REPÉRAGES #64-2025 (accès libre)
Sept évaluations franches et directes sur sept propositions de ce nouveau printemps horloger
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le soixante-quatrième épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept pièces de sept marques : Chanel, Fossil, Hublot, IWC, Patek Philippe, Tissot et Yema…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
HUBLOT coffret Big Bang 20e anniversaire « Master of Sapphire »
Vingt années passées à repousser les limites du chromatisme, de la transparence et de la science elle-même avec la Big Bang. Lorsqu’il s’agit de ce merveilleux matériau cristallin, Hublot peut se targuer d’être le « Maître du saphir ». Depuis la première Big Bang en saphir en 2016 et le premier boîtier en saphir de couleur l’année suivante, la Manufacture s’est donné pour mission d’explorer et d’exploiter le saphir et ses nombreuses formes potentielles. La création de nouvelles couleurs de saphir translucide est un processus scientifique complexe qui requiert bien plus qu’un simple changement de pigments. Pour chaque nuance, il est nécessaire de rechercher la formule appropriée et d’ajuster en conséquence le processus afin de garantir un résultat de qualité, à la fois sur le plan esthétique et fonctionnel. Et le défi est renforcé par la complexité de la construction en sandwich unique de la Big Bang. Limité à seulement cinq pièces, l'ensemble Big Bang 20th Anniversary « Master of Sapphire » se compose de cinq versions de la Big Bang Meca-10, chacune avec un boîtier différent en saphir ou Saxem : saphir transparent, saphir Water Blue, saphir Deep Blue, saphir Purple et Saxem Yellow Neon. Chacune de ces versions est associée à un bracelet translucide parfaitement assorti à la couleur du boîtier, les aiguilles et les repères appliqués étant également rehaussés de touches coordonnées. Ces couleurs font partie des plus belles prouesses de la Manufacture Hublot qui est très fière d’élargir le champ des possibles du saphir pour ses boîtiers et de révéler des nuances toujours plus surprenantes d’un matériau habituellement transparent. Le mouvement Meca-10 est un choix idéal pour ces boîtiers cristallins qui s’offrent au regard. C’est la première fois qu’il s’invite dans un boîtier en saphir avec l'ensemble « Master of Sapphire ». Très différent des mouvements à remontage manuel, le Meca-10 met en exergue le sens de l’architecture et du mouvement. Dans cette chorégraphie mécanique, les rouages n’évoluent pas tous dans la même configuration. La remarquable réserve de marche de 10 jours est affichée par un système à crémaillère atypique dans les montres mécaniques, composé d’un engrenage droit en prise avec un engrenage circulaire. Afin de mettre en valeur ces pièces exceptionnelles réunies dans un seul et même coffret, Hublot a conçu un écrin unique pour les cinq Big Bang 20th Anniversary « Master of Sapphire » : celui-ci comprend un fond avec rétro-éclairage vertical, une paroi coulissante en verre avec finition givrée et une plaque gravée de la mention « Master of Sapphire XX/05 ».
UN COMMENTAIRE ? Ensemble superbe, même si la qualité de « saphir » revendiquée par Hublot pour ces Big Bang est contestée par les puristes, et superbe démonstration de savoir-faire dans l’exploration des notions (nouvelles) de transparence ultime et d’expériences chromatiques extrêmes : il faut compter dans les 629 000 euros pour ce coffret de Big Bang hors du commun (boîtier de 44 mm étanche à 50 m, ce qui n’a rien d’un exploit, et animé par un mouvement à remontage manuel squeletté qui propose 240 heures de réserve de marche). On peut cependant se poser la question de savoir si cette quête de l’absolue transparence dans l’absolue rigueur chromatique est l’aube d’une nouvelle ère pour la Big Bang, qui semble ainsi effacer les codes élémentaires de sa structure, ou s’il s’agit d’une phase créative terminale avant une nouvelle séquence créative d’un inévitable après-Big Bang…
TISSOT T-Touch Connect Sport Jungfrau Édition Spéciale
Tissot et Jungfrau, partenaires de longue date, mettent à l’honneur la tradition suisse avec cinq garde-temps exclusifs inspirés des Alpes sauvages et du savoir-faire helvète. Chaque montre est présentée dans un écrin collector arborant une carte topographique 3D du sommet aux traits délicats. À l'image de la Jungfrau, qui s’élève et subsiste à travers le temps, cette collaboration reflète l'harmonie entre la nature et l'horlogerie suisse, au cœur d’une pièce qui fera le bonheur descollectionneurs et passionnés. Au sommet de la Jungfrau, la glace domine le paysage, mais le soleil finit toujours par percer, tout comme la T- Touch Connect Sport exploite chaque rayon de lumière pourfonctionner inlassablement dans n’importe quel environnement. Adaptée à la vie citadine comme aux aventures alpines, sa boîte en titane, à la fois légère et durable, garantit une solidité parfaite, tandis que la glace saphir tactile offre une navigation intuitive. Montre connectée, elle se synchronise avec Strava pour permettre à sonpropriétaire de suivre ses performances, de trouver sa route et de célébrer ses réussites en temps réel. Les accents jaunes sur l'aiguille des secondes et les index évoquent la teinte emblématique du chemin de fer de la Jungfrau, qui serpente à travers les vallées. Alimenté par l'énergie solaire, ce modèle autosuffisant offre des outils essentiels tels qu’un altimètre, un baromètre et une boussole pour ceux qui aiment prendre de la hauteur. Pour s'adapter à tous les terrains de jeu, la montre s’accompagne d’un choix de deux bracelets : un bracelet bi-matière noir pour un look technique raffiné et un bracelet en silicone jaune audacieux, qui capture le dynamisme de l'exploration en haute montagne.
UN COMMENTAIRE ? Au-delà de leur design, ces montres offrent une expérience. Pour la première fois, cette édition spéciale s'accompagne d'une offre mondiale : une série limitée de 10 000 montres sera accompagnée d'un bon de réduction de 50 % sur un billet d'entrée au Jungfraujoch - Top of Europe, permettant à leurs propriétaires de profiter d'un voyage à prix réduit vers le sommet qui a inspiré cette collaboration. Une promotion bienvenue, ce billet étant un des plus chers du monde ! Il faut compter un peu moins de 1 100 euros pour cette T-Touch en titane de 43,7 mm étanche à 50 m et alimentée à l’énergie solaire (mouvement à quartz tactile)…
IWC Ingenieur Automatic 40 cadran vert
IWC Schaffhausen dévoile une édition spéciale de l’Ingenieur Automatic 40 dotée d’un cadran vert. Limité à 1000 exemplaires, ce modèle s’inspire de la montre portée par Sonny Hayes, le personnage principal de F1, un long-métrage très attendu produit par Apple Original Films. Incarné par l’acteur Brad Pitt, le pilote de course vétéran porte une version personnalisée de l’Ingenieur SL Reference 1832, avec un cadran vert – sa couleur signature. La sortie du film F1 d’Apple Original Films est l’une des plus attendues de 2025. Tourné avec des acteurs auvolant de vraies monoplaces et dans les coulisses de véritables Grands Prix, le long-métrage promet d’offrir sur le grand écran, comme encore aucun film ne l’avait fait, l’adrénaline, l’ambiance électrique et les actions spectaculaires qui caractérisent la Formule 1. Brad Pitt incarne Sonny Hayes, un ancien pilote qui renoue avec la Formule 1 aux côtés de Damson Idris, son jeune coéquipier chez APXGP, une écurie fictive. Dans le film, Sonny porte une montre sur mesure inspirée de l’Ingenieur SL Reference 1832. Le modèle se distingue par son superbe cadran vert, la couleur signature de Sonny. Cet accessoire est le résultat d’une collaboration entre IWC Schaffhausen, Brad Pitt et Cloister WatchCompany, un studio de design spécialisé dans la création de montres sur mesure à partir de modèles vintage. Ce garde-temps sur mesure a également inspiré la nouvelle édition spéciale de l’Ingenieur Automatic 40 (réf. IW328908), dotée d’un boîtier et d’un bracelet en acier inoxydable. Limitée à 1 000 exemplaires, elle arbore un cadran vert orné d’un motif quadrillé et d’appliques dorées– une association de couleurs similaire à celle portée par Hayes dans le film. Les aiguilles dorées et les index métalliques dorés sont garnis de Super-LumiNova pour garantir une excellente lisibilité. La lunette iconique – une signature du design de l’Ingenieur – est fixée au cercle d’emboîtage à l’aide de cinq vis fonctionnelles. Le bracelet intégré muni d’une boucle déployante papillon est relié au boîtier via ses maillons centraux et offre ainsi un confort exceptionnel. L’Ingenieur Automatic 40 est entraînée par le calibre 32111 de manufacture IWC qui lui assure une réserve de marche de 120 heures et une étanchéité de 10 bars. Conformément à la tradition de l’Ingenieur, un boîtier interne en fer doux protège efficacement le mouvement contre les effets des champs magnétiques.
UN COMMENTAIRE ? Les amateurs vont pouvoir se rêver en Brad Pitt ou en as du volant. Il faudra compter dans les 14 000 euros pour cette Ingenieur au boîtier en acier de 40 mm étanche à 100 m et animée par un mouvement automatique qui garantit 120 heures de réserve de marche entre deux remontages. Rendez-vous en juin pour le film et dès ce printemps pour équiper les poignets…
FOSSIL Mickey Golf Disney x Fossil
Fossil s’associe une nouvelle fois à Disney pour lancer une nouvelle montre en édition limitée qui allie sport, style et nostalgie. Un modèle original qui met en scène Mickey Mouse jouant au golf. Incontournable pour tous les fans de Mickey Mouse et les amateurs de golf ! Son cadran laisse apparaitre le mécanisme et les contours blancs alvéolés reprennent la texture d’une balle de golf. L’heure est indiquée avec précision grâce au swing impeccable de Mickey. La balle de golf pour les heures et le club pour les minutes (boîtier 40mm en acier inoxydable en trois parties, bracelet interchangeable, mécanique automatique japonaise animée par les mouvements du poignet)…
UN COMMENTAIRE ? Le Mickey golfeur a encore frappé, non sur les greens de très haute horlogerie où il avait pris l’habitude de swinguer, mais sur les prairies plus populaires et sous le pavillon Fossil, avec de nouvelles couleurs pour ce qui est du costume, un graphisme modernisé pour ce qui est du personnage et une animation balle-club pour indiquer l’heure – la partie de golf est proposée par Fossil aux alentours des 490 euros, ce qui n’est pas forcément bon marché, même avec des attributs bicolores…
YEMA Superman Dato CMM.10
Disponible en deux tailles (39,5 mm et 41 mm), cette version modernisée du modèle iconique Superman présente un boîtier en acier entièrement repensé, avec des cornes courbées et pas de protège couronne, un mécanisme de bloque lunette innovant, ainsi qu’une lunette en céramique de haute qualité. Cette Superman nouvelle génération est équipée de la dernière version de notre calibre Manufacture CMM.10 avec complication date, visible à travers un fond de boîte en saphir. Elle offre une précision chronométrique et uneconfortable réserve de marche de 70 heures. La collection Superman Dato CMM.10 est déclinée en 3 variantes. Le boîtier iconique de la Superman a été soigneusement repensé pour adopter un profil plus épuré. Le nouveau boîtier en acier inoxydable, proposé en 39,5 mm et 41 mm, se distingue par son design symétrique et sans protège-couronne. Le changement visuel majeur réside dans l’intégration dumécanisme du bloque lunette emblématique, désormais dissimulé sous la lunette elle-même. En dissimulant cet élément historique, le boîtier gagne en harmonie et affirme une nouvelle identité plus minimaliste et contemporaine — tout en conservant sa fonction première. Les cornes auparavant droites laissent désormais place à un profil courbé, offrant un porté plus agréable au poignet et une touche d’élégance. De plus, les cornes ne sont plus percées, ce qui confère au flanc du boîtier une ligne plus lisse et raffinée, accentuant encore son allure moderne. Les cadrans laqués noirs et bleus présentent une finition brillante, des aiguilles en acier et des index en relief qui captent et reflètent la lumière avec élégance, en parfaite harmonie avec la lunette en céramique. Le cadran blanc et sa finition en laqué brillant offre un contraste audacieux et moderne avec les aiguilles et les index traités en IP noir mate.
Le guichet de date à six heures apporte équilibre et symétrie à l’ensemble, renforçant davantage le design épuré. La lunette en céramique offre une finition brillante et garantit une résistance aux rayures, à la décoloration, à la corrosion et aux UV. Le nouveau mécanisme de bloque lunette marque une véritable évolution, tant sur le plan de l’ingénierie que de la prise en main, tout en préservant l’identité emblématique de la Superman. Contrairement au système d’origine, où une pièce était placée au-dessus de la lunette et maintenue via la couronne, ce nouveau mécanisme est entièrement intégré sous la lunette et est simple d’utilisation. Cette amélioration significative permet de proposer un profil épuré et un design moderne et minimaliste tout en préservant les caractéristiques professionnelles de la Superman. La Superman Dato est dotée d’un verre saphir double dôme de 2,20 mmd’épaisseur de haute qualité, avec traitement antireflet (AR), améliore lalisibilité, accroît la résistance et confère à la montre un style néo-vintage. Les index, les aiguilles et le repère à 12h de la lunette sont revêtus de Super-LumiNova Grade A pour une lisibilité parfaite même dans l’obscurité. L’emblématique bracelet acier Yema Scales des années 1960 s’est affiné de 0,40mm tout en s’affinant progressivement de 4mm à la boucle et s’adapte naturellement à la forme du poignet. Il arbore une finition entièrement brossée, offrant une continuité visuelle avec le boîtier brossé. La nouvelle boucle est équipée d’un mécanisme de réglage rapide, idéal pour s’adapter aisément à votre besoin ou afin de pallier aux variations de la taille de votre poignet lors des changements de températures et de chaleur notamment. Le bracelet peut désormais être ajusté instantanément, sans retirer la montre ni utiliser d’outils. Le fond du boîtier présente un fond transparent en saphir qui permet d’admirer notre calibre Manufacture CMM.10 dans toute sa splendeur ainsi que de préserver une étanchéité de 200 mètres. Chaque fond de boîtier est gravé d’un numéro de série unique, également visible sur la carte de garantie de 5 ans, assurant une traçabilité totale.
UN COMMENTAIRE ? On ne peut qu’approuver la disparition de l’ancien système de bloque-lunette brinquebalant et ferraillant : la Superman y gagne en rigueur, tout comme elle gagne en esthétique avec l’intégration très réussie du bracelet métallique dans ce boîtier en acier aux cornes regalbées. D’autres menus détails améliorés prouvent que la jeune équipe de Yema prend très au sérieux son métier horloger (il faut compter aux alentours des 1 900 euros pour cette « plongeuse » à mouvement « manufacture » de précision chronométrique qui est toute à l’honneur de la nouvelle horlogerie française)…
CHANEL J12 Bleu 28 mm saphirs
Jouant avec les extrêmes, le Studio de Création Horlogerie de Chanel a imaginé ce tandem horloger qui réunit deux J12, l’une au boîtier de 42 mm, l’autre de 28 mm. Cette paire Mini & Maxi d’exception est constellée de saphirs bleus qui illuminent la lunette, le cadran et le bracelet. Source inextinguible de brillance, le bleu vif des pierres naturelles converse avec la céramique bleue mate de Chanel. Plus de 110 heures de sertissage à la main au sein de la Manufacture Chanel ont été nécessaires pour enrichir le corps de ces deux J12 de 170 saphirs taille baguette pour la 42 mm et 196 saphirs taille baguette pour la 28 mm. Les lunettes et couronnes en acier noirci renforcent la profondeur du bleu de la céramique en soulignant ces subtiles nuances (boîte de 28 mm en céramique haute résistance bleue mate et acier avec revêtement noir étanche à 30 mm ; fond en acier avec revêtement noir avec la mention « Limited to 12 » ; lunette fixe en acier avec revêtement noir sertie de 46 saphirs bleus taille baguette pesant 2,16 carats ; cadran verni bleu mat serti de 12 saphirs bleus taille baguette pesant 0,12 carat ; couronne non vissée en acier avec revêtement noir sertie d'un diamant taille brillant de 0,05 carat ; bracelet en céramique haute résistance bleue mate et acier avec revêtement noir serti de 138 saphirs bleus taille baguette pesant 5,72 carats et boucle triple déployante en acier avec revêtement noir ; mouvement quartz de haute précision)…
UN COMMENTAIRE ? Chanel n’arrête pas de jouer avec les multiples codes de son identité, de son histoire et de la réussite horlogère de son iconique J12, ici proposée dans une céramique bleue qui évite les reflets trop brillants pour mieux mettre en valeur la lumière de ses saphirs (bleus, bien sûr). Un jeu certes coûteux (il faut compter aux alentours des 265 000 francs suisses pour cette précieuse mini J12), mais, quand on aime, on ne compte pas : il y aura bien une douzaine d’élégantes (la série est limitée à 12 pièces) pour appairer cette mini à la maxi en 42 mm, qui sera facturée dans les 600 000 francs suisses, et porter les deux au même poignet…
PATEK PHILIPPE Quadruple complication (réf. 5308G-001)
La nouvelle Quadruple Complication référence 5308G-001 est dotée d’un élégant cadran bleu glacier « soleil » rehaussé par des index appliques et aiguilles « dauphine » facettées en or gris métallisé bleu.L’accent a été mis sur la lisibilité afin que s’affichent en toute clarté les treize indications pilotées par le calibre R CHR 27 PS QI. Le jour, la date et le mois du quantième perpétuel apparaissent dans trois guichets en arc de cercle entre 10h et 2h dotés d’un cadre rapporté en or gris métallisé bleu – dont un guichet légèrement plus grand pour la date, l’information la plus importante. Ces affichages calendaires sont complétés par les deux guichets ronds de l’indication jour/nuit à 8h et du cycle des années bissextiles à 4h – des éléments indispensables pour le réglage du calendrier. Pour abriter cette mécanique d’exception, Patek Philippe a choisi l’or gris. Doté du même design et du même diamètre (42 mm) que celui de la référence 5208, ce boîtier de style sobre et classique, entièrement poli à la main, se démarque par sa lunette concave et ses attaches de bracelet ajourées. La montre est livrée avec deux fonds interchangeables, l’un en verre saphir, l’autre en or gris. Son allure raffinée est complétée par un bracelet en cuir d’alligator bleu marine brillant équipé d’une nouvelle boucle déployante trois lames brevetée en or gris assurant confort et sécurité. Vraie prouesse de miniaturisation et de gestion de l’énergie, cette Quadruple Complication à remontage automatique réunit une répétition minutes, un chronographe à rattrapante doté de deux nouveaux mécanismes brevetés et un quantième perpétuel instantané à guichets. Le nouveau calibre R CHR 27 PS QI aux performances optimisées a pour écrin un élégant boîtier en or gris avec attaches de bracelet ajourées, marié à un cadran bleu glacier « soleil ». Patek Philippe a choisi de repousser encore les limites du grand art horloger en intégrant à ce garde-temps une nouvelle fonction additionnelle, et non des moindres : une rattrapante, un mécanisme d’exception figurant – aux côtés de la répétition minutes et du tourbillon – dans le trio de tête descomplications horlogères les plus difficiles à réaliser. Il faut un système très sophistiqué pour piloter une deuxième aiguille centrale de chronographe que l’on peut stopper afin de mesurer un tempsintermédiaire (ou conserver un temps de référence), puis libérer afin qu’elle « rattrape » l’autre trotteuse en une fraction de seconde et que les deux aiguilles superposées poursuivent leur ronde d’un même élan. Destinée aux passionnés de haute horlogerie, la nouvelle référence 5308 à remontage automatique réunit ainsi quatre complications dont trois (répétition minutes, quantième perpétuel instantané, rattrapante) sont déjà considérées comme des Grandes Complications à elles seules. Vraie prouesse de miniaturisation et de maîtrise des forces subies par les minuscules composants, elle se distingue par sa construction d’une extrême complexité et densité – avec notamment quatre aiguilles centrales concentriques aux axes particulièrement longs –, tout en respectant l’intégralité des exigences du Poinçon Patek Philippe, dont les critères de précision de marche, renforcés en 2024, de [-1; +2]s/24h.
L’ajout (entre le mouvement de base et le module de chronographe) d’un mécanisme de rattrapante, particulièrement gourmand en énergie, a représenté un véritable défi pour les ingénieurs de la manufacture. Le cahier des charges exigeait notamment que le nouveau mouvement conserve un volume le plus compact possible, avec un minimum de surépaisseur. Mission parfaitement remplie :malgré les 80 composants nécessaires pour l’ajout de la fonction de rattrapante (799, contre 719 sur le calibre R CH 27 PS QI), le nouveau calibre R CHR 27 PS QI n’a vu son épaisseur augmenter que de 1,93 mm (12,28 mm contre 10,35). Pour intégrer de manière optimale la rattrapante (une fonction consommant autant d’énergie que le mécanisme de chronographe lorsqu’il est en fonction), les concepteurs ont choisi d’accroître les performances du mouvement en agissant sur divers plans. Le couple du barillet a été augmenté grâce à une lame de ressort au matériau renforcé et plus épaisse et à un arbre de barillet plus petit – ce qui a permis de conserver une longueur de ressort, un nombre de tours et une réserve de marche identiques (minimum 38 heures – maximum 48 heures avec chronographe arrêté). Cette augmentation du couple du barillet pour gérer le mécanisme de rattrapante a obligé, par effet de réaction en chaîne, à accroître l’inertie du balancier afin d’assurer une meilleure stabilité de marche en évitant les phénomènes de « rebat » (chocs au sein de l’échappement résultantd’une amplitude de balancier trop élevée). Quant au mini-rotor excentré en or 22 ct, il a été remplacé par un mini-rotor en platine – un métal dont la masse supérieure a permis d’accroître le pouvoir remontant afin de réarmer sans encombre le nouveau barillet. Pour réduire la consommation d’énergie, les constructeurs sont également intervenus au niveau du chronographe à rattrapante en développant deux innovations ayant fait l’objet de dépôts de brevets. La première concerne le système d’embrayage. Dans un chronographe à embrayage horizontal, la connexion entre la roue des secondes et la roue de chronographe (qui porte la trotteuse) s’effectue par le biais de la roue d’embrayage actionnée par la bascule d’embrayage. Pour éviter tout chevrotement de la trotteuse, les roues de chronographe usuelles sont équipées d’un ressort de friction exerçant un léger freinage – ce qui consomme de l’énergie. Patek Philippe a supprimé cette friction en remplaçant l’habituelle roue d’embrayage à denture classique par un système novateur de roue à rattrapage de jeu. Fabriqué par procédé LIGA (lithographie-galvanisation-formage), ce composant en nickel-phosphore présente une géométrie d’avant-garde, avec de longues dents fendues intégrant chacune une minuscule lame-ressort de 18 microns d’épaisseur qui vient pincer les dents de la roue de chronographe, supprimant ainsi tout risque de chevrotement de la trotteuse – sans aucun besoin de réglage. Une alliance de tradition et d’innovation reflétant parfaitement l’esprit Patek Philippe. Ce principe rappelle celui de la roue à rattrapage de jeu brevetée pour l’entraînement du pignon des secondes introduite en 2019 dans le nouveau calibre de base à remontage automatique 26-330 (lancé au sein de la Calatrava Semainier référence 5212A-001). Qui plus est, le profil des dents et des lames-ressorts a été entièrement réétudié pour s’adapter de manière optimale à un mécanisme de chronographe à embrayage horizontal, au service des performances et de la fiabilité.
La deuxième innovation brevetée se situe au niveau du mécanisme de rattrapante, intégré sous le module de chronographe. Dans les mécanismes de rattrapantes usuels, lorsque l’aiguille de rattrapante est stoppée (fermeture des pinces) pour lire un temps intermédiaire, le levier de rattrapante continue à rouler autour du « cœur » de chronographe – un frottement consommant de l’énergie. Dans le nouveau système développé par Patek Philippe, un mécanisme d’isolation permet de soulever ce levier afin de le désolidariser du mobile de chronographe. On évite ainsi que l’arrêt du mobile de rattrapante n’exerce une influence sur l’amplitude du balancier – et par là même sur la fiabilité du mouvement et sur sa réserve de marche quand le chronographe est enclenché. Patek Philippe a déjà conçu des systèmes d’isolation du levier de rattrapante pour le calibre CHR 29-535 PS Q à remontage manuel en 2012 (chronographe à rattrapante et quantième perpétuel référence 5204) et le calibre CHR 29-535 PS en2015 (chronographe à rattrapante référence 5370). Sur la nouvelle référence 5308G-001, la construction a été entièrement revue afin de réduire autant que possible l’épaisseur du mécanisme d’isolation grâce à un mode de fonctionnement concentrique à double levier. Le chronographe monopoussoir à roue à colonnes et embrayage horizontal, avec mécanisme doté d’uneconstruction particulièrement mince, possède des compteurs 60 minutes à 3h et 12 heures à 9h. Sonunique poussoir à 2h permet d’activer successivement les fonctions de mise en marche, arrêt et remise à zéro (chronographe trois temps). La rattrapante, équipée de sa propre roue à colonnes, est pilotée par le poussoir situé à 4h. Une pression sur ce poussoir stoppe la rattrapante, la suivante la relance pour qu’elle rattrape la trotteuse. Ce processus d’arrêt et redémarrage de la rattrapante peut être répété autant de fois que l’on veut pendant que la trotteuse de chronographe est en marche. À la fin des mesures, l’utilisateur se sert du poussoir à 2h pour arrêter conjointement les deux aiguilles, puis les remettre à zéro.
La répétition minutes sur deux timbres classiques offre la qualitéde son légendaire des montres à sonneries Patek Philippe – des Grandes Complications fruits d’un savoir-faire réservé à une élite demaîtres horlogers. Ce système très sophistiqué de minuscules râteaux, limaçons, marteaux et timbres, activé par le verrou logé dans la carrure à 9h, sonne à la demande les heures sur le timbre grave, les quarts par une alternance de coups (notes aiguës et graves) et les minutes écoulées depuis le dernier quart sur le timbre aigu. Il faut une grande expérience, de la dextérité et une oreille musicale parfaitement exercée pour obtenir ce « son Patek Philippe » très recherché par les connaisseurs. Thierry Stern, président de la manufacture, écoute personnellement la sonnerie de chaque montre à répétition minutessortant des ateliers avant de décider si elle pourra être livrée à son heureux propriétaire. Le quantième perpétuel instantané à affichage par guichets, une prouesse réservée à de très rares garde-temps, recourt au même mécanisme exclusif, couronné par deux brevets, introduit en 2008 dans la référence 5207, puis repris en 2011 dans la référence 5208. Ce système mobilisant à lui seul 220 des 799 pièces composant le mouvement assure des sauts des indications en 30 millisecondes dans les quatre guichets jour/date/mois/année bissextile, y compris avec une réserve de marche résiduelle de dix heures. La tâche a été rendue encore plus complexe par l’utilisation d’un affichage par disques, car le mécanisme doit mettre en mouvement des masses nettement plus importantes qu’avec des indications par aiguilles. L’affichage instantané exige une parfaite maîtrise de l’énergie pour retenir les disques, puis les relâcher d’un seul coup. Une grande bascule en 15 pièces, dont certaines mobiles (premier brevet), garantit un saut précis de tous les affichages au même instant. Une construction avec deux ressorts-sautoirs complémentaires agissant dans des directions opposées (second brevet) garantit que l’énergie déployée pour chaque changement reste constante, malgré de grandes différences dans les angles de déplacement – du saut d’un jour à la fin des mois de 31 jours au saut de quatre jours à la fin du mois de février des années non bissextiles. On évite ainsi des sauts incomplets par manque de puissance ou des indications sautant trop loin en raison d’un surplus d’énergie.
UN COMMENTAIRE ? Évidemment, à ce niveau de raffinements techniques et face au nombre de brevets accumulés pour la mise au point de cette quadruple complication qui marquera l’année 2025, on ne peut que s’incliner tout en se félicitant de constater que Patek Philippe est plus que jamais Patek Philippe ! Respect… Pour ces douze affichages par les aiguilles ou par les guichets, pour ce mouvement certifié par le Poinçon Patek Philippe, pour ce boîtier en or gris de 42 mm (non étanche) e pour ce boîtier bleu glacier, bref pour ce chef-d’œuvre de la haute horlogerie contemporaine, il faudra compter un peu plus d’un million de francs suisses et prévoir une certaine patience (ce n’est pas de l’horlogerie industrielle produite en grande série)…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS