REPÉRAGES #249-2024 (accès libre)
Sept montres qui profitent des premières fraîcheurs de l’automne pour faire leur premier tour de chauffe (en prime : nos sept commentaires)
En toute transparence, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 249e épisode de notre panorama des montres de l’année 2024, avec sept montres de sept marques : Angelus, Czapek & Cie, Ebel, Herbelin, Patek Philippe, TAG Heuer et Ulysse Nardin…
Pour se tenir au courant des nouveautés qui arrivent sur le marché, de nombreux lecteurs apprécient le panorama que constitue cette chronique « Repérages » : c’est d’ailleurs, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 1 600 nouveautés chroniquées chaque année [en moyenne, un peu plus de quatre nouvelles montres présentées par jour du calendrier]. Cependant, ces mêmes lecteurs se sentaient un peu frustrés de ne pas y trouver notre avis sur les montres retenues. Nous commençons donc à commenter notre sélection de montres dans les pages plus ou moins quotidiennes de « Repérages » : des notations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire. Il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté positivement : tout le monde l’aura compris, les absents ont toujours tort !
EBEL 1911 Globe 42 mm (vert)
L’ icône emblématique Ebel 1911 Globe fait son grand retour avec un design modernisé. Initialement lancé sous le nom d’Ebel Voyager en 1989, cette montre légendaire a été réinventée pour l’ère contemporaine, alliant magistralement héritage et innovation. Le garde-temps original s’est rapidement imposé parmi les passionnés et les collectionneurs de montres grâce à son design unique et ludique, ainsi qu’à ses fonctionnalités exceptionnelles. L’Ebel 1911 Globe conserve l’essence de la montre d’origine, tout en intégrant des éléments modernes. Ce nouveau modèle arbore le motif emblématique de la carte du monde avec une finition miroir et des continents plaqués rhodium ou plaqués or jaune, reflétant l’esthétique à la fois ludique et sophistiquée de la pièce classique. Il est équipé d’une fonction worldtimer avec une lunette en céramique permettant de suivre l’heure locale dans 24 lieux correspondant aux fuseaux horaires mondiaux, incluant une désignation « UTC » pour l’heure universelle. Animé par un mouvement mécanique automatique suisse visible à travers le fond du boîtier en cristal saphir, ce garde- temps assure une précision et une fiabilité exemplaires. La montre Ebel 1911 Globe est disponible en acier inoxydable ou en combinaison d’acier inoxydable et d’or jaune 18 carats, avec un cadran noir ou vert galvanique et une lunette en céramique noire. Les deux modèles sont dotés d’aiguilles luminescentes pour les heures et les minutes, ainsi que d’une fenêtre de date à 6 heures. La montre est accompagnée d’un bracelet en cuir de veau interchangeable, orné du logo emblématique aux « E » entrelacés. Le relancement de l’Ebel 1911 Globe célèbre le riche héritage de la marque. Ce garde-temps est une parfaite fusion du passé et du présent, offrant une pièce d’histoire réimaginée pour le monde d’aujourd’hui et ravissant ainsi les amateurs de montres et les voyageurs.
UN COMMENTAIRE ? D’autres marques nous parlent de « Worldtimer », mais Ebel préfère la sobriété d’un simple « globe » qui magnifie le légendaire boîtier 1911, avec d’intelligentes touches d’or et des océans verts qui nous changent des habituelles planètes bleues. Le prix est plutôt sympathique (comptez dans les 3 600 euros pour cette montre automatique), la taille réaliste (42 mm) et la lunette en céramique noire. Pas d’hésitation : embarquement immédiat !
CZAPEK & CIE Faubourg de Cracovie Crossroads « Secret Alloy »
Avec la Faubourg de Cracovie Crossroads, Czapek & Cie poursuitson jeu d'alchimie stylistique, gommant les frontières entre sport etélégance, classicisme et modernisme. Alliant les indications sportives les plus pointues à un savoir-faire raffiné, ce nouveau garde-tempsincarne toute la philosophie de la Maison, consistant à respecter la tradition tout en la dépassant. « Nous voulions nous recentrer sur la collection Faubourg de Cracovie parce qu'il s'agit du seul modèle dechronographe que nous proposons et que le design de son boîtier - avec des cornes évidées et des poussoirs intégrés dans les protège-couronnes - incarne notre philosophie du classicisme moderne », explique Xavier de Roquemaurel, CEO de Czapek. L'introduction d'un tachymètre nous a donné l'occasion de jouer de métiers d'art très traditionnels d'une manière contre-intuitive, en combinant le guillochage avec la quintessence de l'indication sportive ». Une échelle tachymétrique - marquée sur le pourtour du cadran ou sur la lunette - permet de calculer la vitesse en fonction du temps de parcours (ou inversement, de mesurer la distance parcourue en fonction de la vitesse) en utilisant des formules mathématiques et les indications de mesure du temps du chronographe. Longtemps associés au sport automobile, les tachymètres ont commencé à apparaître sur certaines montres chronographes suisses au tournant du XXe siècle, lorsqu'ils avaient une grande valeur pratique pour les pilotes de course et les premiers aviateurs. Aujourd'hui, comme pour de nombreuses complications horlogères, la technologie moderne offre des alternatives à son objectif purement fonctionnel, mais cela ne réduit en rien sonattrait - avec la possibilité de savourer l'esprit de la course ou de vérifier si le compteur de vitesse de votre voiture est exact. (Le tachymètre mesurant la vitesse moyenne sur la distance, il serait superflu sur l'autoroute avec un régulateur de vitesse, mais très amusant sur une route de campagne sinueuse). Le cadran de la Faubourg de Cracovie Crossroads incarne complètement la quête de beauté de Czapek – entermes de couleurs, de détails, d'harmonie et de textures complexes pour capturer et refléter la lumière. Pourtant, réduire le diamètre de la section principale du cadran pour accueillir l'échelle tachymétrique était plus facile à dire qu'à faire et, pour maintenir l'équilibre et la symétrie de tous les éléments, les sous-cadrans du chronographe ont également dû être réduits dans la même proportion. Un rebord plus prononcé a été créé, afin de s'assurer qu'ils conservent une forte présence dans la composition - une subtilité de détail qui est, comme toujours, une signature typique de Czapek.
Pour le guillochage, Czapek a travaillé avec son partenairecadranier Metalem, afin de créer un nouveau motif qui projetterait une image plus sportive et plus moderne - une utilisation contre-intuitive d'un artisanat aussi profondément traditionnel. Réinterprétation du guillochage « Double Soleil » créé pour les nouvelles Quai des Bergues 40.5 mm l'année dernière, le nouveau motif Crossroads présente des lignes plus droites, plus espacées et plus profondément gravées. Cette ressemblance avec les bandes de roulement des pneus fait allusion àl'héritage des tachymètres dans le domaine de la course automobile. Son nom, Crossroads, décrit le motif des lignes qui se croisent et symbolise la position de Czapek au carrefour de la tradition horlogère et d'une approche moderne. Dynamique, vivant et passionnant, le cadran est une véritable « invitation à la course ». Le cadran a été créé en deux couleurs : « Deep Blue » avec des compteurs contrastés, et « Secret Alloy » - un cadran gris monochrome avec des compteurs assortis à la couleur du matériau brut du cadran. Utilisé comme matériau de base pour les deux cadrans, l'alliage de métaux précieux est un subtil mélange de matériaux mous et durs - platine, or, argent, palladium et autres métaux - choisi pour obtenir une ductilité idéale et parce que,lorsqu'il est poli avant le guillochage, il crée des reflets intenses qui soulignent la netteté des lignes gravées. Le cadran Secret Alloy sera une édition limitée à 50 pièces et le cadran Deep Blue sera en production continue. Le calibre SXH3, qui équipe la ligne Faubourg de Cracovie, a été développé en 2018 par Vaucher Manufacture Fleurier et adapté aux demandes spécifiques de Czapek. Référence en matière de mouvements chronographes automatiques intégrés, il réunit les caractéristiques les plus souhaitables des calibres chronographes : une roue à colonnes (pour une fonctionnalité plus précise, ressentie à travers l'action vive des poussoirs) ; un embrayage vertical pour un contrôle précis des fonctions de démarrage / arrêt / redémarrage du chronographe ; un marteau linéaire de remise à zéro pour assurer une remise à zéro sans faille de toutes les indications du chronographe. Sa haute fréquence de 5Hz (36 000 vph) permet des mesures précises au 1/10e de seconde et renforce la stabilité et la robustesse (le CEO de Czapek a porté son chronographe Faubourg de Cracovie pendant plusieurs saisons de snowboard sans aucun incident !)Le souci du détail de Czapek se retrouve dans la finition du mouvement : les ponts sont sablés et diamantés, leur couleur anthracite contrastant de manière saisissante avec le rotor en or rose 18 carats. La montre est présentée dans un boîtier en acier de 41,5 mm avec un bracelet en alligator ou Alcantara.
UN COMMENTAIRE ? Le guillochage est à la mode et les marques ont tendance à abuser de ce « style Voutilainen » qui élime les identités. Était-ce une raison pour aller encore plus loin dans cette veine guillochée et vouloir en faire toujours plus [le péché mignon des horlogers] en proposant un cadran dont personne n’ira contester l’identité, mais dans un style qui s’échine à brouiller cette identité par une profusion géométrique pas forcément élégante. Affiché dans les 36 000 francs suisses, ce chronographe qui affirme mélanger tradition et modernité n’a pas forcément retenu les bonnes leçons de chaque pôle de cette tension dialectique : la tradition n’est pas éclairée par ce guillochage confus et la modernité n’est pas servie par ce treillage plus industriel qu’artisanal. Dommage, parce que le mouvement était très réussi…
HERBELIN Antarès « Heures roses »
Icône féminine des montres Herbelin, Antarès se dévoile, aujourd’hui, dans une version inédite. Parée d’acier recouvert de PVD or rose, elle charme tant par sa taille mini que par son cadran minimaliste en nacre naturelle. Echappant à toute monotonie par son bracelet interchangeable, cette pièce de tradition horlogère ne cesse de se réinventer au quotidien. So glam. Vêtu de PVD or rose, le boîtier en acier de forme carrée présente une petite taille (19,4 x 19,4 mm), inscrivant l’Antarès dans la tendance du courant horloger. Parfait sur tous les poignets, y compris les plus fins, il architecture le temps avec élégance, misant sur une épure géométrique avec ses lignes facettées à la finition polie et sa lunette biseautée révélant un verre saphir également facetté. Affirmant le chic de l’ensemble, le cadran en nacre naturelle blanche est dénué d’index pour aller à l’essentiel. Assorties à la couleur du boîtier, les aiguilles stylisées se détachent par contraste, donnant l’heure sobrement. A l’image de tous les modèles Antarès, cette nouveauté bénéficie d’un système invisible permettant de changer par soi-même le bracelet. Quelques secondes suffisent pour le glisser entre les cornes du boîtier et le clipper. Changeant d’allure au gré des envies, ce garde-temps devient, tour à tour, classique, chic, tendance, décontracté. Il ne reste plus qu’à choisir parmi les nombreux bracelets proposés par l’horloger Herbelin. Associant des matières nobles à un mouvement quartz de facture suisse fiable et précis, Antarès défie l’éphémère. Héritant d’un savoir-faire horloger traditionnel français, transmis de père en fils depuis trois générations, ce garde-temps féminin est Made in France. Dessiné, conçu, réglé et contrôlé dans les ateliers Herbelin situés au cœur du Jura, en Franche-Comté, il illustre l’intérêt porté à la gent féminine par la Maison horlogère française, et ce depuis plus de 75 ans.
UN COMMENTAIRE ? Une petite montre « à la française », précisément pour ces « petites Françaises » dont le monde entier admire, envie et jalouse la classe naturelle, l’élégance spontanée et le chic instinctif. Pour moins de 800 euros, c'est une vraie montre en même temps qu'un vrai accessoire de mode – quelque chose comme la célèbre « petite robe noire » indispensable dans toute garde-robe – sauf que cette option est ici rose, et pas noire !
TAG HEUER chronographe tourbillon x Porsche Panamericana
Allez savoir pourquoi TAG Heuer ne tient pas à communiquer en français sur cette montre, alors que la France est un de ses meilleurs marchés et qu’on décompte 150 millions d locuteurs francophones à moins de trois heures d’avion de La Chaux-de-Fonds. Nous respectons cette étrange volonté en ne présentant pas cette montre en français à nos lecteurs francophones…
UN COMMENTAIRE ? Sans commentaires autrement que navrés face à cette légèreté des marques dont la communication néglige – sinon méprise – un de ses principaux gisements d’amateurs et d’appréciateurs de la marque : même s’ils ne sont pas forcément des acheteurs [à 35 000 francs suisses le chronographe, on peut hésiter], n’ont-ils pas le droit de savoir ce que propose la marque ?
ANGELUS Instrument de vitesse Indianapolis
Matité, épure et inspiration vintage. Sans compteurs subsidiaires, Instrument de Vitesse présente un chronographe dans sa plus pure expression. Avec ses cadrans bleu Indianapolis et gris Silverstone, la collection donne le ton. Son échelle tachymétrique finement imprimée joue la fonctionnalité, dédiée à la vitesse, tel un instrument de bord. Il faut savoir dépasser les évidences. Sans y regarder de près, Instrument de Vitesse pourrait être une montre à trois aiguilles des plus raffinées. Seule sa discrète échelle tachymétrique, imprimée sur la périphérie du cadran et son nom nous mettent sur la piste : il s’agit là d’un chronographe voué aux applications courtes, un instrument de mesure de la vitesse moyenne sur une durée maximum de 60 secondes. Le bouton sur la couronne prend alors tout son sens. Il est le poussoir unique déclenchant la longiligne trotteuse centrale. Dédiée à la réinterprétation des classiques de l’histoire d’Angelus, la famille de garde-temps La Fabrique livre ici deux séries limitées à 25 exemplaires. Après les cadrans ébène et ivoire, Instrument de Vitesse se présente en deux teintes essentielles dans la palette horlogère et ici baptisé en référence à sa fonction tachymétrique : bleu Indianapolis et gris Silverstone. Ces deux éditions sont proposées ton sur ton avec leur bracelet nubuck de couleur accordée aux cadrans. Instrument de Vitesse est habillé d’un boîtier en acier de 39 mm de diamètre pour une épaisseur de 9,27 mm seulement. Il abrite un cadran séparé en deux zones fonctionnelles. La première, en périphérie, est dédiée à l’échelle tachymétrique, graduée de 60 à 500 (km/h) et appuyée sur une base 1’000 (typiquement un kilomètre). La seconde, immédiatement voisine, est dédiée aux indications horaires, avec une graduation de la minuterie. Les typographies sont fines, en cursives élégantes et les couleurs tranchent juste ce qu’il faut pour assurer la lecture. A l’intérieur d’Instrument de Vitesse, Angelus s’appuie sur son propre mouvement de chronographe. Le calibre A5000 est intégralement réalisé par la Manufacture La Joux-Perret, société sœur d’Angelus. Présenté dans cette version sans totaliseurs et à remontage manuel, le mouvement affiche une épaisseur réduite à 4,20 mm. Calé sur la fréquence de 3 Hz, il opère grâce à une roue à colonnes et un embrayage horizontal, comme un chronographe des années 1950.
UN COMMENTAIRE ? Élégance discrète, minimalisme fonctionnel, détails cossus qui fleurent bon le vrai luxe post-masstige [celui qui est réservé aux initiés], séries courtes pour la rareté et prix intelligemment placé (comptez dans les 17 200 francs suisses) : cette collection nous propose certains des chronographes les plus originaux du marché. Dommage que l’étanchéité à 30 m soit tout juste suffisante pour faire la vaisselle – et encore…
ULYSSE NARDIN Freak [One Navy Blue]
Il y a presque un quart de siècle, Ulysse Nardin a bouleversé l’horlogerie mécanique contemporaine avec la première Freak. En 2001, une montre révolutionnaire a émergé des ateliers de la maison historique Ulysse Nardin au Locle, si inattendue qu’elle semblait surgir de nulle part — un véritable ovni dans le monde traditionnel de la Haute Horlogerie suisse. La première Freak n’avait ni cadran, ni aiguilles, ni couronne. Et pourtant, elle était incontestablement une montre mécanique haut de gamme — la montre à affichage simple la plus complexe qui soit. Considérée comme un chef d’œuvre technique et de design, la première Freak a aussi marqué le début d’une nouvelle èregrâce à un matériau révolutionnaire : le silicium. Ce matériau high-tech bleu, qui a d’ailleurs donné son nom à la Silicon Valley, offrait de nombreux avantages par rapport aux métaux conventionnels utilisés dans l’horlogerie: il était anti-magnétique, à faibles frictions, résistant aux chocs, ainsi qu’aux variations de température. De plus, le silicium pouvait être façonné en formes atypiques avec une précision exceptionnelle. Ces caractéristiques permettaient à une montre dotée de composants en silicium d’offrir des performances remarquables, notamment en termes de précision et de fiabilité. Il est rapidement devenu évident que le silicium était une merveille horlogère et un don pour les horlogers visionnaires et les artisans d’Ulysse Nardin, qui l’ont intégré dans l’échappement de la Freak, ouvrant de nouvelles voies et établissant de nouveaux standards dans la Haute Horlogerie. La Freak originale de 2001, tout comme ses nombreuses déclinaisons, est devenue une icône pour les collectionneurs et suscite aujourd’hui l’admiration de la communauté horlogère internationale. Aucune montre n’est comparable à la Freak. Au fil des années, la Freak s’est affirmée comme un symbole de l’horlogerie moderne, de l’innovation et de l’audace, devenant une référence iconique pour toute l’industrie horlogère en quête d’inspiration. Aujourd’hui, le silicium est utilisé par de nombreuses marques, alors qu’il était autrefois considéré comme un matériau révolutionnaire et coûteux. Il est désormais devenu un véritable standard d’excellence.
Aujourd’hui, l’indépendante manufacture revient avec la Freak One Navy Blue. Ulysse Nardin dévoile la Freak One Navy Blue, une nouvelle montre dans sa collection emblématique, revêtue d’un indigo profond qui célèbre l’héritage marin de la marque en tant que créateur des chronomètres de bord les plus prestigieux au monde, ainsi que sa force disruptive qui façonne l’horlogerie contemporaine. Cette nouveauté reprend les caractéristiques de la Freak One : un boîtier en titane de 44 mm avec un traitement DLC noir satiné et une lunette forgée en Carbonium. Ulysse Nardin a introduit le Carbonium en 2019 comme un matériau à faible impact environnemental, offrant un rapport résistance/poids exceptionnel. Le boîtier est étanche jusqu’à 30 mètres. Incontournable dans la collection Freak, cette montre défie les conventions. Dépourvue d’aiguilles, la Freak One Navy Blue est animée par l’ingénieux calibre manufacture UN-240 à carrousel volant pour indiquer les minutes, et dispose d’un disque rotatif bleu orné d’un motif soleillé pour indiquer les heures. Son oscillateur surdimensionné et son spiral en silicium créent un effet visuel saisissant, tandis que la roue d’échappement et l’ancre – le cœur battant de la montre – sont revêtus de DiamonSil, un matériau innovant breveté en 2009 par Ulysse Nardin, offrant une résistance et une durabilité supérieures en combinant silicium et diamant de synthèse. La Freak One Navy Blue est équipée du système de remontage automatique innovant et extrêmement performant Grinder, proposant une réserve de marche de 90 heures. Le mécanisme de réglage est intégré dans le fond du boîtier. La Freak One Navy Blue est disponible sur un bracelet en caoutchouc fabriqué à partir de 30 % de chutes de production. En règle générale, les montres mécaniques dissimulent leur mécanisme sous un cadran. Mais la Freak One Navy Blue en est dépourvue. Son mouvement fait office d’aiguille des minutes, tandis que l’aiguille des heures est remplacée par un pointeur fixé sur un disque rotatif, placé sous le mouvement. Les indicateurs des heures et des minutes, ainsi que les index, sont revêtus de Super-LumiNova qui s’illumine en bleu dans les environnements obscurs.
UN COMMENTAIRE ? Esthétiquement, c’est une des plus belles Freak de ces dernières années, sa livrée indigo soigneusement travaillée s’harmonisant très heureusement avec le boîtier en titane (44 mm tout de même), les composants noircis et la lunette en fibres de carbone assombries. Commercialement, l’équation est plus compliquée, avec une facture qui ira chercher dans les 67 500 euros, à une altitude où l’oxygène commence à se raréfier, et les collectionneurs aussi, surtout pour une étanchéité à 30 m à peine suffisante dans les pays asiatiques à l’atmosphère saturée d’humidité marine – dommage pour une marque théoriquement axée autour de sa tradition nautique…
PATEK PHILIPPE nouvelle collection Cubitus
Patek Philippe enrichit sa vaste palette de garde-temps avec une nouvelle collection se distinguant par son alliance unique d’audace et d’élégance. Dotée d’un boîtier de forme carrée aux angles arrondis à la géométrie inédite et d’un cadran au relief horizontal frappé, la nouvelle Cubitus (design déposé) prend son envol dans trois versions au caractère bien marqué. Le modèle technique Cubitus Grande Date, Jour et Phases de Lune Instantanés référence 5822P-001 en platine, avec un nouveau mouvement à affichages instantanés assorti de six demandes de brevets. Une touche « vintage » avec le modèle Cubitus bicolore référence 5821/1AR-001, associant acier et or rose à un cadran bleu « soleil ». La Cubitus référence 5821/1A-001 en acier, quintessence du sport élégant, avec cadran vert olive « soleil ». Si elle s’est imposée comme la virtuose des complications, Patek Philippe s’est aussi distinguée dans le domaine du design en développant son propre style esthétique et en créant certaines des montres les plus connues et les plus immédiatement reconnaissables de tout l’univers horloger. La créativité a toujours été au cœur de l’esprit Patek Philippe, comme le prouve son vaste éventail de collections et de modèles dans tous les segments du marché horloger. Chaque nouveau modèle de montre est l’occasion pour la manufacture d’exprimer sa vision unique de la belle horlogerie, de laisser libre cours à son imagination et à son inventivité, en puisant à de nombreuses sources d’inspiration et en répondant à la grande variété de goûts des clients et clientes Patek Philippe. Ainsi ont vu le jour des collections possédant chacune son propre caractère. La Calatrava, en 1932, archétype de la montre-bracelet ronde. La Golden Ellipse, en 1968, au design harmonieux inspiré du Nombre d’Or. La Nautilus, en 1976, modèle phare de l’élégance sportive. La collection Gondolo, en 1993, réinterprétation moderne de l’esprit Art déco. L’Aquanaut, en 1997, emblème du sport chic contemporain. La Twenty~4, en 1999, incarnation de l’élégance intemporelle au féminin, complétée en 2018 par le lancement de la Twenty~4 Automatique. Autant de modèles aux lignes épurées, destinés à traverser les modes, sans rien perdre ni de leur force ni de leur beauté. Autant d’icônes du design horloger qui, évoluant par touches subtiles, conservent intact tout leur pouvoir de séduction au fil des ans et des générations.
En lançant la collection Cubitus, Patek Philippe a voulu offrir une nouvelle réinterprétation du style « sport élégant ». La manufacture a choisi pour cela d’explorer une géométrie inédite basée sur le carré. Une visite au Patek Philippe Museum de Genève montre que la maison a déjà proposé dans ses collections un certain nombre de boîtiers de formes quadrangulaires (carrés, rectangles, trapèzes, coussins), notamment à l’époque Art déco, friande de ce type d’esthétiques. Mais pour la nouvelle collection Cubitus, Patek Philippe a développé un design entièrement original et novateur où la lunette carrée se dote d’angles arrondis. Une forme audacieuse et subtile, mariant à la fois le carré, le cercle et l’octogone. Le nouveau boîtier Cubitus se distingue aussi par ses deux attaches de part et d’autre de la carrure et par sa construction en deux pièces (fond/carrure + lunette), avec emboîtage par le dessus. Le diamètre de 45 mm se marie à un profil d’une grande minceur, gage d’élégance intemporelle. Autre particularité : ce design au style affirmé est souligné par le contraste entre finitions – « satiné vertical » sur le plat de la lunette et le dessus du boîtier, polies sur le biseau de la lunette et les flancs de la carrure. Des finitions nécessitant près de 55 opérations manuelles pour chaque montre (boîtier et bracelet), avec le souci de bienfacture distinguant toutes les créations Patek Philippe. Le bracelet métallique intégré équipant deux des trois modèles Cubitus se démarque par cette même alternance de finitions – « satiné vertical » sur les maillons principaux et polies sur les maillons centraux. Pour souligner le caractère de la nouvelle collection Cubitus et renforcer sa touche sportive, Patek Philippe a choisi de doter les cadrans d’un relief horizontal frappé créant de beaux jeux de lumière. Signature distinctive de la collection, ce décor horizontal se retrouve aussi sur les rotors et mini-rotors des mouvements Patek Philippe équipant les modèles Cubitus, accompagné de la croix de Calatrava, emblème de la manufacture genevoise.
UN COMMENTAIRE ? On ne sait pas si le buzz qui a précédé le lancement officiel était calculé, sinon manipulé, mais l’opération de mise sur orbite de la Cubitus était très réussie. Tout comme est très réussie l’esthétique de cette nouvelle collection, dont on a du mal à comprendre qu’elle soit aussi controversée sur les réseaux sociaux – lesquels, comme toujours, ne comprennent pas grand-chose à ce dont ils parlent si doctement sans avoir la moindre culture du sujet [on trouve le même phénomène avec les « généraux de plateau » qui pérorent sur la guerre en Ukraine et qui ont pris le relais des « médecins de plateau » qui nous ont raconté n’importe quoi sur le covid et la vaccination]. Tous les codes Patek Philippe sont présents, intelligemment remixés – il en va de même pour le tarif affiché, lui aussi très Patek Philippe (les prix vont commencer dans les 40 000 euros en acier). On nous assure qu’il y aurait une ressemblance avec d’autres modèles d’autres marques : s’est-on interrogé sur la génétique de ces modèles en question et sur les précureurs de leur esthétique ? C’est un peu comme si on reprochait aux dauphins d’avoir « copié » les requins, alors que leur allure vaguement similaire procède de deux pressions adaptatives et fonctionnelles radicalement perpendiculaires. Nous reviendrons ultérieurement sur les trois modèles de cette nouvelle et superbe collection…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS