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WONDER WEEK 2013 #6 : En se promenant d'étonnement en étonnement...

L'avantage d'une Wonder Week, c'est de varier les plaisirs d'un salon à l'autre, voire d'une suite à l'autre d'un palace. Ici, la rigueur, là une exubérante fantaisie. On court de bonne surprise en moins bonne surprise et de complication utile en virtuosité baroque. Au choix : étonnement ou émerveillement ? L'inventivité des horlogers est inépuisable...  ◀▶ AU SOMMAIRE DE CET ÉPISODE 6 DE LA WONDER WEEKLes réponses à ces questions après la …


L'avantage d'une Wonder Week, c'est de varier les plaisirs d'un salon à l'autre, voire d'une suite à l'autre d'un palace. Ici, la rigueur, là une exubérante fantaisie. On court de bonne surprise en moins bonne surprise et de complication utile en virtuosité baroque. Au choix : étonnement ou émerveillement ? L'inventivité des horlogers est inépuisable...

 
◀▶ AU SOMMAIRE DE CET ÉPISODE 6 DE LA WONDER WEEK
Les réponses à ces questions après la chinoiserie ci-dessous...
❏❏❏❏ INQUIÉTUDE : à quoi ressemblera la Wonder Week de Genève en 2014 ?
❏❏❏❏ COPIÉ-COLLÉ : la fibre créative des horlogers est-elle soluble dans le carbone ?
❏❏❏❏ LESSIVE : prêts pour le grand ménage de printemps chez Audemars Piguet ?
❏❏❏❏ DIALECTIQUE : quand l'abeille de Chaumet échappera-t-elle à l'araignée ?
❏❏❏❏ COMPARAISON : et si Jaeger-LeCoultre en venait à tutoyer Patek Philippe ?
❏❏❏❏ INTERDICTION : pourquoi Jackie Chan n'a-t-il pas le droit de montrer sa montre ?
❏❏❏❏ INDISCRÉTIONS : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté (deux belles histoires italiennes, une belle histoire de franchise, une belle histoire de flics, une belle histoire de joaillerie, etc.)...
 
◀▶ DANS LES COULISSES DE LA WONDER WEEK
Les horlogers de 2013 sont vraiment épatants...
 
❏❏❏❏ URWERK EN GROS PLAN...
Alors que le film Chinese Zodiac (de et avec Jackie Chan : Business Montres du 13 décembre) est sorti depuis quelques semaines en Chine, pas une seule image "officielle" (ou officieuse) des Urwerk qui apparaissent dans le film ! Il aura fallu les images d'une vidéo rapportée d'Asie pendant la Wonder Week pour comprendre ce mystère. Le gros plan ci-dessous est une partie de l'explication : on ne voit jamais Jackie Chan et sa montre Urwerk dans le film, alors que celle-ci est intégré dans le scénario [elle fait même plus ou moins fonction d'appareil photo], tout simplement parce que son contrat avec Richard Mille lui interdit d'apparaître à l'écran avec une autre marque. Ce qui n'interdit pas au réalisateur de faire des gros plans sur une montre, mais sans qu'on puisse reconnaître Jackie Chan – encore que, avec la chemise... Donc, première image ci-dessus, avec les sous-titres anglais-chinois. Le plus étonnant, pour Business Montres, c'est de voir Jackie Chan jouer ainsi au chat et à la souris – disons au chien et au rat pour rester dans le zodiaque chinois ! – avec son grand ami Richard Mille...
 
 
 
 
 
