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LUNDI : Combien vaut un milliard qui n'atteint pas le milliard ?

Les légionnaires romains ne portaient pas de Rolex : pourquoi faire porter des montres de 2012 à des films historiques dont l'histoire se passe il y a plus de trente ans ? C'est un peu comme si on faisait apparaître Barack Obama dans un film des années Reagan... Qui verra la différence, à part les professionnels ? ◀▶ AU SOMMAIRE DE CE 360° DU LUNDIDes informations qui seront développées après ci-dessous...❏❏❏ L'ÉDITO DU JOUR : les …


Les légionnaires romains ne portaient pas de Rolex : pourquoi faire porter des montres de 2012 à des films historiques dont l'histoire se passe il y a plus de trente ans ?

C'est un peu comme si on faisait apparaître Barack Obama dans un film des années Reagan... Qui verra la différence, à part les professionnels ?

◀▶ AU SOMMAIRE DE CE 360° DU LUNDI
Des informations qui seront développées après ci-dessous...
❏❏❏ L'ÉDITO DU JOUR : les informations de valeur ont-elles la valeur de leurs informations ?
❏❏❏ L'ÉQUATION DU JOUR : à quel pourcentage de proximité est-on quand on est "tout proche" du milliard ?
❏❏❏ LES HUIT VIDÉOS DU JOUR : un bouquet d'excellentes publicités et un impayable bonus jurassien...
❏❏❏ L'ANACHRONISME DU JOUR : en 1980, on ne portait pas les Rolex de 2012...
❏❏❏ L'INTERRO ÉCRITE DU JOUR : répondez sans tricher à 15 questions sur l'actualité horlogère de la semaine dernière...
❏❏❏ L'ANALYSE  DU JOUR : le temps n'a pas prise sur les orfèvres du temps japonais. Faut-il s'en féliciter ?
❏❏❏ LE BULLETIN MÉTÉO DU JOUR : c'est celui du Baromontres de Business Montres (exclusif et décapant)...
❏❏❏ L'INFOGRAPHIE DU JOUR : des idées à recadrer sur les réseaux sociaux et leur fréquentation...
❏❏❏ LES ACTUALITÉS DU JOUR : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (le carnet mondain, les nouvelles marques, la revue de presse, les bons plans, etc.)...
 
 
 
◀▶ L'ÉDITO DU JOUR
Valeurs de l'info et infos de valeur
◆◆◆ Un peu trop long pour ce 360° du lundi, cet éditorial a été déplacé dans un page connexe, toujours en accès libre. Pour savoir quelles valeurs on y défend et au nom de quelle conception de l'information, cliquez sur le balancier de la publicité Zenith ci-dessus...
 
◀▶ L'ANACHRONISME DU JOUR
Trente ans d'erreur sur la Rolex de Ben Affleck (Argo)...
◆◆◆ Depuis un livre célèbre sur les anachronismes horlogers au cinéma, on sait que les centurions romains ne portaient pas de Rolex ! Ce que n'ont pas l'air de savoir les accessoiristes du film Argo, qui vient de sortir, avec Ben Affleck dans le rôle d'un "exfiltrateur" de la CIA pendant la crise des otages américains à Téhéran. L'habilleuse n'a visiblement pas compris que les Rolex Sea-Dweller de 2012 ne sont pas les Sea-Dweller de 1980, date théorique de l'action du film. Ce n'est pas tout-à-fait le même boitier, ni le même cadran, ni le même bracelet (ci-dessous). Faire porter à Ben Affleck une Sea-Dweller contemporaine, c'est un peu comme si Barack Obama apparaissait à la place de Jimmy Carter dans le film ! Un anachronisme [trente ans !] aussi moins aussi choquant que la façon "relâchée" dont Ben Affleck porte sa montre, en "bracelet" – ce qui est le meilleur moyen de cogner la montre sur la table dès qu'on y pose la main...
 
 
 
 
◀▶ LE BULLETIN MÉTÉO DU JOUR
Temps contrasté selon les barorécepteurs horlogers consultés en octobre...
◆◆◆ Grand beau, variable ou avis de tempête ? À chacun son micro-climat dans ce tour du paysage horloger et de ses multiples stations : Jean-Christophe Babin (TAG Heuer), Aurel Bacs (Christie's), Alain Faust et Catherine Faust-Tobiasse (Belles Montres), Guy Lucas de Peslouan (photographe), Michele Sofisti (PPR) et Côme de Valbray (Valbray), mais aussi le Grand Prix d'Horlogerie de Genève, Xi Kinping (Chine), Laurent Katz et Philippe (Péquignet) et Suisse Tourisme (classement exclusif Business Montres du 1er décembre)...
 
