REPÉRAGES #115-2025 (accès libre)
Sept réflexions argumentées sur sept nouveautés horlogères de la cuvée estivale
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 115e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Ball x Oracle Time, Bremont, Cuervo y Sobrinos, Égard, JBG, Maurice Lacroix et Swatch…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
CUERVO Y SOBRINOS Historiador Gran Reserva
Cuervo y Sobrinos présente fièrement sa dernière création, la collection Historiador Gran Reserva : une célébration vibrante du double héritage de la marque, alliant la maîtrise horlogère suisse à un caractère latin inimitable. Inspirée par l’énergie de La Havane et portée par un savoir-faire mécanique raffiné, cette collection incarne l’engagement de la marque envers un design audacieux et une sophistication intemporelle. Le nom Historiador a une signification particulière chez Cuervo y Sobrinos. Le rôle de l’historien est de redécouvrir le passé, en observant les éléments qui ont façonné une époque. Parfois, explorer une ère révolue permet de révéler une beauté oubliée. Cette philosophie résonne pleinement dans la démarche horlogère de Cuervo y Sobrinos, où l’héritage est non seulement préservé mais aussi réinterprété avec créativité. En 2009, Cuervo y Sobrinos rouvrait sa boutique historique de La Havane. Cette restauration fut possible grâce au soutien et à la vision du Dr Eusebio Leal Spengler, Historien officiel de la ville. Grand défenseur du patrimoine culturel cubain, il joua un rôle clé dans la renaissance architecturale de La Havane. En hommage à sa contribution, la collection classique de la marque fut baptisée Historiador, saluant ainsi ceux qui font vivre l’Histoire. Aujourd’hui, la Historiador Gran Reserva poursuit cette mission, en écrivant un nouveau chapitre du récit de la marque. Elle est animée par le mouvement automatique La Joux-Perret G100, doté d’une impressionnante réserve de marche de 68 heures. Ce mécanisme raffiné est visible à travers un fond de boîte transparent redessiné, gravé avec les éléments emblématiques de la maison : Cuervo y Sobrinos, 1882 et Habana.
Le cadran guilloché à motif soleil, laqué dans quatre teintes fumées – rouge, bleu, vert et anthracite – offre une profondeur visuelle exceptionnelle. Sa palette reflète l’exubérance de Cuba, tandis que ses finitions méticuleuses en font une véritable œuvre d’art. Le logo historique de Cuervo y Sobrinos apparaît fièrement en lettres capitales, accompagné de la devise emblématique : « Born in l’Habana ». Un emblème CyS appliqué à 12h, rehaussé de détails rouges, fait écho à la troisième aiguille rouge, apportant un contraste raffiné et audacieux. Le boîtier en acier inoxydable, élégant et confortable au poignet, est surmonté d’un verre saphir doublement bombé avec traitement antireflet. Chaque modèle est accompagné d’un bracelet en cuir de veau de haute qualité assorti au cadran, fermé par une boucle déployante ajourée siglée CyS. Proposée en quatre références, la Historiador Gran Reserva incarne l’esprit de l’âge d’or de La Havane, réinterprété à travers une vision contemporaine. C’est une fusion saisissante entre précision suisse et âme latine, un hommage à l’héritage et à la beauté retrouvée.
UN COMMENTAIRE ? Avec Cuervo y Sobrinos, sympathique marque ancrée au carrefour de l’excellence suisse et de l’héritage latino-hispanique de la culture européenne, on se demande toujours quel lapin va sortir du chapeau. En bleu, en rouge, en vert ou en gris anthracite, rien ici que de très classique, avec une vraie élégance teintée de nonchalance latino : il faut compter un peu plus de 2 600 euros pour ces boîtiers en acier de 40 mm x 10,8 mm, étanches à 50 m et dotés d’un verre saphir double dôme sous lequel on trouve un excellent mouvement automatique suisse (La Joux-Perret) qui affiche 68 heures de réserve de marche. Précision suisse et âme cubaine font décidément bon ménage…
BREMONT Supermarine 300 m Henley Royal Regatta
La maison britannique Bremont ne souhaitant pas communiquer en français sur cette montre, alors que la communauté des locuteurs francophones représente à peu près 150 millions de personnes à moins de trois heures d’avion de l’Angleterre, nous respectons cette volonté en ne présentant pas cette montre en français à nos lecteurs francophones : ce n’est pas un souci de traduction [ce que toute IA bien née sait parfaitement faire], mais une question de principe…
UN COMMENTAIRE ? Certes, Bremont est une marque indépendante anglaise, mais on ne dira jamais assez notre étonnement pour ce genre de comportement francophobe, alors que les amateurs français et francophones sont une cicle idéale pour Bremont, tant pour l’esthétique que pour le positionnement prix. Dommage, il y aurait eu beaucoup à dire sur cette montre aussi sportivement chic qu’esthétiquement intéressante…
MAURICE LACROIX 1975 Legacy Automatic Day Date Sapin Green
Pour célébrer son 50e anniversaire, Maurice Lacroix a le plaisir de dévoiler trois montres en édition limitée. Raffinés et empreints d’une délicatesse intemporelle, ces garde-temps d’inspiration classique s’inscrivent parfaitement dans le rythme de la vie contemporaine. Sublimés par des détails soigneusement travaillés, ils rendent hommage à la Maison Maurice Lacroix, nichée au cœur des Franches-Montagnes. Véritable symbole de l’ADN de la marque, la 1975 Legacy incarne avec justesse l’excellence horlogère suisse et est fièrement conçue à Saignelégier. Fondée en 1975, Maurice Lacroix est installée à Saignelégier, un village situé au cœur des Franches-Montagnes. Tout au long de son histoire, la beauté naturelle de cette région a largement influencé les créations de l’entreprise. Aujourd’hui, pour son 50e anniversaire, la Maison a imaginé trois éditions limitées en hommage aux paysages verdoyants du Jura suisse qui l’ont vu naître. Si chaque modèle affiche un caractère qui lui est propre, tous partagent le même boîtier aux finitions raffinées. Inspiré par la collection Masterpiece, il concentre tout ce qui a fait la réputation d’une Maison qui associe avec brio qualité et valeur perçue. La deuxième édition limitée arbore elle aussi un cadran orné du motif Vagues du Jura, mais cette fois-ci réalisé dans une couleur vert sapin inspirée par les collines boisées qui entourent Saignelégier. Il est protégé par un verre saphir bombé qui capte la lumière pour mieux accentuer sa composition étudiée aux nuances verdoyantes. Comme sur les autres créations 1975 Legacy, le cadran est pourvu d’aiguilles Dauphine des heures et des minutes ainsi que d’index trapèze, d’un guichet de date à 3 heures et d’une trotteuse centrale. Toutefois, comme son nom l’indique, cette montre affiche également le jour de la semaine à 12 heures. Le fond de boîtier plein est frappé de l’inscription « Limited Edition of 500 pieces » et comporte une représentation de deux chevaux au milieu des sapins, clin d’œil à la célèbre race Franches-Montagnes, originaire de la région. Avec son diamètre de 40 mm, la 1975 Automatic Day Date Sapin Green repose sur un bracelet en acier inoxydable à 5 rangs alternant maillons polis et satinés, doté du système de changement facile du bracelet Maurice Lacroix.
UN COMMENTAIRE ? Une jolie montre « à tout faire », facile à porter en toutes circonstances [le vert, c’est le nouveau chic, surtout avec les nouvelles « vagues du Jura » !], pour un très intelligent rapport qualité-prix : il faut compter dans les 1 800 euros pour ce boîtier en acier de 40 mm x 10 mm étanche à 50 m et animé par un mouvement automatique suisse qui propose 38 heures de réserve de marche. 888 montres, c’est beaucoup pour une « série limitée », mais les « vagues du Jura » qui animent le cadran ont un fascinant pouvoir de séduction. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi la maison Maurice Lacroix, apparemment si fière de ses racines jurassiennes, n’a pas été jusqu’à parler français pour indiquer les jours de la semaine : on aurait même pu aller jusqu’à présenter ces jours en… jurassien, le dialecte local (dérivé du franco-provençal) – yundi pour lundi, maîgdi pour mardi, etc. Là, le message identitaire aurait été immédiatement compris !
SWATCH Broken Rules (collection « No Rules »)
Le mouvement punk n’a jamais suivi les règles, Swatch non plus. Depuis 1983, nous bousculons les codes et cultivons l’inattendu. Cette collection représente cet esprit rebelle à travers un design peu conventionnel. Plus qu’une façon d’affirmer son style, ces nouvelles montres incitent à enfreindre les règles et à vivre pleinement sa vie. Le modèle Broken Rules se distingue par son cadran noir et son inscription en caractères blancs : « Rules do not apply » (« Les règles ne s'appliquent pas »). Les aiguilles des heures et des minutes noires qui brillent dans l’obscurité et l’aiguille des secondes orange donnent l’heure sous le verre biosourcé. Le boîtier bleu clair en biocéramique est assorti d’un bracelet noir mat avec des clous dorés. Avec un passant noir mat décoré d’une épingle à nourrice dorée et une boucle bleu clair mat en biocéramique, le bracelet noir clouté contraste avec un doux bleu clair, renforçant toute la puissance de la contradiction. Avec ses éclats de jaune et de rose électrique, le design révolutionnaire de Distort Mode montre que tout est possible. Pierced Edge se démarque par une épingle à nourrice sur le bracelet, alors que son cadran carré fait une croix sur l’ordinaire. Avec son motif damier, ses détails néon et sa roue de calendrier unique, Lash Out n’est pas du genre à se faire discrète. Le message est sans équivoque : « Do Whatever The… You Want ». C’est la montre qui complète la phrase. Chez Swatch, il n’y a ni règles, ni limites. Il s’agit d’être soi-même et d’exprimer sa personnalité, tout simplement.
UN COMMENTAIRE ? Un peu moins d’une centaine d’euros pour marquer gentiment son refus d’appliquer les règles : c’est finalement très accessible ! C’est en tout cas amusant, gentiment décalé, pas excessivement punk, ni très disruptif sur le plan esthétique [la communication visuelle autour de cette collection l’est bien davantage : ci-dessous]. Le souci : quand il n’y a plus de règles, c’est la créativité globale d’une marque qu’on dérégule ! Ce n’est pas avec une telle collection que Swatch va recouvrer le prestige impérial qui était le sien au temps de son âge d’or…
ÉGARD Bermuda Skeleton
La Bermuda Skeleton convient à un gentleman qui apprécie les gravures de style gothique combinées à un mouvement squelettisé. Cette montre est unique en elle-même, tout comme ceux qui choisissent de la porter. Si votre désir est l'expression de soi, cette pièce répondra à vos besoins. Les Bermuda Skeleton sont livrées avec un bracelet en métal entièrement gravé ainsi qu'un bracelet en caoutchouc de haute qualité supplémentaire sur mesure. Cela vous donne la possibilité de porter cette montre comme une œuvre d'art complexe ainsi qu'un bijou fonctionnel. Les cornes intégrées tiennent parfaitement le bracelet et la sangle, ce qui apporte une fluidité transparente entre le boîtier et le bracelet. Chaque montre Bermuda Skeleton est entièrement gravée et teintée à la main. C'est un processus que nous avons perfectionné au fil des ans et quelque chose de rarement offert dans l'industrie horlogère en raison du travail manuel impliqué. Notre entreprise a été fondée par Ilan Srulovicz, en hommage à son père : ce faisant, son objectif est de continuer à fabriquer des pièces qui testent les limites de ce qui est possible.L'attention portée aux détails dans cette pièce est inégalée à ce prix. Les Bermuda Skeleton ont une étanchéité impressionnante de 100 mètres, ce qui rend cette beauté plus sûre dans un cadre nautique. Bien qu'elle soit idéale pour la baignade, cette pièce n'est pas certifiée plongée. La Bermuda Skeleton est également enluminée de C3 Swiss Super-LumiNova (très puissant) : s'il est exposé à une lumière suffisante tout au long de la journée, il brillera à l'arrivée de la nuit.
