VENDREDI : Le Sniper perdu dans les 2 000 mètres carrés de la Samaritaine horlogère...
Le 28 / 06 / 2013 à 21:02 Par Le sniper de Business Montres - 5284 mots
Sale temps pour les montres suisses en Chine, et sale temps pour le mégastore horloger chargé de les écouler à Paris : avec 2 000 mètres carrés de boutiques horlogères, la nouvelle Samaritaine va battre tous les records mondiaux de gigantisme marchand pour les montres. Reste à savoir comment rentabiliser les 600 millions d'euros budgétés...
▶▶▶ GARESLa SNCF a-t-elle piraté l'horloge des chemins de fer suisses ?◉◉◉◉ L'affaire est …
Sale temps pour les montres suisses en Chine, et sale temps pour le mégastore horloger chargé de les écouler à Paris : avec 2 000 mètres carrés de boutiques horlogères, la nouvelle Samaritaine va battre tous les records mondiaux de gigantisme marchand pour les montres. Reste à savoir comment rentabiliser les 600 millions d'euros budgétés...
▶▶▶ GARESLa SNCF a-t-elle piraté l'horloge des chemins de fer suisses ?◉◉◉◉ L'affaire est troublante : on se souvient de la façon énergique dont les chemins de fer suisses (CFF) avaient défendu leur propriété intellectuelle quand Apple avait détourné la fameuse horloge du designer suisse Hans Hilfiker, créée en 1944 pour les gares helvétiques. L'affaire avait également permis de rappeler l'exclusivité du groupe Mondaine (Suisse) pour toute utilisation horlogère de ce style de cadran (Business Montres du 21 septembre dernier ; voir également une des nos vidéos sur la chaîne images Business Montres Vision). Plusieurs horloges intriguent à la gare de l'Est, à Paris. Elles reprennent le dessin de l'horloge suisse (ci-dessus : quai 11-12 ; ci-dessous : quai 23), et même le mécanisme du fameux arrêt-saut de deux secondes à 12 h, sauf que celle de l'image ci-dessus saute deux secondes après l'heure exacte ! La SNCF aurait-elle acheté des pendules suisses ? Si oui, pourquoi la SNCF a-t-elle acheté des horloges suisses, alors qu'elle dispose de son propre dessin original pour les horloges de gare (ci-dessus, à gauche : c'est la référence TGV 93-700), fabriquées par Gorgy Timing ? Le ministre tricolore Arnaud Montebourg appréciera... Du coup, on se demande s'il ne s'agirait pas d'un piratage ou d'une contrefaçon... ◉◉◉◉ Tiens, à propos de cette horloge SNCF réf. TGV 93-700, savez-vous qui en est le créateur ? Il a un lien assez particulier avec l'horlogerie, puisqu'il s'agit du designer Jean-Yves Mariez, le propre fère de Philippe Mariez (Executive Edition, partenaire de plusieurs marques horlogères, dont Vianney Halter). Les deux frères ont rencontré Vianney Halter en 2001, dans le cadre du projet HTO, qui transposait au poignet les codes de l'horloge SNCF : comme le père de Vianney Halter était conducteur de train à la gare Saint-Lazare, ils ne pouvaient que s'entendre... ▶▶▶ MÉGASTORE2 000 mètres carrés d'horlogerie à la Samaritaine !◉◉◉◉ On se disait bien que le groupe LVMH ne resterait pas inerte face à l'initiative du groupe Richemont avec Bucherer (ouverture d'un mégastore horloger dans l'ancien Old England, entre les Galeries Lafayette et la place Vendôme). C'était annoncé dans nos premières analyses après les révélations sur l'opération Bucherer (Business Montres du 9 novembre 2011), mais nos informations nous faisaient plutôt situer la riposte d'un futur caravansérail LVMH du côté des grands magasins. À l'époque, le dossier Samaritaine – ex-grand magasin situé au Châtelet et propriété du groupe LVMH – était loin d'être mûr. Il l'est désormais et le projet prend forme, avec 600 millions de dollars budgetés pour un hôtel de luxe (« Cheval-Blanc », évidemment), des boutiques de luxe (20 000 mètres carrés sur les 80 000 affectés aux activités commerciales, des bureaux et même des logements sociaux [d'ici 2017, la mairie de Paris aura changé de mains : on verra bien pour les 8 000 mètres carrés ainsi « sacrifiés »]... ◉◉◉◉ Ce caravansérail cible évidemment les touristes chinois dans une « expérience » marchande inoubliable, avec vue sur la Tour Eiffel et à proximité du Louvre, stationnements spacieux sécurisés pour les autobus et services de détaxe tout aussi surdimensionnés, le tout pour une offre multi-produits qui ne devrait pas laisser indifférents les touristes russes, proche-orientaux ou sud-américains (source : Marketing Chine). C'est là que Bucherer a du souci à se faire, mais aussi les Galeries Lafayette ou Le Printemps, c'est qu'il est prévu d'ouvrir 2 000 mètres de boutiques horlogères – qui seront d'autant plus incontournables que les touristes trouveront, à d'autres étages, les cosmétiques, la mode, les alcools et les accessoires de luxe dont ils rêvent : 2 000 mètres carrés, c'est dix fois Bucherer, qui reste un mégastore monoproduit (montres). Les plus fortunés de ces touristes pourront même dormir sur place : plus besoin de visiter Paris ! Selon nos informations et uniquement pour ce qui concerne l'horlogerie, les marques LVMH se tailleraient la part du lion dans ces 2 000 mètres carrés, mais le réseau DFS (commerce hors taxes propre au groupe LVMH) y logerait les marques dont il gère la distribution dans le monde – ce qui permettrait de varier l'offre et de l'élargir très au-delà de ce que proposent Bucherer ou les grands magasins, trop clairement mainstream alors que les goûts de la clientèle grande-chinoise évoluent vers des marques plus exclusives... ◉◉◉◉ Évidemment, toute la viabilité d'un tel mégastore parisien repose sur une stratégie précise – capter l'essentiel du flux marchand créé par les touristes asiatiques – qui est elle-même axée autour d'une hypothèse précise : le maintien et le renforcement de ce « globe shopping » qui cible les grandes marques. Les lecteurs de Business Montres ont pu découvrir à quel point le climat idéologique était en train de se « re-maoïser » en Chine, ce qui n'est pas bon pour les produits de luxe trop ostentatoires comme les montres trop facilement identifiables (révélations Business Montres du 19 juin). Ces mêmes lecteurs savent aussi à quel point l'environnement législatif chinois est en pleine mutation au sujet de ce shopping touristique (révélations Business Montres du 25 juin) et ils ont pu comprendre à quel point la future loi du 1er octobre 2013 peut reformater tout le paysage du « globe shopping ». Ajoutons-y les nouvelles demandes des Chinois pour des marques moins ostentatoires et moins surdistribuées. D'ici à l'ouverture de la nouvelle Samaritaine, en 2017, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts de Paris, mais ces différents facteurs ne poussent pas à l'optimisme... ◉◉◉◉ Au fait, pourquoi « caravansérail » ? Certains lecteurs seront un peu surpris par l’usage de ce mot, qui est un dérivé français du persan karwan-saray (« caravane » et « palais »), attesté dans notre littérature depuis la fin du Moyen-Age : il désigne un lieu qui sert à la fois d'atelier, de magasin, de bazar, d'auberge et qui est fréquenté par un grand nombre d'étrangers, un « rendez-vous de toutes les races, de tous les cultes » (Paul Morand, La Route des Indes, 1936). Soit exactement la définition de ce que sera la Samaritaine en 2017 (source officielle : CNRTL)... ▶▶▶ LETTRE OUVERTELe pavé dans la mare des amateurs d'horlogerie ancienne...◉◉◉◉ Le ton est solennel, sur papier à en-tête de l'AFAHA (Association française des amateurs d'horlogerie ancienne, principale association française dans ce domaine) : « Mise en garde à tous les amateurs d’horlogerie sur l’origine historique de la montre automatique à rotor ». Le texte n'en est pas moins clair et il a tout du pavé dans la mare de l'histoire officielle et des historiens qui ronronnent en marchant dans les clous : « La parution de deux ouvrages soulève, à nouveau et avec acuité, la question de l’origine historique de la montre automatique avec le dispositif à rotor. Il s’agit de La conquête du temps, de M. Fléchon (éditions Flammarion, 2010) et de La montre à remontage automatique, de M. Sabrier (éditions Cercle d’Art, 2011). Les auteurs ne prennent pas en compte, volontairement ou non, les documents et croquis nouveaux qui ont modifié les allégations d’Alfred Chapuis et d’Eugène Jacquet, parues dans leur livre en 1952. Ils ont fait, ainsi, totalement abstraction des nombreux articles de la revue Horlogerie Ancienne et autres ouvrages traitant du sujet, qui exposent depuis près de vingt ans des positions particulièrement argumentées sur ce point précis de l’origine historique des dispositifs d’armage automatique des montres. Les tentatives de contact avec ces auteurs, pour ouvrir un débat contradictoire et constructif, se sont heurtées à un refus ou une fin de non recevoir. L’AFAHA, soucieuse de respecter ses buts fondamentaux – à savoir : « Rassembler les amateurs et collectionneurs d’horlogerie ancienne