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ARCHIVES # 13 : Comment les montres ont influencé les techniques du cinéma (1)

Dès l’origine, le cinéma a failli faire fonctionner ses caméras avec des mouvements… horlogers ! Le texte ci-dessous a été écrit en 2006 pour un ouvrage non publié... Il s'agit donc d'un chapitre [non d'un article], mais on peut le relire à part, comme une découverte des liens étroits qui unissent techniquement et culturellement le cinéma et l'horlogerie...  Hollywood, sans le houx... ▷▷▷ Nous vivons désormais dans un monde …


Dès l’origine, le cinéma a failli faire fonctionner ses caméras avec des mouvements… horlogers !

Le texte ci-dessous a été écrit en 2006 pour un ouvrage non publié... Il s'agit donc d'un chapitre [non d'un article], mais on peut le relire à part, comme une découverte des liens étroits qui unissent techniquement et culturellement le cinéma et l'horlogerie...

 
Hollywood, sans le houx...
 
▷▷▷ Nous vivons désormais dans un monde d’images,que nous consommons goulûment ou inconsciemment. Avec l’obsession du temps, cette stimulation incessante de nos nerfs optiques et auditifs est sans doute la vraie grande révolution culturelle du XXe siècle : dans les pays développés, les écrans saturent l’univers quotidien, qu’il s’agisse de télévision, d’ordinateur, de téléphonie mobile, de lecteur nomade ou, bien entendu, de cinéma. C’est l’image qui fait référence : nous sommes sortis de la culture de l’écrit (« graphosphère ») pour entrer dans une « vidéosphère » dont nous commençons tout juste à explorer les richesses : si le livre n’est pas mort et s’il conserve de sérieux atouts pour la transmission du savoir, les technologies numériques ont fait exploser les barrières de nos représentations classiques. Nos vies sont devenues un « Son et Lumières » permanent, avec des frontières de plus en plus floues entre le monde réel et le monde virtuel : la pixellisation du quotidien marie dans un flux permanent d’images la fiction, l’information et la promotion. Sur écran, petit ou grand, en tout temps comme en tout lieu, le monde est en représentation permanente. Les hommes politiques font du cinéma quand les acteurs interviennent dans les débats de société. Les marques sont devenues des héros et les artistes des gourous de la communication. Même les guerres se gagnent sur les écrans des réseaux d’actualité, et non plus sur le champ de bataille. Sous nos yeux toujours étonnés, le monde poursuit sa course, mais l’histoire n’est plus qu’une grande série télévisée, qui alterne quotidiennement pour nous distraire ses épisodes dramatiques et ses péripéties comiques.
 
▷▷▷ On se demande souvent pourquoi les montres, objets usuels et banalisés de notre quotidien, font une telle résistance au poignet. Elles sont encombrantes, chères et parfaitement obsolètes sur le plan technique, qu’elles soient mécaniques (avec des principes de fonctionnement qui remontent au XVIIIe siècle) ou électroniques : même précise, la miniaturisation du quartz est vieille d’un bon demi-siècle (1), soit une éternité au regard des récentes avancées nano-technologiques. La réponse à cette survie de la montre – et même à son puissant retour en force dans l’imaginaire contemporain – tient sans doute à cette place prise par l’image dans notre société. Symbole de notre douloureux rapport au temps, la montre est un écran ouvert sur ce temps : on y regarde la course des heures, des minutes et des secondes. Cet écran de poignet fait écho aux différents écrans qui accompagnent nos journées : c’est sans doute parce qu’ils étaient privés de cette dimension spatio-temporelle – un lieu où découvrir le temps – que les cadrans à affichage digital (chiffres) ont vite été déconsidérés ou ravalés au rang d’objets purement techniques et sans intérêt. L’heure qu’on lit sur un iPod, sur un écran d’ordinateur ou sur un tableau de bord est un temps fonctionnel, dénué de toute émotion. L’heure qu’on découvre sur une montre à aiguilles prend une toute autre saveur, en dehors même de la qualité même de la montre.
 
▷▷▷ La lecture de cette heure analogique est sans doute le plus universel des codes abstraits adoptés par l’humanité : même sans savoir lire les chiffres d’un cadran, on peut connaître l’heure. Ce code internationalement admis – contrairement aux alphabets et aux symboles culturel, comme la croix ou le croissant – est particulièrement complexe : exprimé dans un système duodécimal (base : 12, et non 10 comme notre système décimal), il repose sur la compréhension d’un rapport géométrique entre deux aiguilles elles-mêmes situées dans un plan circulaire. Les enfants ne l’apprennent pas facilement, mais ils ne l’oublient jamais. C’est parce que l’heure est avant tout un spectacle visuel sur petit écran que les montres ont gardé une telle aura de prestige. La meilleure preuve en serait l’attrait quasi-magique exercé par cette complication qu’on appelle « tourbillon » : le cœur du mouvement de la montre tourne sur lui-même, généralement une fois par minute. Une rotation autrement plus fascinante que la simple course de l’aiguille des secondes, seule partie qui apparaît animée sur le cadran d’une montre. Inventé pour des raisons techniques (amélioration de la précision de la montre), ce tourbillon perpétuellement mobile a la capacité d’hypnotiser celui qui l’admire, par une curieux effet de vortex où devient sensible l’écoulement du temps.
 
 
▷▷▷ C’est donc sans états d’âme que j’ai ajouté les montres à la liste des écrans dont nous dépendons. Il me fallait donc chercher à savoir si, dans notre iconosphère moderne, le temps et la précision jouaient ou avaient joué un rôle aussi central que le sport ou dans notre vie quotidienne. A priori, aucun rapport entre les montres et la consommation d’images, hormis le fait que le temps passé chaque jour devant un écran – télévision, cinéma, Internet ou autre – varie désormais de quatre à six heures par personne selon les pays développés ! Le quart d’une journée, ce qui n’est pas rien. C’est plutôt dans le rapport qui s’est très vite établi entre les montres et le cinéma, matrice de la vidéosphère, que j’ai entrevu quelques captivantes évolutions parallèles. Rapport qui s’est confirmé quand j’ai retrouvé, dans les archives de Jack Heuer (l'héritier de la maison Heuer, devenue TAG Heuer), un catalogue commercial Heuer des années soixante, qui présentait un compteur chronographique baptisé Filmaster…
 
 
▷▷▷ Direction, une colline même pas plantée de houx (2) de Californie, au nord-ouest de Los Angeles, par 34° 08402.5”N et 118°19’18”W. Si le cinéma est bien né en France (3), il n’a plus aujourd’hui qu’une patrie internationalement reconnue : Hollywood. Ce nom est passé dans le langage courant pour désigner, au-delà de l’industrie cinématographique américaine, toute mise en scène un peu théâtrale de la réalité et toute scénarisation du quotidien. « Hollywoodien » ou « hollywoodesque » évoquent immanquablement des images de beauté sublimée par la pellicule, avec ce qu’il faut de glamour et de beauté, de puissance et de gloire, de rêve et de vanité. Même si Hollywood n’est plus tout-à-fait dans Hollywood, le nom reste magique. Un premier studio de cinéma, Nestor Studio, s’installe en 1911. Le premier tournage n’a eu lieu qu’en 1913, quand le newyorkais Cecil B. DeMille décide d’y filmer, dans une étable louée pour la circonstance, The Squaw Man, premier film long-métrage américain et ancêtre des westerns qui feront la fortune des studios d’Hollywood. Très vite, la douceur du climat, la main-d’œuvre peu coûteuse locale et le prix modéré des terrains décideront les premiers cinéastes américains à s’établir ici. Des studios géants sortent de terre. Les vedettes font construire quelques magnifiques villas sous les lettres « Hollywoodland » plantées sur le mont Lee en 1923 par des promoteurs immobiliers (4). Il n’en faut pas plus pour donner naissance à une industrie cinématographique qui va attirer en Californie les plus belles filles du pays, puis du monde entier, mais aussi les plus beaux jeunes premiers de la planète : des milliers de films plus tard, c’est peut-être pour cette raison, et parce qu’ils s’adonnent sans complexes à leur amour du sport, que les Californiens paraissent plus beaux que les autres Américains…
 
 
▷▷▷ Je me demande si d’autres industries culturelles que le cinéma ont à ce point institutionnalisé leur rapport au temps. Dès l’origine, le cinéma a failli fonctionner avec des mouvements… horlogers : Thomas Edison, le père du Kinetograph, avait cherché à résoudre le problème de l’avance de la pellicule dans la caméra ou dans le projecteur en utilisant des « échappements à ancre » – ce qui fait battre le tic-tac de la montre – mis au point par les horlogers britanniques au début du XVIIIe siècle. Les frères Lumière l’emporteront en inventant l’actuel système d’entraînement de la pellicule par griffe. On parle de « long métrage » pour un film d’une durée supérieure à une heure (soit 1600 mètres de pellicule) et de « court métrage » pour les durées inférieures. La vitesse de projection est elle-même directement liée au temps : 24 images par seconde (5) et déjà une belle illusion, puisque ces images sont fixes (seul le phénomène de la « persistance rétinienne » et la lenteur d’acquisition de notre système visuel permet d’interpréter cette succession saccadée d’image fixes comme un mouvement continu). Sur les anciens plateaux de tournage, chaque scène était décomptée à la seconde près par un chronographe mécanique et les temps soigneusement notés par la script et les assistants du réalisateur ; aujourd’hui, les scènes sont enregistrées par les caméras avec un chronométrage intégré au centième de seconde. Au montage final, c’est également à la seconde qu’on travaillait pour couper et assembler les scènes retenues pour la version définitive (l’ultra-précision des enregistrements actuels se retrouve dans la minutie du montage). Autant dire que les studios d’Hollywood étaient de gros consommateurs de chronographes et de compteurs, instruments aussi indispensables aux équipes de tournage que les projecteurs ou les caméras.
 
 
▷▷▷ Une seule marque a développé un outil spécialement dédié à l’industrie cinématographique : c’est au début des années soixante, quand il dirigeait la filiale américaine d’Heuer, que Jack Heuer a eu l’idée de proposer aux cinéastes un Film-Master, compteur mécanique très simple à utiliser (ci-dessus) pour mesurer leurs prises de vues, quel que soit le format du film (vidéo ci-dessous). Ce Film-Master permettait également de calculer avec précision, et en lecture directe, le métrage de la pellicule utilisée pendant la séquence : une fonction très utile aux scripts, qui évitaient ainsi de fastidieuses règles de trois pour évaluer les mètres de pellicule consommée. L’usage du Film-Master s’est répandu très vite dans les studios et la marque Heuer s’est ainsi associée aux plus grandes productions de l’âge d’or hollywoodien. Le chronométrage électronique, puis l’enregistrement numérique des séances, ont évidemment démodé le Film-Master, mais sans oblitérer le gène cinématographique introduit dans l’ADN de TAG Heuer...
 
▷▷▷ Un gène lié à l’histoire même des stars du cinéma : dès les origines, les vedettes semblent avoir aimé les montres et c’est dans les milieux du cinéma que les hommes ont le plus vite porté des montres-bracelets. Les figurants également : on ne compte plus les films muets ou parlants dans lesquels on remarque, au poignet des légionnaires romains ou des archers médiévaux, d’insolites montres-bracelets (6) ! C’était parfois volontaire. Dans Le cheikh (1921) et dans Le fils du cheikh (1926, ci-dessous), Rudolph Valentino refusera absolument de se séparer de sa montre Cartier, un peu insolite sous une tente bédouine, mais pourquoi pas ? A l’écran, jusque dans les années soixante, les stars ont volontiers porté leurs montres personnelles : on peut s’amuser à repérer ce que portaient Burt Lancaster, Cary Grant, Fred Astaire, Humphrey Bogart ou Clark Gable dans leurs différents films. On peut également noter que bon nombre de films font appel à des montres à différentes étapes du scénario : les amoureux qui attendent l’âme soeur, les gangsters ou les militaires qui synchronisent leurs montres avant de passer à l’action, les femmes fatales qui exigent toujours plus de somptueux cadeaux. Jusqu’à cette image devenue cliché planétaire d’Harold Lloyd accroché aux aiguilles d’une horloge, à la pointe d’un gratte-ciel de San Francisco (Monte là-dessus, 1923).
 
 
▷▷▷ Seul inconvénient de la montre : sa petite taille. Il faut vraiment qu’elle soit indispensable dans le scénario pour qu’on puisse en distinguer la marque : dans Fenêtre sur Cour (Alfred Hitchcock, 1954), on lit parfaitement le nom de Tissot sur la montre de James Stewart (ci-dessous), mais c’est parce que le suspense exigeait du spectateur qu’il connaisse lui aussi l’heure lue par le héros. Au-delà de cette exception (ni les producteurs, ni les réalisateurs ne se souciaient alors de promotion), la montre est naturellement et spontanément associée au glamour hollywoodien et au rêve entretenu par les icônes du cinéma. S’il y a star, il n’y a pas encore star system. Les comédiens de l’époque affichent leur modernité et leur prospérité en posant, sur les photos des studios, avec des montres de luxe – généralement suisses, mais souvent américaines : ce comportement paraît naturel à tout le monde. Beaucoup de ces vedettes étaient des collectionneurs et des amateurs passionnés de belles mécaniques horlogères autant que de beaux roadsters et de jolies femmes. A l’écran, la situation est un peu plus complexe : les studios d’Hollywood ont toujours tenté d’arracher le spectateur à son quotidien et de le faire rêver, ce qui passait par un effacement systématique de toutes les marques qui auraient pu le renvoyer à la réalité. On voit apparaître, dans beaucoup de films des années trente à cinquante (le temps de l’innocence pour Hollywood), de fausses marques de voitures, avec parfois des carrosseries refaites pour l’occasion, ou de fausses marques de boissons, avec de fausses étiquettes…
 
 
▷▷▷ Tout va changer dans les années soixante. Les montres sont devenues un luxe accessible, mais les consommateurs ont besoin de nouvelles références, tandis que les gourous du marketing ont entamé leur campagne de déification de la « marque ». Premier mythe à cristalliser : James Bond. Incarné par Sean Connery (James Bond contre Docteur No, 1962), l’agent secret britannique se distingue vite par les accessoires dont il est équipé et dont il use abondamment. Au poignet, une Rolex Submariner (ci-dessous, avec Ursula Andress) : c’est pour la marque une promotion d’autant plus efficace qu’elle est involontaire et gratuite (il s’agissait de la montre personnelle du producteur). Par la suite, après sa période Rolex, l’honorable 007 portera des Seiko à quartz, une Breitling, une Pulsar et des montres Omega : le cinéma vivait désormais à l’heure du « placement », cette discipline du marketing qui consiste à implanter des objets de marque dans les films  – dont le fameux contrat James Bond (7). Après le succès de James Bond, les marques de montres n’ont cependant pas réagi très vite : tant du côté des producteurs de cinéma que du côté des horlogers, les affaires étaient assez florissantes et ne réclamaient pas d’efforts supplémentaires. Les stars portaient donc, dans leurs films, leurs propres montres (Alain Delon sa Tank de Cartier, Elvis Presley son Hamilton ou Charles Bronson sa Rolex). Quand les comédiens aimaient et collectionnaient les montres, ils le prouvaient dans leurs films en variant les modèles, mais il ne serait venu à l’idée de personne de conseiller un comédien sur la montre à porter dans le film ou de lui faire signer un contrat. A plus forte raison de baptiser un modèle en son honneur [8]. Seules exceptions jusqu’au début des années soixante-dix : les premiers « placements » d’automobiles et les promotions indirectes pour les compagnies aériennes qui avaient financé les voyages de la production. (...)
(à suivre : "Les montres et le cinéma"/2,
Business Montres du 23 novembre)
 
 
••• [1] Les mouvements à quartz n’ont guère évolué depuis le lancement de la première Seiko Astron, en 1969. On a beaucoup amélioré l’alimentation du « moteur » (par pile ou grâce aux mouvements du poignet) et la capacité d’affichage de la puce, mais sans toucher aux principes fondamentaux mis au point dès les années cinquante.
••• [2] Le nom d’Hollywood ne renvoie pas à des buissons de houx (« hollywood » en anglais), mais au nom d’une colonie allemande de l’Ohio, dont la sonorité plaisait à Daeida Wilcox, la femme d’Harvey Henderson Wilcox, un riche promoteur du Kansas venu bâtir une propriété sur les premières collines de la passe de Cahuenga, au nord de Los Angeles (1886). On doit à Wilcox les premières mentions d’Hollywood sur les cartes californiennes. Pour l’anecdote, il avait bien tenté de planter des houx sur la colline, mais sans succès. Vers 1900, d’immenses champs d’agrume séparaient Los Angeles d’Hollywood, qui ne comptait que 500 habitants, et Prospect Avenue, futur Hollywood Boulevard, n’était pas même pavée…
••• [3] L’histoire a retenu la date du 28 septembre 1895 pour la première vraie séance de cinéma (salle L’Eden, à La Ciotat, dans le sud de la France), même s’il y avait eu d’autres tentatives avant celle des frères Auguste et Louis Lumière, qui n’ont pas non plus inventé le procédé du « cinématographe » (procédé et nom brevetés par le Français Léon Bouly, en 1892). Le tout premier film projeté était titré « La sortie des usines Lumière à Lyon » et il durait 46 secondes. Une dizaine d’autres courts-métrages suivaient, dont deux séquences consacrées au sport : « Le saut à la couverture » et « La baignade en mer ». C’est à l’Exposition universelle de Paris, en 1889, que les frères Lumière avaient rencontré le Français Georges Méliès – le futur inventeur du « cinéma de divertissement – et l’Américain Thomas Alva Edison (inventeur du Kinetograh,  premier appareil de prise de vues de l’histoire du cinéma), qui devaient tous avoir une grande influence sur le développement de l’industrie cinématographique.
••• [4] Cette inscription publicitaire sera laissée à l’abandon, puis restaurée en 1949 en perdant ses quatre dernières lettres : Hollywood était alors devenu un mythe planétaire !
••• [5] La télévision, qui est basée sur les mêmes illusions optiques que le cinéma, fonctionne à 25 images par seconde (en raison de la fréquence du courant électrique domestique). C’est pour cette raison que les films à la télévision semblent plus courts qu’au cinéma : un film de 120 minutes sur grand écran n’en fera plus que 115 sur petit écran. Cette accélération change également de façon imperceptible le timbre des voix…
••• [6] La plus célèbre est sans doute celle qui apparaît au poignet d’un aveugle (!) dans Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille (1956). On parle aussi de la montre que Charlton Heston porterait dans Ben-Hur pendant la course de chars… Voir Roman Soldiers Don’t Wear Watches, de Bill Givens, Citadel Press, 1998.
••• [7] Ce contrat passé entre Omega (Swatch Group) et la production des James Bond est une des meilleures affaires de l’histoire du « placement » horloger au cinéma (ci-dessous) : il a été signé au début des années quatre-vingt, à l’initiative de Jean-Claude Biver, qui travaillait alors pour Omega. La somme était assez dérisoire (tenue secrète, mais estimée à une centaine de milliers de dollars), du moins par rapport aux contrats imposés par la suite aux fournisseurs de James Bond. A l’époque (après le succès relatif de Licence To Kill, 1989), la mode James Bond était retombée ; ses producteurs étaient au creux de la vague et demandeurs du moindre budget leur permettant de relancer un film, qui devait être Golden Eye (1996), première apparition d’une Omega au poignet de James Bond (Pierce Brosnan)...
••• [8] La plus connue de ces montres dédiées à un comédien n’est pas officielle : si la Rolex Daytona est souvent appellée « Paul Newman » par les amateurs, c’est un surnom que Rolex n’entérine pas. L’origine de ce surnom est obscur : Paul Newman, grand amateur de montres et grand amateurs de courses automobiles, portait souvent une Daytona, montre recherchée par les pilotes américains puisqu’elle récompense les vainqueurs des Vingt-quatre Heures de Daytona ; souvent photographié avec cette montre, il a fini par être identifié à elle par les amateurs italiens, qui ont relancé dans les années quatre-vingt la mode de ce chronographe qui se vendait jusque-là très mal…
 
 
 
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