GRAND PRIX DE GENÈVE 2013 #6 : La suite de la liste qui donne 100 % des futurs gagnants...
Le 18 / 07 / 2013 à 06:21 Par Le sniper de Business Montres - 2658 mots
Second volet de notre analyse de tous les futurs gagnants du Grand Prix d'Horlogerie de Genève 2013 : avec un nouveau réglement intérieur, seize prix distribués et beaucoup de de nouvelles personnalités dans le jury, l'édition 2013 est plus imprévisible que jamais. Jamais le jeu n'a été plus ouvert : dommage pour les absents, qui ont forcément tort...
▶▶▶ QUATORZE MONTRES À RÉCOMPENSERLe choix des jurés …
Second volet de notre analyse de tous les futurs gagnants du Grand Prix d'Horlogerie de Genève 2013 : avec un nouveau réglement intérieur, seize prix distribués et beaucoup de de nouvelles personnalités dans le jury, l'édition 2013 est plus imprévisible que jamais. Jamais le jeu n'a été plus ouvert : dommage pour les absents, qui ont forcément tort...
▶▶▶ QUATORZE MONTRES À RÉCOMPENSERLe choix des jurés parmi les 185 montres en compétition... ◉◉◉◉ HOMME : 24 montres en compétition, c'est beaucoup moins que les autres années, mais cette catégorie a été ventilée entre les nouveaux prix qui seront distribués. Il est désormais évident qu'on joue désormais là entre montres relativement « simples » (deux ou trois aiguilles date), plutôt élégantes, avec un décalage subtil pour éviter l'anonymat et la monotonie. Bons exemples : Zenith ou Zeitwinkel, mais aussi Urban Jürgensen, Julien Coudray, H. Moser & Cie, Boucheron, Bell & Ross, Bvlgari ou Baume & Mercier. Les montres plus tarabiscotées semblent un peu étrangères à cet univers – mais c'est peut-être volontaire comme la contre-programmation « stratégique » de la HM n° 5 posée là par MB&F. Propositions fortes à surveiller de près, compte tenu de la composition du jury : le régulateur néo-classique de Bell & Ross, l'épure minimalistissime de Boucheron ou le rétro-traditionnalisme incarné par Julien Coudray et H. Moser & Cie... ◉◉◉◉ COMPLICATION POUR HOMME : c'est la catégorie la plus « encombrée », avec 31 candidats dans des genres très divers, qui vont de la phase de lune au tourbillon, en passant par le chronographe, la montre à fuseau horaire, la force constante ou l'affichage séquentiel. Difficile de s'y retrouver, mais il faudra sans doute redéfinir cette catégorie avec plus de précision, sinon créer une nouvelle catégorie de prix [chronographe ? design ? affichage alternatif ? etc.] pour mieux cerner la créativité des horlogers. Les pièces les plus esthétiquement spectaculaires ont le plus de chances de tirer leur épingle du jeu : on pense ici à à la Skybridge de De Bethune, à la Sun Moon de Hublot (Anticythère), à la Moon Orbiter de RJ-Romain Jerome ou à la Perpetual Moon d'Arnold & Son : tiens, il s'agit de quatre montres liées à la Lune... Un indice de performance ? D'autres créations aussi classiques que la Traveller de Laurent Ferrier n'en ont pas moins leurs chances... ◉◉◉◉ INNOVATION : avec 27 montres, c'est une cohue inhabituelle, qui ne laisse plus qu'une chance sur 27 de se distinguer [une chance sur 11 en métiers d'art !]. Visiblement, cette catégorie est devenue le refuge de la nouvelle génération et de la créativité. Sans doute faudra-t-il, là aussi, mieux redéfinir le périmètre de ce prix, voire le scinder en innovation mécanique et en design innovant [voir ci-dessus] – pas sûr que la confusion de ces deux sous-segments aide à la lisibilité de l'offre par les jurés. Le plateau est cette année très relevé et il ne laisse aucune chance aux propositions timides qui ne seraient pas alternativement radicales : on peut donc s'attendre à que la Terra Luna de Cabestan, la T-Bridge de Corum, l'Epic