Qui aurait cru, voici vingt ans, que Felix Baumgartner et Martin Frei fêteraient un jour les vingt ans de leur marque au SIHH ? À vrai dire, personne, pas même eux. Pour allumer ces vingt bougies, non seulement ils se retournent avec une émotion nostalgique sur ces deux décennies, mais ils ont même décidé de… retourner leur modèle iconique. Probablement avant de lui tourner le dos…

Un alphabet bien pratique pour se remémorer tout ce qu’on peut déduire de la fête genevoise, à mi-chemin de la Wonder Week. Globalement, c’est moins pire que prévu, donc meilleur qu’annoncé. Tout le monde s’est calmé et plus personne ne nie la profondeur de la crise – sans que les plaidoyers pour une reprise rapide soient vraiment convaincants (sinon pour quelques marques). Énumérons donc les lettres de cet abécédaire…

Ce serait la plus fantastique des « montres intelligentes », une smartwatch encore plus avant-gardiste que toutes les autres et elle serait d’autant plus séduisante qu’elle rendrait cette communication directe (de la montre à votre cerveau) compatible avec n’importe quel modèle du marché…

Première journée de SIHH et d’expositions dans Genève : « Business Montres » (Grégory Pons) commente ce démarrage de la Wonder Week au journal télévisé de « Léman Bleu » (séquence horlogère à la minute 02:52)…

Plus mirobolant manipulateur que jamais, Maximilian Büsser s’attaque cette année à un univers où ses habituels carpo-astronefs n’évoluaient guère : le monde du silence et ses grands espaces sous-marins. Sa nouvelle « Aquapod » est un OPNI (objet plongeant non identifié) d’un type encore jamais répertorié dans les annales de la science océanique…

Ras-le-smartphone des montres d’hier qu’on rhabille en verre saphir d’aujourd’hui : tout le monde sait le faire (merci aux fournisseurs du Jura) et ce n’est même plus innovant. Sauf quand la transparence ainsi recherchée est une vraie valeur ajoutée pour la montre, dont elle révèle l’âme plutôt que les rouages. Ce qui est le cas du tourbillon triple axe de Cabestan, aussi simplement que magnifiquement mis en évidence.

Voltaire qui joue au baby-foot avec Louis Moinet. Les guitares des gitans qui sont venus en caravane. Le tsunami qui enfle sur les réseaux sociaux. La Wonder Week qui commence par Lausanne. Des patrons qui vivent leur dernier SIHH. La manufacture royale qui prend des couleurs ; Jean-Claude qui mincit et Biver qui grossit son carnet de commandes. Toutes choses vues à l’aube de l’ouverture d’une semaine de grands salons horlogers genevois…

C’était à lire au cours de ces derniers jours dans « Business Montres » – et nulle part ailleurs ! En exclusivité, en avant-première ou en toute originalité, en vrac, en bref ou en grande largeur, en chaire ou en rosse, mais toujours en toute liberté de parole et de pensée ! Un bon sujet de méditation pour tous nos amis amateurs de montres qui fréquentent les médias perroquets spécialistes de l’anesthésie éditoriale : quels autres médias horlogers avaient déjà publié – avant nous – ces révélations, ces informations et ces analyses critiques ?

Encore une montre qu’on croirait volée dans le coffre-fort d’Impey Barbicane (« De la Terre à la Lune ») ou dans les tiroirs du capitaine Nemo (celui du « Nautilus » – marque déposée), bref une horlogerie à la Jules Verne, pleine de fausse naïveté et de haute technicité. On parie que ce sera la montre la plus déjantée de toute la Wonder Week ?

Il ne suffit plus de « passer le pont » ! Girard-Perregaux repense totalement sa stratégie des « trois ponts d’or » et fusionne le style conceptuel du XXIe siècle avec le style traditionnel de ses complications passées. Avec un prix agressif et une séduction évidente au premier regard, la collection Néo-Bridge va bousculer bien des parts de marché…

Sans l’obligatoire clin d’œil au vintage, il semblerait qu’il n’y ait plus de proposition horlogère qui se tienne. La preuve avec MCT (Manufacture contemporaine du temps), qui réussit à marier son architecture ultra-contemporaine avec des codes vintage poussés jusqu’à la patine du bronze…

Lift off with Maximilian Büsser’s rocket and write with a fountain pen again.

Il faut bien une barge pour embarquer les marques horlogères actives sur le marché français, qui se sentaient un peu seules au monde pendant la Wonder Week de Genève. Pour compléter l’ambiance séquanaise, on a réquisitionné les salons d’une capitainerie fluviale et un second bateau. Ne pas en déduire que le marché français prend l’eau…

Faut-il déduire des bons chiffres annoncés par Richemont que nous avons touché le fond ou et faut-il conclure de la hausse de l’action du Swatch Group que tout va mieux qu’avant ? Laissons les boursiers de Panurge imaginer que l’horlogerie est au creux de la vague et regardons dans le détail ce qui se passe vraiment : ce n’est pas brillant…

Voici quelques nouveautés qui arrivent sur le marché, qui sont déjà en vitrine ou qui le seront bientôt. Des montres commentées du point de vue des marques, racontées avec la délicieuse et jamais trop fleurie langue de bois de la communication horlogère. Dans tous les styles et à tous les prix, à prendre ou à laisser, pour les garçons comme pour les filles, c’est toujours intéressant de savoir ce qui se prépare. Sept propositions cette semaine, une par jour (« Quand on aime, on ne compte pas ») et par ordre alphabétique d’apparition à l’écran : Corum, Greubel Forsey, Hublot, Jaeger-LeCoultre, Jean-Paul Gaultier, Lip et Michel Herbelin…