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LUNDI (accès libre) : Le sniper change de position pour mieux réaffirmer ses positions sur les nouveaux horizons de l'horlogerie

Le sniper du vendredi reprend position le lundi, pour bien commencer la semaine en accès libre : il n'en réaffirme pas moins ses positions percutantes sur le ridicule des agences de notation horlogères, sur la Chine, sur le Swatch Group, sur le groupe Kering, sur l'insécurité à Genève et tout le reste... Briston, la nouvelle référence française qui monte, qui monte (matériau : acétate, comme les lunettes)...  ▶▶▶ cette semaine,LE SNIPER A... 


Le sniper du vendredi reprend position le lundi, pour bien commencer la semaine en accès libre : il n'en réaffirme pas moins ses positions percutantes sur le ridicule des agences de notation horlogères, sur la Chine, sur le Swatch Group, sur le groupe Kering, sur l'insécurité à Genève et tout le reste...

Briston, la nouvelle référence française qui monte, qui monte (matériau : acétate, comme les lunettes)...
 
 cette semaine,
LE SNIPER A...
 
La nouvelle version du Gyrowinder de Döttling : haute précision multi-directionnelle...
 
 RIGOLÉ
de la vanité des « notations » pour les marques de luxe...
◉◉ Apparemment, il est plus difficile de « noter » avec pertinence des marques de luxe horlogères que de noter des banques ou des Etats. L'exercice n'en est pa moins tentant, comme le prouvent deux récentes initiatives. La plus récente date d'aujourd'hui : contrairement à ce que promet et affirme le Centre du Luxe et de la Création de Jacques Carles, ce n'est pas « la première fois » qu'on tente de mesurer la performance des marques, à l'aide de critères tant financiers qu'extra-financiers, comme la créativité, le savoir-faire et l'image des marques de luxe, mais on espère que ce nouveau De Luxe Rating (développé avec l'agence de publicité parisienne Grey) sera plus pertinent que le précédent, qui était proposé par The Luxury Observatory de Thierry Cardot, très français en dépit de son nom. Un classement, qui se veut indépendant des marques [ce qui n'est pas tout-à-fait le cas du Centre du Luxe et de la Création, nettement consanguin avec les marques qui en financent directement ou indirectement les activités], et qui se pose en « appréciation de la valeur intrinsèque d’une marque de luxe, de cette valeur ajoutée que le “facteur luxe“ est censé apporter aux produits et services que recouvre ou pourrait recouvrir la marque. Cette marque bénéficie ainsi sur le marché mondial du luxe d’un statut de plus ou moins grand prestige qui lui assure une solidité, une pérennité, une profitabilité et un potentiel de développement variables selon son rang. Concrètement, de même que les financial ratings aident les entreprises de bonne qualité à obtenir du crédit plus facilement et à de meilleures conditions, de même les “Luxury Ratings“ permettront de mettre en lumière et de faciliter le parcours des meilleurs, attireront l’attention sur les marques de luxe émergentes et signaleront les fausses valeurs ou les marques en déclin ». Concernant les marques horlogères, ce Luxury Rating (sélection ci-dessous, à laquelle nous avons agrégé quelques marques à forte implication horlogère) manque singulièrement de pertinence : il démontre surtout que les agents de cette notation – par nature subjective – ne comprennent pas grand-chose au marché de la montre, à son fonctionnement comme à ses rapports de force. Certains s'en trouveront humiliés, d'autres surpris, sinon émus. Attendons maintenant de voir les résultats du De Luxe Rating [dont on nous précise – horresco referens – qu'il est obtenu « via des questionnaires soumis à la clientèle » des marques !] et nous pourrons noter les notations...
 
 
 
 
 ESTIMÉ
sacrément rapace le contrôle de Rivoli (Dubaï) par le Swatch Group...
◉◉ Le Swatch Group est désormais majoritaire dans Rivoli Investments (Dubaï), une des principales structures de distribution horlogère (360 points de vente, 1 500 collaborateurs) au Proche-Orient. En passant des 40 % à la prise de contrôle de Rivoli, le Swatch Group clarifie un des trois piliers de sa stratégie d'approche du marché. Premier et deuxième piliers : l'ouverture d'un dense réseau de boutiques monomarques et à l'ouverture de plusieurs boutiques multi-marques – à travers les chaînes Tourbillon et Hour Passion, qui opère désormais dans le travel retail comme en centre-ville pour les marques d'entrée et de moyenne gamme du groupe, avec des ouvertures récentes à Paris, New York (ci-contre) et Las Vegas.
◉◉◉ Le troisième pilier, c'est précisément la prise de contrôle de réseaux de détaillants traditionnels : hier, c'était Hengdeli [un échec flagrant : les Chinois n'ont pas joué le jeu et les marques tierces ont pris la fuite, Hengdeli n'étant plus qu'une coquille vide !] ; aujourd'hui, c'est Rivoli ; d'autres chaînes devraient suivre sur les marchés-clés. Le message aux détaillants indépendants qui font encore confiance au groupe est désormais très clair : les groupes de luxe comme le Swatch Group peuvent se passer de leurs services !
◉◉◉ Avantage annexe de ce comportement rapace, qui verra le Big Brother horloger encore mieux verrouiller son marché : ce contrôle direct des réseaux permet de rapatrier davantage de marge vers le controleur du réseau – ce qui est toujours utile alors que les marques contributrices du groupe comme Omega ou Swatch patinent et que les profits espérés dans l'euphorie de la croissance en Chine ne seront pas au rendez-vous. Avantage secret de cette rapacité attrape-tout : contrôler les « tuyaux » permet de mieux les gorger (sell-in), en toute discrétion, de montres dont on espère qu'elles se vendront bien un jour, ici, là ou ailleurs, officiellement ou chez les professionnels du marché parallèle qui bénéficient des facilités du groupe...
 
 
 
 SOUPÇONNÉ
un grand bluff dans les prévisions de vente du luxe en Chine...
◉◉ Tous les instituts d'études et d'analyses prédisent que, d'ici quelques années, La Chine sera le premier marché du luxe mondial. C'est devenu une vérité révélée, que plus personne ne saurait mettre en doute : après en avoir été l'Eldorado (et la roue de secours : dans les années 2008-2013), la Chine sera la providence des marques de luxe dans la logique d'une économie globalisée. On parle ici des marques de luxe européennes, dont les Chinois représenteraient déjà 47 % des ventes [soit un marché qui frôle les 110 milliards de dollars], en Chine intérieure pour un tiers de ces ventes dont les deux-tiers sont effectuées à l'étranger (travel retail). S'il est évident que le moteur chinois a évité au luxe européen – et notamment à l'industrie horlogère suisse – de sombrer dans la crise en même temps que Lehman Brothers et les économies développées, est-il si évident qu'il en sera toujours de même dans les années à venir ? D'une part, le ralentissement chinois – dont Business Montres a tout de suite perçu les dangers pour les marques de montres, qui ont nié la réalité pendant près d'un an avant d'en admettre la réalité – n'est plus un mystère pour personne, et il est même plus brutal et plus sévère que ne l'annoncent les statistiques horlogères, toujours axées sur le sell-in et non sur le sell-out : le marché chinois (intérieur) est en recul depuis deux ans et le nouveau climat économique instauré par la nouvelle ligne du Politburo ne va pas améliorer la situation...
◉◉ On part évidemment d'une base de clientèle qui s'est élargie, mais la faible croissance envisagée dans les années à venir pour le marché chinois du luxe (guère plus de 2 % par an) ne reconstituera pas les marges des marques de luxe, notamment horlogères, qui doivent affronter simultanément plusieurs facteurs négatifs. Pour le haut de gamme, la nouvelle « austérité néo-prolétarienne » condamne de façon quasi-irréversible, au moins sur le moyen terme, la pratique de « montres de corruption » qui tiraient l'essentiel des ventes : même Nick Hayek (Swatch Group) a fini par l'admettre, ce qui donne la mesure du problème. D'autre part, il va devenir de plus en plus périlleux de compter sur les achats des Chinois à l'étranger, alors que la nouvelle loi sur le tourisme [encore une révélation Business Montres du 22 août 2013] commence à assécher, pour d'évidentes raisons économiques [en plus de contingences liées au ralentissement économique], le flux des touristes chinois à l'étranger et la manne commerciale qu'ils représentaient. Ne pas négliger non plus la mutation des attentes des consommateurs les plus riches, lassés par le tout-au-logo [Louis Vuitton a failli y laisser sa chemise] et par l'hyper-marketing obsédant des marques globalisées : la demande se porte aujourd'hui sur des marques plus exclusives, moins repérables et surtout moins banalisées.
◉◉Autre évolution critique pour les montres suisses : le vieillissement accéléré de la population chinoise, en conséquence de la politique de l'enfant unique, et le déséquilibre de la pyramide démographique [voir les différents tableaux statistiques d'un Michael McDonough, responsable du service économique de Bloomberg]. Chacun sait que les plus âgés achètent moins de montres ! Enfin, et pour s'en tenir à quelques facteurs simples, il est douteux que la priorité accordée par le pouvoir central à l'intégration urbaine des nouveaux venus issus de l'exode rural favorise les marques de luxe haut de gamme, surtout avec les ferments de patriotisme économique qui travaillent l'opinion chinoise : ce nouveau public du luxe sera plus sensible à l'offre des nouvelles marques chinoises de l'art de vivre et à un nouveau « luxe populaire » Made in China – qui pourrait bien devenir un vrai concurrent des marques européennes, surtout dans l'horlogerie pour peu que ces nouvelles références chinoises apprennent à mieux jongler avec le marketing. Affaire à suivre, mais cette conjonction des bonnes raisons d'opter pour un rétrécissement du marché chinois pour les marques européennes est inquiétante...
◉◉◉ On peut d'ailleurs se demander si un renversement de tendances ne va pas s'amorcer : après des années de matraquage publicitaire autour du Swiss Made, la planète toute entière est à présent convaincue qu'il n'y a de vraie qualité horlogère qu'en Suisse. Admettons que ce soit vrai rien ne vaut le label Swiss Made et le référent suisse, mais on voit s'amorcer une tentation chez les marques chinoises, même les plus locales et les moins globalisées : celle d'utiliser pour leurs montres le label Swiss Made, celui qui inspire confiance [tant que le public en ignorera les arcanes et le caractère de passoire], au besoin avec l'honnêteté méritoire [pas évidente et problématique pour certaines de ces marques] de monter de vrais ateliers d'assemblage en Suisse, sinon avec de vrais mouvements suisses à l'intérieur des montres. C'est sans doute l'explication d'investissements comme ceux du groupe Haidian dans la manufacture Eterna et dans Corum, du Swiss Made revendiqué par Azimuth pour ses « ovnis » (ci-dessus et ci-contre), de l'embauche d'un ancien responsable du Poinçon de Genève par une filiale de Fiyta, fleuron horloger du complexe militaro-industriel chinois (révélation Business Montres du 12 septembre 2013) ou de tentatives d'implantations en Suisse en cours du côté d'autres marques chinoises plus ou moins renommées.
◉◉◉ Les watch valleys suisses comme nouvel... atelier horloger de la Chine, après des années d'une Chine considérée comme l'atelier industriel de l'horlogerie suisse, quel plaisant paradoxe ! Mais est-ce vraiment un sort si peu enviable ?
 
 
 
 ADORÉ
le concept d'horlogerie junior de la nouvelle marque belge Madame Irma...
◉◉ On ne se méfiera jamais assez des Belges qui se mêlent d'horlogerie : on avait déjà Ice-Watch, qui a réussi à doubler Swatch sur le terrain des montres en plastique bariolé, puis, récemment, on a vu Benoît Mintiens (Ressence) rafler le Prix Révélation au Grand Prix d'Horlogerie de Genève – sans parler de deux ou trois autres propositions annexes. Cette fois, une équipe belge s'attaque au marché de montre pour enfant, en ciblant particulièrment et plus précisément les enfants au stade de l'apprentissage de l'heure – donc un public très jeune, encore relativement aux effets de mode [c'est l'évolution récente de Flik Flak] et à l'envie de « faire comme les grands », ce qui revient à séduire en priorité les parents. Le nom de la nouvelle marque est amusant : Madame Irma (signature : My First Watch). Le prix l'est un peu moins : 49 euros, avec un mouvement à quartz japonais. Ce qui sauve la proposition : un design très réussi des cadrans (cartouche en haut de la page), une qualité de fabrication apparemment anti-mauvais traitements et une base pédagogique plutôt convaincante (voir le site, lien ci-dessus), avec des animaux familiers associés à des couleurs pour repérer les heures...
 
 
 
 
 CONSTATÉ
que la sécurité des horlogers n'était plus ce qu'elle était à Genève...
◉◉ Quelques copains qui prennent un verre à la terrasse de l'hôtel des Bergues (Four Seasons) de Genève. Davide Parmegiani, le plus fameux marchand de montres de collection de cette planète (aujourd'hui établi en Suisse, à Lugano, après s'être rendu célèbre par son magasin de Milan : ci-dessous, dans son nouveau bureau, précisément avec une Rolex dont il sera question un peu plus bas), sort de sa poche une pochette qui contient 6 montres de collection : la session d'automne des enchères horlogères genevoises est toujours l'occasion de rencontres informelles entre marchands et collectionneurs, pour échanger, aux portes des salles de ventes, quelques trésors de grandes marques qui font tic-tac. Valeur totale du lot dans cette pochette : un peu moins de 700 000 euros, dont une rarissime Rolex réf. 6062 en or jaune, avec cadran étoile (estimation : 300 000 euros pour un modèle équivalent, ci-contre). Les montres passent de main en main, puis Davide Parmegiani les range dans la pochette, qu'il glisse dans la poche de sa veste, restée accrochée sur le dossier de sa chaise. Cinq minutes plus tard, la pochette n'est plus dans la poche de sa veste. Personne n'a rien vu, mais les pickpockets spécialisés dans la montre savent que les ventes sont une excellent terrain de chasse ! Les détails de ce lot de montres sont à découvrir dans les deux feuillets du dépôt de plainte que Business Montres a pu se procurer (premier feuillet, second feuillet). Évidemment, ces montres – parfaitement tracées, photographiées et répertoriées – sont impossibles à revendre sur le marché officiel, sinon à quelques collectionneurs véreux. Au coeur de Genève, un jour de grande affluence, ce vol laisse rêveur sur l'audace des malfrats autant que sur la naïveté de ceux qui croient encore Genève à l'abri d'agressions devenues banales dans les grandes capitales...
 
 
 
 
 RENONCÉ
à comprendre la logique horlogère du groupe Kering...
◉◉ On ne va pas reparler du fiasco Richard Mille, dans le style « Un jour, j'achète ; le lendemain, je n'achète plus », ni de toutes les occasions de marquer des points qui ont été manquées par les fins limiers du groupe [qui se voient systématiquement proposer tous les dossiers de reprise disponibles], mais de la logique qui fait qu'une marque italienne contrôlée à près de 80 % par le groupe Kering (ex-PPR) développe des partenariats horlogers avec les concurrents directs de ce groupe. Exemple flagrant : Pomellato, maison rachetée à la famille fondatrice au printemps 2013, rêvait d'une collection horlogère pour compléter son offre. Au lieu de s'adresser à Girard-Perregaux, manufacture de mouvements honorablement connue [dont Kering est désormais propriétaire à 100 %], où le marqueur italien est de surcroît très valorisé du fait de l'imprégnation macalusienne de l'état-major, la direction milanaise de Pomellato a préféré s'entendre avec Parmigiani Fleurier (mouvements de la manufacture Vaucher, dont Hermès est actionnaire à 25 %, sinon plus) pour une co-édition – sur la base du modèle Tonda 1950, avec des cadrans tout juste signés par Pomellato sur le cadran. On espère que les mouvements mécaniques ne seront pas affectés par les défauts qu'on leur a connus. Le bleu « méditerranéen » (ci-contre, mais d'autres couleurs moins audacieuses sont prévues) est sympathique – et il fallait être Italien pour le tenter et le réussir, mais à quoi bon aller chercher ailleurs ce qu'on a déjà sous la main ?
 
 
 
 NOTÉ
quelques informations à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : Wolfgang Sickenberg, qui avait quitté assez brutalement sa direction commerciale d'Audemars Piguet (révélation Business Montres du 21 août 2012), remonte sur scène en se posant à la manufacture Christophe Claret, , dont il sera le nouveau COO aux côtés de Christophe Claret. Il remplace à ce poste le consultant Stephan Feltgen (ex-Concord), qui part consolider le développement de sa propre marque de bijoux contemporains, Qi (prononcer « Tchi »), et, on l'espère, épauler d'autres projets horlogers...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : Luis Andre (ex-Harry Winston, ex-FP Journe), qui était directeur des ventes de la nouvelle marque indépendante Breva (montres-baromètres), change de casquette et rejoint l'équipe de Maximilian Büsser chez MB&F, où il remplacera, comme directeur des ventes, Alexandre David (ex-Ikepod), reparti à la conquête de nouveaux horizons horlogers dont il n'est pas encore possible de parler...       
   
◉◉ CHAISES MUSICALES (3) : autres mouvements repérés dans le radar de Business Montres,  Joanna Budzik (ex-Ladoire, ex-RJ-Romain jerome) est passé chez Valbray ; Benjamin Garay quitte The Watches TV ; Thibaud Jaouen (ex-De Grisogono, ex-DeWitt) rejoint l'équipe hongkongaise de Charriol ; un grand ménage dans l'équipe genevoise de Jacob & Co, où il ne reste quasiment plus personne ; d'autres arrivées sont annoncées en fin d'année, avec quelques départs, chez les uns ou chez les autres (notamment De Grisogono, Les Ateliers Horlogers Dior, Schwarz-Etienne, etc.)...
 
◉◉ ULYSSE NARDIN : considéré comme un des hommes les plus influents d'Azerbaïdjan et proche du président azéri Ilham Aliyev, « personnalité la plus corrompue » pour l'année 2012 selon l'OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), Hafiz Mammadov a récemment le FC Lens (club de football de Ligue 2 en France. Après les avoir rincés au Pétrus, à la fin de ce reportage, il offre à chacun des deux journalistes de Canal + une Ulysse Nardin (à la minute 19:47 de la vidéo ci-dessous). Les deux montres ont été offertes à Reporters sans frontières, qui les vendra à son profit aux enchères...
 
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◉◉ SIHH + WATCHES & WONDERS : eh bien non, contrairement à ce qu'annonçait une dépêche AFP et à l'information donnée par Business Montres (18 novembre),  la prochaine édition du salon Watches & Wonders (le « SIHH asiatique ») aura bien lieu en septembre 2014, à la même époque qu'en 2013, et non en janvier 2015 comme annoncé par erreur. Donc, tout va bien : pas d'enterrement prématuré du SIHH genevois de janvier 2015, ni de grand remplacement en cours. Sauf qu'on ne saisit toujours pas l'intérêt de réunir les détaillants asiatiques en septembre pour leur faire resigner en janvier, moins de quatre mois plus tard, des bons de commande pour lesquels ils sont de moins en moins enclins à s'engager...
 
◉◉ SAMSUNG : il ne doit plus guère y en avoir parmi les lecteurs de Business Montres,  mais ceux qui auraient encore des doutes sur la volonté de Samsung de s'attaquer directement au marché des montres traditionnelles feraient de se rendre au salon Belles Montres, où Samsung exposera sa smartwatch Galaxy Gear entre Richard Mille, Chanel et Cartier. On notera que les marques d'entrée de gamme [en particulier les montres électroniques] avaient été jusqu'ici interdites de séjour au salon Belles Montres, qui se refusait même à laisser TAG Heuer y exposer ses montres. Avec une offre horlogère [il s'agit d'une montre, pas d'un gadget] qui ne dépasse pas 300 euros (pour l'instant), Samsung ouvre une porte dans laquelle les autres géants de l'électronique devraient s'engouffrer dès que le marché des smartwatches commencera à bouillonner...
 
◉◉ KYBOE ! : une marque américaine amusante, sur le créneau de Ice-Watch pour la couleur et les prix, de Swatch quand il s'agit de surfer sur les courants de la mode (ci-dessous) et des autres marques suiveuses pour ce qui est du look mécanico-horloger, de la taille (imposante : rien au-dessous de 48 mm et le reste au-delà de 55 mm) et du marketing. Kyboe ! (« The Big Watch for Fun People ») se réclame seulement d'un mystérieux « style continental », qui tiendrait à l'influence de ses créateurs hollandais, qui ont opté pour des mouvements à quartz Miyota...
 
◉◉ LICENCES DE MARQUEs : un article intéressant de Marketing Magazine sur les extensions de marques, notamment celles qui s'appliquent à l'horlogerie. « Les marques de luxe misent sur le licensing pour diversifier leurs sources de revenus et accroître leur visibilité. Mais pour réussir, elles doivent contrôler l'intégralité de 1a chaîne de valeur - de la conception du produit au réseau de distribution, en passant par la fabrication et la propriété industrielle ». Exemple chiffré avec Burberry : « Burberry fait partie des rares marques à jouer la carte de la transparence et annonce, dans son rapport annuel, 130millions d'euros de royalties sur un chiffre d'affaires total de 2,4milliiards en 2012. 60% de cette somme provient du Japon via son master licencié, Sanyo Shokai. Dans le reste du monde, la licence parfum attribuée à lnterparfums (jusqu'en mars 2013) a rapporté à la marque 30 millions d'euros l'année dernière, seion les estimations du spécialiste Stéphane Lacroix, président fondateur de S. Lacroix Licensing, cabinet de conseil spécialisé dans les licences. Les lunettes (via Luxottica), ont représenté 9 millions d'euros pour Burberry ; les montres (Fossll), 8 millions ; le prêt-à-porter enfants (CWF), 5 millions  ». Dommage que l'article n'anorde pas plus en profondeur la question des licences horlogères, autrement plus problématiques que les licences parfums : « Le licensing n'est pas une science exacte. ll faut réussir à capter |'air du temps et à proposer )e bon pro- duit au bon moment », explique Stéphane Lacroix...
 
◉◉ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE 2013 : les meilleurs moments du Grand Prix, avec tous les lauréats et tous les jurés qui nous ont fait découvrir les prix, avec la liste de ces prix et aussi peu de discours officiels que possible. Ci-contre : la solitude du présentateur de fond (Frédéric Beigbeider) quelques minutes avant l'arrivée du public. Dommage qu'il n'y ait pas toujours de sous-titres pour les passages en anglais, mais ne manquez pas l'intervention du designer Philippe Starck à la minute 02:15, lors de la présentation du Prix de l'Innovation décerné à Vianney Halter pour son tourbillon Deep Space : Philippe Starck reproche implicitement à ce dernier un « certain manque de créativité dans le design ». Avec ce mot cruel en conclusion : « Mais ça va sûrement venir »... Côté gag, on ne voit pas dans cette compilation l'instant désopilant où le juré Ben Clymer (Hodinkee), délégué à la présentation du prix Revival (attribué à Tudor, la marque suise réveille en dépit de son nom) sort son smartphone au moment d'entrer sur scène pour photographier le public du Grand Théâtre de Genève. Et, bien sûr, dommage aussi que la délicieuse Solveig – qui apparaît en majorette avec les Vieux Grenadiers de Genève, ne soit pas mieux en valeur dans ces images...
 
 
◉◉ XAVIER DIETLIN : Les vitrines horlogères classiques [le sont-elles vraiment chez ce diable de Xavier Dietlin, le vitriniste le plus imaginatif de sa génération ?] se posent le long des murs ou en épi, ce qui les condamne dans le cadre d'un dîner amical : c'est pour mieux présenter les montres dans ces dîners d'amateurs qui se multiplient que Xavier Dietlin a imaginé un nouveau concept de Dinner Display, la vitrine qui se pose sur la table. Succès immédiat, tant du côté des marques que du côté des amateurs, qui peuvent ainsi admirer les montres auxquelles on les condamnait généralement à tourner le dos. Ce qui confirme au passage que le dialogue entre les marques et leurs publics repose désormais plus sur le tête-à-tête que sur les grandes messes, le matraquage publicitaire ou l'anonymat des grandes soirées mondaines qui mélangent pipoles et badauds. Xavier Dietlin avait prévu de fabriquer 20 exemplaires de cette vitrine révolutionnaire : elles ont été vendues en deux semaines, ce qui en fait le plus grand succès commercial de l'année (en dépit de leur prix : 9 900 CHF). Une nouvelle série a été lancée en production. Ci-dessous : des images tournées lors d'un récent dîner Carl F. Bucherer au Beau-Rivage de Lausanne.
 
 
 
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