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LUNDI : Les diablesses sont bien cachées sous le cadran

Le temps s'écoule peut-être dans le bon sens : on vient (enfin) d'en faire un début de preuve scientifique ! Ce qui n'empêche pas les horlogers de mettre ce temps en forme, dans toutes les formes imaginables, au besoin avec des accents ironiquement diaboliques, des panthères qui défient le Père Noël ou des canards mandarins d'une extraordinaire fraîcheur... Le mouvement de la 2-Eight de Kari Voutilainen : une mécanique de haute horlogerie offerte aux femmes (finaliste du récent GPHG)...   ◀▶


Le temps s'écoule peut-être dans le bon sens : on vient (enfin) d'en faire un début de preuve scientifique !

Ce qui n'empêche pas les horlogers de mettre ce temps en forme, dans toutes les formes imaginables, au besoin avec des accents ironiquement diaboliques, des panthères qui défient le Père Noël ou des canards mandarins d'une extraordinaire fraîcheur...

Le mouvement de la 2-Eight de Kari Voutilainen : une mécanique de haute horlogerie offerte aux femmes (finaliste du récent GPHG)... 
 
◀▶ AU SOMMAIRE DE CE 360° DU LUNDI
Des informations développées après le ballet des diablotin(e)s ci-dessous...
◇◇◇ L'ÉDITO DU JOUR : comment le Swatch Group a lancé un cheval de Troie pour reformater à son profit la distribution horlogère...
◇◇◇ LA PREUVE SCIENTIFIQUE DU JOUR : vous ne le saviez pas, mais c'est prouvé : le temps existe et il va dans le sens de l'avenir...
◇◇◇ LA MONTRE DU JOUR : comment le diable (suisse) se cache dans les détails, mais une montre peut révéler son existence...
◇◇◇ LE RECYCLAGE DU JOUR : mais que fait donc à Lausanne Arnaud Tellier, ex-Patek Philippe et créateur horloger ?
◇◇◇ LE RECTIFICATIF DU JOUR : le canard mandarin ne sera pas cuisiné à la sauce turque, mais aux petits oignons genevois...
◇◇◇ LA RUMEUR DU JOUR : le motoriste le plus en vue de l'année serait-il en train de créer sa marque ?
◇◇◇ L'AGENDA DU JOUR : ce qu'il ne faut pas manquer cette semaine et ce qu'il ne fallait pas manquer la semaine dernière...
◇◇◇ LES CONFIRMATIONS DU JOUR : la seconde chaîne multi-marques du Swatch Group et le retour de MCT...
◇◇◇ LES ACTUALITÉS DU JOUR : notées à la volée, en vrac, en bref et toujours en toute liberté éditoriale (le marché iranien qui se ferme, les panthères de Cartier en pleine neige, les records du monde qui se perdent, l'art de se donner du volume, etc.)...
 