de Jacob & Co, la T-1000 de Rebellion, la Spacecraft de RJ-Romain Jerome ou la Deep Space de Vianney Halter soient sous les projecteurs, tout comme la Scaphandrier de Ressence. Pas sûr que les montres plus classiques, les chefs-d'oeuvre de la décoration contemporaine (DeLaneau), les excentricités à la Artya ou la virtuosité à la Roger Dubuis (Quatuor) aient leurs chances dans ce torrent de montres innovantes... ◉◉◉◉ JOAILLERIE : on décompte plus de montres féminines (18 pièces) dans cette catégorie que pour le prix de la montre « Dame » (14 montres), ce qui tend à prouver son importance. Diamants de rigueur, si possible visibles [ce qui condamne la proposition pourtant innovante des diamants sur émail de Julien Coudray], mais on peut opter pour les pierres de couleur agrémentées de multiples préciosités décoratives et de mini-complications mécaniques de bon aloi. Par l'ingéniosité de sa modularité, la Metamorphose de Picard Cadet devrait au moins mériter un accessit – si toutefois les jurés en comprennent le mécanisme en phase de pré-sélection, qui s'opère sur dossier de presse [seule l'attribution finale du prix se fait montre en main]. Pour quelques marques, la joaillerie peut constituer l'oral de rattrapage des épreuves précédentes. On aura noté, cette année, la décrue des montres hyper-serties, au profit des propositions plus précieuses et plus travaillées dans la décoration que dans le supercaratage massif... ◉◉◉◉ MÉTIERS D'ART : au vu de la mode des montres qui rendent hommage à tous les « métiers d'art » de l'horlogerie, on aurait pu s'attendre à trouver plus de onze montres dans cette catégorie de prix, sans doute mal comprise par les marques. Plutôt que « métiers d'art » [vocable surabondamment utilisé par la communication commerciale de quelques maisons], la dénomination à adopter serait d'ailleurs plutôt « arts décoratifs », sans limitation d'expression concernant le cadran ou les finitions. Si la Table ronde Excalibur de Roger Dubuis peut épater les jurés, ce sera montre en main plutôt que sur dossier, tout comme la Fontaine impériale de De Bethune ou la délicatesse de la Arceau proposée par Hermès. Cette présélection en chambre par des jurés qui ne sont pas, en majorité, des aficionados, est une des limites de l'actuelle sélection du GPHG : la plupart de ces montres de haute décoration ne s'apprécient que de visu... ◉◉◉◉ SPORT : loin d'être un catégorie reine du GPHG, ce prix de la montre sportive devrait l'être, dans la mesure où elle correspond à un segment majeur du marché. 17 montres en compétition, c'est aussi désolant que dérisoire, sans qu'on discerne clairement, dans le réglement, s'il s'agit de montres destinées à un style de vie sportif ou à une pratique sportive – ce qui autorise quelques grands écarts entre la King Power Oceanographic de Hublot et la Turbine Chrono de Perrelet. Comment départager une superbe montre de plongée (Audemars Piguet Diver ou Tudor Pelagos), un non moins superbe chronographe (Stratos Flyback de Zenith, Maurice Lacroix Pontos Extreme, Bell & Ross 126) et une tout aussi superbe montre de régate (Admiral's Cup de Corum) ? Tout risque de se jouer sur le design et sur le style sportif, même si ce n'était pas la vocation premier de ce prix... ◉◉◉◉ PETITE AIGUILLE : 19 montres dans la classe junior (par le prix), qui permet de distinguer des marques soucieuses de rester accessibles (moins de 7 500 CHF) sans renoncer à leur identité ou à un minimum d'originalité. Les marques moins connues (Artya, Barraco, Claude Meylan, Shinola, Habring2 ou Longio, qui nous vient de Chine) y ont seulement l'apparence d'une égalité avec les plus célèbres, mais pas forcément toutes leurs chances d'arriver en finale – la surprise Habring2 (2012) étant sans doute l'exception qui confirme la règle. C'es tégalement dans cette catégorie qu'on regrette l'abandon du prix autrefois réservé au segment « Electronique » du marché : si Victorinox s'impose comme un des choix les plus amusants (et crédibles) de l'édition 2013 pour cette « Petite aiguille », la compétition avec Bvlgari, Chopard, Montblanc ou Baume & Mercier reste aussi flatteuse qu'illusoire. Sauf, peut-être, avec des jurés dénués des préjugés habituels de notre mundillo. Le jeu reste donc ouvert... ◉◉◉◉ Toutes ces montres sont à retrouver sur le site du GPHG, avec les seuls renseignements dont disposeront les jurés : on comprend la perplexité des non-initiés de ce jury, qui vont devoir éliminer plus de la moitié des montres en compétition pour n'en garder que sept dans les dix catégories officielles, sachant qu'ils auront quatre prix pour distinguer ou repêcher d'autres montres. C'est là qu'on peut spéculer sur l'attribution du prix « Revival », qui peut récompenser une marque qui ne l'aurait pas été dans une des catégories précédentes ou qu'on retirerait de sa catégorie gagnante pour lui décerner ce prix spécial : Tudor est le candidat idéal pour une des quatre montres en compétition, mais Bvlgari ou Zenith sont des outsiders parfaitement bien placés. Autre nouveau prix de l'année : « Révélation horlogère », qui peut aller à une marque âgée de moins de cinq ans : en excluant a priori [rien ne l'interdit dans le réglement intérieur] un doublé de marques déjà récompensées comme HYT, on tiendrait un lauréat sérieux avec une marque comme Julien Coudray [sans proposition idéale dans aucune catégorie, mais avec des pièces néanmoins convaincantes], à condition de ne pas oublier des maisons comme Ressence [impressionnante, la Scaphandrier ne se défend bien que montre en main], Rudis Sylva, Antoine Martin, MCT [presque du « revival » !], , Shinola, Peter Tanisman, Armin Strom [2006 ou 2009 ?], Breva ou même Konstantin Chaykin. ◉◉◉◉ Cette année, comment le Prix spécial du jury pourrait-il échapper à un revenant aussi puissant que Vianney Halter, déjà honoré – c'était presque à titre posthume – comme « meilleur horloger de l'année » en 2011 ? Malheureusement, son art et son apport à l'horlogerie ne relèvent ni d'une institution, ni d'une « initiative » [encore que...], ce qui le condamne de façon plutôt absurde et ce qui prouve l'urgence d'une redéfinition de ce prix, devenu simple renvoi d'ascenseur diplomatique ad usum delphini. On se consolera en pensant que l'Aiguille d'or irait tout aussi bien à ce tourbillon quadri-dimensionnel d'une facture exceptionnelle. Autre candidat possible pour l'Aiguille d'or, qui mériterait de même façon un Prix spécial du jury : Hublot, soit pour l'Anticythère Sun Moon [fantastique oeuvre mémorielle d'hommage aux racines de l'art mécanique], soit pour le design de LaFerrari, soit pour l'ensemble du travail effectué depuis maintenant huit ans par Jean-Claude Biver. À noter pour l'année prochaine : réviser le point 2.14 du réglement, qui réserve le Prix spécial du jury à « une personnalité, une institution ou une initiative ayant joué un rôle fondamental pour la promotion de l’horlogerie de qualité ». Avec cette précision mutilante : « Il ne peut être attribué ni à une montre, ni à une marque en tant que telle ». Certains talents échappent aux catégories standard, mais c'est l'honneur d'un Grand Prix de les distinguer avant qu'ils ne se fossilisent...
◉◉◉◉ PREMIÈRE PARTIE « La liste de 100 % des futurs gagnants est déjà prête » (Business Montres du 17 juillet)
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