UN COMMENTAIRE ? Une montre virile et très démonstrative, qui n’est jamais proposée qu’à un peu moins de 450 euros sur le site de la marque américaine Égard (boîtier en acier de 42 mm étanche à 100 m et animé par un mouvement automatique Seiko, le tout assemblée en Suisse), mais chacun sait que le luxe n’est pas un affaire de facture, mais d’identité et d’exclusivité – cette Bermuda Skeleton n’en manque pas ! Il est évident que le bracelet en métal gravé est plus expressif que le bracelet caoutchouc également fourni par la marque : ensuite, avec cette montre « fièrement conçue aux États-Unis », il ne reste plus qu’à s’offrir la Harley-Davidson qui va avec et à s’élancer sur la Highway 66...
JBG collection Rosaces : Notre-Dame (nouvelle marque)
JBG est né de l’envie d’explorer l’horlogerie de manière créative. La marque s’inspire librement d’univers multiples – architecture, artisanat, histoire, design, matières – pour imaginer des pièces à la croisée de la technique et de la création. Assemblées à Paris, les montres JBG sont le fruit d’une approche guidée par la curiosité, le sens du détail et le goût des belles choses. A l’origine de ce projet, Jean-Baptiste Gueusquin, ingénieur de formation, passionné par les savoir-faire artisanaux, les procédés industriels et les techniques artistiques. Il fonde JBG comme un lieu d’expérimentation, où la mécanique rencontre la création. Première série de ce cabinet de curiosités, la collection Rosaces s’inspire de deux joyaux du gothique parisien : la Sainte-Chapelle et Notre-Dame de Paris. Leurs rosaces emblématiques sont minutieusement réinterprétées en titane cristallisé et maillage d’acier, évoquant les jeux de lumière de leurs vitraux. Un travail minutieux de découpe et de gravure, par procédés chimiques et laser, confère aux cadrans un relief subtil et complexe. Assemblés et polis à la main à Paris, ils rendent un hommage contemporain au savoir-faire des bâtisseurs médiévaux. Mouvements automatiques suisses ETA 2892-A2, contrastes de matières, jeux de textures et de relief : les montres JBG sont une invitation à la contemplation. Réalisées sur commande, en petite série, elles expriment une horlogerie artisanale, locale et résolument créative.
La montre Notre-Dame se caractérise par un cadran en titane anodisé d'une intense couleur violette. La surface cristallisée permet de jouer avec la lumière, révélant des reflets en perpétuel mouvement selon l’angle et la luminosité ambiante. Elle rappelle ainsi les jeux de lumière des vitraux. La rosace est matérialisée par un délicat maillage en acier inoxydable, alternant creux mats et arêtes polies à la main, pour un contraste de textures et de profondeur. Le dessin s’inspire aussi fidèlement que possible de l’architecture de la rosace sud de Notre-Dame de Paris. Vous trouverez ci-dessous davantage d’informations sur son histoire, sa construction et sa signification. Pour en faciliter la lecture, les heures sont marquées par des index blancs peints à la main. Le grand diamètre du boîtier (44 mm) met en valeur le travail du cadran, tandis que la distance corne à corne est contenue à 51 mm, optimisant ainsi le confort au porté. À titre indicatif, les illustrations ci-dessus sont réalisées sur un poignet de 18 cm. La montre est animée par un mouvement automatique suisse ETA 2892-A2, un calibre reconnu pour sa qualité et sa fiabilité. Sa compacité permet de contenir l’épaisseur de la montre à 11 mm, malgré un cadran trois fois plus épais que les standards habituels. En raison de la texture cristalline du titane, ainsi que de l’assemblage et de la finition réalisés à la main, de légères variations peuvent apparaître d’une montre à l’autre.
UN COMMENTAIRE ? Business Montres avait tort de déplorer qu’aucune marque horlogère suisse ou française [à l’exception notable de la maison allemande MeisterSinger] n’ait eu la bonne idée de réaliser une montre commémorative de la réouverture au culte de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris : nous avons tout simplement oublié de parler de la nouvelle marque « artisanale » JBG, qui a travaillé à partir de la célébrissime rosace de Notre-Dame (il faut compter dans les 2 100 euros hors taxes pour ce boîtier en acier de 44 mm x 11 mm d’apaisseur, étanche à 50 m et animé par un mouvement automatique suisse ETA prévu pour 51 heures de réserve de marche, à commander sur le site de JBG). On ne saurait en vouloir à un jeune marque indépendante qui se place sous le patronage moral de Marcel Proust : « Une heure n’est pas qu’une heure. C’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats » (Le Temps retrouvé)…
BALL x Oracle Time Engineer II Dazzle
Ball Watch Company et Oracle Time (le principal magazine de montres de luxe, plateforme d'actualités et communauté de collectionneurs basés au Royaume-Uni) sont fiers de dévoiler leur première montre collaborative. Imaginé et conçu ensemble par Ball et Oracle Time, l'Engineer II Dazzle rend hommage au « Dazzle Camo », les motifs frappants et abstraits utilisés par la marine britannique pendant la Première Guerre mondiale pour confondre plutôt que de dissimuler. Cette montre en édition limitée transforme une stratégie militaire centenaire en une déclaration de design et de créativité. Le camouflage Dazzle occupe une place unique dans l'histoire navale de la Première Guerre mondiale. En utilisant des motifs inspirés de la faune, le peintre marin britannique Norman Wilkinson a eu une tournure perturbatrice : au lieu de cacher des navires, il confond le spectateur. Avec les bonnes formes et lignes abstraites aux bons endroits, le motif de camouflage ébloui déformait la forme, la vitesse et le cap d'un navire. Le mouvement artistique d'avant-garde cubiste du début du XXe siècle a été inspiré par ce camouflage éblouissant. Le motif choisi pour le cadran de la montre s'inspire des mêmes principes et les réinvente dans un contexte moderne. Le motif net et fragmenté des triangles a été gravé sur le cadran pour améliorer le contraste entre les formes, en utilisant les couleurs blanches, grises et noires : un clin d'œil au concept original de camouflage éblouissant. Pour ajouter un peu de couleur, les aiguilles sont bleu ciel glacé et adaptées à une montre à thème nautique.
Contrairement à toute autre forme de luminescence utilisée en horlogerie, 15 microtubes de gaz en tritium ornent chaque index d'heure et les trois aiguilles. Auto-alimentées, les micro-capsules de gaz brillent de couleur bleu glace à travers les aiguilles et l’index des 12 heures (correspondant aux pointes bleues des aiguilles) et en blanc pur et nautique. La luminosité incomparable brille automatiquement du premier signe d'obscurité au dernier, assurant une lecture facile dans toutes les conditions de faible luminosité. Mesurant 40 mm de diamètre et seulement 11,5 mm d'épaisseur, le boîtier offre non seulement la polyvalence et le confort pour toutes les occasions, mais aussi la résistance. La taille remarquablement fine s'adapte exceptionnellement bien à divers engrenages ainsi qu'à la tenue habillée, tandis que l'acier inoxydable 904L excelle dans les environnements difficiles. Cette nuance d'acier offre une résistance supérieure à la corrosion, à la rouille et aux acides, ainsi qu'une dureté unique qui lui permet de résister à des conditions extrêmes. Visuellement, l'acier inoxydable 904L a un beau polissage et vieillit très bien. La montre fonctionne sur le calibre automatique Ball RR1101-C qui est visible à travers le dos du boîtier en cristal de saphir transparent et dont la précision a été testée et certifiée par l'Institut officiel suisse d'essais de chronomètre (COSC). Pour protéger le cœur de la montre, le système antichoc breveté Amortiser protège le mouvement mécanique contre les impacts externes sévères. Doté d'un anneau antimagnétique de protection qui fait le tour du mouvement, il absorbe l'énergie créée par les chocs latéraux.
UN COMMENTAIRE ? Encore une montre en « collab » avec une plateforme numérique de l’horlogerie, et encore une réussite : on a probablement commencé à tirer les leçons des échecs précédents, des « collabs » tirées à la mitrailleuse lourde parce qu’il fallait saturer l’offre et des bonnes idées créatives gaspillées par les marques dans des rencontres improbables. La bonne idée, c’était d’associer cette camouflage « éblouissant » (dazzle) au concept chromo-gazeux des montres BallOn se situera autour des 3 000 euros pour ce boîtier en acier étanche à 100 m et mécanisé par un mouvement automatique suisse certifié COSC.
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS