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BUSINESS MONTRES x ATLANTICO
Quand la sarcelle fête son demi-siècle et quand la douceur de vivre se pastellise : c’est l’actualité pluviôsienne des montres

Mais aussi l’avènement d’une magistrale précision, une précieuse dentelle de perles et de diamants, une bien triste liquidation, la vraie montre de l’année, un paysage rutilant sous son dôme et une légende militaro-chronographique… Images ci-dessous : chez Marie et Louis, on pousse l’escarpolette avec une grâce très XVIIIe…


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ARTYA : Rouge martien…

Le verre en dôme aussi bombé que possible sera-t-il la nouvelle coqueluche des créateurs horlogers ? C’est en tout cas très chic et on peut se demander si ces dômes n’expriment pas une volonté pour l’horlogerie classique de gagner une nouvelle dimension – mais ce n’est peut-être qu’un souvenir de la « bulle » horlogère dans laquelle nous avons tous grandi depuis un quart de siècle. Jamais en retard d’une tendance, et plus souvent même pionnière plus que retardataire, la maison créative genevoise ArtyA (Art Yvan Arpa) a donc relogé dans un « boîtier dôme » de 41 mm sa collection Son of Earth, en créant une illusion de planète sous cette bulle de verre saphir. La version Dôme Mars (ci-dessous) est impressionnante de réalisme dans son évocation de la planète rouge, qu’on dirait saisie en pleine éruption sous ce dôme de verre saphir : les puissantes couleurs de ce cadran rutilant son appliquées à la main – avec cette évocation de la planète Mars au poignet [comptez dans les 10 000 euros pour cette montre automatique suisse], on se sent un autre homme, voire une autre femme ! À quoi bon se rendre sur la planète rouge quand on peut disposer d’un tel paysage pour lire l’heure ? Plus martial chic, tu meurs !

CHANEL : Perles de sculpture…

Dans sa version Décor dentelle, cette montre Chanel Mademoiselle privé de la série Pique-Aiguilles est, pour ce premier trimestre 2023, une des plus magnifiques propositions de haute horlogerie féminine. Attention, c’est une sculpture autant qu’une montre : 55 mm au poignet, c’est même un bracelet plus qu’une montre ! C’est aussi un manifeste créatif et une déclaration d’amour aux métiers d’art : le cadran en or travaillé en émail grand feu est enrichi d’une « dentelle » de diamants et de perles miniatures qui évoque le camélia emblématique des créations Chanel. Cette broderie joaillière, qui rassemble en tout 392 diamants en taille brillant (3,87 carats), ne sera réalisée qu’en une vingtaine d’exemplaires. Chanel préfère ne pas communiquer le prix, qui sera de toute façon à six chiffres, mais c’est la règle sur le marché de l’art. L’autre bonne surprise (en plus de la taille et de la qualité d’exécution), c’est la tonalité vraiment horlogère de cette montre-sculpture, dont le verre en dôme très bombé surprend agréablement [c’est décidément la mode !] : c’est vraiment une montre où Chanel a laissé infuser ses codes identitaires et de multiples valeurs typiquement horlogères. Plus précieux chic, tu meurs !

HANHART : Poignet d’acier…

Dans la grande légende des montres vraiment « militaires », la manufacture allemande Hanhart tient une place à part : pionnière dans les années 1930 avec les chronographes qu’elle livrait à la Luftwaffe [des montres qui ont inspiré les Type 20 françaises des années 1950], la maison s’est refait une virginité après la Seconde Guerre mondiale en fournissant à l’Armée de l’air allemande le chronographe 417 ES, devenu mythique chez les collectionneurs, qui adore raconter la fable du repère rouge de sa lunette crantée [c’était, dit-on, un trait de vernis à ongles apposé là par la fiancée d’un pilote] ou évoquer la mémoire de Steve McQueen qui adorait son Hanhart, mais qui sont surtout sensibles au style viril, sobre et puissant de ce chronographe à deux compteurs, qui est aujourd’hui proposé en deux tailles (39 mm et 42 mm) avec un superbe bracelet en acier (comptez dans les 2 200 euros). Recréé en 1953 sur la base des anciennes montres de pilotes de guerre, ce chronographe Hanhart 417 ES fêtera donc en 2023 son 70e anniversaire : c’est la toolwatch par excellence, la montre-outil de première nécessité, tout-terrain et passe-partout, aussi à l’aise sous un costume qu’au bord d’une plage, toujours aussi chic en toutes circonstances, toujours aussi élégante dans sa sobriété « instrumentales » et toujours aussi expressive en dépit d’un grand âge qui ne lui a pas laissé une seule ride. Plus urbain chic, tu meurs !

ZENITH : Bleu sarcelle…

Depuis plus d’un demi-siècle (1969), les montres de la collection Defy sont devenues les symboles « sport chic » de l’esprit Zenith, l’autre pilier de la marque restant son fameux chronographe El Primero. La série des Defy Revival reprend le style vintage original de cet héritage : on les reconnaît à leur boîtier octogonal en acier (37 mm) marqué par une lunette à douze pans [que d’angles !], mais aussi grâce à leurs index à pans coupés très structurés autour d’un cadran aux couleurs dégradées (ici, un « bleu sarcelle » très à la mode cette saison). Atout supplémentaire de ces Defy qui n’ont peur de rien : une étanchéité très sportive prévue jusqu’à 300 m et assez de Super-LumiNova pour lire l’heure dans toutes les conditions de lumière et par tous les temps. Comptez un peu plus 7 000 euros pour cette Defy Revival A3690 à mouvement automatique « manufacture », à présent proposée avec un superbe bracelet à maillons mécaniques. Plus seventies chic, tu meurs !

MARIE & LOUIS : Toile de Jouy…

Une nouvelle collection chez Marie & Louis, une des jeunes marques féminines les plus attachantes de la nouvelle horlogerie indépendante : toujours très inspirée par le XVIIIe siècle, l’esthétique reprend le style des fameuses « toiles de Jouy ». La collection « Ludivine » a été développée avec la maison Thevenon, spécialisée dans cette tradition de l’élégance française : on y retrouve, dans différentes et charmantes teintes pastel, une évocation du fameux tableau de Jean-Honoré Fragonard, Les hasards heureux de l’escarpolette. Heureux temps de la galanterie et de l’élégance à la française, avec un bon goût d’Ancien Régime qui donnait le ton à toutes les cours d’Europe. Raffinement inattendu pour les montres françaises de cette collection « Ludivine » : Marie & Louis y logera bientôt le mouvement franco-suisse que la manufacture mécanique La Joux-Perret développe en France, à Besançon, dans les ateliers Humbert-Droz – en attendant, pour 230 euros, on peut se contenter d’un mouvement à quartz pour animer cette montre en acier de 34 mm, qui se paye le luxe discret d’un brillant à douze heures. Une montre qui nous rend nostalgique d’une certaine douceur de vivre. Plus aristo-chic, tu meurs !

BON À SAVOIR : en vrac, en bref et en toute liberté…

•••• KLOKERS : la jeune marque indépendante française Klokers est frappée par le destin pour la seconde fois en trois ans. Partie en liquidation après une saison 1 qui avait révélé un des concepts horlogers les plus originaux du moment (une lecture de l’heure par disques rotatifs sous un repère fixe, dans le style des règles à calcul d’avant les ordinateurs), la marque avait été reprise par un de ses investisseurs et relancée avec courage : le décès récent de cet actionnaire a tout remis en cause et poussé l’équipe de direction vers une liquidation qui risque cette fois d’être définitive… •••• SWATCH : si la fameuse MoonSwatch [le mariage très réussi de l’esthétique Omega Speedmaster et d’une Swatch en biocéramique] a été la « montre de l’année 2022 », on raconte tant de bêtises à son sujet qu’il était nécessaire d’y voir plus clair, tant sur l’impact économique de cette montre – dont on découvre qu’elle a sauvé une partie de la croissance de toute l’horlogerie en 2022 – que sur les difficultés industrielles qu’elle a dû surmonter. Saviez-vous que, à l’origine, il ne s’agissait que d’une « montre de courtoisie » qu’Omega devait prêter à ses clients le temps d’une réparation ? Business Montres & Joaillerie vient de consacrer deux séquences très complètes (en accès libre) à cette montre qui marquera l’histoire de l’horlogerie… •••• OMEGA : alors que les grandes manufactures de montres semblaient avoir renoncé à se battre sur le terrain de la précision [ce que les horlogers appellent « chronométrie », à ne pas confondre avec « chronographie »], Omega relance la partie avec un mouvement mécanique de série annoncé avec une précision de l’ordre de 0 à 2 secondes de variation par jour. C’est quatre à cinq fois plus précis que les mouvements officiellement certifiés « chronomètre » par le contrôle suisse (COSC). Cette avancée d’Omega sera certifiée par l’intransigeant METAS suisse (Institut fédéral de métrologie), selon des procédures qui garantissent à la fois la précision de la montre, sa fiabilité au quotidien (étanchéité) et sa résistance du magnétique. Cette reconnaissance de la qualité enviée de « Master Chronometer » à Omega est d’autant plus intéressante qu’elle relègue très loin la concurrence dans ce domaine et, surtout, qu’elle va s’appliquer à la quasi-totalité des montres mécaniques d’Omega (un demi-million de montres au bas mot). Première pièce à bénéficier de ce nouveau mouvement co-axial ultra-précis grâce à son « système Spirate » : la nouvelle Speedmaster Super Racing (ci-dessous), un chronographe en acier capable de résister sans faiblir et sans dérive de précision à un champ magnétique équivalant à 15 000 gauss…


Coordination éditoriale : Eyquem Pons



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