> 


WONDER WEEK 2013 #5 : Cartier en apesanteur, à des années-lumière de tout le monde...

Certaines marques sont parfois touchées par la grâce... Quand cet événement relève de l'immanence, la marque échappe aux lois ordinaires de l'espace-temps... Elle touche enfin à cet Olympe des marques où plus rien n'est interdit, parce que tout peut réussir...  ◀▶ CARTIER SIHH 2013Une magistration démonstration de force... ❏❏❏❏ On dit parfois que Rolex ou Patek Philippe sont des "marques à part", qui ne relèvent pas des catégories d'analyse ordinaires, ni des …


Certaines marques sont parfois touchées par la grâce...

Quand cet événement relève de l'immanence, la marque échappe aux lois ordinaires de l'espace-temps...

Elle touche enfin à cet Olympe des marques où plus rien n'est interdit, parce que tout peut réussir...

 
◀▶ CARTIER SIHH 2013
Une magistration démonstration de force...
 
❏❏❏❏ On dit parfois que Rolex ou Patek Philippe sont des "marques à part", qui ne relèvent pas des catégories d'analyse ordinaires, ni des théories qui peuvent expliquer la vie de leurs concurrentes. Ce sont, à ce jour, les deux seules maisons suisses à relever de cet état d'apesanteur absolue qui abolit les lois fondamentales de la physique économique : dans cet Olympe, leur force d'attraction [voire de répulsion] déforme les lois classiques de l'espace-temps et reformate le paysage à leur imitation. On peut se demander si Cartier n'est pas en train de s'installer aux côtés de ces deux marques.
 
❏❏❏❏ Depuis plusieurs SIHH, on sentait la montée en puissance de Cartier dans à peu près tous les compartiments du jeu, qu'on parle de haute joaillerie ou de haute horlogerie – et, à l 'intérieur même de la haute horlogerie, qu'on parle de purs concepts créatifs, de métiers d'art, d'innovations stylistiques ou même d'animations des collections existantes. Les propositions 2013, d'une richesse incroyable, ne font que confirmer cet ascension vers l'Olympe, avec une sorte de zéro faute dans une offre qui dépasse la centaine de pièces marquantes, dont certaines sont exceptionnelles...
 
❏❏❏❏ Collections 2013 foisonnantes et consistantes, mais également pertinentes dans leur adéquation aux besoins de tous les marchés où intervient désormais Cartier, sur les trois continents, avec une impressionnante machine commerciale, un marketing particulièrement aiguisé et une communication au millimètre. Impossible de parler ici en détail de toutes les montres présentées (Business Montres y reviendra plus longuement dans les semaines et les mois à venir). Contentons-nous d'expliquer l'intérêt de deux de ces nouveautés, qui illustrent – chacune dans leur catégorie – la nouvelle tension créative de la marque...
 
 
❏❏❏❏ CARTIER ID TWO : partiellement dévoilée voici quelques semaines, mais superbement mise en valeur, au SIHH, par une de ces vitrines "magiques" dont Xavier Dietlin a le secret, cette concept watch prend tout son sens avec la présentation des collections 2013, qu'elle éclaire autant qu'elle les illustre. Il s'agit d'une montre au boîtier transparent, non en verre saphir comme la RM 056 présentée en 2012 par Richard Mille, mais en céramique ultra-innovante (Ceramyst), pour l'instant propriété exclusive de Cartier. Avantage de cette céramique : elle est plus facile à usiner et, surtout, à mouler et à fritter – ce qui permet de réaliser, en une seule pièce, le boîtier et le verre de la montre. Le mouvement lui-même a été optimisé dans ses moindres composants, pour gagner en rendement énergétique, en éliminant toutes les perturbations possibles, qu'il s'agisse de frottements (ancre et balancier sont en cristal de carbone, lesr ouages en silicium) ou de magnétisation (le spiral est en Zérodur, un "verre" à peu près insensible à toutes les déformations, notamment à la température : ci-dessus), voire même de résistance de l'air, puisque la montre est montée sous vide, avec des joints spéciaux – ce vide absolu garantissant que le fond, lui aussi en céramique, adhère de lui-même au boîtier, sans liant. Le squatre mini-barillets logent des ressorts en fibres de verre à traitement de surface polymérisé. Résultat : quand une montre classique dissipe en pertes diverses en 75 % de l'énergie fournie par son ressort-moteur, cette ID Two n'en gaspille que 33 %, ce qui lui autorise une réserve de marche qui dépasse les cinquante jours...
 
❏❏❏❏ Pur concept, certes, mais surtout boussole créative pour de multiples avancées mécaniques qu'on retrouvera dans les montres ordinaires, exactement comme les concept cars ou le banc d'essai de la F1 ont permis à la voiture de M. Tout-le-monde d'être aujourd'hui équipée d'un ABS, d'un correcteur d'assiette, d'airbags ou même d'un GPS. À quoi reconnaît-on les leaders sur un marché ? À ce qu'ils font avancer leur domaine, notamment sur le plan technique. Personne n'attendait Cartier sur le terrain d'une haute horlogerie conceptuelle plus ou moins préempté par un Richard Mille et par d'autres puissances émergentes : cette ID Two, imaginée et développée par l'équipe de Carole Forestier (en haut de la page), prouve qu'un leader conscient de ses responsabilités ne doit jamais hésiter à prendre des risques et à sortir des sentiers battus. Pour une présentation plus détaillée des grands principes de la ID Two, on pourra se reporter à la vidéo Business Montres Vision ci-dessous...
 
 
❏❏❏❏ ROTONDE PANTHÈRE GRANULATION : cette montre n'est pas nouvelle pour les lecteurs de Business Montres (18 janvier), mais elle est symbolique du rôle moteur que Cartier assigne désormais aux métiers d'art pour hâter la reconfiguration créative de la marque. Le procédé de la granulation n'est pas nouveau [il serait même plusieurs fois millénaire], sinon pour l'art horloger qui a désormais compris que les montres devaient évoluer en trois dimensions – ce que la technique des grains d'or agglomérés en micro-sculptures permettait. Il s'agit là d'une forme très ancienne – et donc quelque part futuriste – de pixellisation du motif, interprété de la façon la plus précieuse qui soit, en jouant sur la pratique de l'or repoussé pour créer des reliefs supplémentaires qui seraient moins expressifs en billes d'or. Pour l'anecdote, chaque mini-bille d'or est une goutte obtenue en travaillant à la brucelle un segment de fil d'or ! Le résultat est tout simplement stupéfiant de beauté et de maîtrise d'une technique artisanale hautement expressive. On devrai admirer au passage le storytelling étrusque, factuellement exact [quoique..], mais génialement décalé par rapport au discours habituel sur les métiers d'art et la pauvre miniaturiste qui s'use les yeux sur son pinceau à un poil.
 
❏❏❏❏ Il n'y aura jamais que vingt pièces de cette série, pour laquelle on a choisi une tête de panthère dans un boîtier Rotonde sertie de 42 mm, mais on peut prédire à la granulation un grand avenir tellement le résultat esthétique tridimensionnel et précieuse de cette technique correspond aux attentes des amateurs contemporains (hommes et femmes) : en fait, chaque pièce sera unique par l'impossibilité absolue de mécaniser ce savoir-faire qui exige patience et dextérité. Cartier s'impose là au point d'équilibre exact de la création artistique, de la création horlogère et de la création joaillière : chacun de ces cadrans ferait un pendentif ou une broche très convaincante et on ne peut plus distinctive...
 
 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTES
DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DE LA WONDER WEEK...
Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter