LE SNIPER DU LUNDI (bloc-notes)
Tous ces clones de MoonSwatch qui se mitonnent en coulisse pour 2023
Troisième Sniper de l’année 2023 : on va donc vous parler, entre autres, d’anniversaires en rafales, des clonages en cours pour les succès horlogers de 2022, les lapins crétins et de nouvelles cyberattaques contre Business Montres – on en oublie, mais vous retrouverez tout ce petit monde dans les notes ci-dessous. Bloc-notes ? L’excellent Sylvain Tesson nous prévient : « Les blocs-notes sont des coups de sonde, des carottages donnés dans le chatoyant foutoir du monde ». Bloc-notons donc…
AGRESSION…
Une nouvelle fois, le site de Business Montres a été violement cyberattaqué, avec des milliers de connexions simultanées qui « bloquent » l’accès à nos pages et qui nous obligent actuellement à en reconstruire l’architecture pour en « durcir » les procédures de sécurité – ce qui peut ralentir par moments l’accès à nos chroniques. Nous parons au plus pressé : merci à nos lecteurs de nous excuser pour tous ces dysfonctionnements, qui visent à parasiter le seul média horloger libre de ses choix éditoriaux et de ses commentaires [à chacun de se demander à qui le crime profite : quand on sait qu’il suffit d’une poignée de milliers d’euros pour acheter les « services de hacks spécialisés, on se dit que c’est finalement assez facile !]. Un nouveau site est en cours de réalisation, plus rapide, plus fonctionnel et plus efficace : nous vous en reparlerons dès que possible…
CÉLÉBRATION…
L’année 2023 s’annonce riche en grands anniversaires horlogers : on sait à quel point les marques suisses adorent célébrer les fastes iconiques de leur passé – généralement avec d’autant plus d’insistance qu’elles paraissent incapables de retrouver la force conquérante de ce passé dépassé (rappel dans notre chronique Atlantic-Tac : Business Montres x Atlantico du 6 janvier). Au programme, entre autres et par ordre d’ancienneté, les 110 ans de la première montre-bracelet chez Seiko (la Laurel), les 75 ans de la Seamaster chez Omega (un modèle civil dérivé d’un contrat de montres militaires), les 70 ans de la Fifty Fathoms chez Blancpain (c’était la première montre de plongée « moderne », développée à la demande des nageurs de combat français), les 70 ans de la Submariner chez Rolex (qui a définitivement fixé les codes des « plongeuses » contemporaines), les 70 ans de la montre de pilote Airman chez Glycine (c’est l’ancêtre des montres à double fuseau horaire), les 60 ans de la Daytona, toujours chez Rolex (c’est le parangon de tous les chronographes du marché), les 60 ans de la Carrera chez TAG Heuer (hier, la marque n’était encore que Heuer), les 50 ans des premières Must de Cartier, les 40 ans de la première Swatch, les 30 ans de la première Royal Oak Offshore chez Audemars Piguet (une montre immortalisée par le design génial d’Emmanuel Gueit) et les 30 ans des premières montres « civiles » chez Panerai…
INSCRIPTION…
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APPRÉHENSION…
Le plus difficile à supporter en 2023 sera peut-être la prolifération des clones – sous une forme ou sous une autre – de la MoonSwatch 2022 de Swatch et d’Omega. Si les objectifs de vente sont tenus [on parlait d’un peu moins d’un million de pièces mises sur le marché] et même en tenant de tous les ratés logistiques de la production, la marque Swatch a dû réaliser des profits qu’on peut estimer autour des 150 millions de francs suisses : de quoi donner des idées à tout le monde ! Seiko a déjà lancé une très opportuniste Seiko Sport 5 Street Style dont le succès est pour l’instant assez contrasté [ça discompte beaucoup sur les plateformes spécialisées]. On sait aussi que le Swatch Group envisage déjà de rééditer l’opération sur la base de la Fifty Fathoms de Blancpain et qu’il se prépare, en plus de différentes nouvelles versions colorisées de la MoonSwatch (en plus d’un. Modèle Snoopy), une déclinaison sur la base de la Seamaster d’Omega, qui fêtera cette année ses trois-quarts de siècle. On redoute à présent le « réflexe MoonSwatch » qui consistera à recréer, sur la base d’une icône de l’âge d’or, une montre « à la manière de » ultra-accessible, saturée avec les codes iconiques recherchés, mais plus légère et sans prétention. À quand une Nautiwatch chez Patek Philippe, une Daytonice chez Ice-Watch ou une Tankwatch chez Cartier ?
CONVOCATION…
Les premières présentations horlogères des nouveautés de l’année commencent à se bousculer sur l’agenda de janvier. Le groupe LVMH a pris tout le monde de court en organisant pour ses marques de montres, sur plusieurs marchés, des LVMH Watch Days (Paris, cette semaine et la semaine prochaine, sans vraie coordination entre les marques) ou, selon les cas, LVMH Watch Week (Singapour cette semaine). TAG Heuer, Bvlgari, Zenith et Hublot mobilisent leurs réseaux pour l’occasion. Parallèlement, beaucoup d’autres marques ont à cœur de prendre date en janvier, sans attendre la Wonder Week de la fin mars à Genève (Watches & Wonders, Time to Watches, WPHH, etc.).
INVALIDATION…
Pour quelques montres « Année du lapin » dignes de ce nom ou réellement innovantes en matière de mécanique calendaire (notamment la Tonda PF Xiali de Parmigiani, qui est une vraie « première horlogère »), que de ratages dans notre sélection des hommages occidentaux au Nouvel An lunaire (Business Montres du 7 janvier, accès libre). On n’en regrette que plus tristement que Swatch n’ait pas songé à relancer sa diabolique Bunnysutra à complication érotique (ci-dessous) : il est vrai que cette montre n’était pas très wokiste en osant présenter les ébats de couples lagomorphes hétérosexuels et, pire que tout, désespérément blancs…
SOUSCRIPTION (1)…
Pas de pause sur le marché du sociofinancement horloger, même si les temps sont calmes : on ne relève plus qu’une poignée nouvelles campagnes par semaine sur Kickstarter – alors qu’on en découvrait plus d’une par jour voici quelques années ! Les performances sont elles aussi à la baisse : 60 000 euros pour les précommandes de la spectaculaire Cylindrex d’Angles Watches (Kickstarter) – il y a peu, on aurait ajouté un zéro ! À peine 40 000 euros pour la spectaculaire Krakener d’UW (Kickstarter), qui aurait également fait un zéro de plus il y a quelques années ! Une exception : les 310 000 euros souscrits pour la montre connectée Pitata dont nous signalions récemment la bonne performance sur Kickstarter (Business Montres du 4 janvier) – mais est-il vraiment rassurant de voir jne smartwatch de style analogique performer là où les montres traditionnelles se mettent à patiner ? Du coup, les jeunes équipes qui lancent leur marque préfèrent s’adresseer directement à la communauté qu’ils bâtissent, sans passer par la case Kickstarter. Parmi les nouvelles campagnes, on remarque cependant le chronographe mécanique « asymétrique » des Hongkongais de Boderry (ci-dessous) ou la bonne fin de parcours de la montre de plongée Batiscafo (47 mm de bronze qui nous arrivent de Californie : présentation Business Montres du 8 décembre dernier). Tout le reste est actuellement bien médiocre…
SOUSCRIPTION (2)…
La seule vraie (bonne) surprise des campagnes récentes, c’est le bide absolu des Hongkongais de Daumier, qui ont mis 20 jours pour récupérer… 2 euros de souscriptions pour leur tourbillon squelette en fibre de carbone blanche. D’inspiration ouvertement richardmillesque, cette montre (ci-dessous) n’est pourtant proposée qu’à un peu plus de 2 100 euros sur Kickstarter : sans doute faut-il admettre que les amateurs, locaux ou occidentaux, ne sont pas totalement stupides et qu’ils se méfient d’un tel tonneau et de son tourbillon. Un hommage du vice à la vertu ? Le plus amusant, c’est que ce projet est le cinquième que l’équipe de Daumier propose sur Kickstarter, les quatre précédents ayant déjà essuyé de magistraux échecs pour des montres analogues…
RÉCRÉATION…
Nous reprenons dans ce bloc-notes la bonne vieille habitude prise par le Sniper, celle du « dessin du jour », qu’on pourra retrouver dans notre dernière chronique « Horlotainment #12 » (Business Montres du 7 janvier). Les dingueries wokistes continuent dans la sphère politico-sociétale : puisqu’on débaptise les villes pour complaire aux prêcheurs du wokisme [même quand ils ne demandent rien dans ce genre !], pourquoi imposer aux marques de montres des terminaisons masculines ? On pourrait trouver beaucoup d’autres exemples, souvent bien pires…