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CHINE : Les milliardaires ne veulent plus mettre les pieds dans les boutiques de luxe !

Un article du South China Morning Post (Hong Kong) nous apprend que les milliardaires chinois font tout pour ne plus faire leurs emplettes dans les boutiques de luxe, ni pour être vus dans les salons des grands restaurants : la campagne anti-corruption de Xi Jinping porte ses fruits ! Heureusement pour les marques de luxe, ces excellents clients ont déjà trouvé une parade... ▶▶▶ CAMPAGNE ANTI-CORRUPTIONLe téléphone comme nouvelle arme


Un article du South China Morning Post (Hong Kong) nous apprend que les milliardaires chinois font tout pour ne plus faire leurs emplettes dans les boutiques de luxe, ni pour être vus dans les salons des grands restaurants : la campagne anti-corruption de Xi Jinping porte ses fruits ! Heureusement pour les marques de luxe, ces excellents clients ont déjà trouvé une parade...

 CAMPAGNE ANTI-CORRUPTION
Le téléphone comme nouvelle arme
contre les dénonciateurs du luxe ostentatoire...
 
 
◉◉ Comme il s'étonnait de ne plus apercevoir le moindre client dans les boutiques de luxe de Shanghai, George Chen, le rédacteur en chef économique de l'influent South China Morning Post(Hong Kong), s'est fait moquer de lui par ses copains : il n'était pas au courant de la dernière mode chez les milliardaires chinois, légèrement persécutés depuis que le nouveau Politburo de Xi Jinping a lancé une nouvelle « ligne de masse » destinée à lutter contre la corruption et à stigmatiser tous les « nouveaux riches » des années-fric de la Chine néo-capitaliste. Il raconte cette mode dans les colonnes du SCMP (22 juillet) : « Tous ceux qui ont quelque chose à cacher font leur shopping par téléphone : comment les hotlines sont devenues l'arme secrète des VIP pour affronter la lutte anti-corruption »...
 
◉◉ En effet, depuis que la « chasse aux riches » a été relancée par le pouvoir central, au nom de considérations idéologiques néo-maoïstes susceptibles de redonner à la nouvelle équipe politique une certaine popularité auprès des larges masses (« Sale temps pour les montres suisses » : analyse Business Montres du 19 juin 2013), il est devenu très dangereux pour les milliardaires et les VIP chinois – mais aussi pour leur famille ou leurs maîtresses – de se faire repérer en train de faire leurs emplettes dans les flagships de luxe : une image sur Weibo (le Google chinois) peut jeter la suspicion sur leur situation personnelle et sur les moyens de leur accession à la fortune. Dans un pays qui compte 600 millions d'internautes plus ou moins équipés de smartphones, quelques pixels peuvent tuer ! Plus question, donc, de s'approcher d'un magasin de luxe [quelle que soit la marque ou le produit], ni même de déployer sa serviette dans un restaurant chic...
 
◉◉ Ce qui ne veut pas dire qu'on ne vend plus le moindre produit de luxe en Chine... Les VIP ont évidemmen trouvé la parade : les hotlines mises en place de toute urgence par les marques, qui livrent à domicile, parfois dans l'heure. Ne sont plus dès lors pénalisés que les produits trop ostentatoires – ce qui est le cas des montres, faciles à identifier et à chiffrer, mais pas des parfums, des alcools, des vêtements ou des accessoires de mode. Volens nolens, le marché s'oriente ainsi vers des pièces moins spectaculaires [on ne vend quasiment plus une montre à plus de 25 000 dollars, quelle que soit la marque] et vers un luxe de statisfaction personnelle plus égotiste. Même phénomène dans les restaurants, où se multiplient les salons privés, voire les restaurants privés, sans enseigne, où officient des chefs eux aussi VIP qu'on peut louer à l'année. Le pouvoir est au bout du téléphone. Le paradis est derrière le rideau. Le bonheur est dans le secret...
 
◉◉ C'est le phénomène classique des économies administrées : la création d'une économie parallèle, souterraine, pour les favorisés du régime. On se souviendra comment, du temps de l'Union soviétique, il existait en Russie des usines privées, non officielles, qui vendaient leurs produits aux usines officielles du régime. Dans la Chine contemporaine, la lutte anti-corruption génère ainsi une sorte d'économie souterraine du luxe, un réseau parallèle de boutiques et de lieux de plaisir, basées sur une utilisation alternative d'Internet et du téléphone –précisément pour contrer l'utilisation d'Internet et du téléphone dans la stigmatisation des « riches » et des privilégiés de l'ancien régime. Dans son article du SCMP, George Chen rappelle un vieux dicton chinois : « Toute mesure prise par l'établissement gouvernemental suscite aussi une contre-mesure de la société civile »...
 
 
◉◉ On le vérifiera avec les images qui illustrent cet article : tout ceci n'empêche pas les groupes et les marques de luxe d'ouvrir à tout va d'immenses malls commerciaux, comme le tout récent Avenue Mall ouvert par le groupe LVMH à Shanghai (images : MaoSuit). Inutile de demander comment et quand ces investissements dans l'immobilier commercial seront rentabilisés, surtout avec le nouveau climat sociétal chinois. Il est vrai que ces implantations marchandes ont été décidées il y a au moins un an, à une époque où il fallait lire Business Montres pour avoir quelques soupçons sur la pérennité de l'explosive demande chinoise... 
 
 
 
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