> 

REPÉRAGES #59-2025 (accès libre)
Sept observations critiques sur sept nouveautés horlogères de saison

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le cinquante-neuvième épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept pièces de sept marques : Chanel, Grand Seiko, Hamilton, Hublot, Jaeger-LeCoultre, Laurent Ferrier et Speake Marin…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

LAURENT FERRIER Classic Auto Horizon

Précédemment inaugurée en tant que série Atelier avec son cadran aux nuances cuivrées, la Classic Auto revient et intègre désormais la collection permanente de Laurent Ferrier. À l’occasion de Watches and Wonders 2025, cette nouvelle version se pare d’un cadran bleu horizon inédit. En reprenant la dénomination du calibre « Auto », déjà présente dans l’emblématique modèle Sport Auto, cette nouvelle référence souligne l'héritage commun du sport automobile et l’élégance intemporelle des montres automatiques. La Classic Auto Horizon est donc également équipée du dernier mouvement automatique à micro-rotor ; résistant à toute épreuve, agrémenté d’une fonction date qui s’adapte parfaitement à un usage quotidien. La Classic Auto Horizon se distingue par son boîtier rond emblématique inspiré des montres de poche du XIXe siècle ; de forme galet il donne son nom à la collection Classic. Ici présenté en acier inoxydable avec un diamètre de 40 mm, il renferme le mouvement automatique LF 270.01, particulièrement robusteconçu à l’origine pour la gamme sport. Les nuances de bleu de ce nouveau cadran puisent leur inspiration dans la nature à laquelle Laurent Ferrier, lui-même, rend régulièrement hommage. Ce bleu horizon, doux et apaisant, évoque un esprit de légèreté et d’évasion, invitant aux rêves et à la contemplation. Selon l’éclairage, de subtiles nuances violettes peuvent apparaître, conférant à la pièce une profondeur supplémentaire, un clin d’œil à l’espièglerie qui brille toujours dans le regard de l’horloger, fondateur de la Maison.

Bien plus qu’un simple objet qui mesure le temps, la Classic Auto Horizon illustre un savoir-faire séculaire, la représentation de l’harmonie et du minimalisme. Mais avant tout, elle est catalyseur de multiples émotions. Elle raconte l’équilibre entre le beau et l’utile. Techniquement, une fine couche de laque translucide bleue est appliquée sur une base argentée, obtenue par traitement galvanique. Au centre du cadran, la finition satinée verticale évoque une quête de liberté et d’horizons nouveaux. En périphérie, le chemin de fer, rehaussé d’un satiné circulaire, incarne la fiabilité. On retrouve la signature visuelle des modèles Sport et Classic Auto, le guichet frappé aux lignes franches qui créent une pente douce vers l’indication claire et lisible de la date décalquée en gris ardoise sur un disque blanc. Pour renforcer cette ligne et accompagner subtilement le regard jusqu’à la date, le guichet est finement encadré d’une décalque bleue foncé. Le cadran est également marqué d’une croix centrale assortie, qui indique le positionnement des célèbres aiguilles sagaies, en or gris frappé. À 6 heures, la petite seconde azurée est ponctuée de marqueurs bleu foncé et d’une aiguille également en or gris de forme bâton. Les iconiques index en or gris, de forme goutte, parachèvent l’harmonie du cadran.