 
▶◀ L'ÉDITO DU JOUR
Hour Passion, le cheval de Troie du Swatch Group...
□□□ Sans revenir sur notre révélation du 19 septembre à propos de l'implantation parisienne de Hour Passion (réseau multi-marques du Swatch Group), révélation aujourd'hui confirmée par le Swatch Group qui en niait formellement la "fiabilité" (voir ci-dessous), il faut bien admettre que ce premier espace Hour Passion au coeur d'un marché historique de l'horlogerie suisse ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de la distribution des montres en Europe. Du point de vue du Swatch Group, cette boutique – qui regroupera les marques d'entrée de gamme et de moyenne gamme du groupe, de Flik Flak à Longines – est un impératif stratégique. Jusqu'ici, à l'exception moscovite près, Hour Passion n'opérait qu'en aéroport, laissant au réseau Tourbillon la distribution du haut de gamme biennois en centre ville. Pourquoi le Swatch Group se priverait-il des revenus intégraux (sans la marge consentie aux détaillants) de ses marques "moyennes" et accessibles, qui vont devenir ultra-stratégiques dans un contexte de crise économique européenne ? Pour avoir (trop) sensiblement augmenté ses prix, Omega se trouve légèrement dépositionné vers le haut sur les marchés traditionnels de l'horlogerie. Les moteurs du profit et de la croissance restent donc, pour le Swatch Group, Longines et Tissot, les autres marques [même Rado ou Calvin Klein, y compris Swatch, qui ne peut guère enrayer son recul historique] pesant de moins en moins – en valeur comme comme en volume – sur le marché français. Managérialement, donc, le coup Hour Passion est bien joué. Il anticipe même le rôle de plus en plus prépondérant que le Swatch Group, qui a toujours été axé autour de son pilier industriel, assigne désormais à son propre retail et au volet purement commercial de son activité [un concurrent comme Richemont réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires dans ses propres boutiques, ce qui est loin d'être le cas du Swatch Group]...
□□□ Si les détaillants français avaient encore quelques illusions sur la stratégie du Swatch Group, ils sont à présent clairement édifiés. Ceux qui faisaient confiance aux marques du groupe dans la zone de chalandise de la nouvelle boutique Hour Passion (160 mètres carrés entre Saint-Germain-des-Prés et le Bon Marché) y perdent sans doute leurs dernières illusions. Pour Florence Ollivier, patronne du Swatch Group France, qui démentait encore récemment les révélations de Business Montres (19 septembre) : « Nous pourrons valoriser chaque marque en préservant leur ADN, afin de mieux projeter le client dans la culture horlogère de Swatch Group et lui faire partager ses valeurs, à commencer par le Swiss Made, que nous sommes capables de proposer à un bon rapport qualité-prix » (Le Figaro). Elle précise : « Il existe un potentiel pour Hour Passion... Nous pourrons déployer l'enseigne dans les villes et dans les quartiers où nous en aurons besoin de notre propre distribution, faute de détaillant multimarque ». Les détaillants multimarques de la Rive gauche apprécieront à sa juste valeur ce "faute de détaillant multimarque" ! L'analyse du cas Hour Passion Rive gauche – qui ne distribuera que les marques du groupe, contrairement aux 40 boutiques Hour Passion d'aéroport – va permettre au groupe de mieux apprendre le métier de détaillant de mieux contrôler sa distribution et de mieux maîtriser ses prix en centre ville. Ceci en parallèle au développement du réseau Tourbillon, dont les résultats commerciaux sont pour l'instant contrastés. À terme, Hour Passion ne pourra que s'implanter Rive droite : on rêve, à Bienne, d'un mégastore sinotropique du côté de l'Opéra, pour faire pièce au futur Old England et aux "watch rooms" des grands boulevards. Viendra ensuite le tour des grandes métropoles régionales. Hour Passion, c'est de toute évidence le bras armé du Swatch Group pour capter de nouveaux flux commerciaux et consolider sa profitabilité...
□□□ Et les détaillants indépendants dans tout ça ? Ils sont prisonniers d'une logique mortelle. Historiquement déclinants, ils ne sont plus des acteurs décisifs du marché : le nombre des points de vente significatifs a été divisé par trois au cours des quinze dernières années ! Plus on leur interdit de marques du Swatch Group [soit en leur retirant la distribution, soit en leur imposant des conditions inacceptables], moins ils en vendent : du coup, moins ils vendent de montres, plus on leur retire de marques. Mécanique fatale. Engrenage léthal... La façon dont Swatch a coupé sa distribution pour se concentrer sur ses Swatch stores est ici éclairante – pour le plus grand bonheur d'une marque alternative comme Ice-Watch. Old England hier, Hour Passion aujourd'hui, sans oublier les grandes manoeuvres discrètes des Galeries Lafayette autour du réseau Louis Pion et de Didier Guérin : un nouveau paysage horloger est en train de se redessiner sous nos yeux. Pas sûr que ce soit l'écosystème idéal pour les détaillants indépendants qui n'auraient pas pris à temps les bonnes options. Et on ne dira rien, ici, du maillage des autres grands marchés historiques (notamment la Suisse et l'Italie) par le futur réseau urbain de Hour Passion...
G.P.
 
Andersen Genève : un étonnant QP Répétition à minutes, sur base LeCoultre circa 1920 (une seul axe pour toutes les indications)...
 
 
▶◀ LA RUMEUR DU JOUR
Le motoriste le plus titré de l'année va-t-il lancer sa propre marque ?
□□□ On ne prête qu'aux riches : la rumeur se faufile entre les tabourets des bistrots du Locle, mais on peut douter de sa consistance. Jean-François Mojon serait-il en train de créer sa propre marque ? Quand on se permet de récolter (indirectement) trois récompenses au Grand Prix d'Horlogerie de Genève, voire cinq en comptant les présélections, on peut rêver grand ! Dans l'escarcelle du créateur de Chronode, qui était lui-même prix du Concepteur horloger en 2010, deux prix (Public et Homme) avec MB&F et un (Innovation) avec HYT. C'est beaucoup de travail, et ça lui suffit pour l'instant, d'autant que son carnet de commandes est déjà plein : pas question de se lancer dans la création d'une marque. Donc, rumeur infondée jusqu'à nouvel ordre. Ce qui est sans doute la voie de la raison : les histoires de motoristes qui se posent en concurrents de leurs clients ne se terminent généralement pas bien – sauf exceptions qui restent à démontrer dans la durée. À chacun son métier, son domaine de références et son territoire d'excellence...
 
 
 
▶◀ LA MONTRE DU JOUR
Le diable suisse est bien caché, mais une bonne lunette suffit à le débusquer...
□□□ Le concept de diaphragme appliqué à l'horlogerieest aujourd'hui parfaitement maîtrisé par la jeune marque indépendante Valbray, qui en a fait le pilier axial de son identité. Valbray, c'est la complexité d'une heure qu'on cache ou qu'on découvre d'un tour de lunette. C'est un cadran qu'on efface derrière les lames soigneusement ajustées d'un obturateur plus précis que celui d'un appareil photo. C'est un jeu pour échapper au temps. Pour fêter son entrée sur le marché suisse (avec Gouten Distribution), Valbray a choisi de... tirer le diable par la queue, en cachant quelques diablotins dans un chronographe qui se dissimule derrière le cadran très sobre d'une montre à deux aiguilles apparemment très sage. Au quart de tour, l'heure devient diabolique, sinon sympathiquement ésotérique, avec une étonnante symphonie de couleurs symbolique (rouge pour l'enfer, noir pour le monde des ténèbres, jaune d'or pour les flammes). Plus fort dans la symbolique : les trois compteurs deviennent les anneaux du fatidique "666", chiffre numérologiquement satanique. À y regarder de plus près, on constate que ces diablotins sont des... diablotines, plutôt délurées et bien roulées : "La queue de la première marque la cadence du disque des secondes ; la deuxième, assise sur la date, appose le nom de la maison Valbray du bout de ses ongles ; finalement, la troisième taille avec son trident l’aphorisme de l’univers, "Devil inside"... (...) La dextérité horlogère est poussée jusqu’à la réalisation de l’aiguille du chronographe, devenue fourche du diable et celles des curseurs des heures et des minutes transformées en flammes de l’enfer... Dans la continuité de ce rêve torride, jouant avec la queue du diable gravée dans la doublure du bracelet, l’ombre d’une dernière diablesse apparaît sur le fond de la montre"... Il ne manque que La Damnation de Faust en fond musical. Au Moyen-Age, on aurait excommunié les horlogers capables d'un tel blasphème : pourquoi avoir précisé "Devil Inside" ? Y avait-il un doute ? Aujourd'hui, après Freud, Jung et Lacan, on sait que le diable est en nous : chacun pourra le vérifier au poignet des porteurs de cette talking piece, dont il ne sera réalisé que six pièces – à réserver pour le prochain sabbat !
 
