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À DÉCOUVRIR # 11 : Le tour de la semaine en 7 montres

On oublie toujours de parler de quelques montres intéressantes... Heureusement, le Grand Prix d'Horlogerie de Genève est là pour nous rafraîchir les idées : il nous oblige à mieux regarder dans les vitrines sept montres auxquelles nous ne pensions plus, qu'elles aient été ou non distinguées par les jurés du GPHG...   ◀▶ ZENITH PILOT BIG DATE SPÉCIALDans la grande tradition des chronos de pilotes militaires...◇◇◇ Zenith est la seule marque …


On oublie toujours de parler de quelques montres intéressantes...

Heureusement, le Grand Prix d'Horlogerie de Genève est là pour nous rafraîchir les idées : il nous oblige à mieux regarder dans les vitrines sept montres auxquelles nous ne pensions plus, qu'elles aient été ou non distinguées par les jurés du GPHG...

 
 
◀▶ ZENITH PILOT BIG DATE SPÉCIAL
Dans la grande tradition des chronos de pilotes militaires...
◇◇◇ Zenith est la seule marque à avoir déposé le mot "Pilot" pour un cadran de montres. Il faut dire que la tradition des montres d'aviation remonte, chez Zenith, au début de siècle : on oublie trop souvent que Louis Blériot portait une montre Zenith et utilisait un altimètre Zenith lors de sa légendaire traversée de la Manche, à bord de son Blériot XI, en juillet 1909 (ci-dessus et en haut de page). Ce qu'on aime dans cette montre, c'est son concentré discret de grandes qualités horlogères : un mouvement exceptionnel (le fameux chronographe manufacture El Primero, qui bat à 36 000 A/h), une originalité très militaire (le "retour en vol" de l'aiguille des secondes – flyback en anglais), une fonctionnalité irréprochable (cadran deux compteurs, grande date, des chiffres et des aiguilles ultra-lisibles dans la grande tradition des chronographes d'aviation) et une légende pour le storytelling (à la fin des années 1990, une Zenith Rainbow a même failli devenir la montre "réglementaire" de l'armée de l'Air française. le tout pour 6 500 CHF (5 300 euros), ce qui est inattendu et attrayant pour un chronographe manufacture. Cette montre a récemment reçu le prix de la "Petite aiguille" au Grand Prix d'Horlogerie de Genève...
 
 
 
 
◀▶ CHANEL PREMIÈRE TOURBILLON VOLANT
Des secondes effeuillées par les pétales d'un camélia...
◇◇◇ Le camélia [cette plante qui produit le thé !] était la fleur préférée de Mlle Gabrielle Chanel, qui en a fait très tôt un motif pour ses collections joaillières et peut-être même horlogères (Business Montres du 19 septembre). Dans ce tourbillon volant mis au point par Giulio Papi, les secondes sont indiquées par la cage en forme de camélia du tourbillon qui tourne sur lui-même une fois par minute : on voit ainsi défiler les secondes au rythme de la ronde des pétales en résille et du coeur en diamant. Le cadran est évidemment noir, comme la fameuse "petite robe noire". Le boîtier Première, serti de diamants baguette, a la forme du bouchon d'un flacon de Chanel n° 5, avec des angles coupés qui rappellent ceux du plan de la place Vendôme. On est donc ici dans le Chanel superlatif et quintessentiel. Qui a dit que les femmes n'aimaient pas les montres mécaniques ? Il suffit de les tenter avec un tourbillon d'une élégance irréprochable, et tellement so Chanel qu'il aurait pu se passer du nom sur le cadran en céramique (noire, comme il se doit). Même les aiguilles sont serties, mais ce n'est pas pour cette sophistication ultime que ce tourbillon a reçu le prix de la montre "Femme" au GPHG...
 
 
 
 
◀▶ GREUBEL FORSEY TOURBILLON 24 SECONDES CONTEMPORAIN
25° d'inclinaison pour le tourbillon, mais 24 secondes pour sa course...
◇◇◇ Le nom de la montre résume parfaitement son identité : un tourbillon qui tourne en 24 secondes autour de lui-même [donc, une rotation rapide, pour garantir une grande précision au mouvement] et qui est interprété dans un esprit contemporain (couleur du cadran, ponts saphir, aiguille des secondes, secteur de la réserve de marche, etc.). Il ne manque dans ce nom que l'inclinaison du balancier sur son axe : 25°, là encore pour améliorer les performances chronométriques d'un calibre mécanique dont les créateurs sont d'authentiques horlogers et vétilleux amoureux du plus parfait isochronisme dans toutes les positions. Cette montre a manqué de peu le prix de la montre Homme au GPHG, mais c'était pour laisser la place à l'Invention Pièce 2, qui a reçu le prix de la montre Grande Complication (Business Montres du 16 novembre). Rappelons que Stephen Forsey et Robert Greubel avaient reçu l'Aiguille d'or en 2010...
 
