irréprochable, où chaque détail compte. Pour se distinguer, l’esthétique doit confiner à la perfection, atteindre l’équilibre parfait : justesse des proportions, harmonie des formes, finitions de haut vol. Avec le modèle Endeavour Centre Seconds Concept Purple Enamel, H. Moser & Cie. bouscule cette élégance intemporelle en lui insufflant une touche audacieuse : un cadran d’une profondeur chromatique inédite, réalisé grâce à une technique d’émaillage réinventée. Fidèle à son approche singulière, la manufacture revisite l’art ancestral de l’émaillage Grand Feu pour mieux le projeter dans la modernité, préservant ainsi un savoir-faire précieux tout en le réinterprétant à sa manière. Tout commence par une base en or gris, sur laquelle un motif texturé est gravé, créant un effet martelé. Vient ensuite l’application méticuleuse de six pigments d’émail, tous dans des coloris différents, soigneusement lavés et finement broyés, déposés en dégradé pour façonner la teinte vibrante du cadran. Pendant des heures, l’artisan émailleur ajuste chaque nuance avec une précision extrême, veillant à ce que les couleurs fusionnent harmonieusement lors des cuissons successives sans jamais se pixeliser. De nombreux passages au four sont nécessaires pour obtenir un effet fumé unique, signature de H. Moser & Cie. Le résultat est saisissant : une profondeur intense, une texturesublimée par la transparence de l’émail Grand Feu, et un coloris fascinant, baptisé Purple Haze, particulièrement difficile à réaliser. Une véritable œuvre d’art horlogère que la manufacture choisit de laisser s’exprimer librement, sans logo ni index, dans la pureté la plus absolue.
Au cœur du boîtier en acier de 40 mm bat un cœur mécanique, 100% suisse et 100% manufacture : le calibre HMC 201. Ce mouvement à remontage automatique est muni d’un organe réglant manufacturé par Precision Engineering AG, la société sœur de H. Moser & Cie., et comporte un double spiral, immédiatement identifiable grâce à l’aiguille de la seconde de couleur violette et au pont de balancier bleu. Doté d’une architecture qui privilégie l’ouverture, il dévoile ses composants grâce à des ponts partiellement squelettisés, sublimés par une finition gris anthracite résolument contemporaine. Les roues du train de rouage, de la seconde centrale et du système de remontage automatique bidirectionnel se dévoilent avec élégance, tandis que le rotor ajouré préserve une vue dégagée sur le mouvement, qui assure toujours une réserve de marche minimale de trois jours. L’ensemble est magnifié par un bracelet en cuir de koudou violet, dont la texture veloutée et la teinte profonde prolongent l’intensité du cadran, apportant la touche finale à cette création au caractère affirmé. H. Moser & Cie. : de la haute horlogerie décalée pour les initiés.
UN COMMENTAIRE ? Un des plus beaux cadrans de la récente Wonder Week du printemps 2025, à un prix relativement accessible pour la qualité du produit et la notoriété grandissante de la marque (comptez autour des 30 000 euros, ce qui reste coûteux, mais bien moins « cher » que les prétentions affichées par beaucoup de marques concurrentes). La singularité identitaire de cette pièce est telle qu'elle peut se permettre de ne plus indiquer le nom de la marque qui signe cette montre : c'est quand même le comble du vrai chic horloger...
PATEK PHILIPPE Twenty-4 ronde calendrier perpétuel (réf. 7340/1R-001)
Belle surprise également pour les passionnées de Grandes Complications : la collection Twenty~4 accueille sa toute première complication, sous la forme d’un quantième perpétuel. Grâce au calibre 240 Q extra-plat à remontage automatique, le boîtier a pu conserver son élégante minceur. Les indications calendaires s’affichent par aiguilles dans trois cadrans auxiliaires, complétés par un guichet pour les phases de lune – composant ainsi l’un des visages les plus reconnaissables parmi les quantièmes perpétuels Patek Philippe. Première Twenty~4 ronde non sertie, ce quantième perpétuel est proposé dans deux versions en or rose : la référence 7340/1R-001 avec cadran argenté au double satinage vertical et horizontal rappelant les tissus de soie sauvage « shantung » et la référence 7340/1R-010 au cadran vert olive « soleil » à la fois moderne et raffiné.
