REPÉRAGES #77-2025 (accès libre)
Sept commentaires argumentés sur sept nouveautés horlogères
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 77e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept pièces de sept marques : Carl Suchy & Söhne, Chanel, Jaeger-LeCoultre, Michael Kors, Ralph Lauren, Tudor et Van Cleef & Arpels…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
TUDOR Pelagos Ultra
Conçue spécialement pour relever les défis de la plongée en saturation, cette montre est le modèle Pelagos le plus technique jamais fabriqué. Étanche jusqu’à 1 000 mètres de profondeur, il est équipé d’un système breveté d’ajustement de la longueur du bracelet et d’un boîtier en titane de 43 mm de diamètre. Doté d’évolutions techniques significatives, ce modèle est également certifié Master Chronometer par Metas. Tudor est partie d’un modèle Pelagos standard, l’une des montres de plongée traditionnelles les plus complètes, et s’est posé une question simple : de quelles caractéristiques aurait‑elle besoin pour être adaptée à l’exploration sous‑marine ? Autrement dit, comment pourrait‑elle relever les défis techniques impliqués par la plongée dans la zone de pénombre entre 200 et 1 000 mètres de profondeur ? Sa réponse : la Pelagos Ultra. Son boîtier en titane a été agrandi à 43 mm et lui permet désormais d’être étanche jusqu’à 1 000 m. Sa luminescence a été déclinée en deux nuances, bleues et vertes, de manière à améliorer sa lisibilité. Le bracelet a lui aussi été complètement redessiné pour répondre aux contraintes de la plongée en eaux profondes. Tudor sait que la plupart des personnes qui porteront cette montre ne descendront pas à 1 000 mètres de profondeur, mais là n’est pas la question. Cette montre fraie avec les extrêmes. Elle est l’aboutissement d’une quête continue d’amélioration des montres de plongée Tudor. Le fruit d’une approche de conception non-limitante. En effet, si la Pelagos Ultra est capable de résister aux conditions à 1000 mètres de profondeur, il y a fort à parier qu’elle pourra survivre à beaucoup en surface. La Pelagos Ultra rejoint l’offre de montres de plongée techniques de Tudor, repoussant leur seuil d’étanchéité à 1000 m. La ligne Pelagos, avec les modèles Pelagos, Pelagos LHD et Pelagos FXD perpétue la longue tradition d’instruments aquatiques professionnels propre à Tudor. Mieux, en accueillant la Pelagos Ultra, elle étend encore son offre, proposant désormais des fonctions spécifiques utiles aux plongeurs professionnels de l’extrême.
Le nouveau boîtier est fabriqué dans deux types de titane, grade 2 et grade 5, et comprend une valve à hélium compacte qui permet aux fluides de s’évacuer dans le contexte d’une plongée en saturation. Le cadran a été agrandi par rapport à celui du modèle Pelagos standard pour en améliorer encore la lisibilité. Les aiguilles sont plus larges, les index plus grands et l’aiguille des minutes émet une lumière verte, tout comme l’indicateur triangulaire de début de plongée, ceci afin de pouvoir suivre le temps écoulé de manière instinctive. Le modèle Pelagos Ultra est monté sur un bracelet en titane entièrement satiné équipé d’un fermoir spécial avec ajustement rapide de la longueur. Le fermoir est orné d’un indicateur visuel sous forme de marqueur lumineux qui permet de déterminer facilement la configuration du bracelet, une première dans la ligne Pelagos. Un second bracelet est également proposé avec la Pelagos Ultra. Réalisé en caoutchouc noir, il est fermé par une boucle ardillon et attaché au boîtier par des fixages en titane. Un brin d’extension en caoutchouc inclus permet encore d’allonger le tour de poignet jusqu’à 110 millimètres. La ligne Pelagos de Tudor propose une variété de modèles de montres de plongée mécaniques, très techniques, à l’avant‑garde de l’offre dans le domaine. Désormais composée de plusieurs modèles, cette famille est la digne héritière des montres‑outils Tudor, adoptées dès les années cinquante par les pionniers de l’exploration sous‑marine à travers le monde. Les modèles Pelagos, pour droitiers, et Pelagos LHD, pour gauchers, proposent une solution ergonomique adaptée à la plupart des évolutions sous-marines, mais plus spécifiquement pensée pour la pratique de la plongée dite « à saturation », grâce à leur valve à hélium. Le modèle Pelagos FXD, développé avec le concours des nageurs de combat de la Marine nationale française, est quant à lui un instrument permettant de réaliser des comptes à rebours avec aisance dans le cadre de navigations sous‑marines lors de plongées dites « à l’oxygène » au cours desquelles les utilisateurs n’évoluent pas à des profondeurs nécessitant l’application de paliers de décompression. La Pelagos FXD GMT est conçue pour répondre désormais aux besoins de l’aéronautique navale française, avec l’ajout d’une fonctionnalité qui permet aux pilotes et au personnel de bord de suivre le Zulu Time, l’heure locale et un troisième fuseau horaire. La ligne FXD fait partie de la gamme Pelagos et fait office de plateforme technique qui peut être adaptée à une utilisation spécifique. Le modèle Pelagos 39, enfin, fait le lien entre le milieu aquatique et la terre ferme, combinant tous les critères propres à la norme ISO régissant le standard des montres de plongée avec un format et des détails esthétiques polyvalents.
UN COMMENTAIRE ? Fidélité absolue aux codes traditionnels de la plongée, respect de l’identité Tudor (aiguilles « snowflake »), sobriété esthétique pour les performances annoncées (boîtier et bracelet en titane de 43 mm étanche à 1 000 m, mouvement automatique performant avec certification « Master Chronometer » – ce qui se fait de mieux à travers le monde) et prix décent pour le niveau de qualité présenté : un peu moins de 6 000 euros pour une montre appelée à devenir une référence sur le marché des « plongeuses » extrêmes. L’inscription « Pelagos » en bleu est une jolie idée…
CARL SUCHY & SÖHNE Vienna
Avec la Vienna, Carl Suchy & Söhne dévoile une montre qui est bien plus qu’un simple garde-temps : elle est un hommage à Vienne, une ville façonnée par l’harmonie unique entre histoire, art et élégance. Inspirée par le modernisme viennois, la Vienna allie la perfection de l’horlogerie suisse traditionnelle à un design épuré, inspiré par l’architecture. Les lignes géométriques raffinées de la Vienna reflètent l’esthétique de la ville – une réduction à l’essentiel, inspirée par le langage architectural de cette époque. Eric Giroud, le célèbre designer de la Vienna, la décrit comme un hommage au modernisme viennois : « Il y a un vrai travail sur le cadran avec des lignes, et c’est très Adolf Loos, très Hoffmann. Ça m’a beaucoup amusé de me replonger dans cet univers. Ce qui m’a le plus fasciné, c’est de voir une marque forte de 200 ans d’histoire renaître en adoptant des codes contemporains et des lignes modernes ». Le modernisme viennois nous a appris que la véritable beauté réside dans la clarté – la perfection de la forme et de la fonction. Aucun ornement superflu, seulement l’essentiel. La Vienna suitce principe à la lettre : lumière et ombre dansent sur le cadran, tandis que les aiguilles glissent silencieusement au fil du temps. Le disque des secondes rotatif, complétant le motif délicat à chaque révolution, bat au rythme de la ville – une pulsation silencieuse qui maintient Vienne en mouvement.
La Vienna est conçue avec la plus grande précision par le maître horloger Marc Jenni, grâce à un savoir-faire artisanal minutieux. Sa finition exclusive « Côte de Vienne » confère au mouvement une signature distinctive – une référence subtile à l’esthétique viennoise. Dotée du mouvement automatique ultra-fin CSS-V1, la Vienna anime le disque valseur à six heures en un mouvement rythmique. Son boîtier en acier inoxydable (316L) de 39 mm lui confère une présence élégante, tandis que le verre saphir bombé à double traitement anti-reflet offre une vue parfaite sur le cadran. Au dos de la montre, un détail caché se dévoile : un micro-rotor doré, finement gravé des doubles griffons, une touche de splendeur impériale visible uniquement par son propriétaire. Le bracelet en cuir renferme un autre hommage discret à Vienne – son revers est orné d’un motif inspiré des tuiles iconiques de la cathédrale Saint-Étienne. Vienne n’est pas seulement architecture et design – c’est aussi un son. La ville vibre au rythme de son histoire : le profond tintement des cloches de la cathédrale, le doux cliquetis des tramways et les premières notes d’une aria s’élevant dans la nuit depuis l’Opéra d’État de Vienne. La Vienna suit ce rythme – son cœur mécanique bat à l’unisson avec l’âme de la ville. « Les collectionneurs apprécient le design clair et distinctif de notre marque, inspiré par la beauté et l’élégance de Vienne », explique Robert Punkenhofer, CEO de Carl Suchy & Söhne. « De nombreux petits détails rendent la Vienna unique – de notre finition exclusive Côte de Vienne et le micro-rotor doré gravé de doubles griffons, à l’ornementation distinctive du cadran avec son disque des secondes rotatif ». La Vienna est destinée à celles et ceux qui ne se contentent pas de visiter Vienne, mais la ressentent. À celles et ceux qui savent que la véritable élégance n’a pas besoin d’être tapageuse. Une montre qui unit passé et présent – une lettre d’amour à une ville qui défie toute définition. Vienne se vit.
UN COMMENTAIRE ? Une bien jolie montre, esthétiquement très réussie et mécaniquement plutôt exclusive, qui constitue un bien bel hommage à la ville de Vienne dans les moindres de ses détails identitaires (il faut compter dans les 18 900 euros pour ce boîtier en acier de 39 mm, étanche à 30 m et animé par un mouvement automatique suisse (base Vaucher Manufacture Fleurier, le tout Swiss Made)…
MICHAEL KORS Gramercy Ribbon Flex Chain
La toute nouvelle ligne de montres et de bijoux de Michael Kors présente une chaîne flexible avec une silhouette en forme de ruban. Les proportions audacieuses de la chaîne et son profil épuré transmettent une attitude moderne, tandis que ses plaquages métalliques luxueux apportent à chaque pièce un glamour assumé. Sur les montres, ces styles constituent une addition remarquable à toute garde-robe.
UN COMMENTAIRE ? C’est tout doré, c’est idéal pour l’été, c’est parfois tout petit (21 mm), c’est résistant et flexible (façon flexible de douche !) et ce n’est pas très coûteux pour un caprice de printemps, puisqu’il faudra compter entre 280 euros et 330 euros, selon les tailles (de 21 mm à 40 mm) et les versions (mouvements électroniques japonais)…
CHANEL Mademoiselle J12 Blush Calibre 12.1 38 mm
Sur le cadran de la Mademoiselle J12 Blush Calibre 12.1 38 mm, Gabrielle Chanel est représentée en noir et blanc face à sa table de maquillage. Minutieusement reproduit en décalque dans des tons poudrés, argentés et rosés, son nécessaire de beauté (fards, poudriers, rouges à lèvres, etc) tourne sur le cadran grâce à un disque en mouvement qui effectue un tour complet en 5 minutes. Habillée de céramique noire et d’une lunette ornée d’un motif baguette, cette pièce est équipée du Calibre 12.1, mouvement Manufacture à remontage automatique certifié chronomètre par le COSC*, produit par la Manufacture suisse Kenissi dont Chanel est copropriétaire (boîte en céramique de 38 mmhaute résistance noire et acier avec revêtement noir mat, étanche à 50 m ; fond en saphir avec mention « Limited Edition » ; lunette fixe en acier avec revêtement noir mat et bague en saphir verni noir avec motif baguette ; cadran avec une illustration fixe de Mademoiselle et un disque rotatif verni noir décoré de motifs de maquillage en décalque poudrée argentée et rosée, achevant un tour complet en 5 minutes ; couronne non vissée en acier avec revêtement noir sertie d'un diamant taille brillant de 0,16 carat ; bracelet en céramique haute résistance noire et boucle triple déployante en acier ; calibre 12.1 : mouvement Manufacture à remontage automatique avec une réserve de marche de 70 heures)…
UN COMMENTAIRE ? Gabrielle Chanel à sa table de maquillage, avec une animation originale du cadran : cette J12 ressemble aux autres montres de la collection, mais avec une identité singulière, qui réclamera tout de même à peu près 15 000 francs suisses pour assister au maquillage de Mlle Chanel : c’est un vrai privilège !
VAN CLEEF & ARPELS Lady Arpels Bal des Amoureux Automate
Poursuivant l’histoire initiée avec la montre Pont des Amoureux, Van Cleef & Arpels donne naissance à un nouveau rendez-vous. La montre Lady Arpels Bal des Amoureux Automate met en scène les retrouvailles du jeune couple au sein d’un décor inédit. Celui-ci retranscrit l’ambiance et le charme d’une guinguette – un café dansantcaractéristique des faubourgs et environs de Paris, qui connaît une grande popularité au XIXe siècle. À midi et minuit, les personnages se rapprochent et échangent un baiser grâce à un mouvement automate.La tendresse de cette scène peut être rejouée à la demande à l’aide d’un bouton poussoir présent sur le boîtier de la montre. L’heure et les minutes sont indiquées par deux étoiles mises en mouvement grâce à un système double rétrograde, véritable signature de la collection. Au sein du cadran, les effets de profondeur se multiplient à travers cinqniveaux de plan différents. La palette des nuances de l’émail grisaille et grisaille couleur évoque le clair-obscur d’une nuit illuminée par les étoiles. Les lampions festifs et un parterre de pavés en or blanc – reprisà la main par les artisans de la Maison – rappellent quant à eux les rues de Paris. Le dos du boîtier fait écho à la scène du cadran, avec un travail de décalque émail sur glace saphir et de gravure représentant lecouple en pleine danse.
L’enchantement suscité par la montre Lady Arpels Bal des Amoureux Automate est rendu possible grâce au travail attentif des experts horlogers de Van Cleef & Arpels à Genève. À l’issue de quatre années de recherche et de développement, ils ont donné naissance à un mouvement automate inédit au sein des collections de la Maison. Au déclenchement de l’animation, chacun des personnages prend vie : ils se rapprochent et s’inclinent l’un vers l’autre tandis que leurs bras liés s’abaissent avec réalisme grâce à une translation et trois articulations. Un soin tout particulier a été porté à la fluidité de leur gestuelle. Le mécanisme, conçu dans de très petites dimensions pour s’intégrer à un boîtier peu épais, a été savamment dissimulé sous le décor du cadran. « Pour la montre Lady Arpels Bal des Amoureux Automate, nous voulions doter nos amoureux d’une gestuelle la plus naturelle possible. Cela a nécessité de les articuler et de combiner deux mouvements simultanés – leur rapprochement et leur inclinaison –, tout en leur donnant un certain degré de liberté pour assurer la souplesse de l’animation. Toute la difficulté a résidé dans cette volonté d’obtenir plusieurs gestes naturels sans altérer la précision du mécanisme. » (Rainer Bernard, Directeur de la Recherche et du Développement en Horlogerie)…
UN COMMENTAIRE ? On connaissait, dans la malle aux trésors de la maison parisienne Van Cleef & Arpels, la collection du « Pont des amoureux », développée depuis 2006 dans un délicat esprit de « complication poétique ». Voici donc que, dans cette série des Lady Arpels, ce couple d’amoureux évolue maintenant dans une guinguette populaire. À midi et à minuit, ils se retrouvent pour un baiser avant de se séparer pour se préparer à un nouveau rendez-vous. Les heures et les minutes sont affichées par deux étoiles qui avancent et « rétrogradent » sur un fond de ciel étoilé, le clair-obscur de la nuit étant rendu par un émail grisaille de toute beauté, aux effets démultipliés par l’usage d’un émail grisaille coloré parfaitement maîtrisé (il ne faut pas moins de 40 heures de travail et une dizaine de passages au four pour réussir chaque cadran). Quelques éléments d’or blanc viennent enrichir le décor. Le mouvement mécanique permet d’animer les automates amoureux qui s’inclinent l’un vers l’autre avec beaucoup de naturel. Parce que deux baisers par jour ne sauraient suffire à ces amoureux opiniâtres, on peut rejouer cette scène pleine de tendresse en actionnant le poussoir à huit heures sur le côté de la montre. Il faudra compter dans les 168 000 euros (270 000 euros pour la version avec le bracelet serti) pour ce « Bal des amoureux » donné dans un boîtier en or de 38 mm serti de diamants et animé par un mouvement automatique qui dispose d’une réserve de marche de 36 heures pour faire danser ce couple avant que les amoureux ne s’embrassent…
RALPH LAUREN Polo Bear Ricky Trench Coat 38 mm (trench coat)
En 2018, Ralph Lauren a célébré deux étapes importantes : 50 ans de vision créative et 10 ans d'excellence en horlogerie. Cette même année a marqué le lancement de la collection Polo Bear. Depuis lors, cette mascotte bien-aimée est apparue sur une série d'éditions spéciales, chacune publiée en quantités limitées. En 2023, Ralph Lauren a introduit une nouvelle taille de boîtier de 38 mm dans la collection Polo Bear, une évolution élégante conçue pour s'adapter à une plus large gamme de poignets. Tout en conservant le même esprit ludique et le même savoir-faire raffiné, cette nouvelle taille apporte un équilibre contemporain entre proportion et capacité de portabilité. Les montres Polo Bear de 38 mm de Ralph Lauren sont dotées d'un boîtier en acier inoxydable poli avec un cristal de saphir antireflet et d'un cadran laqué blanc crème, imprimé en 3D avec un motif d'ours multicolore signature. Propulsée par le mouvement automatique RL200 de fabrication suisse, chaque montre offre une réserve de puissance de 38 heures et bat à 28 800 vibrations par heure. Livré dans la boîte de montre signature Polo Ralph Lauren et associé à un bracelet en cuir de veau. L'histoire de l'ours Polo a commencé en 1991, lorsque le fabricant allemand de jouets en peluche Steiff a fabriqué une édition limitée de 200 ours en peluche, chacun vêtu de tenues miniatures de Polo Ralph Lauren. Depuis lors, l'ours Polo est devenu un symbole intergénérationnel bien-aimé, un emblème de la mode américaine et un charme intemporel. Aujourd'hui, cette figure emblématique orne les créations les plus emblématiques de la maison, des cravates et pulls aux montres et accessoires, cimentant fermement sa place dans l'héritage de Ralph Lauren.
UN COMMENTAIRE ? Un smoking sous le trench-coat : la grande classe à la Bogart, mais avec des talons-aiguille ! Cette ourson Polo est décidément un modèle d’élégance plus europénne qu’hollywoodienne [ne serait-ce qu’avec son béret, accessoire il est vrai très féminin dans les films des années 1940]. Élégance toujours, y compris au poignet où il faut compter dans les 1 800 euros pour ce boîtier en acier de 38 mm étanche à 50 m et animé par un mouvement automatique suisse…
JAEGER-LECOULTRE Reverso Tribute Geographic (acier / or rose)
La Grande Maison présente la Reverso Tribute Geographic. Animée par le nouveau calibre Jaeger-LeCoultre 834, elle réinterprète la complication quintessentielle du voyageur, l’heure universelle, sur soncadran verso. Habillée d’acier, elle est aussi proposée en or rose 750/1000 dans une édition limitée à 150 pièces. L’illustration du rôle de vecteur d’innovation joué par la Reverso depuis neuf décennies etl’invention de sa boîte pivotante en 1931. Créée en 1931, la Reverso a été imaginée pour répondre aux besoins du gentleman sportif moderne de l’époque. En effet, les officiers de l’armée britannique stationnés en Inde entre 1858 et 1947 recherchaient une montre conçue pour résister aux chocs fréquents lors des matchs de polo, un sport qu’ilsaffectionnaient particulièrement. Un défi relevé non sans une certaine élégance par la Reverso. Peu à peu adoptée par des personnalités de tous horizons, elle a rapidement transcendé son rôle premier de montrede sport. De nouvelles variantes sont apparues, tant pour les hommes que pour les femmes, mais son emblématique boîtier double face (brevet historique CH159982) et ses lignes Art déco distinctives sontrestés les mêmes, faisant d’elle l’une des montres-bracelets les plus reconnaissables au monde. La Reverso est née d’une habile synthèse entre style et fonctionnalité : ancrée dans l’esthétique Art déco, elle incarne aussi les progrès mécaniques permis par l’expertise des horlogers de la Grande Maison. Dès le début, ses calibres ont ainsi été façonnés pour épouser les lignes de sa boîte rectangulaire, de quoimaximiser l’espace utilisé et donc la précision du mouvement. Lors de son lancement, elle est d’ailleurs considérée comme une révolution dans le domaine de la Haute Horlogerie : une silhouette inhabituelle, animée par un mouvement de forme, enchâssée dans un brancard qui la protège des chocs, de l’humidité et du temps qui passe.