❏❏❏❏ JAEGER-LECOULTRE SUR LES TALONS DE PATEK PHILIPPE...
Impressionnante par sa consistance comme par sa pertinence, la collection 2013 de la manufacture du Sentier récapitule les progrès réalisés dans la haute horlogerie par une manufacture autrefois industrielle, mais désormais imprégnée par les valeurs d'une haute horlogerie "à la genevoise". Une maturité qui permet de réaliser à quel point Jaeger-LeCoultre n'est pas loin de pouvoir tutoyer une référence aussi absolue que Patek Philippe, tant dans la justesse (adéquation et positionnement) des complications développées que dans la qualité de leur exécution : élancés et harmonieux à la fois, en tout cas superbeent décorés, des mouvements comme celui du nouveau Gyrotourbillon n'hésitent plus à se risquer dans des angles rentrants (ci-dessus) qu'on chercherait en vain dans les ponts tout en courbes désormais pratiqués par Patek Philippe. Les minutes digitales instantanées du chronographe monopoussoir de ce Gyrotourbillon 3 sont une de ces innovations comme on aurait aimé en voir dans le catalogue des piliers de la tradition qui se contentent de ressasser au lieu de réinventer – par exemple, A. Lange & Söhne, qui a pourtant développé une certaine expertise dans l'affichage digital. Une avancée comme le spiral sphérique bleui [il est vraiment sphérique, en 3D : cartouche en haut de page] de ce Gyrotourbillon 3 est autrement plus décisive que les ornières du silicium où s'enlisent encore trop de marques. Esthétiquement, la séparation logique des fonctions horlogères sur le cadran de ce Gyrtourbillon 3 (en haut de page) témoigne d'un style contemporain pleinement assumé : si Jaeger-LeCoultre n'est pas pionnier dans ce domaine, la réussite n'en est pas moins au rendez-vous. Le plus étonnant, pour Business Montres, est de constater que Jaeger-LeCoultre n'a pas tout misé sur cette pièce exceptionnelle, mais que le reste de la collection 2013 est à la hauteur, du côté des icônes (Reverso, Atmos ou même Deep Sea) comme du côté des Master ou des Duomètre. Pour mieux faire connaissance avec ce Gyrotourbillon révélateur, une vidéo de Business Montres Vision :
 
 
 
 
❏❏❏❏ CHAUMET EN PLEINE COMPLICATION CRÉATIVE...
Tout le monde tournait autour des "complications poétiques" – génial concept mécanique développé par et pour Van Cleef & Arpels – sans trouver l'équivalent, mais c'est Chaumet qui apporte une réponse crédible avec sa nouvelle série de "complications créatives". Une collection qui marie, comme l'exige l'air du temps, de menues complications à des exécutions plus ou moins serties et plus ou moins intensément rehaussées par les fameux "métiers d'art" – cette nouvelle tarte à la crème de la décoration dans la haute horlogerie. On notera, au passage, que ces "complications créatives" donnent le signal d'un retour de Chaumet dans le radar de la haute horlogerie : la maison semble sortir d'une léthargie inexplicable et son débarquement à Genève, pendant la Wonder Week, était le premier signal fort d'un réinvestissement dans le champ horloger. Apparemment, la marque a renoncé à poursuivre l'effort à Baselworld – ce qui est également inexplicable pour qui veut jouer le moindre rôle dans le paysage horloger international. Passons tout de suite à la première démonstration de cette créativité dans la complication : la montre Attrape-moi si tu m'aimes (nom d'une collection de joaillerie) propose, sur un cadran serti en toile d'araignée, la danse fatale d'une abeille (symbole fétiche de Chaumet, qui remonte à l'épopée impériale) autour de l'araignée qui la guette. Les heures sont celles de l'araignée. Les minutes celles de l'abeille. Leur valse n'est pas strictement circulaire, mais polygonale, entre les gouttes de rosée des diamants qui tapissent la soie filée par l'araignée dans le cadran. C'est de la poésie entomologique un peu cruelle, mais le ballet mécanique – une complication exclusive pour Chaumet – est amusant à suivre entre les 199 diamants de la montre (même l'abeille et l'araignée sont serties). Le plus étonnant, pour Business Montres, c'est de se demander où Chaumet peut et veut en venir. Quand on possède un hôtel place Vendôme, et plus de deux siècles de tradition joaillière dans sa besace, on se doit de jouer un rôle significatif et dans la haute joaillerie et dans la haute horlogerie – ce qui est loin d'être le cas pour une marque atteinte par le doute [Business Montres publiait récemment les vrais chiffres de son activité et de ses résultats 2012 : pas brillant et pas digne de Chaumet !]. Plutôt consistante et démonstrative, la collection 2013, sur laquelle nous reviendrons plus en détails dans les jours qui viennent, est d'un excellent niveau : reste à savoir si elle sera soutenue par une stratégie pertinente...
 
 
 
 
❏❏❏❏ UN CARBONE SANS FIBRE CRÉATIVE
Excellent matériau en soi, la fibre de carbone n'a-t-elle pas atteint les limites de son utilisation par les marques d'horlogerie haut de gamme ? C'est vrai qu'elle a quelques avantages, dont celui de la légèreté, de la plasticité (moulage) et de la facilité d'utilisation industrielle (usinage). On parle ici des fibres tressées et utilisées par couches, non du "carbone forgé" utilisé par Audemars Piguet, qui l'abandonne progressivement au vu du piètre vieillissement de la plupart des pièces [le SAV de la manufacture remplace aujourd'hui les anciennes lunettes en carbone forgé des Royal Oak par des lunettes en céramique]. Il existe des techniques alternatives au forgeage du carbone et aux fibres, mais ces dernières restent les plus utilisées, en dépit de leur inconvénient majeur : la banalisation de leur tressage et la banalisation des produits qui s'en parent. Il y a longtemps que les marques d'entrée de gamme pratiquent le cadran en fibres de carbone [ce fut tendance, mais ça ne l'est plus] ou le placage de fibres sur l'acier d'un boîtier : le danger de trivialisation est donc immense pour les marques qui entendent innover en proposant des boîtiers entièrement usinés (dans la masse) en fibres de carbone. C'est nouveau, certes, mais sans valeur perçue. D'autant que ce matériau, qui présente toujours le même type de tressage, a tendance à effacer les codes esthétiques des marques pour les éroder en les ramenant à une vague proposition noire dont l'aspect est fatalement dépourvu d'identité – comme on peut le constater sur les nouveautés Hublot et IWC ci-dessous. Le plus étonnant, pour Business Montres, c'est que personne n'ait vraiment tiré la sonnette d'alarme en amont, que ce soit dans les deux marques ci-dessus ou même chez TAG Heuer, qui a présenté pendant la Wonder Week un boîtier en carbone [il est vrai pas tout-à-fait selon le même procédé] : les catalogues hongkongais en sont pleins, même s'il ne s'agit que de plaquage. On comprend l'orgueil et la fierté des directeurs de production qui maîtrisent enfin cette technique [Hublot s'est offert un atelier tout neuf pour travailler ce matériau] et ses multiples avantages, mais il faudrait qu'ils se promènent davantage devant les vitrines des détaillants multi-marques pour comprendre à quel point cette offre est aujourd'hui commune et vulgarisée...
 
 
 
 
❏❏❏❏ AUDEMARS PIGUET EN MODE RÉVOLUTION...
Au Brassus, tout le monde a compris que la manufacture avait (enfin) trouvé un patron, et un vrai, qui prend des risques en les assumant. Premières décisions de François-Henri Bennahmias, qui vient (enfin) d'être confirmé à la direction de la maison, où il a âprement négocié à la fois du temps (celui de sa propre longévité dans ce fauteuil) et de l'espace (de manoeuvre, avec les coudées franches pour frapper fort et aller loin) : un baisse de tous les prix catalogue d'à peu près 30 % sur les montres en or et la plupart des grandes complications, une restructuration – avec reprise après "nettoyage" – des stocks chez les détaillants et, pour commencer, un coup de frein durable sur la pratique des "séries limitées" à répétition [qui avaient fini par représenter 25 % à 30 % de la production totale de la manufacture]. La prise de conscience est donc salutaire, de même que la réorganisation du réseau lui-même, avec la fermeture envisagée de nombreux points de vente : à peu près 25 % des détaillants du réseau traditionnel devraient perdre la concession Audemars Piguet, ce qui permettra aux détaillants "maintenus" d'avoir à la fois davantage de pièces et un chiffre d'affaires supplémentaire (en dépit d'une baisse sensible des marges et des remises en Europe). Parallèlement à ces chantiers extérieurs, qui ne sont pas bouclés de sitôt, les filiales devraient être "rationalisées" [avec un allègement des équipiers non indispensables], de même que le siège central [où des têtes devraient tomber avant les feuilles de l'automne] ; la production devrait être reprise en main, tout comme le SAV – autre sujet hypersensible. Bref, la révolution est en marche, avec un louable double objectif : revenir à des vrais prix de marché [les étiquettes stratosphériques ont poussé au discompte et transféré les clients vers d'autres marques] et couper l'herbe sous le pied des parallèlistes [qui ont profité de la course aux volumes et aux surstocks imposés aux détaillants] ! Rançon de cette fièvre réformatrice : une collection 2013 assez peu marquante, à l'exception sans doute de retour, dans un boîtier Tradition, d'une grande complication Répétition minutes, chronographe et tourbillon. Le plus étonnant, pour Business Montres, c'est de repérer dans cette mutation la confirmation de la plupart des critiques que nous avions osé formuler – sommes-nous méchants, tout de même ! – à propos de la précédente équipe de direction...
 
 
 
 
❏❏❏❏ LA WONDER WEEK GENEVOISE EN QUESTION...
Pourvu que ce soit en off, c'est quand même le grand sujet de conversation dans les couloirs du SIHH et dans tout Genève, y compris dans les palaces du bord du lac, auxquels on n'a pas encore communiqué les dates officielles du SIHH 2014 [contrairement à ce qui se faisait les autres années]. L'annonce officielle de la tenue d'un SIHH à peine réduit (toutes les marques actuelles, sauf Ralph Lauren, Parmigiani et Greubel Forsey) à Shanghai, fin septembre 2013, n'était pas vraiment un nouvelle pour les lecteurs de Business Montres, tenus informés depuis plusieurs mois des préparatifs – un peu laborieux – de cette manifestation en terre asiatique, sous le nom de Watches & Wonders – ce qui nous rappelle notre chère "Wonder Week"... Le trouble naîtrait plutôt d'un double constat. D'abord, celui de la réduction du nombre des invités asiatiques pour l'édition 2013 [c'était spectaculaire par rapport à l'invasion de 2012] : la place de Genève ferait-elle moins recette ? Cet événement Watches & Wonders ciblera les marchés Asie Pacifique : Australie, Chine continentale, Corée, Hong Kong, Indonésie, Macao, Malaisie, Philippines, Singapour, Taiwan, Thaïlande et Vietnam – soit à peu près 70 % des montres exportées par la Suisse selon les statistiques de la FH et en tenant des achats touristiques provenant de ces pays... 
D'autre part, que deviendra le SIHH 2014, s'il a lieu ? On peut s'interroger sur sa date : janvier ou mars, comme autrefois (Baselworld se tiendra du 27 mars au 3 avril 2014). La pertinence du rendez-vous de janvier devient problématique pour les clients asiatiques trois mois après Shanghai et deux mois avant Bâle. Le projet d'un SIHH Las Vegas se profilant en parallèle, les Américains se posent les mêmes questions exactement pour les mêmes raisons. Le format d'une édition genevoise en 2014 pose également problème s'il s'agit d'inviter moins d'Asiatiques et moins d'Américains : les halles de Palexpo risquent d'être disproportionnées pour un SIHH reproportionné pour les seuls clients européens et proche-orientaux [20 % de la demande mondiale]. D'autant qu'on peut rajouter un facteur à l'équation : le comité d'organisation du SIHH a-t-il signé un nouveau contrat avec Palexpo, puisque l'ancien arrivait à échéance cette année (si nos informations sont bonnes, mais c'est classé "secret défense" à la FHH) ? Au-delà de ces questions de calendrier et de format, c'est tout le concept d'une Wonder Week horlogère genevoise qui est menacé : sans SIHH, pas de GTE pour les indépendants, pas de WPHH chez Franck Muller, pas de marques LVMH en embuscade [de toute façon, elles avaient annoncé leur repli en 2014], pas de franc-tireurs dans les palaces et pas de "Genève, capitale mondiale de l'horlogerie" dans les trémolos des élus genevois – qui prennent enfin la question très au sérieux. Et sans le moindre humour : déjà que les touristes chinois boudent Genève, ils ne risquent pas de se bousculer sans la piqûre de rappel que constitue la Wonder Week ! Avec ce dilemme lancinant : s'il n'y a plus de SIHH (en janvier ou en mars), ni de Wonder Week à Genève (avant ou après Bâle), où les marques qui n'ont plus de place ou qui n'ont rien réservé à Baselworld trouveront-elles de quoi tenir salon annuellement ? Le plus étonnant, pour Business Montres, c'est que les autorités de Genève, tellement imbues du prestige et de la suprématie "naturelle" de leur ville, aient tout misé sur la connivence avec le SIHH, sans le moins du monde anticiper la restructuration des marchés mondiaux dans une économie globalisée et sans jamais s'inquiéter d'une solution alternative, qui aurait consisté à appuyer ou à consolider un pôle d'exposition des marques indépendantes genevoises et périgenevoises – pourquoi pas dans la dynamique de Baselword, en prenant acte de la primauté bâloise et en prenant des initiatives intelligentes pour faciliter les transferts entre Baselworld et l'aéroport international de Genève ?
 
 
 
 
❏❏❏❏ DES BELLES HISTOIRES À NE PAS RÉPÉTER...
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ❍❍❍❍ UNE BELLE HISTOIRE ITALIENNE (DOUANES) : chacun sait que la chasse aux riches est lancée en France comme en Italie, avec un renforcement des contrôles aux frontières [attention aux montres trop neuves !] et de multiples mesures douanières vexatoires. La plus amusante – façon de parler ! – nous arrive d'Italie. Les touristes chinois qui visitent l'Europe passent d'un pays à l'autre, à l'intérieur de l'Union comme à travers la Suisse, avec de vraies cargaisons de montres neuves détaxées. Pour les dissuader de revendre ces montres en Italie, les douaniers de la péninsule leur imposent, à l'arrivée dans le pays, une sorte de "caution", à récupérer en repassant la frontière. L'organisation rigoureuse de la bureaucratie fiscale italienne est assez connue, et les horaires d'ouverture des bureaux douaniers assez larges pour que la plupart des touristes ainsi rançonnés n'aient pas le temps, ni même la possibilité de récupérer cette "caution" avant de prendre l'avion pour repartir en Chine. Ce qui est tout bénéfice pour le fisc italien. Du coup, les serial shoppers asiatiques commencent à se méfier... ❍❍❍❍ UNE AUTRE BELLE HISTOIRE ITALIENNE (FISC) : toujours à propos de vexations fiscales, il est devenu pratiquement impossible de s'offrir une belle montre en Italie, tant les achats en liquide sont surveillés et tant les cartes bancaires sont "fliquées". Du coup, un trafic s'est organisé, avec la complicité de quelques détaillants : on recrute, en Russie [les touristes russes ne sont pas inquiétés en Italie], de faux "acheteurs de montres", auxquels on paye le voyage pour un week-end en Italie. Ils peuvent même, dans certains cas, payer en liquide des montres de luxe, qui sont immédiatement recédées à des amateurs italiens qui ne seront pas inquiétés. Jusqu'ici, tout va bien...  ❍❍❍❍ UNE BELLE HISTOIRE DE BOUTIQUE (VAN DER BAUWEDE) : l'exercice marketing est amusant à suivre. Et sans doute à pratiquer. Il consiste à franchiser des boutiques pour une "marque" dont on peut légitimement questionner le potentiel vital. Après Miami, Moscou et Saint-Petersbourg, Van der Bauwede Genève – Maxime et Stéphanie – rêve donc d'essaimer à travers le monde : "Dans un univers pure luxe, Stéphanie Van Der Bauwede, Directrice du Département Marketing & Communication, a su créer un concept fort et impactant proposant à sa clientèle une atmosphère feutrée et de style néo-baroque, faisant ressortir la sensualité, le glamour et l’aspect technique des collections, le tout en parfaite adéquation avec la philosophie de la marque" (version originale). On peut se faire une idée de l'ambiance avec l'album photos de la page Facebook... ❍❍❍❍ UNE BELLE HISTOIRE DE FLICS (CHOPARD) : le dernier numéri du Nouvel Observateur raconte comment, à Paris, Chopard fait protéger ses soirées privées par des policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) en civil, mais équipés de leurs armes et de leurs gilets pare-balles, ainsi que de leurs voitures et de leurs matériels de télécommunication. Cette "location de flics" est évidemment illégale, mais Chopard France – encore une blague de l'ineffable Jean-François Aubert ! – a eu tort de faire confiance à Startcom, qui sécurise ses soirées... ❍❍❍❍ UNE BELLE HISTOIRE DE JOAILLERIE (TIFFANY & CO) : mais que se passe-t-il autour de Tiffany & Co ? On dirait que la blitzkrieg gagnée par le Swatch Group autour de Harry Winston a réveillé les appétits pour le grand joaillier américain : certains rêvent même d'une nouvelle frappe du Swatch Group – alors que les Biennois sont en procès avec les New-Yorkais [mais tout est possible dans le grand Monopoly du luxe] ! On parle également de capitaux asiatiques ou arabes, mais on ne prête qu'aux riches. On cite, évidemment, les habituels groupes de luxe internationaux. C'est en tout cas un dossier à surveiller de près... ❍❍❍❍ UNE BELLE HISTOIRE DE QUANTIÈME PERPÉTUEL (FP JOURNE) : une des plus belles montres de la Wonder Week est sans doute une de celles dont on a le moins parlé – ou alors il faudra nous dire où ! Exilé dans sa manufacture de la rive gauche, la manufacture FP Journe est sans doute loin de maîtriser cette science des médias sociaux qui électrise la rumeur : ignoré des non-initiés, son nouveau quantième perpétuel n'en est pas moins un des plus convaincants de toute l'horlogerie suisse de ces dernières années, tant par l'élégante simplicité de son cadran que par la disposition logique de ses indications calendaires, qui récapitulent le savoir-faire de François-Paul Journe dans le domaine des complications classiques. On notera l'indication des années bissextiles habilement disposée sur l'axe central des aiguilles (mini-aiguille sous les heures et les minutes). 120 heures de réserve de marche pour ce mouvement automatique, logé dans un boîtier de 40 mm ou de 42 mm (donc sensiblement plus grand que le reste de la collection). Mais pourquoi les médias mainstream – notamment les robinets à communiqués du web – sont-ils passés à côté d'une des pièces les plus intéressantes de toute la Wonder Week ?
 
 
 
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