> 

SANS FILTRE #04 (accès libre)
« Alors, comment ça se présente, Baselworld 2018 ? »

« Sans filtre » : des pages pour parler encore plus cash et pour se dire les vérités qui fâchent, entre quatre z’yeux – parce que ça ne sortira pas d’ici et parce qu’il faut bien expliquer les choses comme elles sont. La punchline du jour : « Baselworld 2018, c’est juste l’ouverture d’une messe de Requiem pour enterrer les années de bulle horlogère »


 Une séquence vidéo sur Baselworld en direct de Ba… Barcelone, où le groupe Festina fait son « Baselworld » annuel, au bord de la Méditerranée, dans les palmiers et les cactus. Ça vaut largement les bords du Rhin…


 À l’occasion de cette même « crise-qui-n’existe-pas », le salon de Bâle a sévèrement « morflé » : 12 halles d’exposition en 2015,  mais il n’en reste plus que 6 en 2018 – la moitié du salon a été rayée de la carte en trois ans : les plans de comparaison publiés ces jours-ci par Business Montres (8 mars, 9 mars et 10 mars) sont accablants. La moitié des exposants de 2015 ont déserté. La majorité de ceux qui restent se posent des questions pour 2019 : Baselworld 2018 n’est sans doute que l’introït – l’ouverture pour ceux qui n’ont pas fréquenté les bons pères – de la grande messe de Requiem qui va enterrer définitivement les années de bulle. Si Baselworld s’annonce aussi déprimé qu’on le dit pour les « grandes marques » [à quelques exceptions près], s’il se produit la chute annoncée du nombre des visiteurs et des médias, ce sera l’hallali et le sauve-qui-peut pour 2019…

 D’ici à 2020, que donneront les négociations en cours entre les autorités de Genève [qui rêvent d’un grand salon concurrent de Bâle en parallèle au SIHH] et les dirigeants des grandes marques genevoises [Rolex, Patek Philippe, Chopard, Hublot et les autres] ? D’ici à 2020, le Swatch Group aura-t-il la patiente générosité de maintenir sa présence dans un salon de moins en moins achalandé et n’aura-t-il pas déjà retiré de Baselworld ses marques de luxe (Breguet, Blancpain, Jaquet Droz, Harry Winston) ? D’ici à 2020, s’il prenait à Rolex l’idée de s’exfiltrer de Baselworld pour tenir salon à Genève, quelles marques ne seraient-elles pas tentés de prendre elles aussi une option genevoise, à commencer par celles du groupe LVMH ?

 Nous n’en pensons pas moins que Baselworld est indispensable à la communauté horlogère, sous cette forme [aisément aménageable] ou sous une autre. Nous maintenons qu’il faut deux salons horlogers concurrents en Suisse, puisque nous avons une horlogerie à deux vitesses, qui opère sur deux réseaux, qui s’adresse à deux générations de clients et qui travaille sur deux systèmes de valeurs et de repères créatifs (arguments développés dans un de nos articles précédents : Business Montres du 12 février). Genève n’a pas vocation à monopoliser la totalité de l’offre horlogère suisse, mais la ville peut centraliser les « grandes marques » historiques de l’horlogerie statutaire. Bâle ou une autre ville suisse – par exemple, Zurich – pourrait très avantageusement concentrer l’offre ludique, créative et générationnelle des jeunes marques indépendantes, notamment de tous les « bébés Kickstarter », voire des marques de la carpo-révolution : ce second salon [une méga-Watch Factory, pour ceux qui ont de la mémoire] se situerait dans une logique de démonstration relationnelle et médiatique plus que de commercialisation « à l’ancienne ». On serait plus proche de l’esprit laboratoire créatif que de l’esprit multinationale du luxe…

Une page se tournera cette année à Baselworld : si 2017 a été l’année où le géant Apple est devenu le « premier-horloger-du-monde » [en coiffant tout le monde sur le fil et en vendant, à lui seul, plus de montres que toutes les marques suisses réunies], 2018 sera l’année où l’horlogerie aura vraiment compris et admis le grand basculement des marchés – vers l’Est, vers le futur, vers le numérique, vers le e-commerce, vers les milléniaux, vers d’autres médias et vers d’autres salons. Alors, quelle réponse à la question posée ? « Comment ça va ? Pas forcément très bien » ! On vous laisse réfléchir là-dessus…

 Voilà, cette quatrième séquence « Sans filtre » est terminée. N’hésitez pas à la partager, ajoutez un pouce bleu si vous l’aimez : vous savez que ce n’est pas pour vous vendre un peu plus de publicité, mais seulement pour nous encourager à continuer. À bientôt pour de nouvelles séquences vidéo.


 SANS FILTRE (accès libre)

Nos chroniques précédentes

Des pages pour parler encore plus cash et pour se dire les vérités qui fâchent, entre quatre z’yeux – parce que ça ne sortira pas d’ici et parce qu’il faut bien se dire les choses comme elles sont…

❑❑❑❑ SANS FILTRE #03 : « Alors, comment va l'horlogerie à la veille de Baselworld 2018 ? » (Business Montres du 11 mars)…

❑❑❑❑ SANS FILTRE #02 : « La bonne information horlogère a un coût, et même des coucous » (Business Montres du 25 février)…

❑❑❑❑ SANS FILTRE #01 : « Au lieu de gaspiller des milliards, investissez-les là où ils sont utiles ! » (Business Montres du 16 février)…


Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter