Si vous pensiez que Vincent Perriard n’était qu’un génial manipulateur médiatique, vous allez devoir recadrer votre grille d’analyse. Si vous pensiez que les « heures fluidiques n’étaient qu’un concept anecdotique, sympathique mais un peu bizarre, attendez-vous à quelques révisions. Si vous pensiez que HYT n’était qu’une nouvelle marque d’horlogerie, petite parmi tant d’autres, il va vous falloir changer de focale. Le groupe monté par Patrick Berdoz va bien au-delà de tout ça : quelques poids lourds de l’investissement ont déjà compris qu’ils tenaient là de quoi reformater le futur dans différents domaines…

Marché-clé de l’ancien monde (celui d’avant la bulle chinoise), la France bénéficie de toutes les attentions publicitaires des marques de montres. Enfin, presque… Les plus gros budgets ne sont pas ceux des plus grandes marques – même si la couronne Rolex reste dans une position dominante que ne peuvent combattre ses concurrents directs réunis. Tout ça fait quand même beaucoup d’argent, avec un paradoxe inexplicable : plus on dépense de l’argent en promotion publicitaire dans les journaux et les magazines français, moins on y vend de montres à des Français ! Cherchez l’erreur…

Dominique Renaud, c’est le Renaud de Renaud Papi, aujourd’hui APRP (Audemars Piguet Renaud Papi), un des grands laboratoires créatifs de la mécanique suisse. Il en a été un des fondateurs, à une époque héroïque, avec des jeunes gens qui s’appelaient Giulio Papi ou Christophe Claret, puis Robert Greubel. Quand il avait jeté l’éponge en 2000, c’était pour s’aérer les neurones loin de la Watch Valley. Il n’a cependant jamais lâché son carnet de croquis horloger, ni renoncé à sa manie de vouloir toujours repenser les idées reçues. Son retour des tréfonds de la plus lointaine galaxie nous annonce un printemps de disruption horlogère !

Un des enjeux les plus intéressants de l’actuel salon MWC de Barcelone (Mobile World Congress), c’est la place que peuvent tenir les « outils nomades » dans notre vie quotidienne. Si plus personne ne doute de la mise en place fulgurante d’un « système des objets connectés », dont nous commençons à peine à entrevoir les fantastiques champs d’application, on commence en revanche à réviser la place de ces « outils » et de leurs fonctions – à commencer par les téléphones portables, mais sans oublier les objets de poignet connectés…

Tant qu’à rester dans le « toujours plus » qui nous a valu tant de splendeurs (hier) et de misères (aujourd’hui), pourquoi ne pas essayer le toujours plus créatif et le toujours plus accessible ? C’est juste une question de survie ! Pour le reste, quelques révélations sur le « phygital », d’autres sur les investissements horlogers dans les médias français, d’autres encore sur ce qui se passe chez Richemont, les effets bizarres du terrorisme sur le e-commerce horloger et un reportage très déshabillé qui nous vient de Singapour : pas belle, la vie des montres ?

Quelques règles de bonne conduite pour une vie plus harmonieuse au sein de la communauté horlogère : en un tour de cadran, quelques intéressants sujets de méditation (douze règles, une par heure + une pour la route). On ramassera les copies après Baselworld…

Plus que trois semaines avant Baselworld : pas question de relâcher la pression, d’autant que le salon de Barcelone (MWC) va se charger de nous rappeler que le marché des objets de poignet connectés (ceux qui visent à une occupation territoriale en créant une carpo-révolution) est une autoroute, le segment des montres traditionnelles ressemblant de plus en plus à un sentir forestier au milieu d’un marécage. Les nouvelles technologies répondent une à une aux objections qu’on pouvait opposer aux montres connectées. Ce qui n’est pas une raison suffisante pour que l’horlogerie classique renonce à exister : tant qu’on pourra lever un million de dollars en ligne, sans s’appuyer sur l’héritage d’une marque et sans disposer de la moindre montre à essayer, c’est qu’il y aura l’espoir d’une renaissance...

Ce sera une des vedettes non officielles du prochain salon MWC de Barcelone (Mobile World Congress), qui verra plus d’une centaine de montres connectées entrer dans la compétition. C’est en tout cas la pièce dont parlent le plus les amateurs de technologies portables. La montre d’ASU Tech (entreprise chinoise très en pointe dans l’univers du « wearable ») résoud une question lancinante : la taille de l’écran qu’on peut porter au poignet est biologiquement limitée. La bonne idée, c’est incorporer un projecteur laser dans la montre : que la fête commence !

C’était cette semaine dans « Business Montres » – et nulle part ailleurs ! En avant-première ou en toute originalité, en vrac, en bref ou en grande largeur, en chaire ou en rosse, mais toujours en toute liberté de parole et de pensée ! Un bon sujet de méditation pour tous nos amis amateurs de montres qui fréquentent les médias perroquets spécialistes de l’anesthésie : quels autres médias horlogers avaient déjà publié – avant nous – ces révélations, ces informations et ces analyses critiques ?

Quelques vidéos qui prouvent que les marques indiennes de montres ont poussé très loin les nouveaux beaux-arts de la communication horlogère : avec Fastrack (une des marques du groupe Titan, cinquième grande puissance horlogère mondiale), c’est toujours très générationnel, toujours très animé et toujours décalé. Les montres indiennes – tout comme celles et ceux qui les portent – ne sont pas celles que vous croyez. Impossible de s’ennuyer avec cette sélection vidéo…

Les nouveautés qui arrivent sur le marché, qui sont déjà en vitrine ou qui le seront bientôt. Des montres vues du côté des marques, commentées avec la délicieuse langue de bois de la communication horlogère, toujours impeccablement vernie. Dans tous les styles et à tous les prix, à prendre ou à laisser, pour les garçons comme pour les filles, c’est toujours intéressant de savoir ce qui se prépare. Sept montres cette semaine, une par jour (« Quand on aime, on ne compte pas ») et par ordre alphabétique d’apparition à l’écran : Christophe Claret, De Grisogono, DeLaCour, Epos, Ice-Watch, Perrelet et Versace…

Les trois « petits gars de Brooklyn » qui avaient besoin de 40 000 dollars pour lancer leur Genesis automatique Swiss Made en ont récolté 2 800 fois plus sur Kickstarter. Un record pour une montre suisse en financement collaboratif et pour une montre automatique, toutes catégories confondues. Quand l’offre est motivante, la demande est puissante…

Les sympathiques initiatives de lancement en Chine d’une montre Swatch Bellamy, les annonces de Mondaine concernant sa « Pay Chip » et toutes les autres tentatives dans ce domaine semblent un peu dérisoires : 38 millions de cartes bancaires ont été enregistrées en Chine, en quelques heures, par Apple qui y lançait son système Apple Pay (paiement sans contact). Même s’il n’y a pas 38 millions d’Apple Watch en circulation dans le pays, ça laisse songeur sur la taille du concurrent et sur le poids de l’écosystème auxquels s’attaquent les montres suisses…

Mais aussi une petite Française qui a tout compris de l’élégance au féminin, une Saint-Valentin qui peut durer toute l’année et une magistrale démonstration de luxe nouvelle génération non ostentatoire… Ci-dessous : des pétales de marguerite qui nous récitent des poésies amoureuses, le soir, sous les grandes tentes des déserts arabiques…

Peut-être qu’il y aurait le feu à la maison ! Pas encore un grand incendie, mais quelques flammes qui éclairent le débat : selon une étude de Strategy Analytics (Boston), la Suisse horlogère a exporté au quatrième trimestre 2015 7,9 millions de montres traditionnelles – période au cours de laquelle 8,1 millions de montres connectées ont été livrées sur les marchés (contre 1,9 million au dernier trimestre 2014). Mais non, mais non, « tout va très bien, Madame la Marquise »…