AMBIANCE : Ça chauffe pour Richemont sur Rodeo Drive (Los Angeles) !
Le 19 / 11 / 2012 à 17:51 Par Le sniper de Business Montres - 581 mots
Aux Etats-Unis, on ne rigole pas avec les syndicats : "Shame on Richemont", disent les pancartes ! Beverly Hills ou pas Beverly Hills, luxe ou pas luxe, pas question de transiger avec les grands principes : en faisant appel à des sous-traitants sous-payés, le groupe Richemont s'est mis en danger...
◀▶ On peut découvrir cette pancarte en se promenant sur Rodeo Drive : ces jours-ci, elle est dressée devant toutes les boutiques du groupe à Los Angeles. Sur …
Aux Etats-Unis, on ne rigole pas avec les syndicats : "Shame on Richemont", disent les pancartes ! Beverly Hills ou pas Beverly Hills, luxe ou pas luxe, pas question de transiger avec les grands principes : en faisant appel à des sous-traitants sous-payés, le groupe Richemont s'est mis en danger...
◀▶ On peut découvrir cette pancarte en se promenant sur Rodeo Drive : ces jours-ci, elle est dressée devant toutes les boutiques du groupe à Los Angeles. Sur une des diagonales du luxe les plus célèbres du monde, ça fait désordre : on n'y a pas (encore ?) l'habitude des conflits syndicaux ! Imagine-ton des piquets de grève avenue Montaigne, des pancartes place Vendôme ou des distributions de tracts rue du Rhône ?
◀▶ En cause : le groupe Richemont Etats-Unis, qui fait appel pour sa boutique Vacheron Constantin (365 Rodeo Drive) à des sous-traitants, qui font eux-mêmes appel à des sous-traitants sous-payés, qui "cassent" les salaires pratiqués dans la "communauté" californienne. Argument des syndicats : ces ouvriers sous-payés nuisent à toute la "communauté" en ne respectant pas le salaire minimal, en appauvrissant l'ensemble des actifs [cela retirerait du travail à ceux qui sont payés normalement], en encourageant le crime et en favorisant les désordres sociaux.
◀▶ Banal conflit du travail, qui est presque de règle en Europe [c'est la fameuse histoire du "plombier polonais" qui s'invite régulièrement dans les campagnes électorales françaises], et même en Suisse, où les travailleurs nationaux accusent implicitement les frontaliers français de peser à la baisse sur les coûts salariaux. Sauf que, dans ce cas précis, ni l'homme de la rue, ni le Californien de base ne voient clairement le rapport entre le "Richemont" dont il est question et les boutiques visées. Il faut lire le tract (ci-dessous) pour comprendre de quoi il s'agit.
◀▶ Décidément, le luxe ne pourra plus s'exonérer des querelles sociétales qui électrisent ses différents marchés, partout dans le monde, au premier rang desquelles on voit se profiler la défense des droits salariaux acquis, des emplois locaux et des avantages sociaux hérités de l'Etat providence [c'est l'american way of life dont il est question]. Ce sera de plus en plus vrai en Europe ou aux Etats-Unis, mais ça pourrait aussi le devenir dans les pays émergents, en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud. Si les industries du luxe craignent une chose, c'est bien ce genre de coup de projecteur sur les coulisses du métier : que peut faire Daniel Mawicke, le patron de Richemont North America, pour y changer quelque chose ? Demandez-lui au téléphone : vous avez son numéro...
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