 
 
 
▶◀ LE RECYCLAGE DU JOUR
Arnaud Tellier se jette dans le lac...
□□□ L'ancien directeur du musée Patek Philippe, devenu consultant horloger (très actif en période d'enchères) et créateur indépendant (on lui doit le concept hyper-radical 2LMX : révélation Business Montres du 3 novembre 2011), donne enfin libre cours à son autre passion : la peinture. Il a profité de son retrait du devant de la scène pour monter la Galerie Arnaud Tellier, spécialisée dans les écoles genevoises, suisses et françaises, du XVIIIe siècle au XXe siècle. On lui connaissait déjà une prédilection pour les "petits maîtres" normands (sa région d'origine). On vérifiera cette semaine, à Lausanne (43e Salon des antiquaires et des arts du XXe siècle : palais de Beaulieu, 18-25 novembre), la sûreté de son coup d'oeil pour les "petits maîtres" lémaniques, comme Arthur Calame (ci-dessous), Joseph Geisser ou Louis Baudit. Une peinture figurative d'un immense intérêt artistique et socio-culturel, qui nous restitue des scènes disparues sous les assauts de la modernité – qu'on parle de peinture ou de vie quotidienne. Comme le journalisme, l'horlogerie mène à tout à condition d'en sortir : Arnaud Tellier aura réussi son exfiltration, tout en gardant un oeil sur les montres – on le vérifiera cette semaine pendant le salon Belles Montres, où il donnera un cours d'horlogerie ancienne pour présenter l'histoire de Julien Coudray, premier grand horloger français [connu pour ses dagues-montres], auquel la nouvelle marque (suisse) Julien Coudray 1518 veut rendre hommage par des montres "manufacture" de haute lignée...
 
 
 
 
▶◀ LA VALIDATION SCIENTIFIQUE DU JOUR
On a maintenant la preuve que la course du temps s'oriente vers l'avenir...
□□□ C'est un peu bête à avouer, mais les horlogers ont toujours écrit le temps sans la moindre preuve scientifique que le temps s'écoule effectivement vers l'avenir, et non vers le passé. Au niveau quantique de la physique, on pouvait même affirmer – dans l'esprit du principe d'incertitude cher à Heisenberg – que les particules sont indifférentes à l'avenir ou au passé : le passage du temps leur semble symétrique, vers l'avant comme vers l'arrière : on appelle cette propriété la symétrie d'inversion du temps (minutieusement étudiée dans le cadre des expériences BaBar au  Stanford Linear Accelerator Center (SLAC) (Californie). On épargnera aux lecteurs la démonstration scientifique, mais ce n'est plus tout-à-fait vrai : le temps a bien un sens, une orientation, une direction, du passé vers l'avenir. C'est ce qui ressort d'un article récent du Journal of High Energy Physics, qui révèle quelques asymétries parmi plusieurs milliards d'observations dans les collisions de particules. Pour vous rassurer, ça ne concerne que très peu de cas : 1 in 10 tredecillion (10 puissance 43), chiffre impossible à écrire sans se tromper. De quoi remettre en question notre conception générale du temps et de la matière...
 
 
 
 
▶◀ LE RECTIFICATIF DU JOUR
Les enchères sont trompeuses, surtout vues de l'autre bout de la salle des ventes...
□□□ Dans son compte-rendu des enchères de la semaine dernière chez Christie's, Business Montres (13 novembre) s'est tout simplement trompé d'enchérisseur et de recette pour accommoder le canard : omme on dit dans la mare des volatiles en question, pan sur le bec ! Le canard mandarin du lot n° 193, une montre Bovet Frères de 1835 (dont l'immense intérêt avait signalé par Business Montres le 24 septembre dernier), n'a pas été adjugé à 300 000 CHF (363 000 CHF avec les frais) à un collectionneur turc, mais au musée Bovet : Pascal Raffy ne pouvait pas passer à côté d'un tel chef-d'oeuvre pour sa collection, qui s'est également enrichie, lors de cette vente, des lettres manuscrites des frères Bovet. Erreur de repérage pour la dernière enchère [acquise par une petite dame à l'autre bout d'une salle où il avait fallu rajouter des rangs de chaises tellement l'affluence était inattendue] et satisfaction de voir que ce canard restera en Suisse, dans la collection privée de Pascal Raffy : à près de deux siècles de distance, les lettres parties ou expédiées reviennent dans la vallée de Fleurier, au château de Môtiers, de même que le canard revient s'y poser après un long exil en terre exotique... 
 
 
 
 
▶◀ L'AGENDA DU JOUR
À ne pas manquer cette semaine, avec un rappel de la semaine dernière...
□□□ Le rendez-vous de la semaine, c'est évidemment le salon Belles Montres à Paris, qui ouvre ses portes vendredi. Une grosse soixantaine de marques au Carrousel du Louvre, avec le traditionnel espace des "Petits Suisses" [intelligemment réparti, cette année, aux deux extrémités du salon], les ateliers d'initiation, les dernières créations artistiques horlogères de Stéphanie Guglielmetti (ci-dessous et ci-contre), les ateliers d'initiation ou les établis des métiers d'art, mais aussi quelques découvertes comme la nouvelle marque Julien Coudray 1518, qui fera sa première apparition publique en Europe, la révélation du chronographe "polarisé" de Revelation, la présentation des montres hydro-mécaniques chez HYT, le premier contact avec la nouvelle offre de Suisse Mecanica, l'arrivée d'Artcurial ou le retour sur scène de Jacob & Co. Grosse couverture médias de l'événement à prévoir (Le Figaro, BFM Business radio et BFM Business TV, etc.), en plus du buzz sur les médias sociaux : le concours de wrist shots est lancé dès vendredi matin. Business Montres sera évidemment de cette fête de la famille, avec l'équipe de The Watch Enthusiast, site de cotation qui opèrera sa première présentation aux amateurs français (déjà plus de 70 000 applications achetées à travers le monde). On regrettera le désaccord entre le salon et l'organisation du Grand Prix de Genève, qui va priver les amateurs parisiens et français de l'exposition des montres finalistes, dont certaines pièces gagnantes seront cependant présentées par les marques : ne pas manquer la Legacy Machine n° 1 chez MB&F, l'Invention Pièce 2 chez Greubel Forsey ou la H1 chez HYT (renseignements : Belles Montres)...
 
□□□ Autre rendez-vous de la semaine : la découverte du nouveau concept de marque déployé par JeanRichard. Le groupe PPR a choisi de repositionner sa junior manufacture à l'orée du luxe horloger, en maintenant des prix accessibles pour un design contemporain et une qualité mécanique irréprochable. Tout a été repensé, notamment la communication. Cette stratégie – dont il faut bien reconnaître qu'elle succède à trois repositionnements antérieurs – s'inscrit désormais dans la durée, avec un actionnaire patient qui entend privilégier la sincérité et la substance au coup d'éclat marketing...
 
□□□ Dernier rendez-vous de la semaine : ouverture à Genève, en face de la FNAC (Rive), donc au coeur des rues commerçantes, de la première boutique suisse d'Ice-Watch – marque refoulée de plusieurs corners horlogers à la suite des "amicales pressions" de ceux qui ne supportent pas le pied-de-nez permanent de la marque à la bienpensance horlogère suisse. Qu'est-ce que ce sera quand on verra débarquer en Suisse le label Ice-Swiss, la sister-brand helvétique et résolument Swiss Made de Ice-Watch ?
 
□□□ La semaine dernière, il ne fallait pas manquer, dans Business Montres, quelques informations publiées, ici et nulle part ailleurs, en exclusivité, en priorité et/ou en toute liberté. Notamment le suivi en direct des enchères genevoises, à travers les pièces intéressantes du catalogue Christie's, l'ambiance dans la salle enfiévrée par Aurel Bacs, les lots à ne pas manquer dans le catalogue Sotheby's, le résultat final encourageant de Geoffroy Ader, qui sauve la face chez Sotheby's, les coulisses et les secrets du Grand Prix de Genève, avec les évolutions souhaitables pour l'édition 2013, l'interview de Marcel Proust (celui de La Recherche), la dernière chronique Atlantic-tac et son actualité horlogère en liberté, les sept montres de la semaine et l'objet du temps le plus intime de toute l'histoire de l'horlogerie... 
 