UN COMMENTAIRE ? Mouvement automatique impeccable, cadran argenté à texture « shantung », boîtier en or rose de 36 mm étanche à 30 m : on ne voit pas clairement en quoi ce quantième perpétuel relève de la série des précédentes Twenty-4, mais on ne voit pas on plus pourquoi les petits poignets, notamment féminins, seraient privés du réconfort d’un calendrier perpétuel agrémenté d’un affichage des phases de lune (comptez dans les 110 000 euros pour un accès – pas forcément accessible, ni facile d’accès – à une des complications mécaniques qui ont fait la gloire de Patek Philippe)…
VAN CLEEF & ARPELS Automate « Naissance de l’amour »
L’automate Naissance de l’Amour poursuit la collection initiée par Van Cleef & Arpels en 2022 avec Rêveries de Berylline et continuée en 2023 et 2024, notamment avec Éveil du Cyclamen et Bouton d’Or. Haut d’une trentaine de centimètres, l’objet met en scène le personnage mythologique de Cupidon dans une composition exprimant la tendresse des sentiments. En or blanc, or rose, or jaune et diamants, celui-ci émerge d’un panier de plumes orné d’un dégradé réalisé à la laque. Le mécanisme complexe de la création a été conçu en partenariat avecl’atelier François Junod, situé à Sainte-Croix, en Suisse. La figurine surmonte une colonne grecque en or rose sculpté et une compositionde nuages en or blanc, diamants et saphirs roses de trois intensités différentes. Elle s’élève avec grâce, tourne sur elle-même, battant sesailes en émail plique-à-jour quelques instants avant de retrouver sa cachette. Son ascension est accompagnée d’une mélodie jouée par uncarillon. Le socle de l’automate est entièrement taillé en œil de fer, une pierre particulièrement nuancée présentant des reflets dorés. Un bol en palmier pétrifié – une gemme inédite dans les créations de la Maison – accueille le panier de plumes. Ces matières ont été soigneusementchoisies par les experts de la Maison, puis taillées et polies afin de révéler leur caractère et leur singularité. Une bague rotative graduéeindique l’heure grâce à deux plumes laquées et ponctuées de diamants, retenues par un nœud entièrement pavé de diamants.
UN COMMENTAIRE ? Cette étrange et mystérieuse horloge de table (pièce unique) réenchante le regard, séduit l’oreille et flatte l’imagination : son Cupidon automate s’élève lentement au-dessus d’un précieux bouquet qui suspend les heures, tandis que les détails horlogers (les heures et les minutes) défilent très prosaïquement devant deux plumes serties de diamants et de rubans : rendre le temps plus léger et les heures plus précieuses, c’est la mission de Van Cleef & Arpels…
CHANEL J12 Bleu Tourbillon Diamant
Expression de la Haute Horlogerie conçue par Chanel, cette J12 Bleu arbore un tourbillon volant dont les hypnotiques rotations sont exacerbées par la présence d’un diamant solitaire à 65 facettes serti au centre de sa cage. La pierre préférée de Gabrielle Chanel fait scintiller le cadran bleu ajouré tout en révélant l’éclat naturel des 34 saphirsbaguette qui ornent la lunette de cette montre mécanique à remontage manuel. Cette J12 Bleu dont la céramique a fait l’objet d’une finition particulière - les biseaux du boîtier et du bracelet ont été polis à la main pendant huit heures - bat au rythme du Calibre 5 lequel a demandé trois ans de développement à la Manufacture. Comptant 172 composants, ce mouvement à tourbillon volant serti d’un diamant signe l’esthétique etl’expertise horlogère de Chanel (boîte de 38 mm étanche à 50 m en céramique haute résistance bleue mate et acier avec revêtement noir ; fond en saphir avec la mention « Limited to 50 » ; lunette fixe en acier avec revêtement noir sertie de 34 saphirs bleus taille baguette d’environ 4 carats ; cadran ajouré bleu ; cage de tourbillon sertie d'un diamant solitaire avec une taille exclusive de 0,18 carat F/G-VVS ; couronne non-vissée en acier avec revêtement noir sertie d'un diamant taille brillant de 0,16 carat ; bracelet en céramique haute résistance bleue mate avec biseaux polis et boucle triple déployante en acier avec revêtement noir ; Calibre 5 : mouvement mécanique à remontage manuel Manufacture Chanel avec tourbillon volant et 42 heures de réserve de marche)…
UN COMMENTAIRE ? Pour cette année du « bleu Chanel », une J12 dont le tourbillon s’orne d’un diamant [hommage de la mécanique à la joaillerie] et la lunette se sertit de multiples saphirs [hommage de la joaillerie à la mécanique] : il faudra compter dans les 210 000 euros pour succomber à la magie hypnotisante de ce tourbillon volant qu’il faudra remonter manuellement après moins de deux journées de giration dans sa cage…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS