SANS FILTRE #06 (accès libre)
Un aveu tragique de Pierre Maudet : n’importe quelle marque de montres peut ajouter « Genève » sur ses cadrans
Non seulement Pierre Maudet, le nouveau président de la République et canton de Genève, est un grand « voyageur » aérien, mais c’est aussi un remarquable… planeur, qui évolue très haut, dans un ciel très éloigné de notre mesquine horlogerie. Il vient de faire une tragique révélation aux députés genevois…
Touche « replay » pour commencer : voici un peu moins d’un mois, nous vous racontions comment Bertrand Buchs, député du nouveau Grand Conseil de Genève, avait posé une « question écrite urgente » au nouveau Conseil d’État de la République et canton de Genève, à propos du fait que, sur la quinzaine d’élèves diplômés de l’École d’horlogerie de Genève en juillet 2017, aucun n’avait trouvé du travail dans une entreprise horlogère (Business Montres du 28 mai dernier). On attendait évidemment la question du nouveau Conseil d’État avec beaucoup d’intérêt.
Cette réponse vient de tomber. Elle confirme malheureusement qu’il y a un vrai problème avec l’École d’horlogerie de Genève [dont les élèves n’ont effectivement pas trouvé d’emploi] : nous y reviendrons dans un article suivant. Signataire de cette réponse, Pierre Maudet, le nouveau président du Conseil d’État, apporte une précision intéressante au député PDC Bertrand Buchs, qui lui demandait aussi ce qu’on pourrait faire pour « mieux protéger le nom de “Genève” sur un cadran de montre ». La réponse de Pierre Maudet sur ce point précis est aussi terrifiante que mal écrite : « Genève n’étant pas une marque, on ne peut dès lors pas interdire une entreprise d’y apposer le nom “Genève” » [sous-entendu : sur un cadran]. Le président du Conseil d’État se perd ensuite en considérations inutiles et hors sujet sur le Poinçon de Genève, mais y reviendrons ultérieurement.
Reste cet incroyable aveu, qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd du côté de la Chine, puisque cette réponse du Secrétariat du Grand Conseil (réf. QUE 849-A) est publique : n’importe quelle entreprise horlogère de n’importe quel pays est libre de marquer le nom de « Genève » sur son cadran ! Ou bien Pierre Maudet est dans le vrai, et il va falloir légiférer en urgence à ce sujet pour éviter un tsunami de marques genevoises d’adoption. Ou bien Pierre Maudet s’est planté dans sa réponse et le nom de « Genève » est quelque part protégé de toute exploitation commerciale abusive : dans ce cas, les collaborateurs de Pierre Maudet sont nuls.
La suite à la prochaine séance : on vous tient au courant de toute façon, mais nous reviendrons dans un article suivant sur ce que la réponse de Pierre Maudet traduit de légèreté et d’inconscience dans la conduite des affaires horlogères de la ville, tant pour ce qui concerne l’École d’horlogerie que le Poinçon de Genève…
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