 
 
 
◀▶ PARMIGIANI TORIC CAPITOLE
Un affichage satellitaire des heures pour des minutes sectorielles...
◇◇◇ L'édition 2012 du GPHG a mis en évidence une complication : la répétition minutes a désormais remplacé le tourbillon au firmament de la haute horlogerie. Cette montre Parmigiani Fleurier démontre qu'on a dépassé le stade de la simple répétition minutes pour entrer dans l'ère des répétitions minutes additionnées d'une autre complication [voici une dizaine d'années, après une explosion de l'offre, le tourbillon avait connu la même évolution – tourbillon + quelque chose – avant de commencer à décliner]. La Toric Capitole propose donc, en plus de sa répétition minutes à timbres cathédrale (dont les marteaux sculptés sont visibles au dos de la montre), une lecture de l'heure qui était à la mode au XVIIIe et au XIXe siècles : les heures satellitaires en chiffres arabes défilent sur le secteur fixe des minutes, gradué de cinq en cinq sur soixante minutes. C'est un principe d'affichage du temps repris récemment par Urwerk. Cette montre était en finale pour le Grand Prix de Genève, dans la catégorie Grande Complication (prix finalement attribué à Greube Forsey pour son Invention Pière 2 (Business Montres du 16 novembre)...
 
 
 
 
◀▶ HABRING2 FOUDROYANTE
Une mécanique autrichienne pour savourer chaque seconde...
◇◇◇ En général, les secondes foudroyantes sont réservées aux chronographes haut de gamme : le huitième de seconde est longtemps resté le seuil ultime de la chronographie mécanique de poignet, jusqu'à ce qu'on parvienne au dixième, puis au centième, au millième et désormais au dix-millième de seconde. L'originalité de cette Foudroyante de l'horloger autrichien Habring2 (deux, parce qu'ils travaillent en couple) est qu'il ne s'agit pas d'un chronographe, mais d'une nouvelle interprétation de la classique "seconde morte" (seconde centrale, qui marque un temps d'arrêt à chaque seconde) couplée à une petite seconde "foudroyante" qui décompte le huitième de seconde, mais sans s'y arrêter – et elle tourne 86 400 fois par jour ! Juste pour le plaisir de voir à la fois le temps qui passe et qui s'écoule à une vitesse prodigieuse, tout en ayant l'illusion de savourer chaque seconde, clairement battue sur la minuterie qui fait le tour du cadran. Il s'agit d'un module additionnel sur une base ETA (Valgranges), avec une réserve de marche de 45 heures (voir la vidéo de démonstration : Business Montres du 16 novembre). Facturée 5 300 CHF (4 400 euros), cette montre était finaliste du GPHG dans la catégorie "Petite aiguille", dont Zenith était le lauréat final (voir ci-dessus)...
 
 
 
 
◀▶ VOUTILAINEN 2-EIGHT
Une friandise pour les filles gourmandes de mécanique...
◇◇◇ Et si c'était la montre féminine de l'année ? Cette 2-Eight – ou 28, suivant l'humeur de Kari Voutilainen – a bien failli l'emporter dans la catégorie montre "Femme", ce qui aurait été une forme de révolution, mais elle a dû s'incliner, en finale, contre le tourbillon volant de Chanel – excusez du peu (voir ci-dessus) ! Cette montre-bracelet conçue pour les femmes (37 mm) reprend le calibre manufacture lancé en 2010 par l'atelier Voutilainen de Môtiers, avec son double échappement "à la Breguet" (impulsion directe au balancier) et son spiral très particulier à double courbe (Breguet pour l'extérieur et Grossmann pour l'intérieur). Si le mouvement a été travaillé comme un "bijou" mécanique (poli dans ses moindres détails, y compris la plus insignifiante vis que personne ne verra plus jamais), les composants d'habillage seraient à rapprocher de la joaillerie, avec un cadran aux index et aux appliques en or réalisés à la main, un tour d'heures guilloché posé en couronne autour d'un anneau de nacre et des aiguilles "Voutilainen". Beaucoup de modernité dans cette expression d'une nouvelle tradition mécanique au féminin, ultra-précise et ultra-précieuse...
 
 
 
 
◀▶ HERMÈS ARCEAU MARQUETERIE DE PAILLE
La paille de seigle comme matériau de haute horlogerie...
◇◇◇ Encore une montre découverte avec émerveillement à Baselworld, puis injustement délaissée dans les embouteillages de l'après-Bâle et, enfin, bêtement reléguée dans les strates successives de l'actualité immédiate. Heureusement, sa sélection finale pour le Grand Prix de Genève (catégorie "Joaillerie et métiers d'art) nous a remis en mémoire cette Arceau qui parvient à élever un matériau banalisé – la simple paille de seigle (la céréale) – au statut de matière première de grand luxe. Comme quoi c'est la somme de travail et d'attentions minutieuses qui définit le "luxe", et non la valeur intrinsèque du matériau utilisé. Chaque brin de paille de seigle [une seule entreprise en produit encore en France] de cette marqueterie est sélectionnée, séchée, teintée, coupée et ajustée à la main. Leur variation de couleur est totalement naturelle : elle permet ensuite de créer des compositions chatoyantes, qui jouent à la fois sur les "veines" du brin et sur sa couleur. Chaque cadran est donc unique : on retrouve sur ce motif en chevrons bleu et noir le dessin des cravates Hermès et des soies iconiques de la maison. C'est une montre dont on tombe facilement amoureux...
 
 
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À DÉCOUVRIR
(sans oublier toutes les autres nouveautés,
tous les jours dans le Quotidien des Montres)...
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