(reprise d'un texte publié par le magazine « Entreprise romande », dans le cadre d'un dossier sur « Le luxe suisse confronté à son avenir »... Après trois décennies d’une domination incontestée sur le marché du luxe horloger, la Suisse se voit menacée dans son royaume par des marques électroniques qui ne relèvent même pas forcément de l’industrie du luxe. Le choc est plus culturel que technique, mais la menace plus existentielle que structurelle.

C’était à lire au cours de ces derniers jours dans « Business Montres » – et nulle part ailleurs ! En exclusivité, en avant-première ou en toute originalité, en vrac, en bref ou en grande largeur, en chaire ou en rosse, mais toujours en toute liberté de parole et de pensée ! Un bon sujet de méditation pour tous nos amis amateurs de montres qui fréquentent les médias perroquets spécialistes de l’anesthésie éditoriale : quels autres médias horlogers avaient déjà publié – avant nous – ces révélations, ces informations et ces analyses critiques ?

Suite de notre nouvelle série de questions inspirées par le jeu de « poursuite triviale » édité par la Fondation de la haute horlogerie. Les six questions de cette quinzième séquence de notre test inédit sur la haute horlogerie conservent les catégories initiales de la FHH, mais dans une logique didactique plus rigoureuse et en toute indépendance multi-marques.

Voici quelques nouveautés qui arrivent sur le marché, qui sont déjà en vitrine ou qui le seront bientôt. Des montres commentées du point de vue des marques, racontées avec la délicieuse et jamais trop fleurie langue de bois de la communication horlogère. Dans tous les styles et à tous les prix, à prendre ou à laisser, pour les garçons comme pour les filles, c’est toujours intéressant de savoir ce qui se prépare. Sept propositions cette semaine, une par jour (« Quand on aime, on ne compte pas ») et par ordre alphabétique d’apparition à l’écran : Hublot, IWC, Ralph Lauren, RJ-Romain Jerome, Speake-Marin, Urwerk et Van Cleef & Arpels…

La manufacture Greubel Forsey a mis onze ans à mettre au point ce tourbillon à Grande sonnerie la plus avancée autant que la plus avant-gardiste du marché. Une montre « ultime » qui recadre vers les sommets de la très haute mécanique l’actuel débat sur les complications horlogères, en relativisant les prétentions alto-horlogères de bien des concurrents...

Suite de notre exploration des objets du temps dans l’univers graphique contemporain, mais sur les marges de la communication horlogère. Nous revenons à notre série philatélique, lancée après les comics de la pop culture américaine, après les romans policiers, après les couvertures de magazines américains dessinées par le fameux Norman Rockwell, après les affiches automobiles et après les cartes postales de Thanksgiving qui nous parlent d'horlogerie. Voici de nombreux timbres-poste qui parlent du temps. L’imagination des graphistes est sans limites, qu'on parle de timbres ou d'affiches géantes. Originale et visuellement très forte, une telle compilation « horlo-culturelle » n’avait encore jamais été tentée dans les médias horlogers (il est vrai qu’il n’y a pas de publicités, ni d’annonceurs à la clé)…

Depuis plus d’un siècle, les maisons de montres rivalisent de créativité et d’ingéniosité pour promouvoir leurs objets du temps. Il y aurait une thèse à écrire sur l’iconologie horlogère, qui témoigne de hautes pressions graphiques comme de basses pressions conceptuelles (ce qui serait plutôt le cas aujourd’hui) ! Histoire d’ouvrir la discussion, voici une vingtième-et-unième séquence de belles créations horlogères, juste pour le plaisir des yeux…

À ce niveau de sertissage intégral (boîtier et bracelet), on ne décompte même plus les carats de ces diamants baguette. La précision du tourbillon qui règle le passage du temps n’a plus qu’une importance secondaire. Ce qui compte, c’est l’effet produit par ces deux millions de francs au bout du poignet…

Un peu moins de quarante grammes pour cette montre Richard Mille : l’insoutenable légèreté de ce tourbillon chronographe à rattrapante (champion du monde de la spécialité) n’en est pas moins lourdement tarifée, puisque le prix de vente de la montre dépassera le million de francs suisses. Soit le prix du bolide McLaren sur quatre roues que la montre est supposée chronométrer…

Un million et sept cent mille francs suisses au bout de la chaîne ! Ce n'est pas la galère : Backes & Strauss, le plus ancien diamantaire du monde (1789) sait qu’il y a toujours beaucoup de fortunés exotiques qui fréquentent sa boutique londonienne. Pour qu’ils n’aient pas froid, Backes & Strauss offre aux acheteurs de sa montre Regent Beau Brummel un costume chez un des meilleurs tailleurs de Savile Row…

Mais aussi la belle Romaine qui veut jouer dans la cour des grandes, la minceur élégante d’une grande dame qui s’est reprise à temps et la naïveté rouée d’une méduse interstellaire… Image ci-dessous : sous la bulle de saphir, la simplicité esthétique d’un mouvement mécanique ultra-complexe…

Plus l’enquête de la police genevoise progresse et plus on avance dans le scénario précis du « casse du siècle » au SIHH – un vol avec effraction, mais sans violence, pour un butin dont le montant défie l’imagination. Les enquêteurs sont à présent convaincus que seules des complicités internes ont permis un vol aussi « facile » et aussi furtif…

Les légendes contemporaines s’inscrivent dans le temps grâce à RJ-Romain Jerome, qui a su recentrer l’imaginaire horloger contemporain autour des grandes épopées historiques, culturelles et esthétiques du XXe siècle. Après le « Titanic », la Lune, les volcans et les jeux d’arcade, voici le camouflage des nouveaux guerriers des jungles urbaines. C’est la légende des villes de grande solitude. Pas mal du tout !

L’enquête interne avançant, il est possible d’en savoir plus sur la marque qui a été victime, au SIHH, d’un vol de montres évaluées à environ cinq à six millions de francs, ainsi que sur les circonstances du vol. On parle de plus en plus de complicités internes : les voleurs, qui n’ont pas laissé de traces, n’ont eu qu’à forcer une simple serrure de porte pour cloisons préfabriquées…

On ne s’ennuie jamais chez Jacob & Co, dans le superlatif diamanté comme dans le non-conformisme horloger. Son tourbillon Astronomia était déjà bluffant à l naissance. Ce manège enchanté a pris de la vitesse et un poulpe de quelques grammes vient même d’y faire son nid. Encore une montre à sept chiffres pour décoiffer la Wonder Week…