 
 
 
◀▶ L'ANALYSE DU JOUR
Au Japon, les orfèvres du temps sont un peu fatigués...
◆◆◆ Depuis six ans, des journalistes européens sont régulièrement invités à visiter les ateliers Seiko au Japon, à Morioka (au nord de Tokyo, près de Fukushima) et à Shiojiri (près de Nagano, à l'est de Tpkyo). Les années passent et les compte-rendus se ressemblent étrangement : on pourrait comparer le reportage récemment rapporté par David Chokron (Horlogerie suisse : "Qualité horlogère et choc des cultures") à celui qui avait été réalisé par Business Montres (1er septembre 2006, reprise partielle en ligne : 5 avril 2007). Et si c'est justement ça, le problème de l'horlogerie Seiko ? Des ateliers immuables [depuis 2006, que de changements dans les ateliers suisses !], qui ne semblent pas avoir sensiblement augmenté leurs capacités de production, des maîtres-horlogers qui vieillissent lentement, certes en se bonifiant, mais aussi en se raréfiant, une application et des méthodes industrielles qui valent largement celles des artisans dans les watch valleys suisses, mais avec une absence de projection dans le futur qui démontre assez bien qu'on considère là-bas l'horlogerie mécanique comme une relique barbare. "Contrairement à la tradition suisse, les horlogers japonais tournent le dos à la lumière : gardons-nous de symboliques trop faciles, mais, tout de même…", écrivions-nous en 2006...
◆◆◆ Un rectificatif au passage, parce que l'erreur d'analyse est fréquente : ce n'est pas la "rupture technologique du quartz" qui a autre fois permis à Seiko de supplanter l'horlogerie suisse. On le sait aujourd'hui avec une certitude historique abondamment étayé par les travaux de Pierre-Yves Donzé : c'est la dynamique commerciale japonaise qui a bousculé l'horlogerie suisse sur ses principaux marchés, notamment le marché américain, et avec des montres mécaniques : l'arrivée du quartz n'a fait qu'achever une industrie en pleine déconfiture, qui n'avait rien compris à la partie marketing en train de se jouer (les prix des montres suisses étaient trop élevés, la logistique industrielle trop vieillissante et la communication trop décalée par rapport aux attentes des marchés. La production électronique de Seiko ne dépassera la production de montres mécaniques qu'en 1980-1981, alors que l'horlogerie suisse était déjà totalement délabrée et agonisante. On peut d'ailleurs se demander si cette domination tardive du quartz chez Seiko n'a pas été le facteur essentiel du déclin ultérieur de la marque !
◆◆◆ A leur tour, les Japonais n'ont rien compris au film marketing des années 1985-2000 : alors que les marchés historiques de la montre se reprenaient à rêver de montres mécaniques "à l'ancienne", les ingénieurs Seiko tout ont misé sur une innovation permanente (Spring Drive, notamment) et sur des "ruptures" technologiques non valorisées par le marché. C'est là qu'on en revient aux ateliers mécaniques de la marque, un peu déconsidérés et jamais revivifiés par l'arrivée de jeunes horlogers créatifs. Il aura fallu attendre le milieu des années 2005 pour que Seiko accepte d'ouvrir la porte de ses ateliers, révélant à la fois la noblesse de ceux qui entretenaient comme ils pouvaient cette tradition mécanique ("sous le portrait de Philippe Dufour", précisait notre article) et le dénuement pathétique d'un outil de production incapable de rivaliser avec la dynamique européenne des débuts du XXIe siècle (Suisse, Allemagne, France, etc.). De même, impossible à l'époque de convaincre les Japonais d'exporter leurs Grand Seiko – c'était une de nos conversations préférées avec eux, pendant Baselworld : "C’est pour “apprendre“ ce nouveau marché du luxe horloger et en comprendre les clients que Seiko vient d’ouvrir un observatoire, à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, écrivions-nous en 2006. Pas à Genève pour ne pas agiter de muleta sous le nez du taureau suisse, mais pas très loin. C’est la première boutique flagship de Seiko hors d’Asie : on y trouvera bientôt quelques Grand Seiko et le public européen y découvrira, en novembre, la premier Credor Sonnerie exposée hors du Japon". Ces Grand Seiko devaient arriver à Paris l'année suivante (Business Montres du 18 juin 2007). Un peu tard, semble-t-il par rapport aux marchés traditionnels [et même aux marchés émergents comme la Chine], reconvertis à la mécanique suisse depuis vingt ans, et pour reconquérir des parts de marché verrouillées par le Swiss Made...
 
 
◆◆◆ En 2012, Seiko se trouve toujours face au même dilemme marketing : alors que la marque est attaquée sur son bas de gamme par les marques chinoises, elle est bloquée pour son haut de gamme par les marques suisses. Faut-il se battre avec les Chinois sur les prix [ce serait suicidaire] ou avec les Suisses sur l'image [c'est téméraire et très coûteux] ? Comment acquérir la culture du luxe quand on a tout misé sur l'entrée de gamme : créer une seconde marque [modèle économique Lexus/Toyota], racheter une marque suisse "historique" [toutes les tentatives se sont mal terminées] ou faire confiance aux Suisses pour que, volens nolens, ils se décident à ouvrir la porte [avec les spiraux Seiko emboîtés dans les chronographes manufacturés par TAG Heuer et le rachat de La Joux-Perret par Citizen, on a mis le petit doigt dans l'engrenage] ? La lancement de la nouvelle Astron à Baselworld 2012 – superbe avancée technologique dans le domaine de l'électronique solaire/GPS – tendrait à prouver que, chez Seiko, les ingénieurs ont toujours la priorité sur les mécaniciens : fierté du groupe, la robotique l'emporte toujours sur le marketing – qui a du mal à expliquer aux actionnaires du groupe Seiko pourquoi les amateurs japonais plébiscitent les marques suisses sans marque le moindre enthousiasme pour les chronographes roue à colonne Made in Japan...
 
 
 
◀▶ L'INTERRO ÉCRITE DU JOUR
Ce qui faut retenir des meilleures infos de la semaine dernière...
◆◆◆ Prêts pour un test sur vos connaissances de l'actualité immédiate ? Répondez aux 15 questions ci-dessous, sans tricher et sans chercher les informations sur Internet : les lecteurs réguliers de Business Montres ont évidemment un avantage, puisque c'est ici et nulle part ailleurs que sont publiées les faits qui donnent du sens à l'actualité, qui l'éclairent et qui, souvent, la révèlent...
❍❍❍ Qu'est-ce qui se passe avec le COSC à Genève ? Réponse : Business Montres du 27 novembre – où on se prend à espérer une requalification chronométrique propre à Genève, pourquoi pas dans son Observatoire ?
❍❍❍ Pourquoi le Politburo chinois a-t-il un pistolet braqué sur l'horlogerie suisse ? Réponse : Business Montres du 26 novembre – où on apprend qu'on ne sait à peu près rien de la stratégie d'un des hommes les plus puissants du monde...
❍❍❍ Comment afficher sur le cadran des informations cachées sous la montre ? Réponse : Business Montres du 29 novembre – où il est beaucoup question de révolution optique applicable à l'art horloger...
❍❍❍ Aurait-on (enfin !) retrouvé une montre signée Abraham Louis Perrelet ? Réponse : Business Montres du 28 novembre – où on s'inquiète beaucoup pour ce pauvre Abraham Louis, véritable Arlésienne de l'histoire horlogère...
❍❍❍ Où ont pu s'exprimer les quadras de la montre et la "jeune garde" horlogère ? Réponse : Business Montres du 27 novembre – où il apparaît que la montre est un vrai sujet grand public quand on sait la mettre en scène...
❍❍❍ Pourquoi la Patek Philippe la plus chère du monde a-t-elle quitté Genève ? Réponse : Business Montres du 26 novembre – où on se demande quand cette montre va revenir sur le marché et, surtout, à quel prix...
❍❍❍ qu'est-ce qu'une non-marque qui fait du non-marketing pour des non-clients ? Réponse : Business Montres du 27 novembre – où se dessine un nouvelle tentation de s'adresser directement au collectionneur, sans passer par la case détaillant...
❍❍❍ Girard-Perregaux, manufacture suisse ou marque américaine ? Réponse : Business Montres du 28 novembre – où on décompte que la marque chaux-de-fonnière a organisé 75 % de ses événements aux Etats-Unis...
❍❍❍ Combien de nouvelles marques lancées en 2012 dans notre compteur exclusif ? Réponse : Business Montres du 30 novembre – où on réalise que la démographie horlogère est aussi explosive que les statistiques d'exportation...
❍❍❍ Comment a-t-on réussi à mélanger des vrais et des faux diamants ? Réponse : Business Montres du 28 novembre – où plane la menace d'une gravissime crise de confiance entre les marques et leurs consommateurs...
❍❍❍ Que nous préparent les repreneurs français de la marque Péquignet ? Réponse : Business Montres du 26 novembre – où on comprend qu'ils n'ont pas compris ou, s'ils ont compris, qu'ils jouent encore du pipeau...
❍❍❍ À qui François-Paul Journe veut-il mettre "des coups de pied au cul" ? Réponse : Business Montres du 1er décembre – où on constate qu'il fût un temps [pas si lointain] où on pouvait s'exprimer librement dans des médias libres...
❍❍❍ À quoi va ressembler la nouvelle Girard-Perregaux Sea Hawk ? Réponse : Business Montres du 27 novembre – où  s'esquisse déjà la nouvelle modernité des nouvelles lignes sportives de la manufacture du groupe PPR...
❍❍❍ Comment s'appelle le nouveau matériau idéal pour des montres indestructibles ? Réponse : Business Montres du 29 novembre – où on se dit qu'une montre doit pouvoir résister à l'impact d'une 9 mm tirée à bout portant...
❍❍❍ Quels sont les 36 "délices d'initiés" publiés par Business Montres en novembre ? Réponse : Business Montres du 1er décembre – où on découvre des informations qu'on ne pouvait trouver ici et nulle part ailleurs...
◆◆◆ 15 bonnes réponses (sans tricher ?) : Génie de l'actualité des montres. ◆◆◆ 12-14 bonnes réponses : Maître ès informations horlogères. ◆◆◆ 9-11 bonnes réponses : Expert et bon lecteur du Quotidien des Montres◆◆◆ 6-8 bonnes réponses : Amateur un peu trop porté sur l'école buissonnière. ◆◆◆ Moins de 6 bonnes réponses : Cancre irréductible qu'on devine planqué près d'un distributeur automatique de communiqués parfumés à l'eau tiède...

 
 
◀▶ L'ÉQUATION DU JOUR
 À partir de quel pourcentage frôle-t-on le milliard ?
◆◆◆ Un peu de fact checking et de logique dans une communication horlogère où chacun a tendance à prendre pour argent comptant les "éléments de langage" soigneusement formatés des uns et des autres. Comme on ne saurait que croire sur parole Jean-Christophe Babin, le président de TAG Heuer, quand il déclare au Temps qu'il est tout proche du milliard de francs de chiffre d'affaires annuel, on ne pourra donc que s'interroger sur l'élasticité de cette "proximité" qui ferait de lui un des quatre ou cinq milliardaires (en francs suisses) de l'horlogerie européenne [disons Rolex, Cartier, Omega et Longines, peut-être pas encore tout-à-fait Tissot, ni Patek Philippe, qui en sont eux aussi "tout proches"]. Jean-Christophe Babin précise à Bastien Buss : "Je peux d’ores et déjà affirmer que TAG Heuer a connu un exercice record en 2012. Nous avons d’ailleurs dépassé notre niveau de 2011 à la mi-novembre, tant au niveau de la rentabilité que du chiffre d’affaires. (...) Notre croissance s’inscrit bien au-delà de 10% par rapport à l’an dernier. (...) TAG Heuer est tout proche du milliard de francs de ventes, une barre symbolique que nous franchirons allégrement l’an prochain [i.e en 2013]". Dont acte, nous ne chipoterons même pas sur le fait que 15 % de ce chiffre d'affaires concerne les lunettes et les téléphones...
◆◆◆ Selon nos estimations Business Montres (3 février et 6 février 2011), dont les chiffres ont été soigneusement recoupés et sourcés, TAG Heuer aurait réalisé en 2011 780 millions de francs suisses de chiffre d'affaires (pour 198 millions de profits). Si ce chiffre a été dépassé à la mi-novembre, on en déduit logiquement que TAG Heuer était donc, à cette date, à un minimum de 780 millions, ce qui nous donnerait – admettons un taux de croissance uniforme pour toute l'année – une année 2012 complète aux alentours de 890-900 millions. Encore une fois, n'ergotons pas sur le fait que cette croissance aurait plutôt eu tendance à se tasser en fin d'année : de source parisienne [état-major LVMH de l'avenue Montaigne], il se confirme que TAG Heuer a très bien négocié ses mois de rentrée (septembre, octobre et novembre). De même source, il apparait que TAG Heuer en était déjà à un peu moins de 700 millions de CHF début octobre, ce qui confirme les chiffres précédents (en 2011 à la même époque, on en était à 570 millions). On se contentera donc de 900 millions, disons 910-915 en cas de performance exceptionnelle [douteuse] dans les dernières semaines de 2012 : soit une croissance annuelle autour des 15 %, en phase avec la progression globale du marché. Ce qui pose clairement la proximité alléguée ("tout proche") aux alentours de 10 %, un peu moins en étant généreux. Donc acte, une fois de plus...
◆◆◆ En est-il de même pour la "rentabilité", qu'on appelle "résultat opérationnel" dans les comptes officiels de LVMH ? C'est à peu près l'EBITDA des groupes concurrents. Selon nos estimations ci-dessus (non officielles et non autorisées, comme il se doit), il faudrait que la performance 2012 soit supérieure aux 198 millions de profits de 2011. Avenue Montaigne, il apparaît que TAG Heuer en était, début octobre à 172 millions de RO (résultat opérationnel) contre 162 millions en 2011 à la même époque, toujours en francs suisses. Une profitabilité de toute façon très inférieure (en pourcentage) à celle de concurrents comme Omega, qui n'ont effectivement pas de coûts industriels à supporter. La progression 2012 (6 % de mieux qu'en 2011) est nettement inférieure à celle du chiffre d'affaires 2012. Ce qui est parfaitement explicable et justifié par l'explosion des coûts d'accès au marché : la multiplication des boutiques (36 cette année, et pas dans des quartiers défavorisés, contre 35 en 2011) et la hausse vertigineuse des frais de communication (Cameron Diaz et Brad Pitt ne se contentent pas des goodies proposés par la marque à ses fans). Il est donc vraisemblable que la performance de la marque sera proche de son résultat 2011, sans doute entre 200 et 210 millions – ce qui fait toujours de TAG Heuer le principal contributeur de cash de la division Montres et joaillerie du groupe. Maintenant, prenons pour parole d'Evangile la phrase de Jean-Christophe Babin (ci-dessous : avec Romain Grosjean, à droite, et Christian Adam, lors de l'ouverture récente de la boutique TAG Heuer de Genève), qui affirme avoir égalé à la mi-novembre ses résultats 2011 : une projection sur cette base nous donnerait 226 millions de résultat 2012 – ce qui est démenti par les chiffres des neuf premiers mois de l'année [à moins de penser que le taux de profitabilité doublera brutalement entre Toussaint et Nouvel An, ce qui est absurde]. Faut-il en conclure que la marque passera en profitabilité zéro pendant les six dernières semaines de l'année ? Comme disait Fernand Raynaud, "y a comme un défaut"...
 
 
 
 
◀▶ LES ACTUALITÉS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté éditoriale...
 
◆◆◆ CARNET ROSE : félicitations à Vincent Perriard (HYT), nouveau papa de deux jumeaux, qui s'ajoutent à ses trois garçons précédents. Ses filles, ce sont les montres qu'il a placées sur orbite au cours de ces dernières années, dont les récentes "heures fluidiques" de HYT, qui devraient être livrées ces jours-ci aux amateurs qui piétinent sur leur liste d'attente...
 
◆◆◆ NOUVELLES MARQUES 2012 : vous aviez eu du mal à assimiler C3H5N3O9, l'impossible nom de la quasi-marque lancée récemment en co-branding générationnel par Maximilian Büsser (MB&F) et Felix Baumgartner (Urwerk). Vous n'allez pas vous remettre de RVNDSGN [comment ça se dit, en anglais ou en français ?], la nouvelle marque lancée en souscription par le design américain Zach Raven – ça y est, on a compris RVN pour Raven et DSGN pour Design, ils sont créatifs ces Américains. Pourquoi en souscruption ? Parce que Kickstarter, dont nous avons déjà souvent parlé ("Pour une poignée de dollars" : Business Montres du 7 août dernier "et anticipation Business Montres du 19 octobre 2010, "Le financement collaboratif comme bouée de sauvetage horlogère"), est aujourd'hui la providence des jeunes créateurs, qui y lancent un hameçon avec un joli concept et qui vont ensuite au résultat, exprimé en milliers de dollars d'intentions de souscription. Pour s'intéresser au projet RVNDSGN, une page Kickstarter : les montres – dont le design et la substance ne vont révolutionner le village horloger (ci-dessous) – seront réalisées selon les nouveaux procédés d'impression en 3D – dérivée d'une technologie de prototypage (croissance de matière) qui se répand aujourd'hui comme une traînée de poudre pour relocaliser en proximité immédiate la production de biens singularisables et personnalisables à volonté. C'est le premier projet horloger à s'intéresser à l'impression 3D grand public : les montres étant déjà proposées en ligne, ce sera la référence # 93/Génération 2012 ("Passerons-nous le cap des 100 marques lancées en 2012 ?" : Business Montres du 30 novembre)... 
 
 
◆◆◆ OMEGA : excellente interview, chaleureuse et décontractée [sans trop de langue de bois] de Stephen Urquhart à France Info (France). Pour une fois, le journaliste en face de lui connaissait à peu près son dossier. Ne pas manquer le passage sur la concurrence avec Rolex. On ne s'interdira pas de songer, à l'occasion de cette interview, à la fantastique trajectoire économique d'Omega, qui se traînait dans les années 1990 en tentant de rattraper la dynamique de TAG Heuer, marque dont le chiffre d'affaires équivalait à peu près à celui d'Omega. Depuis, Omega a triplé son chiffre d'affaires (estimation Business Montres : 2,6 milliards de CHF) et peut se permettre un coude à coude insolent avec Rolex, avec des prix plus attractifs et un sponsoring sportif dominateur [sans parler de James Bond, initialement porteur de Rolex annexé autrefois par Jean-Claude Biver]...
 
◆◆◆ TAG HEUER : intéressant article du blog Calibre 11 sur un modèle Heuer plutôt, la Jarama, baptisée d'après le nom de l'ancien circuit du Grand Prix d'Espagne, lié au souvenir de Gilles Villeneuve...
 
◆◆◆ A BLOG TO WATCH : 2 500e post pour notre ami Ariel Adams, qui vient de rebaptiser A Blog to Read en A Blog to Watch et qui en profite pour prendre plein de nouvelles initiatives...
 
◆◆◆ AUDEMARS PIGUET : la marque n'y est sans doute pour rien, mais le "Bawse de l'année" (le boss en slang américain) n'est autre que Rick Ross, un homme de goût assurément, rappeur de son état, qui adore poser avec sa fourrure et sa Royal Oak. C'est du moins ce que nous raconte GQ...
 
 
◀▶ LES HUIT VIDÉOS DU JOUR
Les récentes diffusions de notre chaîne images Business Montres Vision...
◆◆◆ CHRONOPASSION : Laurent Picciotto et les doux dingues de la création horlogère (reportage "Goûts de luxe)...
◆◆◆ CASIO : la G-Shock en grande largeur et en mode sonore (publicité télévisée de trente secondes)...
◆◆◆ THE CLOCK CLOCK : 24 bonnes raisons d'être à l'heure sans y être (un concept horloger ultra-décalé)...
◆◆◆ SEIKO : Seiko, le Barça (dont Seiko est le partenaire officiel) et les chronos Sportura (efficace publicité télévisée)...
◆◆◆ TISSOT : la magie de la T-Touch et les valeurs sportives de la marque (publicité télévisée très bien conçue)...
◆◆◆ TITAN BLACK-TISSOT : comment personnaliser une innocente Rolex en 90 secondes (promo d'un "préparateur")...
◆◆◆ MCT : le retour d'un des mouvements les plus étonnants de ces dernières années, c'est pour bientôt (ambiance)...
◆◆◆ POUR LE PLAISIR DES YEUX ET DES OREILLES : Gilbert Vacheron (une rediff dont on ne se lasse pas)...
◆◆◆ DIESEL : un efficace message générationnel en dix secondes (excellente publicité télévisée pour les montres de la marque, couplée à la publicité ci-dessous)... 

 
 
◀▶ L'INFOGRAPHIE DU JOUR
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