et moderne, favoriser les contacts entre ses membres, élargir leurs connaissances scientifiques, historiques et artistiques en matière d’instruments destinés à la mesure du temps, et assurer la protection de l’art et la science de l’horlogerie » – espère que la diffusion de cette mise en garde mettra en alerte les historiens, les musées, les universités, la presse spécialisée, les écoles d’horlogerie, les associations concernées françaises et étrangères, etc., ainsi que les futurs chercheurs, sur cette belle et importante page de l’histoire des techniques horlogères »... ◉◉◉◉ Cette lettre ouverte n'étonnera pas les lecteurs de Business Montres, informés depuis longtemps des problèmes de fiabilité posés par les lacunes ainsi pointées du doigt par l'AFAHA. Critiques également formulées par des historiens anglo-saxons de référence, comme Richard Watkins ou David Penney (Antiquarian Horology). Si on peut se désoler de voir l'histoire horlogère française ainsi moquée par sa concurrente anglophone, comment s'en indigner ? Ne pas considérer, sur ce sujet précis, les documents minutieusement étudiées par Horlogerie ancienne, ignorer leurs apports décisifs – sans doute réfutables, mais au moins questionnables – à nos connaissances sur la montre mécanique et faire l'impasse sur un chercheur, Joseph Flores, au prétexte qu'il n'appartient à une coterie auto-proclamée alors qu'il a au moins l'avantage d'être lui-même horloger et de comprendre ce dont il parle, c'est s'exposer à une humiliation publique telle que cette lettre ouverte. On attend la suite, mais sans trop d'illusions... ▶▶▶ CHRONOMÉTRIEGenève veut en revenir au « Bulletin d'observatoire »...◉◉◉◉ La semaine dernière, Business Montres commentait la publication des comptes annuels du COSC (contrôle des chronomètres) en appelant à la réflexion sur de nouveaux labels et en appelant à la renaissance des ancien « bulletins d'observatoire », à condition de les moderniser (édition du 21 juin). Il semblerait qu'une nouvelle certification de type « Bulletin d'observatoire » soit à l'étude dans le cadre de la Fondation Timelab (placée sous le contrôle du canton de Genève). Éléments annoncés : un contrôle à 100 % de la tête de la montre [et non plus seulement du mouvement], la possibilité d'une télé-certification dans les manufactures, des tests basés sur les normes ISO 3159, ISO 22810, ISO 764, l'intégration dans les épreuves d'un test au porter, une certification par un organe officiel, neutre et accrédité internationale, avec la délivrance d'un « bulletin d'observatoire » authentifié et sécurisé. Soit, pour résumer, le meilleur du COSC (légitimité et acccréditation internationale), le meilleur du poinçon Qualité Fleurier (montre complète, test au porter) et le meilleur de l'Observatoire de Besançon (notoriété, télé-certification). Soit à peu près tout ce que recommandait de faire Business Montres... ◉◉◉◉ Serait-ce la fin du grand scandale qui voyait Genève, « capitale mondiale de la haute horlogerie », privée de toute certification chronométrique depuis le départ de son bureau du COSC à Saint-Imier ? Scandale qui voyait les marques genevoises Laurent Ferrier ou Roger Dubuis aller se faire certifier en France, à Besançon ! Ce qui est curieux, c'est que le projet ne fait pas référence à l'Observatoire de Genève, qui était pourtant le plus prestigieux de toute la Suisse – cette observatoire purement astronomique est aujourd'hui voué à la traque des exoplanètes dans le cosmos (ci-dessous : la fameuse patek Philippe J.B Champion, seule montre de la marque à afficher sur le cadran ses lettres de noblesse chronométriques). Ce nouveau « Bulletin d'observatoire » genevois [et non « Bulletin d'Observatoire de Genève » : il y a là une nuance qui déroute !] crée le buzz sans échéance agendée : on nous parle d'une « certification d'excellence mise sur pied très prochainement ». On nous parle également de la délivrance de « certifications pour la haute horlogerie» : ce qui est un peu absurde, la certification étant une qualité de la montre indépendante de son positionnement marketing. À moins que ce ne soit une manoeuvre pour cantonner le COSC dans une logique purement industrielle et dans les volumes. Cette annonce – officielle sans l'être, officieuse sans le dire, donc culturellement très genevoise – s'impose, en tout cas et très clairement, comme une déclaration de guerre de l'horlogerie genevoise aux autres certifications, qui vont devoir évoluer très vite : il n'y a pas, en Suisse, de place pour trois certifications chronométriques concurrents [le Poinçon de Genève remplit ici une autre fonction]. ▶▶▶ LES IN–10–CRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ OMEGA : une nouvelle Seamaster dédiée à Emirates Team New Zealand, l'équipe soutenue par Omega dans la trente-quatrième America's Cup, qui commencera à se courir cet été en Californie. Il s'agit d'un chronographe de plongée (étanche à 300 m-1 000 pieds), dans un boîtier de 44 mm : lunette céramique, fond gravé, mouvement automatique suisse à spiral silicium, valve à hélium et compteur spécial pour les départs de régate (compteur cerclé de rouge, avec un décompte des minutes avant le coup de canon). ◉◉◉◉ SWATCH GROUP : Nick Hayek, le CEO du Swatch Group, se montre plutôt optimiste pour l'industrie horlogère suisse. Il prévoit un deuxième semestre « fort » pour les exportations horlogères suisses, qui sont pourtant en plein freinage. Le recul très sensible du marché chinois ne l'inquiète pas du tout, a-t-il expliqué à Finanz und Wirtschaft : « La Chine se reprend lentement. Le Japon, les Etats-Unis ainsi que la Russie évoluent de façon réjouissante ». On y croirait presque si la pratique de la novlangue du Swatch Group ne nous avait pas habitué à un constante : d'une part, toujours vertueusement nier la réalité pour ne pas désespérer l'industrie (« La crise horlogère n'existe pas », du même Nick Hayek à la fin 2008) ; d'autre part, toujours trouver un bouc émissaire quand ça ne va pas si bien que ça pour le Swatch Group [un coup, les banques ; un coup, la Bourse ; un coup, les méchants concurrents ; un coup, les autorités de la Confédération ; etc.]. Cette fois, c'est l'évolution des parités de change qui l'inquiète : une préoccupation qui concerne aussi le dollar américain et le yen japonais, a expliqué Nick Hayek aux journalistes de Finanz und Wirtschaft. Donc, si on décode bien, il y a comme un défaut dans cet optimisme à vocation cosmétique... ◉◉◉◉ POIRAY : fortes rumeurs de vente d'une des marques symboliques de la joaillerie indépendante française, qui a eu son heure de gloire jusque dans les années 1990, avant de totalement manquer le virage de son internationalisation et de végéter en dépit d'une forte image sur le marché français. Pas d'indiscrétions sur l'identité du repreneur... ◉◉◉◉ BUSINESS MONTRES VISION : la playlist la plus sexy de l'histoire de la publicité (Le sexe fait-il vendre beaucoup de montres ?) prouve qu'on peut être horloger et créatif sur le plan de la communication – ce qui n'est pas évident au vu des clips vidéo de ces deux dernières années, dont les films marquants se comptent sur les doigts des deux mains (Cartier, Lotus, Chanel et quelques rares autres). ◉◉◉◉ WISH : la montre « qui-peut-vous-rendre-millionnaire » (Business Montres du 7 mars) commence à séduire le réseau des buralistes, en France comme en Suisse. On compte même quelques gagnants grâce au générateur de numéros ! Un nouveau présentoir à poser et un nouveau prix pour la Suisse (20 CHF, moins que les 18 euros exigés en France)... ◉◉◉◉ CHINE (1) : la nouvelle « ligne de masse » assignée au Parti communiste par le tandem Xi Jinping-Li Keqiang ne se limite à imposer un nouveau style de vie (plus prolétarien : analyse Business Montres du 19 juin)) et une nouvelle stratégie économique fondée sur une autre politique monétaire (fin de l'argent facile et spéculatif : analyse Business Montres du 21 juin). Le Politburo va jusqu'au bout de son « néo-maoïsme » en nous rejouant la vieille rengaine de la base contre le sommet de la pyramide et des sujets contre les élites – « Feu sur le quartier général », ordonnait le président Mao. Le nouveau pouvoir chinois semble bien devoir s'appuyer sur les oubliés de la croissance économique, en rompant avec son soutien à la classe privilégiée et aux nouveaux riches du précédent « Enrichissez-vous ». Problème : c'est cette classe privilégiée qui constituait l'essentiel de la clientèle des marques suisses. Ce ne sont pas les nouveaux migrants vers les villes qui achèteront – du moins pas tout de suite – des montres de luxe, lesquelles ne bénéficieront plus – du moins pas trop – d'une corruption érigée en système et d'un argent aussi facile à dépenser qu'à imprimer sur la planche à billets. Plus on décode précisément la nouvelle ligne du Parti communiste chinois, plus on voit se confirmer notre pronostic : « Sale temps pour les montres suisses » (Business Montres du 19 juin) ! ◉◉◉◉ CHINE (2) : la tête de rat et la tête de lapin en bronze qui décoraient la fontaine impériale du Palais d'Été de Beijing ont regagné la Chine. Elles avaient été pillées pendant le fameux sac de ce palais par la soldatesque franco-britannique, en 1860. François et François-Henri Pinault ont symboliquement lavé l'honneur de l'armée française et de ses officiers en restituant ces deux trésors historiques à la Chine (ci-dessous). Les deux hommes d'affaires (groupe Kering, ex-PPR) avaient négocié ces têtes avec un collectionneur privé pour une somme très élevée, mais faire plaisir aux autorités chinoises – très à cheval sur le retour de ces têtes en Chine – est un privilège qu'on ne saurait payer assez cher quand on fait autant d'affaires avec la Chine (luxe, moden, horlogerie, enchères avec Christie's, etc.). À ce jour, Beijing a pu récupérer sept des douze têtes de cette fontaine à eau zodiacale, chef-d'oeuvre de l'horlogerie européenne, à laquelle la manufacture De Bethune a rendu cette année un magnifique hommage en créant quatre coffrets de douze montres qui reprennent, en bas-relief, les douze fameuses têtes (ci-dessus ; ces têtes étaient également l'argument central du dernier film de Charlie Chan : Business Montres du 11 décembre 2012)... ◉◉◉◉ OR : alors que les marques de montres avaient pris prétexte de la hausse de l'or pour justifier leurs hausses de prix [les clients s'en souviennent pour s'être posé beaucoup de questions à ce sujet], que faire avec la baisse du cours de ce même or, qui vient de vivre sa plus dure chute trimestrielle depuis 90 ans, avec 30 % de baisse depuis le début de l'année ? Même si on ne peut pas exclure de sérieuses manipulations du marché, y compris par des Etats pour le coup légèrement « voyous », c'est un problème d'image et de crédibilité vis-à-vis de la communauté des amateurs...
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J.A.R. : pour faire simple, disons que ce sera JAR pour Joël Arthur Rosenthal, le plus grand joaillier contemporain, à des années-lumière ailleurs que tout le monde, mais loin devant les hypermarques ultra-marketées qui jouent des coudes dans le peloton de tête des références internationales. Il n'a ni boutique, ni service de presse, ni même de site Internet et encore de publicités dans les magazines – et c'est ce qui le rend attachant (« 100 % liberté – 0 % publicité », comme Business Montres !) : il n'a que des clientes – qu'il a le privilège de choisir – et qui passent commande à cet artiste qui marquera la fin du XXe siècle et les débuts du XXIe. Raffinement supplémentaire : ce n'est pas parce qu'il est rare qu'il est le plus cher : certaines marques, aux limites de l'extorsion de fonds, devraient avoir honte de ce qu'elles proposent face aux créations très lucidement tarifées d'un Joël Arthur Rosenthal. Les expositions sur son oeuvre sont rarissimes : une toute petite poignée depuis la création de la marque JAR, en 1978. Autant dire qu'il faudra profiter de l'événement organisé au MET de New York : une rétrospective en 150 pièces, pour la plupart uniques, de ce grand maître de la couleur, inventeur d'un sertissage « tapissier » qui agence les pierres à la façon d'une broderie au point de croix (20 novembre-9 mars)... ◉◉◉◉ BLOGUEURS : où en sont les relations entre les blogueurs et les marques ? Vaste sujet, exploré par ODW (Outils du web), en particulier à travers une infographie très instructive (ci-dessous). Une enquête menée auprès de 150 blogueurs français : « Avec une audience et une influence dépassant parfois celles de la presse écrite, les blogueurs n’ont jamais été autant courtisés par les marques que ces dernières années. Or, face à une blogosphère française hétérogène qui compte plusieurs millions de blogs actifs, les marques ont du mal à trouver la bonne approche. L’agence digitale Outils du web diffuse pour la première fois en France son étude sur les relations entre les blogueurs et les marques. Cette étude présente le profil des blogueurs les plus sollicités par les marques, la manière dont ils sont contactés, leur sentiment à l’égard de ces sollicitations et des pistes d’améliorations pour les marques »... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...