Second mouvement automatique à calendrier de la Maison Laurent Ferrier, le calibre LF270.01 – initialement logé dans la Sport Auto – est le fruit d’un développement exclusif réalisé en interne. Subtil hommage au micro-rotor à échappement naturel, premier mouvement automatique de la marque, ce calibre est entièrement conçu, décoré, assemblé et réglé dans les ateliers Laurent Ferrier. Il s’agit ici d’un échappement à ancre suisse, conçu pour faire face à toutes les situations. Il est doté d’un système de remontage automatique par micro-masse excentrée. Afin d’accroître sa résistance aux chocs et aux vibrations, ce mouvement est muni d’un roulement à bille unidirectionnel. Tel un balancier, le micro-rotor est équipé d’une masse oscillante en platine 950, placée directement entre la platine et le pont de masse afin d’assurer une stabilité optimale et un pouvoir remontant maximisé. Une fois remonté entièrement, ce calibre offre une réserve de marche de plus de 72 heures. Le fond de boîte en verre saphir révèle un mouvement aux terminaisons impeccables, dont l’architecture célèbre les courbes prisées du micro-rotor à échappement naturel Inspirée du calibre FBN229.01, cette nouvelle masse est ici en platine 950 rehaussé d’un nouveau décor gravé, qui illustre les plumes d'un oiseau – en écho à la forme de bec d’oiseau du pont d’automatique. Les plumes gravées sont accompagnées de chevrons indiquant le sens de remontage. Chaque calibre LF 270.01 nécessite à lui seul plus de 139 opérations manuelles de finition. Ce même pont de masse fait notamment l’objet de multiples terminaisons réalisées à la main : les angles sont adoucis puis terminés à la gentiane et à la diamantine, tandis que la surface est polie miroir. En outre, le mouvement présente quelques angles rentrants, de multiples surfaces polies au zinc et de nombreux satinages et perlages – le tout exécuté à la main, dans les ateliers Laurent Ferrier. Les côtes de Genève rhodiées sur l’ensemble des ponts viennent apporter la touche finale à ce calibre d’exception.

UN COMMENTAIRE ? Laurent Ferrier (l’horloger lui-même) est vraiment un des meilleurs designers horlogers qui soient, tant par son sens des proportions et de l’harmonie des volumes que par son souci d’affiner le moindre détail des cornes, du cadran, des index ou des aiguilles – admirez au passage l’élégance de son guichet de date, que trop de marques se contentent de percer à la hache [on exagère à peine !] dans leur cadran. On peut également applaudir à la délicatesse de ce bleu glacier. Ce boîtier en acier de 40 mm étanche à 30 mètres dispose d’un verre saphir bombé et d’un mouvement automatique « manufacture » est proposé aux alentours des 50 000 euros, ce qui n’est pas bon marché pour une trois-aiguilles en acier, mais cette Classic Auto est d’une rare beauté…

JAEGER-LECOULTRE Reverso One Precious Flowers

En 2021, Jaeger-LeCoultre dévoile la série Reverso One Precious Flowers : des créations alliant les codes de la Haute Horlogerie, de l’artisanat d’art et de la Haute Joaillerie pour insuffler à la collection descouleurs vibrantes et un niveau de sophistication inédit. En 2025, deux nouvelles pièces exceptionnelles ravivant la beauté du lys voient le jour : la Reverso One Precious Flowers – Green Arums et la Reverso OnePrecious Flowers – Purple Arums. Présentées dans une boîte en or rose 750/1000, elles sont produites en édition limitée à 10 exemplaires chacune. Créée en 1931, la Reverso s’est imposée comme la quintessence du design Art déco. Née sur les terrains de polo, elle a été déclinée au féminin avant même son premier anniversaire. Alliant esthétique et fonctionnalité avec un raffinement extrême doublé d’un certain sens pratique, la montre présentait alors un fond de boîte en métal vierge qui invitait son ou sa propriétaire à la personnalisation, initialement avec un message gravé ou un motif laqué. Depuis, Jaeger-LeCoultre a exploré et développé les options créatives offertes par cette face cachée (brevet historique CH159982), laissant toute latitude àl’expression des arts décoratifs. Avec ses proportions plus fines et plus allongées, la boîte de la Reverso One constitue une base idéale pour l’ornementation, décuplant la richesse des couleurs et la beauté des pierres précieuses. Cependant, le recto de la montre ne laisse qu’entrevoir la décoration resplendissante du fond : sur la nacre délicate, les crochets aux quatre coins du cadran délimitent un écrin où logent les chiffres des heures, décalqués dans la police d’écriture emblématique de la ligne. Les godrons comme les cornes sont illuminés par l’éclat des diamants en serti grain, tandis que la couronne de remontoir est incrustée d’un diamant inversé. S’emparant d’une thématique à la fois poétique et féminine, la série Reverso One Precious Flowers imagine un splendide jardin exotique. Lys blancs ou de couleurs vives, oiseaux de paradis tropicaux, fleurs d’hibiscus… Chaque création est une œuvre d’art unique, sublimée par différents savoir-faire tels que l’émaillage, le paillonnage, la gravure, le laquage ou encore le sertissage.

Les interprétations 2025 de la Reverso One Precious Flowers sont le théâtre d’une explosion d’émaux vibrants et de diamants taille brillant. La technique de l’émail Grand Feu champlevé sublime les chatoyants bouquets de lys. Ce processus exigeant en cinq étapes consiste tout d’abord à creuser la surface du métal pour dégager le contour de chaque fleur ou de chaque feuille. Ces cavités sont ensuite remplies de poudre d’émail de verre, puis l’ensemble est cuit à des températures pouvant atteindre 800 °C. Jusqu’à 10 couches d’émail, chacune suivie d’une cuisson, sont nécessaires afin d’obtenir la nuance, l’intensité et la profondeur de couleur recherchées. Il faut un minimum de deux ans de formation rigoureuse et d’expérience à un émailleur pour maîtriser le processus de cuisson, difficilement prévisible en raison du comportement des pigments. Il apprend ainsi à déterminer le moment précis où retirer la pièce du four pour éviter les défauts, comme la formation de bulles ou de fissures, et parvenir au coloris désiré. Ce n’est qu’une fois cette étape achevée que le sertissage des pièces comportant des diamants peut commencer. La tâche sera d’autant plus ardue que l’or rose a été durci par la chaleur extrême de la cuisson, ce qui le rend plus difficile à travailler. De plus, elle exige une précision infinie car la moindre erreur peut compromettre le résultat des longues heures d’émaillage. Sur les créations Precious Flowers, les artisans utilisent les techniques du serti grain et du serti neige. On retrouve la première de chaque côté du cadran pour souligner la géométrie de la boîte, tandis que la seconde vient habiller le métal restant visible entre les fleurs et les feuilles émaillées. Dans le cas du serti neige, la disposition des diamants de différentes tailles est déterminée par la forme de la zone à sertir. Cette méthode crée une surface quasi ininterrompue de lumière et d’éclat qui intensifie les nuances du motif coloré. Pour favoriser le développement des savoir-faire artisanaux et le partage d’idées, Jaeger-LeCoultre a conçu au sein de la Manufacture un atelier dédié aux Métiers Rares : sertissage, gravure, ainsi qu’un large éventail de techniques d’émaillage. Grâce à cette proximité physique, les différents artisans peuvent dialoguer et échanger tout au long du processus de production, une démarche indispensable à la métamorphose du métal vierge en véritables créations joaillières.

Ce sont trois techniques artistiques différentes qui ont été patiemment réunies et orchestrées pour donner vie à la Reverso One Precious Flowers Green Arums. À lui seul, l’émaillage Grand Feu champlevé a nécessité 15 heures d’un travail méticuleux. Les fleurs et le feuillage sont ensuite enveloppés d’un total de 409 diamants (2,59 carats) en serti neige et grain, délicatement et adroitement positionnés pendant 45 heures. Contrastant avec les tons vert vif de l'émail et donnant de la profondeur au motif, la laque noire est appliquée parmi les fleurs et les feuilles. Résultat d’un procédé exigeant une précision absolue, des fragments laqués sont minutieusement découpés, épousant la forme et la taille exactes des espaces à remplir, avant d’être mis en place. Cette pièce se distingue par son étonnant camaïeu d’émaux Grand Feu champlevé violet, rose et vert, représentant un total de 30 heures de labeur. Le motif floral ainsi que les diamants qui l’accompagnent se prolongent harmonieusement du fond de la boîte jusqu’à sa lunette en passant par ses profils convexes, des courbes et des angles qui ajoutent à la complexité de la tâche des artisans. Ainsi, l’étape du serti neige et grain des 637 pierres (2,12 carats) a nécessité 95 heures de travail supplémentaires. C’est un ensemble de métiers hautement spécialisés qui a permis de transformer ces deux Reverso One Precious Flowers en de merveilleuses célébrations de la nature et de la féminité. Attachées par des bracelets en cuir d’alligator brillant assortis aux couleurs de l’émail, elles soulignent aussi la maîtrise horlogère de la Grande Maison puisqu’elles sont animées par le calibre mécanique à remontage manuel Jaeger-LeCoultre 846, un mouvement de forme produit spécialement pour la Reverso. Véritables concentrés du savoir-faire horloger, artistique et joaillier de la Manufacture, ces Reverso One inédites rendent hommage aux femmes qui continuent d’inspirer Jaeger-LeCoultre.

UN COMMENTAIRE ? La très iconique Reverso se prête à peu près à tous les exercices esthétiques, mais elle ne se plaît jamais autant qu’avec des parures aussi précieusement joaillières qu’artistiquement figuratives : ces magnifiques bouquets se négocient aux alentours des 180 000 euros, ce qui est coûteux sans doute, mais pas démesurément excessif quand on songe à la somme de minutieux travaux décoratifs dont ces montres témoignent. Ces boîtiers en or de 40 mm x 20 mm ornés de 409 diamants (Green Arums : ci-dessus) ou de 637 diamants (Purple Arums : ci-dessous) sont réalisés en deux séries limitées de dix pièces...

HAMILTON Khaki Field Automatic 

Hamilton est fier d’introduire neuf nouvelles références dans sa célèbre collection Khaki Field Automatic, mettant en avant deux nouvelles teintes de cadran captivantes : bleu foncé et vert kaki. Disponibles en tailles 38 mm et 42 mm, ces nouvelles déclinaisons allient héritage militaire et design contemporain, offrant une polyvalence idéale pour les aventuriers modernes. Inspirés de la montre originale des soldats, les nouveaux modèles Khaki Field Automatic arborent des cadrans minutieusement travaillés avec une combinaison unique de finitions. Un effet soleillé au centre capte et reflète la lumière de manière dynamique, tandis qu’une finition en colimaçon sur l’anneau des heures apporte texture et profondeur. L’indication signature 24 heures et la fonction date à 3 heures garantissent précision et fonctionnalité en toutes circonstances. Ces nouveaux cadrans s’accompagnent d’un bracelet en cuir marron ou noir pour une touche vintage, ou d’un bracelet en acier inoxydable robuste pour une meilleure durabilité. Chaque détail témoigne de l’engagement d’Hamilton envers la qualité et l’innovation. Conçue pour l’action, taillée pour l’aventure – la dernière génération des Khaki Field Automatic perpétue l’excellence des montres de terrain Hamilton.

UN COMMENTAIRE ? Dans la plus pure tradition des montres militaires qui ont fondé sur le terrain la légitimité passée des montres Hamilton, cette nouvelle rafale de Khaki Field, en deux tailles (38 mm et 42 mm) et plusieurs couleurs, avec neuf références et plusieurs options de bracelets, est d’autant mieux venue que ces montres automatiques Swiss Made, étanches à 100 m (comme toute sportive chic qui se respecte) sont affichées autour des 825 euros, avec un mouvement d’excellente qualité horlogère (80 heures de réserve de marche). Ça, c’est du bon néo-vintage accessible !

SPEAKE MARIN Resilience Titanium

Parmi les nombreuses collections de Speake Marin, la ligne Resilience est la plus classique. D’une élégance pure, elle reprend le célèbre boîtier rond Piccadilly, qui marque les origines de la marque.Récemment revisité par le célèbre designer Éric Giroud, sa forme est désormais plus fluide et harmonieuse ; il conserve les traditionnelles cornes vissées et abrite un cadran en émail blanc épuré, au style très raffiné. Nombreux sont les cadrans en émail qui ont orné les chefs-d’œuvre de la haute horlogerie du passé et qui, aujourd’hui, après des centaines d’années, restent aussi beaux et parfaits qu’au jour de leurcréation, car l’émail reste intact au fil du temps. Les créations de Speake Marin ne pouvaient se passer d’un garde-temps à l’élégance intemporelle, à transmettre aux générations futures, tout en conservantsa finesse artisanale d’origine. Depuis sa création, la ligne Resilience a été déclinée en plusieurs versions. En 2025, deux nouvelles éditions sont introduites : l’une avec un boîtier en or rouge 18K et l’autre avec un boîtier en titane grade 5, tout en conservant, bien sûr, le traditionnel cadran émaillé. Une incontestable signature de la collection. Tout en restant fidèles à l’ADN de la marque et aux origines du modèle, ces nouvelles itérations bénéficient d’une esthétique rafraîchie et d’excellentes performances mécaniques grâce au calibre automatique manufacturé SMA03 avec micro-rotor intégré. Resilience Titanium est indubitablement une montre exquise et de grande classe, au styleparfaitement britannique, qui perpétue l’héritage anglais de la marque. Avec son boîtier rond harmonieux et son cadran en émail blanc pur et sobre, cette création est une « dress watch » discrète à l’allure chic et raffinée qui s’adresse aux connaisseurs à la recherche de garde-temps au style intemporel. Un instrument du temps à l’esthétique sophistiquée, jamais excessive ni ostentatoire, qui souligne au contraire une personnalité absolument discrète. En un mot, c’est l’essence même du style britannique. Pour les occasions formelles et importantes, pour les affaires ou pour une soirée de gala, Resilience Titanium est la montre idéale pour compléter la tenue choisie. Comme dans le cas d’un costume sur mesure, la grande qualité de cette nouvelle pièce réside dans les détails simples et bien pensés qui ne peuvent être exprimés avec succès que par des artisans hautement qualifiés et compétents dans l’exercice de leur art.

Resilience Titanium garde son iconique boîtier rond Piccadilly, renouvelé en 2017 par le designer Eric Giroud. Réalisé en titane poli grade 5, un matériau extrêmement léger et hautement résistant à lacorrosion, il est étanche à 3 atm et disponible en 38 et 42 mm de diamètre. Deux tailles qui s’adaptent aux poignets d’un plus grand nombre de personnes. Caractérisé par des lignes rondes, souples etgracieuses, avec des cornes vissées plus courtes par rapport à la forme originale du passé, ce boîtier est doté d’une couronne distinctive, cannelée et évasée, avec le logo de la Maison, pour une manipulationaisée lors du remontage du mouvement et de la mise à l’heure. Une forme conventionnelle aux proportions et à l’ergonomie bien conçues, idéale pour une montre à l’allure élégante et chic. Le verre saphir bombé antireflet protège le cadran. Au dos, la glace de fond également en verre saphir, révèle le calibre finement décoré. La Resilience Titanium est complétée par un bracelet en cuir Saffiano bleu clair avec surpiqûres ton sur ton, un matériau de haute qualité doté d’un motif unique de rayures croisées en diagonale qui rend le cuir de veau plus résistant à l’usure et lui confère un aspect esthétique très agréable. Il est fixé au poignet par une boucle déployante personnalisée en titane.La Resilience Titanium est dotée d’un superbe cadran en émail Grand Feu blanc. Art intemporel maîtrisé par très peu d’artisans, l’émaillage défie le concept d’éternité en haute horlogerie grâce à sa résistance à l’usure et à la corrosion, ce qui lui permet de rester inchangé au fil du temps. L’émail est une matière vitreuse composée de silice, de carbonate de sodium ou de potassium et d’oxydes métalliques. Pour cette dernière création, Speake Marin utilise l’émail blanc japonais, considéré comme le plus apprécié pour sa qualité supérieure. L’émaillage est une technique qui nécessite un long processus de travail et une grande maîtrise pour aboutir à une surface parfaitement homogène. Pour le cadran de la nouvelle Resilience Titanium, la Maison genevoise a choisi une plaque en Inconel, un alliage à base de nickel et de chrome qui résiste aux hautes températures et ne se déforme donc pas. Par un procédé connu sous le nom d’émaillage à sec, cette plaque est microbillée pour la rendre plus poreuse et permettre à la première couche de poudre d’émail, appliquée par tamisage, de mieux se fixer et de fondre. La plaque est ensuite mise au four à une températured’environ 800 degrés Celsius pendant environ 5 minutes pour chaque couche d’émail. Cette opération est répétée pas moins de 5 fois, en tenant compte du temps de séchage entre chaque couche afin d’obtenir le résultat final souhaité. Au cours de cette opération, chaque couche sefusionne avec la précédente pour créer une surface uniforme et lisse, qui est ensuite polie à la main pour obtenir une finition miroir d’un blanc parfait.

L’esthétique du cadran, extrêmement épurée dans le plus pur style britannique, conserve l’héritage des collections existantes, mais avecune touche plus contemporaine : pour la première fois sur ce modèle, l’iconique petite seconde a été ajoutée à 1:30, signature incontestable des chefs-d’œuvre horlogers de la marque. Les chiffres romains surdimensionnés et les aiguilles en acier bleui à la flamme assurent une lecture optimale de l’heure. Toujours attentif au moindre détail, Speake Marin a conservé la vis centrale bleuie. Fonctionnelle dans les collections précédentes pour fixer le cadran au mouvement, elle n’a plusqu’une valeur stylistique et un lien sentimental avec les origines de Resilience. La Resilience Titanium, avec sa fonction heure-minute et sa petite seconde à 1:30, position non conventionnelle mais propre à la marque, est animée par le calibre automatique manufacturé SMA03. Ce mouvement, avec son micro-rotor totalement intégré qui réduit l’épaisseur du boîtier, a été entièrement conçu et assemblé au Cercle des Horlogers de La Chaux-de-Fonds, l’atelier interne de Speake Marin. Composé de 147 éléments et équipé d’un balancier oscillant à une fréquence de 4 Hz (28 800 alternances par heure), il offre une réserve de marche de 52 heures lorsque la montre n’est pas portée. Dans le respect de l’art horloger traditionnel, rien n’est laissé au hasard et les finitions soignées peuvent être admirées au dos grâce à une glace en verre saphir antireflet. La platine rhodiée noire est décorée sur ses deux faces avec du perlage. Les ponts, également rhodiés en noir, présentent des profils biseautés, polis selon la technique de l’anglage et dotés d’une fine finition Côtes de Genève de 1,5 mm. La masse oscillante microbillée, brossée soleil, attire toujours les regards. Elle est surmontée du célèbre « topping tool » plaqué or et poli miroir, qui fait écho au logo de la marque. Enfin, les inscriptions gravées en or rouge 5N et les rubis visibles apportent une touche de couleur à l’ensemble.Le résultat final obtenu par les maîtres horlogers et designers de la Manufacture fait de la Resilience Titanium le partenaire idéal pour ceux qui souhaitent se distinguer de la foule tout en restant discrets.

UN COMMENTAIRE ? Grâce à son « boîtier de travail », l’élégance de cette montre est indéniable et elle s’inscrit dans la tendance contemporaine à rechercher une nouvelle simplicité sur les cadrans, la petite seconde déportée entre une et deux heures étant ici le grain de poivre qui relève l’ensemble et qui en atténue la sévérité. Il faut compter autour des 15 000 francs suisses hors taxes (selon les versions) pour ces boîtiers en titane (38 mm et 42 mm) étanches à 30 m (ce qui est faible pour une « montre de tous les jours »), équipés d’un mouvement automatique dont la réserve de marche est affichée à 52 heures…

GRAND SEIKO Evolution 9 Collection Tentagraph (SLGC007)

Un nouveau garde-temps sportif équipé du calibre Tentagraph rejoint la collection Evolution 9. Le nom du calibre 9SC5, « Tentagraph », est fièrement inscrit sur le cadran de cette nouvelle création. En 2023, Grand Seiko présentait son premier chronographe mécanique, un mouvement à haute fréquence baptisé Tentagraph. Cette année, une nouvelle création de la collection Evolution 9 bénéficiera de ce calibre de pointe, parée d’un cadran rendant hommage aux hivers rigoureux du Mont Iwate. Si le calibre 9SC5 était, en 2023, le tout premier chronographe mécanique de la manufacture, son développement s'inscrivait dans la lignée de 55 ans d'expertise en matière de haute fréquence, initiée par Grand Seiko en 1968. La précision et la réserve de marche ont été deux critères majeurs dans le développement de ce mouvement à complication, qui bénéficie des avancées majeures de la seconde génération de calibres 9S Hi-Beat. Conçu sur le fondement du révolutionnaire calibre 9SA5, le Tentagraph bénéficie en effet de ses deux barillets et de son échappement à double impulsion exclusif, offrant ainsi 72 heures de réserve de marche, que le chronographe soit actionné ou non. Son balancier sans raquette et sa fréquence de 36 000 alternances par heure permettent à la montre de conserver sa haute précision malgré les perturbations du quotidien, une stabilité certifiée par les 20 jours de tests exigés par le Grand Seiko Standard. Un embrayage vertical et une roue à colonnes, caractéristiques des chronographes modernes de haute qualité, améliorent la précision des mesures et permettent un contrôle plus souple des opérations du chronographe.

Ce nouveau garde-temps arbore un cadran présentant de nouvelles nuances, inspirées de l'environnement direct du Grand Seiko Studio Shizukuishi. Son relief évoque le profil distinctif du Mont Iwate, le volcan qui domine la région et est profondément lié à l'horlogerie mécanique de Grand Seiko, et de ses crêtes telles qu’observées depuis le ciel. Pour cette nouvelle création, les tons bleus glacés du cadran symbolisent la neige pâle que l'on peut observer lors des hivers rigoureux au sommet du Mont Iwate, tandis que le gris des compteurs rappelle la roche qui perce sous la neige. Le cadran clair contraste avec la lunette d'un noir profond. Destinés à un usage plus sportif, les aiguilles et index multifacettés de ce garde-temps sont revêtus de Lumibrite, garantissant une lisibilité optimale quelles que soient les conditions de luminosité. Le calibre et le cadran sont protégés par un boîtier réalisé en High-Intensity Titanium, un alliage unique de Grand Seiko environ 30% plus léger et plus résistant aux rayures que l'acier inoxydable. Le verre saphir box-shaped est en outre cerclé d'une superbe lunette en céramique noire, son biseau poli contrastant avec le plateau brossé et gravé d'une échelle tachymétrique blanche. Ces deux matériaux, associés à la fiabilité du calibre Hi-Beat, maximisent la durabilité de ce garde-temps, assurant sa transmission à la prochaine génération. Cette montre adopte les codes esthétiques du style Evolution 9, des multiples faces du boîtier au bracelet lui-même, dont la conception vise à améliorer l'équilibre et le confort du garde-temps au poignet.

UN COMMENTAIRE ? Du vrai Grand Seiko et même plus que Grand Seiko : ce chronographe à haute fréquence est un bijou mécanique, dont on aurait cependant pu s’attendre à ce que le mouvement automatique Tentagaph évolue vers un affichage du dixième de seconde qu’il pourrait mesurer (boîtier en titane de 43,2 mm étanche à 100 m proposé aux alentours de 15 000 euros, ce qui reste compétitif dans la catégorie des chronographes « manufacture »)…

HUBLOT Big Bang Unico Min Green Ceramic

Les céramiques aux teintes éclatantes exercent un charme irrésistible, permettant à Hublot d’explorer des territoires inédits dans l'horlogerie tout en continuant à repousser les limites de leurs possibilités. La Maison horlogère démontre une fois de plus sa maîtrise inégalée de la matière avec deux nouvelles couleurs, qui font leurapparition sur deux emblématiques de la Big Bang. Unisexes et inspirées des tons printaniers à la fois modernes et intemporels, ces deux nouvelles couleurs de céramique sont à la fois complémentaires et très différentes. Évocatrices, séduisantes, elles ne ressemblent à aucune autre. Intense, chaleureuse et légèrement teintée de vert, la céramique bleu pétrole se distingue de toutes les autres nuances de bleu. Évoquant les profondeurs marines et la tranquillité des forêts verdoyantes, elle possède une luminosité suffisante pour se démarquer et révéler ses multiples tonalités, tout en restant élégante et discrète, se fondant harmonieusement avec divers styles et couleurs. Ses nuances de bleu sarcelle insufflent une sensation de calme et de sérénité, ce qui explique l'enthousiasme des designers et des esthètes qui l'ont adoptée. Fidèle à son nom, la céramique vert menthe présente une teinte pastel lumineuse et rafraîchissante. Faisant partie des nombreuses nuances de vert inspirées de la nature, le vert menthe se distingue par une touche de bleu qui lui apporte une fraîcheur apaisante, un véritable souffle de calme et de sérénité. Très prisée au printemps, cette couleur infuse légèreté et tranquillité à toutes les tenues ou occasions, et se marie aisément avec d’autres teintes complémentaires. 

Ces deux nouvelles couleurs de céramique sont présentées sur deux modèles : la Big Bang Unico 42 mm et la Big Bang One Click 33 mm. Ces deux modèles emblématiques de la Big Bang, mettant en lumière la polyvalence des teintes bleu pétrole et vert menthe, constituent une toile idéale. La Big Bang Unico en version compacte de 42 mm dévoile le calibre chronographe automatique de manufacture Hublot, et la Big Bang One Click de 33 mm, incarnant féminité, créativité et indépendance, présente une lunette en acier sertie de diamants. Ces nouvelles couleurs marquent également la première utilisation de la céramique pour un modèle Big Bang One Click en 33 mm. Quel que soit le modèle ou la couleur, les teintes des céramiques bleu pétrole et vert menthe sont assorties au bracelet caoutchouc, qui peut être échangé à la fois sur la Big Bang Unico 42 mm et la Big Bang One Click 33 mm grâce au système de changement rapide de bracelet intégré au boîtier. Le cadran ajouré de la Big Bang Unico et le cadran plein de la Big Bang One Click 33 mm reprennent également les mêmes teintes que leurs boîtiers en céramique. La Big Bang Unico 42 mm et la Big Bang One Click 33 mm en céramique bleue et en vert menthe sont des éditions limitées.

UN COMMENTAIRE ? La maîtrise de la céramique par Hublot permet à la marque de ne plus avoir de limites dans sa créativité, notamment dans l’« invention » horlogère de nouvelles teintes jusqu’ici jamais pratiquées dans l’horlogerie. Cette Big Bang « vert menthe » est proposée autour des 25 000 euros dans son boîtier de 42 mm étanche à 100 m et dans les 18 000 euros dans sa version en 33 m avec une lunette sertie de 36 diamants, elle aussi étanche à 100 m. Pour ses vingt ans, la Big Bang n’a visiblement rien perdu de ses capacités de séduction, qui ont fait d’elle une des icônes absolues des premières années du XXIe siècle…

CHANEL Mademoiselle J12 Blush Calibre 12.1 38 mm

Sur le cadran de la Mademoiselle J12 Blush Calibre 12.1 38 mm, Gabrielle Chanel est représentée en noir et blanc face à sa table de maquillage. Minutieusement reproduit en décalque dans des tons poudrés, argentés et rosés, son nécessaire de beauté (fards, poudriers, rouges à lèvres, etc.) tourne sur le cadran grâce à un disque en mouvement qui effectue un tour complet en 5 minutes. Habillée de céramique noire et d’une lunette ornée d’un motif baguette, cette pièce est équipée du Calibre 12.1, mouvement Manufacture à remontage automatique certifié chronomètre par le COSC, produit par la Manufacture suisse Kenissi dont Chanel est copropriétaire (boîte de 38 mm en céramique haute résistance noire et acier avec revêtement noir mat, fond en saphir avec mention « limited edition », lunette fixe en acier avec revêtement noir mat et bague en saphir verni noir avec motif baguette, cadran avec une illustration fixe de Mademoiselle et un disque rotatif verni noir décoré de motifs de maquillage en décalque poudrée, argentée et rosée : il fait un tour en cinq minutes), achevant un tour complet en 5 minutes, couronne non vissée en acier avec revêtement noir sertie d'un diamant taille brillant (~0,16 carat), bracelet en céramique haute résistance noire et boucle triple déployante en acier, mouvement Manufacture à remontage automatique avec 70 heures de réserve de marche)…

UN COMMENTAIRE ? Indémodable et iconissime Gabrielle Chanel, inépuisable source de codes pour les créations de sa marque et inlassable référence définitive pour leur identité ! On la promène ici avec son nécessaire de beauté, dans une J12 en édition limitée qui n’oublie pas de s’offrir un diamant et une petite complication horlogère inédite – la table de maquillage orbitale, du jamais vu dans l’histoire des objets du temps ! C’est surprenant, mais c'est tellement Chanel qu’on ne peut qu’apprécier (comptez dans les 15 000 francs suisses pour faire tourner les tables avec Gabrielle Chanel)…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter