ARCHIVES # 21 : Le petit dictionnaire illustré de l’horlogerie (lettre C)
Reprise des différents éléments d'un petit dictionnaire illustré de la montre et de l’horlogerie, publié en 2004 à Paris. Il est republié ici brut d'époque, sans retouches, ni ajout... Nous en sommes à la lettre C. Le reste de l'abécédaire est à suivre dans nos prochaines séquences d'archives... Cabinotier : nom traditionnel donné aux maîtres horlogers de Genève, …
Reprise des différents éléments d'un petit dictionnaire illustré de la montre et de l’horlogerie, publié en 2004 à Paris. Il est republié ici brut d'époque, sans retouches, ni ajout...
Nous en sommes à la lettre C. Le reste de l'abécédaire est à suivre dans nos prochaines séquences d'archives...
Cabinotier : nom traditionnel donné aux maîtres horlogers de Genève, qui travaillaient dans des cabinets (petits locaux situés sous les toits des immeubles de la ville, pour bénéficier d’une bonne lumière : image ci-dessus). On parle de l’« esprit cabinotier » pour cette tradition de bienfacture horlogère. Cabochon : pierre précieuse (naturelle ou synthétique) polie sans être taillée en facettes. Cartier s’est fait une spécialité de sertir de cabochons les couronnes de remontage de ses montres. Cadran : c’est la partie de la montre, généralement une plaque métallique (parfois en pierre dure, en quartz translucide ou en plastique), qui porte les indications, divisions et graduations nécessaires à la lecture du temps et du calendrier. Réalisés par des cadraniers, ces cadrans existent dans une immense variété de matières, de formes, de couleurs, de décorations et de styles. Sur les montres électroniques, le cadran est un écran qui contient des cristaux liquides activés par un courant électrique. Cage : c’est le « berceau » qui contient l’échappement (balancier, spiral, ancre et rouages) dans un mouvement à tourbillon. Cette cage, qui ne pèse que quelques dixièmes de gramme tourne sur elle-même, le plus souvent une fois par minute, parfois moins, parfois en cinq, six ou sept minutes. Cette cage, réalisée dans différents matériaux, est parfois décorée avec beaucoup de soin, voire ornée d’un symbole de la marque. Calendaire : relatif au calendrier. Calendrier : système de division du temps en jours, mois et années. Il a existé différents calendriers selon les époques, les cultures et les religions (calendrier juif, chinois, grec, romain, aztèque, gaulois, julien, bouddhiste, musulman, républicain, etc.). Notre calendrier actuel est le calendrier grégorien, imposé par le pape Grégoire XII en 1582. Calendrier (complication horlogère) : pour les horlogers, le calendrier est l’indication sur une montre de la date, du jour de la semaine, du mois ou de l’année, soit par un guichet, soit par une aiguille sur un compteur ou sur un secteur. On parle de « calendrier à aiguille » pour une montre dont la date est indiquée par une aiguille circulaire. On parle de « calendrier simple » ou de « simple quantième » pour la date seule, de « jour-date », ou day-date, pour le jour et la date, et de « triple calendrier » ou de « triple quantième » pour un affichage jour-date-mois qu’il faut régler tous les mois (voir quantième). L’expression « calendrier complet » est plutôt réservée au « triple quantième » avec l’indication des phases de lune. Calendrier perpétuel : on parle de calendrier perpétuel pour les montres qui affichent le jour, la date, le mois, parfois l’année bissextile, presque toujours les phases de lune, quand leur mouvement ne nécessite aucun réglage annuel avant le 1e mars 2100 (voir bissextile). Les rares montres à calendrier semi-perpétuel (ou quadriennal) n’ont pas de 29 février et se règlent donc tous les quatre ans. Il existe des mouvements à calendrier annuel, qui se règlent une fois par an, le 1er mars. Calibre : dimensions et forme d’un mouvement. Les calibres sont définis en « lignes » (ancienne unité de mesure, dérivée du « pied du roi », ou pied français, soit un douzième de pouce ou 2,2558 cm). Un mouvement de 10,5 lignes fait donc 23,7 mm de diamètre. La désignation du calibre couvre également toutes les pièces du mouvement en question. Certains calibres portent le nom de leur concepteur (calibre Lépine). Camille Fournet : entreprise de sellerie française fondée en 1945 et spécialisée aujourd’hui dans les bracelets de qualité pour l’horlogerie. Beaucoup de grandes marques de montres se fournissent chez Camille Fournet. Cannelure : sillons creusés dans la matière d’une pièce d’horlogerie, un peu à la manière d’une colonne grecque. On parle des cannelures de la couronne (pour en favoriser la saisie) ou de la boîte (pour l’esthétique). Caoutchouc : substance naturelle élastique provenant de l’hévéa. Par extension, on parle de « caoutchouc » pour certains dérivés synthétiques des hydrocarbures (élastomères), voire pour certains silicones artificiels. Très à la mode et disponibles dans plusieurs couleurs, les bracelets en caoutchouc ont envahi l’horlogerie. On trouve également du caoutchouc sur les poussoirs, les lunettes et les boîtiers de plusieurs marques. Souvent parfumé à la vanille, le caoutchouc – naturel ou synthétique – est doux et très léger, mais il résiste mal aux ultraviolets. Carat : unité de titre des alliages d’or. L’or pur, ou or fin, vaut 24 carats. Un alliage à 18 carats (18 K) ne contient que 18/24 d’or pur, soit 75 %. En joaillerie, un carat de diamant vaut 0,2 g. Carillon : horloge pouvant sonner les heures, les demies et les quarts, en jouant une mélodie pour annoncer les heures. Certaines montres hautement compliquées proposent un carillon (voir répétition minutes). Carrure : partie médiane du boîtier, sur laquelle viennent se fixer le fond et la lunette. Les poussoirs du chronographe, les leviers, les poussoirs et la couronne de remontage sont fixés sur la carrure de la montre. Cartier : maison fondée en 1847 par Louis-François Cartier et devenue depuis la référence mythique de la haute horlogerie et de la haute joaillerie parisienne. « Joaillier des rois et roi des joailliers », Cartier a créé quelques montres de légende, comme la Santos (commande spéciale de l’aviateur Santos-Dumont), la Tank (1917, plus ancienne référence horlogère encore en production), la Pasha, la Crash Watch ou la Baignoire. Ces modèles ont accompagné toutes les modes esthétiques du XXe siècle sans faire perdre son identité à une marque synonyme de luxe et d’élégance dans le monde entier. Cartier appartient au groupe Richemont. Casio : marque japonaise fondée en 1957, Casio est le spécialiste mondial des montres « intelligentes », capables de proposer, au poignet, un navigateur GPS, une télévision, un cardiofréquencemètre ou un mouvement radio-piloté (par une horloge atomique) alimenté par des capteurs solaires. Cavalier : index gradué fixé sur le pourtour de la lunette, à la fois pour faciliter la manipulation de la lunette et la lecture du temps affiché. C’est une des signatures de l’esthétique Breitling. Céramique : matériau high-tech inventé pour l’industrie aéronautique et apprécié par les marques d’horlogerie (Rado, Chanel, entre autres) pour son inrayabilité. D’une dureté quasi-égale à celle du diamant, cette céramique est proposée en différentes couleurs. Chanel : maison de haute couture fondée fondée par Mlle Gabrielle Chanel et diversifiée depuis 1987 dans les montres. Devenue une marque d’horlogerie à part entière, Chanel a fait de sa J 12 (première montre masculine et sportive de la marque) un best-seller international, maintenant proposé avec des complications comme le tourbillon. Changement de date : située au milieu du Pacifique, à peu près sur 180e méridien, et ne traversant pratiquement aucune terre émergée, cette ligne imaginaire indique l’endroit où il faut changer de date. En allant vers l’ouest (de l’Amérique vers l’Asie), on perd un jour. En allant vers l’est (de l’Asie vers l’Amérique), on en gagne un. Les lecteurs du Tour du monde en quatre-vingt jours de Jules Verne ne l’ont pas oublié… Châtelaine : au XVIIIe siècle, les femmes mettent à la mode les montres qu’on accroche à une agrafe, à l’extrémité d’une châtelaine (chaîne ou lien plat), à la ceinture ou sur un corsage. Les dernières châtelaines seront décrochées dans les années trente. Chaton : bague métallique dans laquelle on insère le rubis qui va servir à réduire les frottements de l’axe qu’on y place. Ce chaton fait généralement fonction de dispositif anti-choc pour préserver la stabilité de cet axe. Chaumet : maison de joaillerie parisienne dont les origines remontent à 1780. Fournisseur du Premier, puis du Second Empire, Chaumet s’est distingué dans l’horlogerie avec sa montre-manchette Khésis, sa collection Class One et sa ligne Dandy. Témoin d’un style Vendôme modernisé, Chaumet appartient au groupe LVMH. Chemin de fer : se dit de la minuterie (échelle des minutes) d’une montre quand elle évoque les deux rails et les traverses d’une ligne de chemin de fer. C’est une des spécialités des cadrans Cartier. Chiffres arabes, chiffres romains : les premiers cadrans de montres (XVIe siècle) n’avaient que des chiffres romains (I, II, III, etc.). Dès le XVIIIe siècle, les chiffres arabes (1, 2, 3, etc.) apparaissent. Les marques les emploient indistinctement, certaines ayant déposé la police typographique de leurs chiffres. Curiosité : les horlogers écrivent le plus souvent le IV romain en IIII… Chopard : manufacture fondée en 1860 par Louis-Ulysse Chopard et rachetée à ses descendants par la famille Scheufele, au début des années soixante. Horlogers installés à Pforzheim (Allemagne) depuis un siècle, les Scheufele ont rendu la marque Chopard célèbre partout dans le monde, avec de magnifiques pièces de joaillerie (portées par toutes les stars d’Hollywood) et des montres comme les Happy Diamond. Grâce à Karl-Frierich Scheufele, co-héritier de l’entreprise, Chopard a relancé sa propre manufacture de montres et de mouvements, avec une collection L.U.C qui relève des plus hauts standards de l’art horloger. Chronofiable : dispositif mis au point par l’association de différents horlogers pour simuler, en accéléré, le vieillissement d’une montre. Trois semaines de tests équivalent à six mois de porter. A li’ssue de ces tests, les montres reçoivent un certificat Chronofiable. Chronographe : on devrait en réalité parler d’un chronoscope (« qui montre le temps », mais l’usage a retenu chronographe (« qui écrit le temps »), peut-être en souvenir des premières montres qui décomptaient les fractions de seconde en les marquant d’un trait d’encre ! Un chronographe permet de mesurer des temps intermédiaires limités : lancée par un des poussoirs, l’aiguille des secondes du chronographe est arrêtée par le second poussoir. Des compteurs secondaires totalisent les minutes et les heures écoulées, auxquelles on ajoute les secondes du chronographe pour avoir le temps intermédiaire complet. Certains chronographes électroniques sont précis au 1/10 000e de seconde. Le record du chronographe automatique El Primero (Chronomaster de Zenith), précis au 1/10e de seconde, n’a jamais été battu. Chronographe à rattrapante : voir rattrapante. Chronomètre : montre ou mouvement (mécanique ou automatique) dont la grande précision est établie par un bulletin de marche officiel, décerné après un examen de passage très contraignant, qui étudie la précision de la montre ou du mouvement dans des conditions extrêmes de température et de porter. En Suisse, le certificat de chronométrie – qui donne à la montre le droit d’être qualifié de chronomètre – est délivré par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (voir COSC). Il faut veiller à ne pas confondre chronographe et chronomètre… Chronomètre de marine : garde-temps de haute précision – horloge portative ou montre de poche, mécanique ou électronique –qu’on enfermait dans un coffret à bord des navires. On y conservait l’heure de référence du port de départ. Cette heure de référence, comparée à l’heure du bord, servait à déterminer la longitude (image en bas de page : le premier chronomètre de marine de John Harrison). Les chronomètres de marine étaient montés sur des cardans pour fonctionner en position horizontale malgré les mouvements du bateau. Chronoswiss : marque allemande (malgré son nom) fondée à Munich en 1983 par le maître horloger Gerd R. Lang. Souvent dotées de complications et toujours réalisées avec le plus grand soin, les montres Chronoswiss n’utilisent que des mouvements suisses. Circuit intégré, circuit imprimé : sur une montre à quartz, chaque circuit regroupe des centaines de micro-composants électroniques sur quelques millimètres carrés. Dans un circuit intégré, ces composants sont reliés entre eux par des micro-fils d’or. Dans un circuit imprimé, les fils sont remplacés par un matériau conducteur imprimé à même la plaque. CK Watches : fondée par Calvin Klein, la griffe CK est exploitée dans le monde horloger par le Swatch Group. Les collections CK Watches, entièrement Swiss Made, se caractérisent par leur design et leur sens de l’accessoire féminin. Claret (Christophe) : maître-horloger et créateur indépendant français, qui a fondé une manufacture de complications au Locle (Suisse). Il s'est spécialisé dans les tourbillons et dans les répétitions minute. Clepsydre : horloge à eau utilisé dans l’Antiquité, à travers le monde, pour calculer le temps en mesurant l’écoulement d’une certaine quantité d’eau dans un réseau de vases. La précision d’une clepsydre est aléatoire. Coaxial : qui a le même axe. Les heures et les minutes tournent autour du même axe (voir échappement coaxial). Complication : indication horlogère pour toute autre fonction que l’heure ou les minutes. Pour les horlogers, complication est synonyme de complexité, donc de démonstration d’un grand savoir-faire. Il existe de multiples complications : les réserves de marche, les calendriers, les chronographes, les sportives, les fuseaux horaires, les réveils et sonneries, les mesures astronomiques, les prouesses mécaniques (consulter la fiche Complications éditée par Royal Quartz). Compte à rebours : certaines montres électroniques sont dotées d’un compte à rebours, qui permet de calculer combien de temps il reste jusqu’à une heure prédéterminée. Compteur : secteurs secondaires ronds, carrés ou rectangulaires qu’on trouve sur le cadran d’une montre pour indiquer des mesures complémentaires (un compteur n’indique jamais l’heure). Pour les heures, minutes et secondes du chronographe, on parle souvent de totalisateur. Contrefaçon : montre plus ou moins bien imitée. Certaines sont des copies parfaites de montres de marques, parfois dotées de boîtiers en or et de mouvements suisses ! On sait aujourd’hui que le trafic de ces contrefaçons alimente les caisses des groupes mafieux et du terrorisme international. Sans parler des risques pour la santé : certains boîtiers de fausses montres interceptées en Europe avaient été fabriqués avec de l’acier radioactif récupéré dans une centrale nucléaire… Contrôle officiel suisse des chronomètres : voir COSC. Corne : pièces de formes variées, rattachées à la carrure de la montre, qui servent à attacher le bracelet. On dit aussi anses, attaches ou brancards. Leur style est une question d’esthétique. Correction rapide de la date : dispositif très utile qui permet de passer rapidement d’une date à la suivante par une simple manipulation de la couronne, sans avoir à faire défiler sur le cadran toutes les heures de la journée. Corum : marque fondée en 1955 et rachetée en 2000 par Severin Wunderman, fondateur de Gucci Timepieces. Il n’a gardé de l’ancienne collection que la légendaire montre Admiral’s Cup (index en pavillons nautiques) et créé la Bubble, montre au spectaculaire verre bulle. COSC : le Contrôle officiel suisse des chronomètres est l’organisme qui délivre aux horlogers, après une sévère série de tests, le certificat qui atteste que leur mouvement répond bien aux normes de précision exigées par le règlement suisse de la chronométrie (voir chronomètre). Côtes de Genève : effet de décoration d’un élément du mouvement de la montre, qui présente alors une surface dont le polissage dessine des « rayures » régulières le long de la pièce ainsi traitée. C’est un signe distinctif des mouvements de montres particulièrement bien finis. Couronne de remontoir : simplement abrégé en « couronne », c’est le bouton, molleté ou cannelé, qu’on trouve sur le côté de la carrure pour remonter la montre. On trouve les premières couronnes sur les montres d’Arnold (1820, de Breguet (1832), puis sur celles de Louis Audemars, qui dépose un brevet à ce sujet (1838). En 1861, Adrien Philippe perfectionne ce système et dépose un mécanisme proche de celui que nous utilisons. Couronne vissée : avec une montre étanche, il faut dévisser la couronne et la tirer pour la manipuler. C’est un gage de sécurité, inventé à l’origine par Rolex pour son Oyster (1926) – voir le brevet en bas de page. Coussin : se dit d’un boîtier de montre de forme carrée aux coins arrondis. On parle aussi de « carré cambré ». Exemples : le boîtier Radiomir de Panerai ou la Dandy de Chaumet. Crocodile : peau de reptile crocodilien originaire d’Afrique (rarement) et le plus souvent d’Asie ou d’Océanie (voir alligator). Cuir : les bracelets de montres ont été réalisés dans les cuirs les plus exotiques et les plus surprenants, du classique veau à la rarissime vraie peau d’antilope. On a aujourd’hui tanné à peu près toutes les peaux des animaux terrestres connus, poissons compris (galuchat, requin et même pénis de baleine)… 
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