​Descendant d’une famille d’horlogers aux manettes de l’entreprise depuis 1885, Thierry Frésard a vu les principaux marchés de Saint Honoré décliner les uns après les autres. La faute aux désordres géopolitiques, au marasme économique, aux mutations des marchés et de la distribution horlogère. La faute au management de la marque ? Peut-être un peu, aussi, mais la vraie faute aurait été de ne rien changer et de s’enkyster dans un fatal déni de réalité en espérant que tout aille mieux demain. Ce qui n’est pas le genre des horlogers du Haut-Doubs, d’un réalisme aussi froid que le climat de Charquemont à la fin de l’hiver ! Thierry Frésard a donc revu sa copie, réécrit sa stratégie, reformaté ses collections, repensé sa grille tarifaire et retaillé sa distribution. Priorité : le marché français…

Dans son émisssion « La bouteille à moitié pleine » (Radio Cité, Genève), Viviane De Witt recevait récemment Grégory Pons pour un décodage radiophonique de la médiafacture « Business Montres & Joaillerie ». Un dialogue amical, mais sans concessions, entre une remarquable accoucheuse de confidences et un praticien de la transparence qui tient cependant beaucoup à son jardin secret.

Avez-vous la moindre idée de ce que les géants de la montre connectée déposent comme brevets horlogers tous azimuts ? « Business Montres » lève le voile sur une seule semaine, prise au hasard au début de ce mois de mars. La suractivation de ces champions de la montre électronique dans le domaine de la propiété intellectuelle est à la fois instructive et alarmante ! D’autant qu’on voit les gros bataillons d’Apple descendre à des niveaux de détails et de finitions qui feraient honte aux militants du Poinçon de Genève. Bon début de semaine à tout le monde et rendez-vous à Baselworld…

L’actualité horlogère vue par « Business Montres », comme toutes les semaines, le samedi midi sur France Bleu Besançon. Au programme de cette chronique, qui commence à la minute 04:30 du lecteur ci-dessous : comment un horloger franco-suisse tente de dynamiter les principes physiques et mécaniques qui sont déployés par les montres depuis quatre siècles...

C’était cette semaine dans « Business Montres » – et nulle part ailleurs ! En avant-première ou en toute originalité, en vrac, en bref ou en grande largeur, en chaire ou en rosse, mais toujours en toute liberté de parole et de pensée ! Un bon sujet de méditation pour tous nos amis amateurs de montres qui fréquentent les médias perroquets spécialistes de l’anesthésie éditoriale : quels autres médias horlogers avaient déjà publié – avant nous – ces révélations, ces informations et ces analyses critiques ?

Quelques règles de savoir-vivre pour des échanges de vues plus harmonieux au sein de la communauté horlogère : en un tour de cadran, quelques intéressants sujets de méditation (dix règles, une par heure + une pour la route + une pour le bonus réservé aux bons clients). On en reparlera après Baselworld…

On découvre avec ces vidéos que les montres ne sont pas obligées de passer par des manufactures enneigées, des horlogers loupe à l’œil et des faits d’armes historiques pour affirmer leur singularité. Un peu de piment – avec un net accent italien – n’a jamais fait de mal, comme Breil a su le prouver avant de sombrer dans un anonymat regrettable. La place est libre pour de nouvelles aventures sur ce terrain coquin, mais malin…

Entre ceux qui regardent le doigt, ceux qui regardent ailleurs et ceux qui ne veulent pas voir la Lune, qu’ils prennent pour une poussière dans leur lentille, l’actuel débat sur les montres connectées n’est pas très intelligent. À tel point qu’on causera finalement assez peu de ces smartwatches à Baselworld : trop tard ! L’ennemi est dans la place. La question n’est déjà plus le « si », ni même le « quand », mais le « comment » se dépêtrer de ce marécage. Sinon, ne manquez pas la délicieuse histoire de l’impudique pin-up Breitling...

Mais aussi les heures sous cloche d’acier de la copine de Marc, l’armure précieuse des impératrices sacrées en 2016 et les aiguilles de tatouage qui se prennent pour des aiguilles horlogères. Ci-dessous : une architecture mécanique comme on n’avait pas vue depuis quatre siècles pour un nouveau et très disruptif concept de « résonance laminaire »...

Les nouveautés qui arrivent sur le marché, qui sont déjà en vitrine ou qui le seront bientôt. Des montres vues du côté des marques, commentées avec la délicieuse et jamais trop fleurie langue de bois de la communication horlogère. Dans tous les styles et à tous les prix, à prendre ou à laisser, pour les garçons comme pour les filles, c’est toujours intéressant de savoir ce qui se prépare. Sept montres cette semaine, une par jour (« Quand on aime, on ne compte pas ») et par ordre alphabétique d’apparition à l’écran : DeWitt, Eberhard, Eterna, H. Moser & Cie, Hublot, Mido et Parmigiani…

Certes, chacune des Twelve First (douze pièces) ressemblera à une montre, avec un boîtier, un bracelet, un cadran et des aiguilles, mais tout sera personnalisable pour les (très riches) collectionneurs capables de poser un million de francs suisses sur la table pour accrocher cette « concept watch » à leur poignet. C’est cette personnalisation poussée à l’extrême qui exige de se concentrer sur les avancées mécaniques de la DR 01 plutôt que son esthétique…

On pourrait enchaîner avec d’autres questions tout aussi palpipantes. Qu’y a-t-il comme musique dans les cordes de la future guitare horlogère ? Qu’y a-t-il derrière le sourire de Viviane De Witt ? Qu’y a-t-il comme montres à inventer à partir de capsules de sodas américains ? Qu’y a-t-il sous la perruque de la belle révolutionnaire ? En attendant, Baselworld, c’est dans quatorze jours. Une dernière question : prêts pour le grand cirque ?

À deux semaines de Baselworld 2016, l’actualité de l’horlogerie commence à retenir son souffle. Raison de plus pour donner un coup de projecteur sur tous ceux qui prennent des risques : Dominique Renaud et sa « résonance laminaire », Franck Dubarry et son nouvel art du temps, les créateurs tourbillons « avec ceinture et bretelles », Genève et sa ridicule phobie muséographique, l’économie chinoise en phase terminale…

Fin juin, Chanel tournera définitivement une page de son histoire horlogère et joaillière, avec le départ de Philippe Mougenot, qui aura fait vivre aux montres Chanel la plus belle séquence de leur histoire (avec la J12 et avec la Première). On lui doit aussi la plus belle séquence joaillière, puisqu’il a fondé avec le succès qu’on sait les ateliers de haute joaillerie de la marque. Son successeur, Frédéric Grangié, était depuis cinq ans le manager de Louis Vuitton Japon, après être passé par le direction de Fendi Japon, de Goyard et de Marc Jacobs.

Les dix coups de projecteur mensuels de notre Baromontres exclusif, le seul indicateur météorologique de l’industrie des montres. Histoire de détecter à temps les poches de beau temps, les dépressions qui se creusent, les vents qui se lèvent et les évolutions du climat horloger…