CONCOURS DE CHRONOMÉTRIE #1 : Côté grandes marques, c'est plutôt « Courage fuyons ! »
Le 03 / 06 / 2013 à 04:52 Par Le sniper de Business Montres - 2729 mots
L'horlogerie suisse a incontestablement besoin de nouveaux labels de reconnaissance chronométrique, plus lisibles et plus « loyaux » que les critères purement techniques du COSC. D'où la bonne idée de relancer un Concours international de chronométrie. Sauf que les grandes marques semblent devenues très frileuses à l'idée de concourir : tiens, donc, et pourquoi ?
▶▶▶ CONCOURS INTERNATIONAL DE CHRONOMÉTRIE 2013« Excellence et précision », d'accord, mais pour qui ? ◉◉◉◉ La première année (2009), le nouveau concours de chronométrie voyait des marques comme Audemars Piguet, Chopard, Doxa, Greubel Forsey, …
L'horlogerie suisse a incontestablement besoin de nouveaux labels de reconnaissance chronométrique, plus lisibles et plus « loyaux » que les critères purement techniques du COSC. D'où la bonne idée de relancer un Concours international de chronométrie. Sauf que les grandes marques semblent devenues très frileuses à l'idée de concourir : tiens, donc, et pourquoi ?
▶▶▶CONCOURS INTERNATIONAL DE CHRONOMÉTRIE 2013« Excellence et précision », d'accord, mais pour qui ?◉◉◉◉ La première année (2009), le nouveau concours de chronométrie voyait des marques comme Audemars Piguet, Chopard, Doxa, Greubel Forsey, Jaeger-LeCoultre, FP Journe, Swatch, Tissot, Urban Jürgensen ou Zenith s'affronter. Les résultats escomptés n'ayant pas été à la hauteur (notamment à cause de ces damnés journalistes qui avaient révélé les scores assez piteux de la plupart des montres), pour le concours suivant, en 2011, on ne comptait plus que 7 marques dans la catégorie « Classique » (Voutinainen, Chopard, MHVJ, Mido, FP Journe, Technotime et Tissot), avec Tissot et FP Journe sur le podium. Dans la catégorie « Tourbillon », 7 autres concurrents, soit un total de 14 montres présentées par des professionnels (Chopard, Frederique Constant, Greubel Forsey, L. Leroy, MHVJ, FP Journe, Technotime), avec un podium constitué, dans l'ordre, de Greubel Forsey, Chopard et Technotime. ◉◉◉◉ Un peu mieux organisée, mais guère plus édifiante dans ses intentions stratégiques et dans la portée de sa communication, et toujours pas convaincante dans ses protocoles de travail, l'édition 2013 se présente avec un plateau plus riche (voir ci-dessous et dans nos éditions suivantes), mais pas très convaincant lui non plus. Comme disait Fernand Raynaud, « y'a comme un défaut » (pour le plaisir des yeux : ci-dessous). ◉◉◉◉ Quinze marques pour un concours international de chronométrie, c'est un peu léger. Surtout quand on décompte le nombre des marques de haute ou de moins haute horlogerie qui communique sur la précision chronométrique de leur montre et sur l'excellence de leurs mécaniques. Les nouveaux courageux sont Dodane 1857 (France), Fortis (Suisse), Julien Coudray (Suisse), Kerbedanz (Suisse), Laurent Ferrier (Suisse), Louis Moinet (Suisse), Mühle-Glasshütte (Allemagne) et Roger Dubuis (Suisse) – soit trois vraies manufactures et cinq établisseurs. Les courageux chroniques, qui persistent et signent parfois sans avoir rien gagné en 2009 ou 2011, sont Voutilainen (Suisse), L. Leroy (France), MHVJ (Suisse), Technotime (Suisse), Tissot (Suisse) et Urban Jürgensen (Suisse) – soit cinq manufactures et un établisseur. Dans le lot, on ne compte donc que onze marques suisses pour 18 montres en concours. Sans anticiper sur l'article suivant qui détaillera la catégorie « tourbillon », dans laquelle sept marques sont engagées (Frederique Constant, Greubel Forsey, Laurent Ferrier, LUC Chopard, L. Leroy, MHVJ et Roger Dubuis), on décomptera donc en tout et pour tout 14 marques helvétiques – sur près de 400 actives, dont une bonne soixantaine ont la prétention d'être des « manufactures » – pour défendre l'honneur de la chronométrie traditionnelle suisse. Ce qui donne 3 % de managers qui osent, pour 97 % qui regardent ailleurs... ◉◉◉◉ On imagine évidemment que les grandes marques qui ont fait un tour de piste lors des concours précédents (Audemars Piguet, Jaeger-LeCoultre, FP Journe, Zenith, etc.) ont les meilleures justifications du monde pour ne pas revenir. Et on préfère imaginer que toutes les autres, qui sont si prompte à vanter à travers le monde les mérites de leurs mouvements ont d'excellents ou d'urgentes raisons de s'abstenir d'une participation qui soumet les montres aux épreuves combinées (certification des chronomètres, exposition aux chocs et au magnétisme de la vie courante : voir notre vidéo en haut de la page) de l’Observatoire de Besançon et du Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres – « gendarmes » incontestés dans ce domaine. Il est d'ailleurs troublant de voir les marques qui font le plus confiance au COSC, au point d'afficher leur certification sur le cadran (Rolex, Omega, Breitling, Panerai, entre autres, mais on pourrait en dire autant de Patek Philippe) prendre leurs distances vis-à-vis de ce concours, qui est aujourd'hui le seul organisé en Suisse pour valoriser les savoir-faire mécaniques et accorder à la précision chronométrique la priorité qui lui revient... ◉◉◉◉ On en déduira que le vrai risque est aujourd'hui assumé par les « vraies » manufactures qui vont essuyer là leur baptême du feu (Julien Coudray, Laurent Ferrier, Roger Dubuis) et qui ont manifestement plus à perdre qu'à gagner dans d'incertains lauriers. C'est très courageux ! Il fut un temps où Roger Dubuis faisait certifier ses mouvements par l'Observatoire de Besançon, où Laurent Ferrier décroche également ses bulletins d'observatoire (tout comme Voutilainen et L. Leroy) – ce qui est une façon de souligner, une fois de plus, l'absurdité d'un système suisse qui voit les marques suisses recourir aux services de l'Observatoire (français) de Besançon pour certifier leurs montres suisses ! ◉◉◉◉ Un grand audacieux : « Profitant des conditions du règlement, un fabricant a inscrit anonymement une pièce dont il connaîtra tous les résultats, sans toutefois pouvoir participer au classement final ». Sans commentaires... Ce n'est d'ailleurs qu'une des bizarreries du réglement, qui permet ainsi à MHVJ (Manufacture de haute horlogerie de la vallée de Joux, groupe Festina) d'engager un total de quatre montres dans la compétition (Classique et Tourbillon) : est-ce bien raisonnable ? De même que les deux Tissot, « spéciales concours », aux mouvements identiques, inscrites en Classique : est-ce bien légitime ? Enfin, si on note la multiplication des deux aiguilles-petite seconde dans cette sélection, on peut se demander si des chronographes industriels, avec ou sans module, y ont encore leur place et s'ils rendent le concours réellement plus lisible...
▶▶▶CATÉGORIE ENTREPRISE CLASSIQUE15 marques inscrites pour 18 montres présentées◉◉◉◉ VOUTILAINEN (Calibre 28)◉◉◉◉ DODANE 1857 (Type 23)◉◉◉◉ FORTIS (F-43)◉◉◉◉ JULIEN COUDRAY (Manufactura 1528)◉◉◉◉ KERBEDANZ (Civilisation Mesoamerica Ketzalkoatl) ◉◉◉◉ LAURENT FERRIER (Galet micro-rotor) ◉◉◉◉ L. LEROY (LL 201/1)◉◉◉◉ LOUIS MOINET (Mecanograph)◉◉◉◉ MHVJ (T00) ◉◉◉◉ MHVJ (T1000) ◉◉◉◉ MHVJ (T2000)◉◉◉◉ ROGER DUBUIS (Excalibur)◉◉◉◉ MÜHLE-GLASHÜTTE (Handaufzug) ◉◉◉◉ TECHNOTIME (TT 718.00) ◉◉◉◉ TECHNOTIME (TT 718.00)◉◉◉◉ TISSOT (Concours, calibre A86.501)◉◉◉◉ TISSOT (Concours, calibre A86.502)◉◉◉◉ URBAN JÜRGENSEN (UJS-P8) ◉◉◉◉ Tous les détails sur les montres de la catégorie Classique sont à retrouver sur le site du Concours international de chronométrie ou sur celui des marques concernées... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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