Le challenge assumé par la Manufacture est pleinement relevé au début des années 1990 : soulignant son engagement dans l’innovation technique et esthétique, elle développe successivement six nouveauxcalibres, chacun introduisant dans la collection l’une des grandes complications classiques. Leurs mécanismes ont dû être entièrement réinventés pour s’adapter à la forme de la boîte Reverso. Sur denombreuses pièces, les affichages ont même été repensés pour plus d’équilibre, d’harmonie et de lisibilité sur les cadrans rectangulaires. En 1994, la Maison pousse l’innovation encore plus loin en inventant le concept Duoface : pour la première fois, le verso accueille un second cadran. Ces deux faces ouvrent de nouvelles possibilités créatives : offrant non seulement deux personnalités distinctes, elles présentent aussi des fonctions différentes. À l’image de la toile d’un peintre, la Reverso laisse libre cours à l’expression artistique et à la virtuosité horlogère. Outre leur fonction pratique – afficher simultanément l’heure dans les 24 principaux fuseaux horaires – les montres à heure universelle dégagent un parfum de romantisme et d’évasion. Cette complication découle dans la décision, prise en 1884, de standardiser le temps à l’échelle mondiale en prenant le méridien de Greenwich, qui passe par Londres, comme point de référence. Réussissant là où beaucoup avant lui ont échoué, l’horloger genevois Louis Cottier parvient en 1931 à mettre au point le premier mécanisme du genre. Après une première démonstration en 1958 sur la Memovox World Time, les horlogers de Jaeger-LeCoultre déclinent cette fonction sur plusieurs modèles : Geophysic, Polaris et Duometre. En 1998, laMaison présente la Reverso Géographique, première montre de voyage de cette ligne iconique. C’est l’une des six Reverso à complication lancées dans les années 1990 en édition limitée à 500 exemplaires.
En 2025, c’est au tour de la Reverso Tribute. La complication heure universelle du calibre 834 est facile à lire, mais aussi à régler, grâce à un poussoir dissimulé au sommet de la boîte, accessible lorsque celle-cipivote dans son brancard. Il suffit de le faire glisser pour corriger l’affichage avec un saut d'une heure. Chaque cadran de la Reverso Tribute Geographic constitue un chef-d’œuvre à l’identité unique etcaptivante. Au recto, la sobriété est de mise avec une finition soleillée bleu profond (sur la version acier) ou chocolat (sur la variante or rose) qui sublime les indications signature de la Reverso Tribute. La grandedate est encadrée de métal poli dont le coloris est assorti à la boîte pour accentuer la silhouette rectiligne de l’ensemble. À l’inverse, le compteur circulaire de la petite seconde vient équilibrer cette géométriqueanguleuse et donne un avant-goût des contours de l’heure universelle telle qu’on la découvre en retournant la montre. Incrustée dans la surface polie du verso, elle présente, sur les créations en acier, des détails en nuances de bleu qui contrastent avec les tons froids du métal. Sur les pièces en or rose, la chaleur du décor est prolongée par une palette noire et grise. Articulé autour de trois anneaux concentriques, l’affichage offre une profondeur visuelle remarquable. Sur l’extérieur, les noms des villes sont gravés directement sur le fond de la boîte. Dans le guichet, l’anneau tournant des 24 heures sert d’indicateur jour/nuit. Enfin, au centre se trouve la carte du monde, ornée des méridiens qui repèrent visuellement les fuseaux horaires. Conçue au sein de la Manufacture, cette mappemonde illustre à la fois l’art du laquage et de la gravure au laser. Les océans sont d’abord creusés au laser sur un disque d’acier lisse, laissant les continents et les méridiens en relief, puis revêtus de laque. Étant donné la complexité de la carte et de la finesse des détails, l’opération est effectuée à la main au moyen d’une seringue qui libère une à une des gouttes soigneusement calibrées. Une fois achevé, le disque est poli plusieurs fois jusqu’à obtenir une surface parfaitement uniforme. Cependant, la laque et le métal reflétant la lumière différemment, la juxtaposition des matières crée un subtil effet tridimensionnel. Chaque Reverso Tribute Geographic est proposée avec deux bracelets interchangeables conçus par Casa Fagliano, le célèbre fabricant argentin de bottes de polo et d’équitation. Sur la version acier, l’un combine cuir et toile, inspiré par les bottes de polo d’été, tandis que l’autre est entièrement en cuir de veau. L’expression or rose est fournie avec un bracelet en veau brun doré et un second en alligator noir.
Développé spécifiquement pour la Reverso Tribute Geographic, le calibre 834 a été entièrement conçu, produit et assemblé au sein de la Manufacture. Comme toujours, il est totalement intégré et non pensécomme un module indépendant. Par ailleurs, la philosophie de la Grande Maison consiste à privilégier les mouvements de forme épousant étroitement les contours de leur boîte. Un véritable défi lorsqu’il s’agit d’adapter des complications traditionnellement conçues pour des calibres ronds à la silhouette rectangulaire de la Reverso. Ici, la complication heure universelle adopte une disposition classique, avec 24 fuseaux horaires entourant une carte du monde. Elle présente cependant une différence de fonctionnement essentielle par rapport à la plupart des autres dispositifs du même genre. Habituellement, pour régler l’heure de la ville de référence sur 12 heures, il faut faire tourner le disque des villes, tandis que l’affichage des 24 heures reste statique. Jaeger-LeCoultre a inversé le mécanisme : des villes qui ne bougent pas et un anneau tournant pour les fuseaux horaires. Un choix qui assure une meilleure lisibilité en plus d’offrir un design vraiment unique. Pour garantir un réglage précis, l’anneau des 24 heures avance par tranches d’une heure grâce à un poussoir discret, dissimulé entre les cornes, sur le dessus de la boîte. Pour la grande date, les ingénieurs de la Manufacture ont développé et breveté en 2021 un nouvelagencement des disques de date, adapté à l’espace restreint de la Reverso (brevet CH715152). Il se compose de deux petits disques placés côte à côte (un pour les unités, un autre pour les dizaines) et non empilés comme c’est le cas généralement. Après le 9 du mois, un petit crochet sur le disque des unités s’accroche à celui des dizaines et le fait tourner pour afficher une date à deux chiffres (10, 11, 12, etc.).Avantage supplémentaire : contrairement au système traditionnel où l’un des deux chiffres est plus bas que l’autre, ils sont ici exactement sur le même plan pour une plus grande harmonie visuelle. Concentré des 180 métiers réunis sous un même toit au sein de la Manufacture Jaeger-LeCoultre, la Reverso Tribute Geographic célèbre la polyvalence et l’éternelle modernité de la Reverso, mais aussi son rôle central dans la quête d’innovation horlogère de la Maison, à la fois sur les plans mécanique et esthétique.
UN COMMENTAIRE ? Après des années d’errances qui ont érodé son image prestigieuse autant que ses parts de marché évanouies, la manufacture Jaeger-LeCoultre semble prête à redresser le cap en se recentrant sur ses icônes classiques – au premier rang desquelles se trouve, bien entendu, la légendaire Reverso. Cette nouvelle Geographic aurait tout prouver ce retour aux fondamentaux, par son style archi-classique autant que par ses choix mécaniques et esthétiques. Tout sauf peut-être son prix, pas forcément très compétitif qu’on parle du boîtier en acier de 49,4 mm x 29,9 mm, hélas étanche à seulement 30 m, que Jaeger-LeCoultre affiche à 22 800 euros [ce qui nous semble abusif !] ou du boîtier en or ose de dimensions identiques, qui est annoncé à 37 800 euros, ce qui est franchement hors marché face aux alternatives comparables, compte tenu des tendances actuelles de la demande et en dépit d’une mécanique impeccable. Aussi réussie que soit cette Reverso, il lui manque tout de même un sérieux argument économique pour convaincre les amateurs de revenir vers la maison Jaeger-LeCoultre…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS