Entre la dégringolade boursière qui n’épargne plus la Suisse, ni les valeurs horlogères (presque -5 % hier pour l’action Swatch Group) et les révélations en rafale sur la gravité (cachée) de la situation en Chine, avec les premiers licenciements visibles dans les vallées chez les marques comme chez les fournisseurs, l’industrie des montres n’est pas à la fête. On comprend que les managers soient d’une humeur plutôt sombre : même Nick Hayek a fini par comprendre que les montres connectées étaient autant de missiles lancés en Californie pour conquérir la place qu’occupent les montres du Swatch Group à nos poignets ! Comment réagir face à ce djihad électronique ? Ce sera le grand débat de 2016 : nous y ferons entendre une voix indépendante et 100 % libre de toute considération diplomatique…

Le « mini-SIHH asiatique » adopte un rythme biennal, en fixant son prochain rendez-vous au mois de septembre 2017. D’ici là, il est possible qu’un salon soit organisé à New York, tous les deux ans, en alternance avec Hong Kong…

Après une décennie de redéploiement furieusement monomarque de ses réseaux commerciaux, mais dans un contexte de fermeture accélérée de bon nombre de ses si chères « boutiques », la haute horlogerie se prend à rêver d’une nouvelle distribution multimarques. En partenariat avec le groupe Richemont et la Fondation de la haute horlogerie, le pavillon commercial TimeVallée entend créer une référence internationale de qualité pour les marques horlogères de prestige. Chaque détaillant indépendant aura sa liberté de choix pour les marques présentées. Reste à savoir si le concept est viable, sur quels marchés il est pertinent et, surtout, s’il peut vraiment recréer une dynamique de valeur autour des montres.

« Nous nous sommes tant aimés » ! C’est toujours poignant, une marque qui s’enferre dans l’erreur et qui en vient à s’enfermer dans ses propres codes, en renonçant aux audaces et à la radicalité de son projet initial. Nous avons tous adoré porter une montre SevenFriday, qui était à la fois un clin d’œil « carpo-révolutionnaire » aux nouveaux amateurs de style industriel et un pied-de-nez aux bienpensants de l’horlogerie suisse. On a du mal à retrouver ces émotions initiales dans le bégaiement stylistique des dernières SevenFriday. Une griffe générationnelle à forte valeur ajoutée stylistique est devenue une simple marque de montres, pour le pire maintenant que le meilleur n’est plus…

En face de l’arrière-petit-fils de Confucius au 76e degré, les CEO qui débarquent dans l’arène – comme le nouveau relanceur de la Manufacture contemporaine du Temps – feront-ils le poids ? Le storytelling confucéen s’avère imparable. D’autant que se lèvent sur les montres des vents mauvais encore plus inquiétants que prévu : à présent, tout le monde semble en avoir pris conscience – non seulment les horlogers, mais surtout les financiers internationaux, qui sont en première ligne. Le luxe ne sera bientôt plus une oasis de bonheur en plein désert (ci-dessous, un collage de Joe Webb)…

Les nouveautés qui arrivent sur le marché, qui sont déjà en vitrine ou qui le seront bientôt. Des montres vues du côté des marques, commentées avec la délicieuse et jamais trop fleurie langue de bois de la communication horlogère. Dans tous les styles et à tous les prix, à prendre ou à laisser, pour les garçons comme pour les filles, c’est toujours intéressant de savoir ce qui se prépare. Sept montres cette semaine, une par jour (« Quand on aime, on ne compte pas ») et par ordre alphabétique d’apparition à l’écran : Artya, Alpina, Charriol, Frederique Constant, Longines, Mido, Pierre DeRoche…

Le succès de notre crash test précédent tendrait à prouver qu’on a tous pris des mauvaises habitudes de conduite et qu’il est urgent de repasser le code après la sortie dont l’horlogerie a été victime fin 2015. D’autant que l’état des routes ne va pas s’améliorer en 2016. Donc, de tout urgence, en dix questions à choix multiple, quelle est la signification de ces panneaux de signalisation et quelle attitude adopter face à eux quand on est un as du volant horloger ?

La direction du groupe DKSH ne comprend rien à l’horlogerie, mais elle a le sens des affaires. Alors que la maison Maurice Lacroix était à vendre depuis un an, mais sans trouver de repreneur tellement les prétentions de DKSH étaient irréalistes et hors marché, un groupe chinois vient d’accepter de payer à peu près 80 millions de francs suisses. Les Suisses ont du génie ! Comment dit-on « pigeon » en chinois ?

C’était cette semaine dans « Business Montres » – et nulle part ailleurs ! En avant-première ou en toute originalité, en vrac, en bref ou en grande largeur, en chaire ou en rosse, mais toujours en toute liberté de parole ! Un bon sujet de méditation pour tous nos amis amateurs de montres : quels autres médias horlogers avaient déjà publié – avant nous – ces révélations, ces informations et ces analyses critiques ?

Mais aussi l’illustration philosophico-mécanique d’un temps cyclique inspiré par l’Antiquité, les archétypes reptiliens du temps des satellites et le cocorico glorieux d’une horlogerie française en pole position (ci-dessous, au poignet de Kevin Magnussen, futur champion de la F1 tricolore avec Renault Sport, une Bell & Ross très « instrumentale »)…

Qui veut jouer aux Mille Bornes en vingt-et-une manches sur les circuits de F1 de quatre continents ? En compagnie de Renault Sport, Bell & Ross s’embarque dans la grande aventure de cette partie 2016, avec une carte d’« As du volant » comme botte secrète. Une extension du territoire de la lutte qui appelle plusieurs questions : quand on sait jouer les stars du poignet sur le pont d’envol d’un porte-avions nucléaire, sait-on pour autant faire la course en « pole position » dans la jungle impitoyable de la F1 ?

Un tourbillon et des têtes de mort, des médias cireurs de pompes, l’inoxydable Hallyday, les marques qui ne seront pas à Bâle, la réserve secrète des 4 000 tourbillons low cost de TAG Heuer, la fabuleuse langue de bois corporate et la bonne année des gros actionnaires qui feront une mauvaise année : c’est l’actualité des montres, pour le meilleur et pour le pire !

Vraiment « excellente » la performance de LVMH en 2015 ? Les analystes qui regardent avec gourmandise les pourcentages globaux vont s’en féliciter, mais l’examen détaillé des chiffres de la branche Montres & Joaillerie ne rend guère plus optimistes que la lecture des statistiques annuelles pour les exportations horlogères suisses. Si la joaillerie (essentiellement Bvlgari) a explosé, c’est plus problématique pour l’horlogerie : manifestement, le pompier de service Jean-Claude Biver est loin d’avoir éteint l’incendie…

Mais non, le gouvernement japonais n’a pas interdit à ses ressortissants de voyager en Europe, même s’il leur déconseille de se rendre dans une large moitié des terres émergées entre la baie de Tokyo et la rade de Brest : « Business Montres » publie la carte officielle du ministre japonais des Affaires étrangères (merci à nos lecteurs). Ceci ne changera pas grand-chose à l’attentisme des détaillant nippons, toujours inquiets à la pensée de faire le déplacement à Baselworld, alors que les tiroirs sont pleins et que les touristes chinois, qui animaient si massivement les boutiques de Ginza, tendent à refluer…

Quel ramdam numérique ! Tout ça pour une montre suisse ? On a dépassé les 130 000 « vues » sur Business Montres Vision en une semaine. Il suffirait donc d’un comédien qui sent toujours le soufre, peut-être d’un cerf, éventuellement d’un fusil à lunette et de beaucoup de culot pour buzzer sur les réseaux sociaux ? Pas tout-à-fait : tirons un premier bilan de l’opération…