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GRAND PRIX DE GENÈVE 2013 #5 : La liste de 100 % des futurs gagnants est déjà prête (première partie)

Avec un nouveau réglement intérieur, des nouvelles catégories de prix et de nouvelles personnalités dans le jury, l'édition 2013 du Grand Prix d'Horlogerie de Genève est plus imprévisible que jamais. D'autant que beaucoup de nouvelles marques sont entrées dans la compétition, quand les plus gâtées s'en retiraient. Ce qui va bousculer la routine...   ▶▶▶ GPHG 2013185 montres pour 91 marques en compétition... ◉◉◉◉ Les statistiques sont intéressantes : si …


Avec un nouveau réglement intérieur, des nouvelles catégories de prix et de nouvelles personnalités dans le jury, l'édition 2013 du Grand Prix d'Horlogerie de Genève est plus imprévisible que jamais. D'autant que beaucoup de nouvelles marques sont entrées dans la compétition, quand les plus gâtées s'en retiraient. Ce qui va bousculer la routine...

 
 
 GPHG 2013
185 montres pour 91 marques en compétition...
 
◉◉ Les statistiques sont intéressantes : si 31 marques présentes en 2012 ont décidé de s'abstenir en 2013 [dont Richard Mille, Dior, Ebel, Harry Winston, Panerai, Christophe Claret ou Parmigiani, sans compter TAG Heuer, Aiguille d'or 2012 donc hors compétition, mais membre du jury 2013], 40 nouvelles marques s'engagent dans la compétition, soit quasiment la moitié des 91 marques en présence. C'est à la fois un signe de renouvellement profond de l'esprit du GPHG et un indice sur la totale imprévisibilité de l'édition 2013. 185 montres (une de moins qu'en 2012) ont été admises à concourir dans les dix catégories officielles (présentation Business Montres du 27 mai dernier), sachant que le nouveau jury (présentation Business Montres du 25 mai) décernera quatre prix supplémentaires – soit un total de quatorze prix à la disposition du jury, dont cinq entièrement inédits. Comme seuls les noms de gagnants seront proclamés après la présentation des montres présélectionnées [sans annonce des trois finalistes comme les autres années], la cérémonie va gagner en variété et en fluidité...
 
 
◉◉ 15 prix (avec le Prix du public) pour 91 marques : une chance sur six d'être distingué et 35 % de chances supplémentaires de décrocher un prix par rapport à 2012. Jean-Christophe Babin (Bvlgari), Ricardo Guadalupe (Hublot), Jean-Frédéric Dufour (Zenith) et Karl-Friedrich Scheufele (Chopard) l'ont bien compris en optimisant leurs chances : le premier a placé six montres dans les différentes catégories [s'il n'avait pas changé de casquette entretemps, il aurait été membre du jury pour cause d'Aiguille d'or 2012 !], tout comme les suivants. Les créateurs indépendants qui n'étaient pas là en 2012 ne sont pas en manque, puisque DeLaneau présente cinq montres et Julien Coudray quatre. On remarquera les quatre montres tentées par Tudor, qui n'avait jamais participé au GPHG. Ce carpet bombing d'une grosse poignée de marques est-il une des clés de la réussite finale ? Difficile de l'affirmer à ce stade des opérations, mais voir 15 marques (17 % du total) mettre à elles seules 75 montres (40 % du total) crée un indéniable effet de distorsion.
 
◉◉ Qui  se plaindra de cette focalisation du concours ? Certainement pas les « grandes marques » qui ont choisi de bouder, soit parce qu'elles avaient déjà raflé trop de prix [certaines sont « repues »; à moins qu'elles n'aient conscience de n'avoir reçu leurs lauriers qu'à la suite de manoeuvres diplomatiques désormais inutiles], soit par une mauvaise appréciation de l'esprit du Grand Prix. Un regard au passage sur la participation des groupes : le GPHG a manifestement la cote chez LVMH, qui aligne pratiquement toutes ses marques sauf Dior, mais reste ostracisé par le Swatch Group, qui a même retiré Harry Winston de la liste des habitués. Kering (ex-PPR fait bonne figure, mais avec modestie (sauf pour Boucheron, qui fonce avec quatre montres). Richemont brille par l'absence de ses grandes maisons (Cartier, Jaeger-LeCoultre, Vacheron Constantin, Piaget, Panerai, marques pourtant lourdement médaillées lors des éditions précédentes), mais Roger Dubuis (4 montres), Baume & Mercier ou IWC (le « pôle Georges Kern »), tout comme Montblanc, A. Lange & Söhne ou Van Cleef & Arpels relèvent le défi. On notera la présence de marques extra-européennes, avec le retour de Seiko (Japon) et de Devon (Etats-Unis), mais aussi l'arrivée de Longio (Chine), de Konstantin Chaykin (Russie) ou de Shinola (Etats-Unis)...
 
 
◉◉ Quelques étrangetés de l'édition 2013 : on les trouvera moins dans la présence de marques improbables – ou tellement confidentielles que les commissaires du jury vont avoir du mal à en vérifier la mise sur le marché effective – que dans l'inscription au GPHG de deux propositions relatives aux fameuses smartwatches. Il s'agit de Luxius et de sa m'iWatch (qu'on nous garantit suisse : ci-dessous) et de WATCHe, qui avait déjà participé en 2012 avec son concept de montre mécanique adaptée à un iPhone. Il semble évident que ces montres n'ont aucune chance dans la catégorie « Innovation » où elles concourent [surtout que la concurrence y est cette année très relevée], mais on peut se demander s'il ne faudrait pas, pour des montres de ce style (et toutes celles à venir), relancer la catégorie « Electronique » abandonnée voici quelques années.
 
 
◉◉ Passons pour mémoire les imprécisions du réglement 2013, qui ont conduit à des reclassements de dernière minute pour les marques en cours d'inscription. Il reste un certain flou pour la catégorie « Grande complication », mais c'est facile à corriger pour l'année prochaine. De même, on cessera de s'interroger sur le manque de finesse stratégique de certaines marques quand elles optent pour telle ou telle autre catégorie : quelles sont les chances d'une Julien Coudray vaguement sertie (même si c'est sur émail) face aux poids lourds (en carats) de la catégorie « Joaillerie » ? De même pour la Magellan Pluie de diamants dans la catégorie « Dame » ou pour la Chanel J12 Phases de lune dans la catégorie « Complication pour dame » ! Et on ne pourra pas s'empêcher de trouver un peu décalée la présence de la HM n° 5 de MB&F dans la catégorie « Homme », où son design non-conformiste la marginalise...
 
 
 
 
 DIX CATÉGORIES
Un plateau de propositions dont la créativité étonne...
 
◉◉ Ne pas oublier, avant tout commentaire, que le jury peut décerner un prix à une montre dans une des dix catégories officielles, mais qu'il peut également procéder à un repêchage ou à une promotion d'une de ces montres dans les prix complémentaires, dont certains seront vite très recherchés – comme le prix « Revival » ou le prix « Révélation horlogère » – quand ils ne sont pas les plus prestigieux (« Aiguille d'or », « Prix spécial du jury »). La composition très particulière et inédite du jury 2013 (analyses Business Montres du 25 mai et Business Montres du 24 mai) empêche tout pronostic préalable un peu sérieux, mais on peut néanmoins essayer de comprendre, catégorie par catégorie, qui pourrraient être les heureux élus, et pourquoi...
 
 
◉◉ GRANDE COMPLICATION : ça tourbillonne et ça « répète minutes » dans tous les azimuts, avec treize propositions très hétérogènes qui prouvent que la définition officielle de ce prix souffre d'un léger flou. Il appartiendra au président du jury (Aurel Bacs) et à son commissaire (Ludwig Oechslin) de faire respecter l'esprit d'une règle [récompenser des montres à multi-complications relativement classiques] dont la lettre est incompréhensible. Pour un juré moyen, pas facile de faire son choix entre le classicisme d'un tourbillon chronographe répétition minutes d'Audemars Piguet et l'hyper-réserve de marche du tourbillon Hublot LaFerrari. L'échappement gyroscopique à fusée-chaîne de Zenith est impossible à comparer à l'oscillateur harmonieux de Rudis Sylva ou avec l'automate répétition minutes Commedia dell'Arte de Bvlgari. De même, comment hiérarchiser le tourbillon calendrier perpétuel à Lune sphérique DB 16 proposé par De Bethune et le quadri-planétaire tridimensionnel de Graham ? C'est peut-être cette approche multi-dimensionnelle qui fera la différence : si on ajoute la magnifique Terre sphérique de Greubel Forsey à la bulle de Zenith, à la sphère lunaire De Bethune, à l'Arlequin Bvlgari, au soleil diamanté de Graham ou même à l'extravagance Hublot, ne voit-on pas se dessiner une nouvelle idée de la grande complication horlogère ?
 
 
◉◉ DAME : quelle calamité, le côté « dadame », un peu suranné, sinon vieillot, du nom de cette catégorie ! C'est d'autant plus dommage que la sélection est forte, très féminine, tout en rondeurs [même la montre rectangulaire à cylindre serti de Peter Tanisman] et plutôt originale [notamment la Pluie de diamants sous globe de Magellan]. On veut bien parier que c'est ce classicisme subtilement réévalué qui fera la différence, ce qui marginalisera de fait des propositions alternatives comme les montres dont on vient de parler, ou même la Boule d'Hermès, sinon la Zenith Pilot – première montre d'aéronef jamais offerte aux aviatrices. Bvlgari, Charriol, Chaumet ou Chopard pourraient donc tenir la corde, mais la Lutécia de Saint-Honoré ne manque pas d'atouts, tout comme la Rondeau de DeLaneau...
 
 
◉◉ COMPLICATION DAME : même réflexion que ci-dessus pour le côté complication « Dame », où onze montress vont tenter de démontrer qu'il y a au moins une offre pour les hautes mécaniques féminines, à défaut d'un vrai marché. Entre le denim façon Hublot et la ballerine de Van Cleef & Arpels, c'est le grand écart. On pourrait imaginer le jury tenté par la poésie de ces complications associées à des exécutions toujours précieuses : c'est là que la « complication créative » à la Chaumet émerge, tout comme la « complication poétique » à la Van Cleef & Arpels ou la « complication méchanique » à la Hermès (Le Temps suspendu) – ce concept ayant déjà été récompensé, mais pas sous son avatar féminin, pourquoi pas un doublé mérité ? En embuscade sur ce terrain : le tourbillon Bvlgari à heures rétrogrades, si romain par ses chiffres arabes et par son sertissage gourmand, et donc si féminin avec ses heures un peu folles (ci-dessous)...
 
 
◉◉ Les initiés auront reconnu, dans les images non horlogères présentées ci-dessus, les animations graphiques des différentes séquences du GPHG 2012 (conception Guillaume Vautier, Michaël Martin et Dominique Fabre : HEAD School, Genève)...
 
 
◉◉ SECONDE PARTIE « La suite de la liste qui donne 100 % des futurs gagnants »(Business Montres du 22 juillet)
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