 
 
 
▶◀ LES CONFIRMATIONS DU JOUR
La langue de plomb du Swatch Group...
□□□ L'annonce récente de l'ouverture d'une boutique Hour Passion en centre ville à Paris n'est pas vraiment une information d'actualités pour les lecteurs de Business Montres, qui en avaient eu la révélation dès le 19 septembre dernier. C'était évidemment du "non officiel et non autorisé". Il aura fallu deux mois aux lecteurs du Figaro pour découvrir cette implantation du Swatch Group sur la Rive Gauche parisienne. Jusqu'ici, Hour Passion (chaîne spécialisée pour le travel retail dans les aéroports) n'avait ouvert d'espace en centre ville qu'à Moscou. Nous confirmons notre analyse sur la stratégie dévoilée par cette ouverture près du Bon Marché, rue de Sèvre : il s'agit d'un pas de plus vers la reprise totale et la maîtrise souveraine des réseaux de distribution du groupe dans les grandes métropoles – évidemment au détriment des détaillants indépendants, qui ne seront plus tolérés que dans les villes d'importance mineure...
 
□ Pour le plaisir des yeux, Business Montres tient à la disposition des curieux les dénégations furieuses des responsables du Swatch Group au sujet de cette révélation "qui n'était pas fiable"...
 
□□□ "Same player shoots again" : le retour sur le devant de la scène de la Manufacture contemporaine du temps (MCT), c'était le 31 octobre dernier dans Business Montres – et le week-end dernier pour le communiqué officiel. Précisions du communiqué sur le repreneur, Cage Holding : "Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, la société prévoit d’étendre et de diversifier ses activités [non-horlogères] avec l’élaboration de smart phones de luxes qui combineront l’élégance visuelle à une interface optimisée ouverte à une personnalisation précieuse". MCT annonce deux nouveaux modèles pour Basleworld (ci-dessous : la Sequential One, premier succès de la marque)...
 
 
 
 
▶◀ LES ACTUALITÉ DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et toujours en toute liberté...
 
□□□ IRAN : est-ce vraiment pour économiser "des milliards de dollars" que l'Iran vient de décréter un embargo sur les produits de luxe ? Ce qui contrarie un peu les marques suisses qui possèdent ou qui viennent d'ouvrir des boutiques à Téhéran – par exemple, TAG Heuer, qui y possédait sa plus grande vitrine de tout le Proche-Orient. Les montres figurent sur la liste de 75 produits frappés d'interdiction, officiellement pour pallier les désordres monétaires causés par différentes sanctions économiques imposées à l'Iran par la communauté internationale. Si l'Iran ne figure pas parmi les trente premiers importateurs de montres suisses, elle n'en représente pas moins parmi les meilleurs marchés régionaux, officiellement ou, surtout, parallèlement. Cet embargo administratif du régime des mollahs ne peut que faire exploser les importations non officielles, dans une zone dont les réseaux sont déjà déstabilisés par la situation géopolitique régionale...
□□□ PATEK PHILIPPE : jolie série limitée pour les cinq ans de la boutique Patek Philippe au premier étage de Tiffany & Co, sur la Cinquième Avenue de New York, avec 100 pièces d'un quantième annuel (réf. 5396G) avec jour, date, mois, phases de lune et indication des 24 h sur cadran noir (ci-dessous). En prime : une Gondolo féminine (tonneau réf. 4987G), dont il n'y aura que 50 pièces...
 
 
□□□ JAEGER-LECOULTRE : à propos du ministre français de l'Economie Pierre Moscovici, connu pour son amour des montres (archives #2 : Business Montres du 15 octobre), de nouveaux "petits secrets" dans Challenges. "Une splendide Jaeger-LeCoultre Reverso en acier (8000 euros) lui a été offerte par son père après sa défaite aux législatives de 2002" (c'est la montre qu'il portait sur la photo publiée par Business Montres)...
 
□□□ HEURES MATHÉMATIQUES : on ne comprend à peu près rien à ce que raconte le mathématicien Ilan Vardi, chercheur invité à l’EPFL au Laboratoire de microtechnique de Neuchâtel (Samlab), qui a trouvé un théorème pour lire l'heure correctement, avec une formule définitive, une équation imparable et une méthode purement mathématique. Du moins, on comprend qu'on a encore rien compris à la lecture de l'heure. Une pure curiosité, à découvrir sur le site de la Radio suisse (émission CQFD)..
 
□□□ TECHNÉ : sur le créneau des montres qui rendent hommage aux montres "militaires", un nouveau modèle pour la jeune marque Techné (inspiration suisse, réalisation asiatique, mouvement japonais). Dans le goût des instruments de bord fonctionnels et lisibles, la ligne Merlin entend évoquer l'horlogerie réglementaire des années 1930 à 1950, par le jeu des aiguilles "rétro", des grands chiffres "professionnels" (disons "à la Panerai" ou "à la Bell & Ross"), de la petite seconde à 6 h et de la couronne "boulée-cannelée" dans le style des premières montres de pilotes, qu'on manipulait avec des gants de vol [entre 150 et 200 euros, la proposition est honnête]. Ce qui est intéressant, c'est le design astucieux qui permet de créer une montre de bonne taille (38 mm), avec un tout petit mouvement à quartz (VD78 Seiko), sans qu'on le remarque trop (ci-contre) : cela se joue sur la largeur des cornes (qui donne du statut au boîtier), sur la minceur de la lunette (qui agrandit l'ouverture du cadran), sur la minuterie placée à l'extérieur du tour d'heure et sur le sablage mat du boîtier acier, qui "efface" visuellement les contours de la montre – sans la concentrer dans un hublot poli qui "enferme" graphiquement le cadran. Cette impression de "largeur" est proportionnellement renforcée par la très faible épaisseur de la montre (7 mm). En revanche, le modèle trois compteurs (un faux chronographe, qui utilise le style tricompax pour afficher un semainier (jour par aiguille et date pas vraiment lisible), ne parvient pas à créer cette illusion d'optique. Au verso de la montre, une gravure sympathique et philosophique : « Ars Longa, Vita Brevis »...
 
□□□ ROLEX : la marque couronnée persiste et signe dans son engagement sur les courts de tennis, avec un nouveau contrat de partenariat signé pour le sponsoring international de la Coupe Davis (ITF), dont Rolex est le "chronométreur officiel" depuis 2007. Un terrain tennistique où Rolex se trouve de plus en plus nettement concurrencé, en Europe et en Asie, par le Swatch Group...
 
□□□ CARTIER : superbe film promotionnel pour Noël, dans l'esprit de L'Odyssée Cartier, avec le retour des adorables petites panthères (tachetées comme des léopards), mais cette fois dans un univers de neige, de sapins et de cadeaux Cartier. Un seul mot : magnifique ! À découvrir sur le site Cartier Conte de Noël ou ci-dessous...
 
 
 
□□□ RECORD DU MONDE À LA VOILE : toujours pas d'horloger à bord de l'Hydroptère d'Alain Thébault, qui prépare pour le printemps prochain, avec Jean Le Cam, Jacques Vincent et Yves Parlier [ce qui n'est pas rien en compétences nautiques], le premier record océanique d’un voilier entièrement hydrofoil sur le parcours de la Transpacifique, entre Los Angeles et Honolulu. Un nouveau sponsor, les champagnes Lanson : normal, l'événement sera ultra-médiatisé dans la zone Asie-Pacifique. Mais pas de marque suisse au programme de ce programme, avec un voilier qui détient déjà plusieurs records de vitesse absolue sur l'eau : cherchez l'erreur...
 
□□□ RECORD DU MONDE SUR QUATRE ROUES : pas d'horloger non plus pour la voiture-fusée qui doit battre le record absolu de la vitesse terrestre, à plus de 1 000 miles/heure. Le projet Aussie Invader 5R (animation vidéo ci-dessous) est australien : ce record symbolique des 1000 mph est le dernier grand titre terrestre, puisque le mur du son a été franchi en 1997 (763 mph, soit 1230 km/h). La voiture destinée à dépasser les 1 600 km/h est plus une fusée qu'une voiture, encore qu'elle ait des roues (en aluminium plein) : 16 m de long et 3 tonnes de carburant ! Qui veut gagner des millions en visibilité, pour aller encore plus vite que Felix Baumgartner avec sa Zenith au poignet ?
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTES DE L'ACTUALITÉS DES MONTRES...  
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